Le grand bazar de l’info, Yves Agnès
Un livre de plus sur les médias. Un livre de trop ! Yves Agnès a eu le toupet de sous-titrer ce livre « Pour en finir avec le maljournalisme »
Un livre de plus sur les médias. Un livre de trop ! Yves Agnès a eu le toupet de sous-titrer ce livre « Pour en finir avec le maljournalisme ». Maljournalisme : un mot emprunté à Jean-Pierre Tailleur , qu’il omet de signaler, auteur d’un des plus brillants ouvrages sur la presse française, Bévues de presse. Assez étonnant, car il explique par ailleurs d’où provient le terme malinformation.
Son constat sur les médias sonne comme une rengaine usée : « Les bavures médiatiques se sont banalisées », « La vérification des informations est aujourd’hui de moins en moins pratiquée »...
Yves Agnès souligne qu’« on peut à l’inverse se réjouir de la prudence et de la modération dont ont fait preuve les médias écrits et audiovisuels après les incidents survenus lors de la manifestation lycéenne du 8 mars 2005 ». Les médias ne se sont pas emballés sur le racisme anti-blancs « pouvant donner du grain à moudre à une extrême droite ». C’est sans doute pour cela que les médias français ont fait preuve d’une très grande retenue face aux dernières émeutes en banlieue. Les médias français se sont bien autocensurés, comme le confirme Jean-Claude Dassier, le directeur général de LCI dans The Gardian qui a admis avoir volontairement censuré la couverture des émeutes de banlieues, et ceci afin de « ne pas favoriser l’extrême-droite ».
Yves Agnès a l’air d’être réticent vis-à-vis d’Internet , repère de « pédophiles, maquereaux, racistes ou négationnistes ».
Il note que 10 000 dépêches d’agences sont produites chaque jour. Pourtant, il omet de signaler que les médias français répercutent les mêmes informations. C’est ici qu’Internet est intéressant, car il permet de signaler des informations passées inaperçues, comme les nombreux actes de vandalismes visant des églises, temples ou cimetières chrétiens (voir le site indignations.org).
Deux églises ont été attaquées lors des émeutes pendant la nuit du 6 novembre 2005. De nombreux médias étrangers s’en font l’écho, mais étrangement, la presse nationale - télévisions, radios et journaux - reste muette. Un autre point positif d’Internet, que cet auteur a oublié : les débats grâce aux nombreux sites sur la toile à propos du traité constitutionnel européen.
Yves Agnès s’inquiète de l’omniprésence des patrons de grosses sociétés dans la presse écrite et audiovisuelle. C’est un problème mineur ; d’ailleurs, les groupes TF1 et Lagardère sont entrés dans le capital de L’Humanité sans que la ligne éditoriale n’infléchisse.
Face à ces médias classiques, il propose des sites militants proches du milieu alter-mondialiste, et donc très subjectifs, comme Uzine, Acrimed... Il fait aussi l’éloge d’Ignacio Ramonet qui n’a jamais eu de scrupules à se présenter avec Fidel Castro que je considère plutôt comme un dictateur.
A la lecture de ce livre, on ressent un profond malaise : les journalistes sont très politiquement corrects, ils ne sont pas prêts à combattre la censure qui sévit en France.
J’oubliais : Yves Agnès a été rédacteur en chef au Monde, et directeur général du Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ).
6 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON