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Accueil du site > Tribune Libre > Le Liban, une pièce à part entière du puzzle du pourtour méditerranéen (...)

Le Liban, une pièce à part entière du puzzle du pourtour méditerranéen !

Une crise institutionnelle libanaise, dix-huit mois durant, jusqu’au 13 juillet 2008, date de la création de l’UPM à Paris sous l’impulsion du président français, Nicolas Sarkozy.

Bienvenue à notre nouveau chef de l’Etat, Michel Sleiman, pressenti à son poste depuis au moins six mois, mais officialisé au bout de ce temps d’incertitude et de danger, après les événements sanglants de début mai 2008.

Le Hezbollah a été tenté par, et a bien réagi à ceux qui voulaient prouver au monde entier, le manque de patriotisme de ce parti, et qui se sont plantés.

Les évènements ont conduit finalement le Qatar à prendre l’initiative.

Ce dernier a pris en main le dossier en réunissant les belligérants à « Doha », leur donnant les arguments convaincants, puisqu’ils se sont mis d’accord contre toute attente, pour élire le président.

Il nous semblait que la composition du gouvernement était aussi acquise tout comme la modification du mode de scrutin électoral pour les élections de 2009.

Voici que la suite de cet accord, représenté par la formation du gouvernement, se heurte à un sacré nœud.

En fait, le problème initial, de la reconnaissance, de l’existence et du poids de l’opposition, n’a toujours pas été résolu.

Nous sommes donc passés d’une attente de déblocage institutionnelle vers une attente de déblocage de la vie politique et économique du pays.

Nous sommes donc passés d’un pessimisme logique à une euphorie débordante qui manquait de consistance.

M. Siniora, le Premier ministre sortant, a été désigné pour conduire un gouvernement, qui, presque deux mois après sa nomination, n’était toujours pas formé.

Le blocage était déjà avec lui avant Doha, il l’est toujours avec lui après Doha.
La visite impromptue au Liban de Mme Rice coïncide étrangement avec une rassurante radicalisation de la position de la majorité, feignant ignorer, pratiquement, leurs engagements au Qatar.

Des heurts à Tripoli viennent rappeler que des miliciens en armes, autres que les proches de la Résistance, rôdent toujours un peu partout au Liban. Miliciens armés et capables de faire parler d’eux n’importe où et à n’importe quel moment.

Une suite sécuritaire à ces événements est à craindre dans l’avenir.

Il était donc pratiquement illusoire de penser qu’à « Doha » une solution pérenne avait été apportée aux problèmes du Liban.

Un président élu n’a jamais résolu les problèmes du Liban.

Un Premier ministre désigné, ayant ou non formé son gouvernement, n’a jamais résolu les problèmes du Liban.

Des députés élus conformément à la loi de 1960 ou de 2000 n’ont jamais résolu les problèmes du Liban.

Tributaire de la politique régionale et internationale, le Liban n’a, pour le moment, d’autres solutions que d’attendre.

Et les Libanais qui subissent ou prennent part à ce statut quo n’ont d’autres choix que d’attendre les ordres.

Attendre que les élections américaines aient lieu, que le Premier ministre israélien change, que Damas soit, ou plutôt ne soit plus, sur la liste américaine des pays soutenant le terrorisme et que Bachar el Assad, le président syrien, effectue ou non son voyage au Liban, à Paris, où sais-je encore… ?

Les Libanais présentent une crise profonde de leur identité qui les empêche de parler d’une seule et même voix concernant n’importe quel sujet, touche-t-il à l’économie, au social, à la politique intérieure ou extérieure…

Le Liban, créé en 1943, l’a été probablement avec une signification et un rôle à jouer.
Est-il un « besoin arabe et universel » comme l’a dit notre président Sleiman ?

Depuis qu’il a vu le jour, rien ne semble pouvoir changer cet état des choses.

Depuis 1975, la classe politique libanaise, dans son ensemble, n’a rien appris de ce que, véritablement, les Libanais attendent.

Et ceux-là ne savent, ne peuvent l’exprimer et donc fatalement s’adonnent à la corruption puisque la légalité fait cruellement défaut.

Et puis, M. Nicolas Sarkozy a commencé à se mêler des affaires du Liban. Un gouvernement conforme aux décisions de « Doha » a vu le jour, juste avant le départ du président pour Paris.

C’est bien la puissance ayant donné naissance à notre pays qui s’implique au Liban, à travers une vision méditerranéenne et concrétisée à Paris, le 13 juillet 2008, sous les initiales UPM (Union pour la Méditerranée).

Monsieur Sarkozy, dans son sillage, entraîne l’Union européenne au sein d’une vision régionale ambitieuse à la fois du règlement du conflit israélo-arabe et de la politique énergétique.

Le président français modifie la donne qui prévalait jusqu’alors dans cette région du monde, en profitant d’une période internationale particulière :

- sa position, pour six mois au poste de président de l’Union européenne ;

- un champ diplomatique moyen-oriental laissé libre, pour quelques mois encore, par une administration américaine sortante, mal aimée par les Arabes et paralysée ;

- la réintégration, à son initiative, dans le concert des nations de la Syrie, quasiment la seule interlocutrice officielle de l’Iran, bien que soupçonnée d’être à l’origine de l’attentat du Drakar en 1983, de l’attentat notamment contre Rafic Hariri en 2005 et d’alimenter le terrorisme international ;

- l’effort payant de la France pour résoudre le problème institutionnel du Liban avec l’aide précieuse du Qatar ;

- l’effort payant de la Turquie pour débuter des négociations indirectes entre la Syrie et Israël.

La France se donne les moyens d’avoir une politique, digne de ce nom, et européenne, dans cette partie du monde.

Ceci va dans le sens du rétablissement d’une justice, si longtemps malmenée par la superpuissance américaine.

Oui, la France et l’Europe ont un rôle à jouer.

À condition de reconnaître les dimensions culturelles, géographiques et économiques des pays qu’elles veulent aider. L’objectif louable qu’il faut atteindre et point de départ de tout le reste est la Paix.

L’Union méditerranéenne à l’image de l’Union européenne résoudra peut-être les problèmes des frontières… en les supprimant… tout simplement.


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2 réactions à cet article    


  • katalizeur 17 juillet 2008 13:31

    bonjour docteur

    occupe toi de ce que tu sais faire,l’urgence en direction des bras cassés
    UMP OU UPM ne resoudra rien ,il y a eu une belle photo pour sarko (politique interne) ;il nous montre la lune tout en nous faisant les poches et en grignottant nos libertés




    • ASINUS 17 juillet 2008 16:58

      bonjour , le Liban n existe plus du moin votre Liban celui ou on cohabite , vous le savez surement que cela soit une " douleur" pour vous je peu le concevoir , mais il existe desormais deux , trois , Liban
      et c est irremediable le hezbollah a le vent en poupe viens le temps des comptes sunnites druzes et chretiens a defaut de s allier ont perdus
      comme le proclame les banderoles jaunes 
       " voici le temps des martyrs voici le temps des chiites"

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