Le latin et le grec menacés par la réforme du Baccalauréat...
On croyait que les lettres classiques allaient retrouver une place de choix dans l'enseignement, après les annonces faites par Jean Michel Blanquer, lors de son arrivée au ministère de l'Education.
Les langues anciennes avaient déjà été sacrifiées par la réforme des collèges initiée par Najat Vallaud- Belkacem, lors du précédent quinquennat.
Eh bien, le nouveau Baccalauréat risque d'amoindrir encore ces disciplines.
Ainsi, "les options de langues anciennes n'ont plus aucune place dans les épreuves finales (60% de la note du baccalauréat) ni dans les épreuves communes du cycle de terminale (30%)."
"La note de latin ou de grec ancien ne correspond plus à un bonus et n'occupe plus qu'une minuscule place dans le nouveau baccalauréat : les courageux latinistes ou hellénistes auront donc fait l'effort de suivre 3 heures de cours supplémentaires par semaine pendant trois ans, avec souvent des horaires pénibles, pour voir - au mieux - leur note changer de moins d'1% (à la hausse comme à la baisse)."
Une façon de faire disparaître l'enseignement du latin et du grec, une façon de démobiliser et de décourager les élèves qui auraient le désir de suivre ces options...
Et, pourtant on connaît la valeur de ces disciplines que l'on appelait autrefois "les humanités".
Et c'est bien ce qui fait souvent défaut dans notre monde voué à la modernité...
Dans une société où dominent l'image, le culte de l'immédiateté et de l'utilitarisme, l'humanisme n'aurait-il plus sa place ?
Le latin et le grec sont les sources de notre langue, le substrat de notre culture et de notre littérature.
Il faut préserver ces enseignements...
Comme le rappelle Nicola Gardini, dans son ouvrage intitulé Vive le latin, "Quiconque étudie le latin doit l'étudier pour une raison fondamentale ; parce que c'est la langue d'une civilisation ; parce que c'est dans le latin que l'Europe s'est accomplie. Parce que c'est en latin qu'ont été écrits les secrets de notre identité la plus profonde et que, ces secrets, l'on veut les déchiffrer..."
Et on pourrait bien sûr évoquer de la même façon la langue grecque.
Le latin et le grec sont les fondements mêmes de notre culture.
La culture est ce qui nous constitue, nous façonne, ce qui fait de nous des êtres humains, capables de comprendre le monde, de l'apprécier.
Dans une société de consommation effrénée, il est essentiel de retrouver le sens des mots, leur histoire, la valeur de la culture, le sens de la beauté...
Ce retour aux sources n'est-il pas fondamental ? On y perçoit l'essence même de notre culture, tout ce qui la fonde : on comprend mieux l'histoire des genres littéraires, leurs raisons d'être, leur signification profonde...
Dans un monde où règne l'individualisme, à l'ère de la marchandisation, il est urgent de retrouver ces valeurs qui fondent notre humanité : le savoir, la culture, le goût de l'effort, le respect de ceux qui nous ont précédés...
Dans un monde en perte de repères, comment ne pas voir que ces disciplines sont essentielles ? Elles nous relient au passé, à notre histoire, celle de tous les peuples méditerranéens.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2018/09/le-latin-et-le-grec-menaces-par-la-reforme-du-baccalaureat.html
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