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Le leadership embrouillé du Liban

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Le Liban fait face à une nouvelle crise catastrophique, s’ajoutant aux problèmes politiques, économiques et sécuritaires dont il souffre déjà. Dans ce contexte, l’accueil du ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi à l’aéroport de Beyrouth a suscité surprise et inquiétude. Araghchi, à la tête d’une délégation parlementaire, a rencontré le président du Parlement Nabih Berri et le Premier ministre Najib Mikati, envoyant un message clair de défi à Israël. Cette visite soulève des questions sur le jugement des dirigeants libanais et leur compréhension des défis existentiels auxquels leur pays est confronté. Le Liban n’avait pas besoin d’ajouter une couche supplémentaire à sa crise en accueillant le ministre iranien, pleinement conscient des conséquences que cette visite pourrait avoir, au-delà de ce que le petit pays peut gérer.

L’affirmation selon laquelle l’avion du ministre iranien transportait environ 10 tonnes d’aide humanitaire ne justifie pas la décision des responsables libanais de le recevoir, donnant à l’Iran la possibilité d’approfondir son implication dans les affaires libanaises. À un moment où l’Iran aurait dû être sommé de cesser de s’immiscer au Liban et de rétracter son influence, le Liban a au contraire facilité cette visite, en particulier après l’assassinat de Hassan Nasrallah.

Malgré la nature profondément enracinée du Hezbollah et son influence sectaire au Liban, certains croyaient que l’assassinat de Nasrallah et le chaos qui en a résulté pour le Hezbollah offriraient aux autorités libanaises une opportunité de reprendre le contrôle et de réduire l’influence du parti. Cependant, les responsables libanais restent prisonniers des peurs et des menaces de violence que Nasrallah a instillées, et ces craintes éclipsent toute tentative de libérer le Liban de l’emprise du Hezbollah.

Les éloges du Premier ministre libanais pour le soutien de l’Iran «  dans ces circonstances difficiles  » lors de sa rencontre avec Araghchi semblent relever de la tragicomédie. Il néglige le fait que l’Iran, par l’intermédiaire de ses agents, est responsable d’une grande partie des troubles actuels au Liban, mais il loue néanmoins l’Iran pour son assistance dans ces conditions qu’il a contribué à créer.

Une autre dimension importante de la visite d’Araghchi est la contradiction qu’elle crée dans la position officielle du Liban. Le gouvernement libanais en appelle au monde pour arrêter les opérations militaires israéliennes dans le sud, tout en accueillant simultanément un acteur clé du conflit. Comment le monde peut-il comprendre la position du Liban lorsque son gouvernement reçoit le ministre iranien des Affaires étrangères, qui défie Israël depuis le sol libanais, tout en prétendant soutenir la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui appelle au désarmement des groupes armés, y compris le Hezbollah, et au plein respect de la Ligne bleue, que le Hezbollah soutenu par l’Iran rejette complètement  ? La visite d’Araghchi véhicule implicitement le rejet de cette résolution, renforcé par le discours du Guide suprême iranien prônant la poursuite de la résistance armée pendant le séjour d’Araghchi à Beyrouth.

Le désastre du Liban ne se limite pas au Hezbollah mais s’étend à ses politiciens lâches, qui privilégient leurs positions au détriment de l’avenir de leur peuple. Ils expriment leur inquiétude quant à la possibilité que le Liban devienne comme Gaza, mais accueillent néanmoins ceux qui sont responsables de la chute de Gaza. La décision du gouvernement libanais de risquer de recevoir l’avion d’Araghchi, pleinement conscient du danger potentiel en raison de la guerre non déclarée de son pays avec Israël, reflète son alignement sur l’Iran, même s’il essaie de se présenter comme voulant échapper à l’influence du Hezbollah. Cette dualité et cette tromperie ne dupent personne.

L’accueil d’Araghchi à Beyrouth dans un moment aussi tendu est symbolique des crises plus larges du Liban. Ce pays arabe ne peut sortir de sa situation précaire qu’en se libérant complètement des figures politiques responsables de la catastrophe à laquelle il est maintenant confronté.

Le Liban, qui est sans président depuis près de deux ans et est gouverné par un gouvernement intérimaire, peine à gérer ses crises, la situation actuelle dans le sud étant la plus dangereuse. Depuis l’assassinat de Nasrallah, aucun responsable libanais n’a manifesté le désir d’aller de l’avant et de s’attaquer à l’influence iranienne, même en sollicitant l’aide de la communauté internationale et des puissances arabes qui souhaitent sincèrement aider le Liban et son peuple.


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5 réactions à cet article    


  • Seth 2 novembre 14:32

    L’Iran mentionné dès la 3ème ligne et il n’est question que de lui.

    Parler du Sionistan sans fard, seul responsable de la situation explosive dans cet endroit du monde n’est pas envisageable, c’est une obsession maladive de Dr A.


    • Com une outre 2 novembre 15:11

      @Seth
      Tout à fait d’accord. Nous savons tous sur AG que le brave docteur est un serviteur d’Israël, ce qu’il fait avec zèle. Ce qui est sûr, c’est que l’avenir du Liban n’est sûrement pas de courber le dos devant les barbares israéliens actuellement au pouvoir dans cet état voyou. Bien au contraire, garder le soutien iranien est bien plus judicieux, nous savons tous que l’hégémonie des US (via des pays larbins comme Israël ou certains pays arabes) est déjà du passé.


    • Lynwec 2 novembre 20:31

      Ce qu’il y a de commode avec des rédacteurs comme le bon docteur, c’est qu’une fois (facilement) identifiés comme propagandistes, l’analyse de leurs articles en devient un jeu d’enfant...


      • xana 3 novembre 10:21

        Enfin ca dépend pour qui. Moi je ne prends pas la peine d’analyser la propagande systématique quand je la rencontre. Je réponds juste pour rappeler à tout lecteur inattentif qu’il s’agit simplement de propagande, quel que soit son auteur. Evidemment Alketbi n’a rien d’intéressant à nous apprendre, car la position d’Israël est facile à connaître : Il suffir d’ouvrir une télé.


        • Mozart Mozart 4 novembre 10:14

          La Liban, ça existe encore ? Corrompu et vicié par le Hezbollah ? 

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