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Accueil du site > Tribune Libre > Le droit à la sous-culture

Le droit à la sous-culture

 La France a depuis longtemps renoncé à défendre la culture - sa culture. Le débat sur l’identité nationale est d’ailleurs le bienvenu. Si le modèle assimilationniste a montré ses limites et que la barre d’exigence doit être abaissée, il n’en reste pas moins une spécificité française. Respect sur son passé, sur sa mémoire, ses valeurs. Car les nouvelles minorités croient que l’histoire commence avec elles. Le CRAN pense que l’élitisme est un « académisme ridicule ». Et soutenu par la Halde évidemment.

Typologie d’une future nation amnésique. Cet élitisme que les classiques ont tant recherché et que l’adulation de l’éphémère rejette en bloc. Que le système scolaire a décidé d’entériner par démagogie. Gadamer peut se retourner dans sa tombe. Exit sa définition d’oeuvre classique dans « Vérité et méthode » : « ce qui à n’importe quel présent dit quelque chose comme s’il ne s’adressait qu’à lui ». Les élites mondialisées préfèrent clamer leur amour pour Michaël Jackson, c’est plus accessible. Exit dès lors Hiérarchiser, cachez moi ce verbe que je ne saurais voir.

Mais c’est que depuis trente ans on veut un service public « plus à l’image de la population », au point de promouvoir « l’illettrisme » puisque certaines minorités ne se sentent pas concernées par cet héritage vu souvent comme du néo-colonialisme. Phénomène de captation du droit : sous couvert de démocratie, de défense de l’identité culturelle, elles commettent un acte anti-démocratique en contournant l’égalité des droits et des conditions, afin de rompre avec ce qu’elles ont décidé de ne même pas s’approprier.

Alors il faut restreindre les limites de la pensée. Rimbaud vaut Grand Corps Malade. Twilight vaut un Almodovar. Et ce ne sont pas les antiracistes qui diront le contraire. Car dans cette lutte acharnée, ils ne veulent pas accepter l’évidence qui abat comme un château de cartes toutes leurs illusions : l’art est un outrage à l’égalité. Arrogance donc que de ne pas vouloir niveler par le bas les pauvres esprits déjà si fragiles ! Culpabilisons, mettons nous au diapason de la diversité d’aujourd’hui, nouveau concept des oracles inconscients prônant l’immigration à tout prix ; loin de la diversité qui fut toujours le propre de la France, que de Gaulle rappelait si bien. Noyons nous dans le métissage pour justifier le multiculturalisme. Effaçons les repères que deux mille ans d’histoire ont forgé pour satisfaire aux nouveaux avatars bien-pensants.

La bataille des vocables est ainsi perdue. On a préféré tourner le dos au bon mot de Montherlant ; désormais on ne reconnaît plus "un homme de jugement à l’usage qu’il fait du point et virgule". La culture accuse déjà le coup du communautarisme et du mythe égalitaire. Le « droit à la différence » des années 80 oblige à faire des compromis avec celle des migrants. Un compromis, la culture ? Toute son antithèse !
 

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