L’info n’a guère plu aux journaux anglais, Daily Mail et Times en tête : la reine Elisabeth n’a pas été conviée par la France aux cérémonies de commémoration du 65ème anniversaire du débarquement des alliés en Normandie. Elle avait pourtant été invitée lors des précédentes cérémonies du 60ème et du 50ème anniversaire, par les présidents J. Chirac et F. Mitterrand.
Après divers communiqués plus ou moins adroits, l’Elysée a confirmé hier qu’effectivement, il n’avait pas envoyé d’invitation à Buckingham Palace, mais que la reine était la bienvenue si elle le souhaitait. Trop tard, soulignent amèrement les journaux anglais : à quelques jours du 6 juin, l’entourage de la reine ne pourra organiser sa venue sur les plages du débarquement.
On serait en droit de s’interroger : mais pourquoi une telle boulette de la part de l’Elysée ?
Rappelons tout d’abord qu’excepté une entrevue lors du G20 en avril dernier, le président Barack Obama n’a toujours pas accordé à Nicolas Sarkozy le grand tête-à-tête médiatique dont celui-ci rêve depuis novembre 2008. Ce n’est pas faute de la part de l’ambassade de France à Washington d’avoir tout tenté pour organiser une telle rencontre, mais voilà… Le président américain a toujours décliné jusqu’à présent les demandes pressantes de l’Elysée, et il n’effectuera finalement le 6 juin prochain qu’une halte de quelques heures sur les plages de Normandie, avant de s’envoler vers la Russie, où il doit rencontrer le président Dmitri Medvedev.
Qu’importe… Nicolas Sarkozy a décidé qu’il obtiendrait coûte que coûte son grand rendez-vous médiatique avec B. Obama. Et tant pis si cela doit se faire aux dépens de tous ceux qui étaient habituellement invités aux commémorations du D-Day. A l’Elysée, on a en effet convenu de réduire la liste d’invités au strict minimum, et cela uniquement pour mieux mettre en valeur Nicolas Sarkozy.
Car comprenons bien, notre président se damnerait pour une belle photo en gros plan avec « son copain » Obama. Eh oui ! Il veut s’afficher seul, tout seul avec the President of the United-States, sur une plage historique, battue par les vents et envahie de paparazzis. Quitte à se brouiller avec les anglais. Et puis franchement, y a pas à tortiller, la présence de la reine Elisabeth n’aurait fait que gâcher les prises de vue…
D’autant plus que le week-end du 6 juin coïncidant avec les élections européennes, on ne saurait reculer devant rien pour reconquérir le vote de certains électeurs égarés, qu’une telle prestation surmédiatisée convaincra certainement de revenir dans le giron umpiste.
Enfin…
…rien n’empêche les hurluberlus pour lesquels la commémoration de D-Day revêtirait encore une signification autre que marketing d’avoir ce jour-là une vraie pensée émue pour les quelques 17 000 soldats britanniques et 5 400 soldats canadiens morts sur les plages de Normandie pour la libération de la France…