Le directeur de la gendarmerie devant les sénateurs : « ma gendarmerie, mes véhicules, mes gendarmes et … couvre-feu numérique …

En tant que lecteur attentif et complaisant des déclarations du directeur de la Gendarmerie, je suis allé jeter un œil sur son audition devant les sénateurs de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat le 10 novembre dernier.

Nous n’y apprenons pas grand chose de nouveau et avons cependant la confirmation de la perte de 1185 emplois l’an prochain.

"Tout va très bien madame la marquise dans ce monde cruel et ingrat où mes mérites ne sont pas reconnus" semble nous dire un directeur particulièrement fier de la réussite de la mission qu’il conduit.

Cependant, pour un fois, la commission à laquelle il doit répondre n’est pas l’auditoire complaisant auquel il est habitué. Il s’en est pas mal sorti, il faut tout de même le reconnaître.

Rien d’exhaustif dans la lecture que nous faisons de cette audition ; nous assumons les choix faits.

Sur les notes rendues publiques par M Urvoas sur la mobilisation pour améliorer les statistiques avant la fin de l’année 2011 pour rendre présentable le bilan de son Président, le Directeur de la Gendarmerie nous explique qu’il fait cela tous les jours, et qu’il emploie ses moyens pour atteindre les objectifs fixés. Donc rien à dire de plus sur les modifications du calcul des statistiques et la sortie d’infractions des comptes.

La gendarmerie ne fait pas de culture du chiffre, mais applique la culture de la performance. Les gendarmes mis au garde à vous, par leurs chefs pour n’avoir pas le nombre de procès-verbaux exigé, vont être enchantés de la nuance.

Ils n’ont rien compris, encore une fois. Tout est dans les mots et les notes rouges mises dans leurs dossiers personnels ne sont que des encouragements probablement. Cela n’aura aucune influence sur leur carrière, ils en sont persuadés.

Et puis, j’en ris à chaque fois que je lis cette phrase, si le général a fait ces notes, c’est de la faute de ces parlementaires si exigeants. « Je commande et manœuvre mes moyens. Je veux également tenir les engagements que j'ai pris devant vous pour la sécurité des Français. »

La Gendarmerie a des problèmes de recrutement. Enfin nous le voyons et y trouvons les justifications à la baisse de la limite de taille des candidats et au recrutement favorisé auprès des armées qui, elles, pratiquent une politique draconienne d’emplois précaires pour ses personnels.

Monsieur Gautier s’interroge d’une grogne récurrente chez les gendarmes, en quoi le directeur de la gendarmerie lui répond que tout va bien. Et j’ajoute à l’attention de Monsieur Gautier, que le premier qui ose quoi que ce soit est réprimé, que le CFMG a acquis enfin la docilité conforme à ce qu’on lui demande, que les représentants sont pris pour des plaisantins tout juste bons à faire perdre du temps à une hiérarchie dévouée uniformément sur le territoire.

Plus de Gendarmes en Seine Saint Denis, s’étonne le sénateur Roger. Tiens la gendarmerie n’est plus nationale et beaucoup d’élus pourraient faire le même constat. Nous savons ce que cette situation génère lorsqu’il n’y a qu’une seule police sur un territoire. La foire à la corruption et au n’importe quoi est ouverte. Avez-vous besoin de détails ??

Le directeur de la gendarmerie glisse sur ce sujet. Tiens bizarre !

L’air de rien, comme ça, glissé dans la conversation, le directeur de la gendarmerie, introduit la notion de couvre-feu numérique !!!!!!!!!!!!!!!!

Le vent de liberté Tunisien a bien fait trembler les généraux et ceux qui nous tiennent dans le creux de leur mains. Ils ont vraiment peur que les gens finissent par demander des comptes. Ce sont bien évidemment les réseaux sociaux qui sont visés.

En tout cas, nous savons à quoi nous en tenir, à la moindre alerte, il faudra revenir aux procédés qui ont faits leurs preuves au siècle dernier et ne pas compter sur internet.

Etonné le sénateur Besson ramène ce petit monde à la réalité :

« Quant à la possibilité de mettre en place un couvre-feu numérique sous certaines conditions, il conviendra de l'encadrer très précisément par le droit. »

Cette possibilité évoquée par le directeur de la Gendarmerie est un véritable événement dans notre démocratie.

Nous apprenons également que notre camarade, le chef d’escadron Jean-Hugues Matelly est de retour au bercail, que le passé est oublié et qu’il est possible qu’il rejoigne la direction dés l’an prochain. Bonne nouvelle et promis, ce n’est pas un placard à balais qu’on va libérer pour l’accueillir à l’administration centrale. « « « « et vous mes mains ne tremblez pas, …….. Jean-Hugues est revenuuuuuuuuu »

Foncièrement, cette audition est riche en informations et rien de mieux que de l’étudier. Je pense à mes camarades mobiles qui vont y trouver des précisions sur leur travail à l’extérieur, qui vont apprendre qu’il n’est plus possible de diminuer le nombre des escadrons, par exemple.

Je suis tout de même étonné que pas un seul sénateur ne se soit inquiété de la situation de la gendarmerie dans son rôle de renseignement, ou sur la projection de CRS en lieu et place des mobiles en Libye. Pourtant, il s’agit bien là de l’existence même de la gendarmerie.

Jacky Mestries - Directeur de publication d'armee-media.com -