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Accueil du site > Tribune Libre > Le masculin et la féminin

Le masculin et la féminin

Puisque certaines femelles de l’espèce humaine ne supportent guère n’avoir pas d’e à chaque mot qui la concerne, je viens, en tant qu’antispéciste soutenir la cause de tous ceux dont le sexe est banni du mot qui les désigne.

Je pense, bien sûr au buse, au vipère, au souris, au libellule, au grenouille, au chauve-souris, au puce, au baleine, au truite, au chouette, mais tout autant à la circaète, à la goéland, à la vautour, la corbeau, à la marsouin, à la brochet, la lézard, la choucas, la crapaud, et à la, faucon.

Pourquoi ne dit-on pas la petite, la moyenne ou la grande duchesse et pourquoi le tortue a-t-il droit à un e ? la une albatros n’a pas droit au chapitre et ne parlons pas du alouette.

Vous me direz que les mammifères ont droit à leur féminin s’ils ne vivent pas dans l’eau. l’Homme qui a fait la langue, je dirais, sans le faire exprès, a fait œuvre là bien discriminatoire. L’homme, non content d’être le générique de l’espèce humaine se prend une majuscule pour inclure sa femelle. Et c’est vrai que la bible nous dit que la femme est née de l’homme, mais, attention, de sa côte, donc de son cœur ; pas de ses viscères. Quoique à y regarder de plus près, le cœur aussi est un viscère !

Les petits parfois attendrissent, nous avons le vipéreau, le baleineau, le têtard, et bien sûr la tortue d’eau.

Quand on regarde le sort de la gente masculine dans la nature, on comprend qu’à leur heure, plus précoce, les mecs aient eu envie d’y mettre le holà. Je ne parle même pas des abeilles toutes femelles et qui éjectent les mâles, c’est-à dire leur identique moins la fécondation, aux premières brumes mais bien de tous ces pauvres types qui n’ont pas l’heur d’être dominants, dans quelle communauté mammifère que ce soit, et qui erre leur vie sans coït, tandis que dans celles que l’humain a domestiquées, ils sont littéralement sacrifiés à l’autel du commerce à peine la puberté abordée. Du reste le progrès est tel que même le dominant répertorié a juste droit à quelques branlettes aseptisées et ne connaîtra jamais la joie d’aimer tandis que sa femelle n’y verra que du feu.

J’ai étudié les langues pourtant, mais n’ai jamais eu l’idée de m’enquérir du sort fait aux femmes dans les autres, sans doute trop soumise aux us et pas à la coutume pour voir dans la chienlit et dans le bonheur des offenses qui m’auraient été faites. L’eussé-je vu, aurais-je été vouée aux enfers, au paradis ou à la félicité éternelle ?

Je n’ai jamais eu l’idée, pour tout vous dire, de m’intéresser au pourquoi du masculin ici et du féminin là. Ni non plus celle de mettre un e au masculin pour qu’il m’aille. L’enfère des femmes n’est pas la pararadise des hommes surtout si l’on doit, ça et là y mettre quelques accents.

Est-ce ma faute si l’on dit un homme bon mais guère une femme bonne, qui serait pléonasme ? Tandis que si le bonhomme et la bonne femme peuvent partir bras dessus bras dessous il n’est pas sûr que le gentilhomme puisse le faire avec la gentille dame, cela ne se fait pas.

J’ai connu deux hommes prostitués, mais ce n’était pas auprès des dames qu’ils allaient.

Si la gentille fille n’a rien à envier au gentil garçon ni la belle fille au beau garçon, sûre que la femme forte l’a mauvaise en face d’un homme fort. Mais que voulez-vous, l’homme a pris les devants ; quand on pense que la cheffesse n’a pas pris dans les mœurs à la fin du dix neuvième, aujourd’hui où elle ne sait plus bien si elle doit s’offusquer qu’on regarde ou qu’on ne regarde pas les siennes, pourquoi voudriez-vous que la cheftaine, tout droite sortie du capitaine ait quelque chose à envier au chef, qu’il soit lieu ou qu’il couvre ?

La plupart des femmes sont des éminences mais grises, quoique les plus illustres soient hommes, mais aujourd’hui la grisaille les déprime et elles préfèrent les ors, mêmes durs. Quitte à s’en repentir sous les feux des projos .

La bécane est au vélo ce que la mob est au scooter et c’est bien vrai qu’ils abusent les gars car même la bicyclette, reine mais petite, même la voiture DS, volent moins haut que l’avion et s’enfoncent moins profond que le sous-marin. Mais si on va par là, la Marine les englobe tous, les marins. N’y voyez pas malice.

Il nous faudrait un neutre, un neutre qui neutralise tout ; c’est ce qu’on apprend aux minots à l’école, non ? Homme ou femme tout ça c’est des conneries, on est ce que l’on veut c’est pourquoi la professeure du genre tient tant à son e.

Un neutre pour répondre intelligemment à l’égalité de la devise, qui est femme du devis comme chacun sait.

L’éminence, a bien compris que la lumière était faite sur l’éminent et la lumière elle veut, sur elle plutôt qu’en elle. C’est l’époque qui veut ça, oui.

Quant aux mots, finissons-en, le concepteur a bien sa trice comme le libérateur ou le calculateur, faisons-là autrice ainsi nous pourrons dire sans ambiguïté : c’est vous l’autrice de cette bouse ? C’est plus ardu avec professeur et nous voyons bien que professesse, sur le mode prophétesse, ça fait beaucoup de fesses. Qu’elles assument puisqu’elles ne veulent pas être en déréliction. Car il est vrai, du moins on nous l’a dit, que Dieu s’est fait homme ; alors attendons qu’une déesse se fasse femme et nous nous poserons alors la question de savoir quel masculin nous lui donnerons.

En attendant, à vos amours les hommes, à vos atours les femmes, de aimantés en thèmes nous ne creuserons pas la question.


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47 réactions à cet article    


  • leypanou 17 novembre 2017 10:09

    Je n’ai jamais eu l’idée, pour tout vous dire, de m’intéresser au pourquoi du masculin ici et du féminin là. : cela donne l’occasion à des gens qui n’ont que des banalités à dire sur des sujets importants d’avoir l’impression de discuter de choses intéressantes et les médias y mettent de leur sel car qui dit sujet bidon dit plusieurs articles ainsi que discussions stériles qui ne vont pas changer la vie de tous les jours.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 17 novembre 2017 10:15

      Si je veux parler des « salauds », ce masculin inclut-il le féminin ou dois-je préciser : les « salauds » et les « salopes » (bien que ces deux substantifs n’aient pas exactement la même signification) ?... 

    • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 17 novembre 2017 10:16

      @leypanou

      Attendez, sur la fin, y’a un peu de cul ^^


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 17 novembre 2017 10:33

      @Jean-Pierre Llabrés

      pour ce cas particulier, j’avais fait une proposition concrète :


    • alinea alinea 17 novembre 2017 10:40

      @Jeussey de Sourcesûre
      Et ne pas oublier que« salaud » s’écrivait « salop » avant !
      Mais avant le salaud de Sartre, on dit bien volontiers « salaud » pour un mec inconstant avec les femmes !! non ?


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 17 novembre 2017 11:06

      @alinea

      Jusqu’au 19ème siècle, « salaud », « salaude » signifiaient « malpropre », « ordurier » pour l’un ou l’autre sexe Sartre a contribué à un glissement de sens pour le masculin, mais la disparition du féminin « salaude » au profit du néologisme « salope » est certainement dû à l’influence de l’argot du milieu de la prostitution à la « belle époque » : la salope était la professionnelle qui gardait pour elle une partie de la commission attendue par son protecteur (le pied), on disait alors qu’elle « prenait son pied », ce qui a conduit à penser qu’elle gardait aussi pour elle la part de plaisir qui ne lui était pasaccordée officiellement.

    • alinea alinea 17 novembre 2017 13:27

      @Self con troll
      Une salope !


    • alinea alinea 17 novembre 2017 13:35

      @Jeussey de Sourcesûre
      Dans mon bréviaire, j’ai « salop »,individu méchant ; en gentil on a « saloper » un travail, ou salopette pour le faire !! et même la Marie-Salope comme bateau ( de dragage, certes !) !!
      Tandis que saloperie, c’est, si j’ose dire, le pompon !
      J’adore !! le seul livre que j’emporterais sur une île déserte c’est bien un dictionnaire, mais historique !


    • Fergus Fergus 17 novembre 2017 15:56

      @ alinea

      A propos de « salope », notons que ce mot est parfois employé pour un homme. Il se place alors dans la hiérarchie des insultes, plus haut que le mot « salaud », d’usage plus commun. Dire d’un mec que c’est « une salope » se veut doublement insultant du fait de la connotation féminine qui émascule virtuellement le type visé. smiley


    • alinea alinea 17 novembre 2017 18:37

      @Jean-Pierre Llabrés
      On peut toujours essayer : les salaud.ope.s ; c’est encore plus difficile à organiser avec : belliqueu.se.x.s smiley


    • placide21 18 novembre 2017 09:03

      @alinea
      Le féminin n’est pas seulement un genre ,c’est une essence ,toutes les femmes ne l’ont pas, cela ne s’apprend pas mais s’imite sans jamais atteindre l’original de l’essence ; les plus mauvaises imitations sont des caricatures.


    • Francis, agnotologue JL 18 novembre 2017 09:49

      @placide21
       
       Vous dites : ’’Le féminin n’est pas seulement un genre ,c’est une essence ,toutes les femmes ne l’ont pas, cela ne s’apprend pas mais s’imite ...’’.
       
      Tiens, comme c’est intéressant ! Faut-il y voir la cause de l’hystérie qui affecte plus généralement les femmes que les hommes ?


    • alinea alinea 18 novembre 2017 09:59

      @placide21
      Sans doute, quoique pour ma part je pense à, d’une part des hormones, d’autre part à une éducation, mais en ce qui concerne la langue je ne vois pas bien où se situe l’essence. Pourquoi la lune est féminine en France et neutre en Allemagne ? La Lune est pour tous le symbole de la féminité pourtant !


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 17 novembre 2017 10:26

      Serait-il inconvenant de rebaptiser l’« homo erectus », terme empreint de l’idéologie patriarcale devenue intolérable, en remplaçant cette appellation dégoûtante pas « concitatae mulier » ?


      Ce n’est qu’une suggestion.

      • rogal 17 novembre 2017 11:20

        Bravo !
        Professeuse me paraît plus juste que professesse. De toute façon, il y a de la fesse partout, comme dirait rosemar ; dans professeur tout aussi bien.


        • rogal 17 novembre 2017 12:33

          @ysengrin
          qui doit âtre le même, d’ailleurs, que celui de professoresse.


        • alinea alinea 17 novembre 2017 13:26

          @rogal
          Oui mais c’est moche !!


        • Albert123 17 novembre 2017 11:26
          Le diktat de la connerie crasse impose des non sujets sur médiatisés qui jusque là n’intéressait strictement pas une humanité avec un score de QI moyen plus élevé à celui qu’elle obtient désormais.

          le genre fait partie de ces non sujets dont les bourgeois, gavés au matérialisme, raffolent.








          • Fergus Fergus 17 novembre 2017 11:37

            Bonjour, Alinea

            Excellent article qui rejoint les réflexions que nous échangeons parfois avec mon épouse sur le sujet.

            Je trouve que les discussions actuelles atteignent, pour les raisons que tu as évoquées sous l’angle de la dérision, des sommets d’absurdité.

            « Absurde » me semble en effet le mot qui me semble qualifier le mieux ces guéguerres picrocholines sur le sexe des mots.

            Merci à toi d’y avoir porté un regard décalé mais édifiant !

            A propos de mâle au destin peu enviable, tu as oublié de signaler celui de la mante religieuse, ou plus exactement pour rester dans le ton du « mante religieux ». smiley


            • alinea alinea 17 novembre 2017 13:19

              @Fergus
              C’est vrai j’ai oublié le mante ! et je ne sais pas si tout le monde sait que le faux-bourdon en est tout éviscéré d’avoir niqué la reine !!
              C’est vrai que c’est éreintant cet assommoir de conneries qu’on nous assène à longueur de temps ; mais à force d’en survoler les écrits, je me demande si il n’y a pas plein de gens qui prennent ça au sérieux !
              Assez protégée à cause de mon âge et de mon milieu, j’ai quand même craqué et remis une couche ! mais bon, pour moi c’est une manière de clore le sujet !
              Bonne journée à toi Fergus.


            • Pr gunther-schroebel 17 novembre 2017 12:59

              toute cette affaire d’écriture inclusive me rappelle un peu les mêmes techniques utilisé pour satisfaire les travailleurs maghrébins dans les années 70/80 (dixit « la misère du monde » de bourdieu)
              j’explique, y avait de grosses injustices envers les travailleurs immigrés, bas salaires et mauvaises conditions de travail et tutti quanti, les mecs râlent, font grève et réclament des améliorations, parmi les revendications, quelques uns réclame un endroit pour faire leur prière. une aubaine, se disent les patrons : « donnons leur ça, la vieille salle pourri qui sert à rien, qu’ils en fassent leur mosquée, ça nous coûte pas cher et si ils viennent réclamer, on les traitera d’ingrat, en plus ça mettra en valeur les plus cons et fanatique de la bande qui nous serviront d’idiots utile pour calmer les autres... »

              et ben j’ai l’impression que c’est un peu la même avec les féministes, autant les exciter sur les (e) à la fin des mots, ça coûte pas cher et pendant ce temps là on ne parle pas des différences de salaire. l’ennui c’est que ça crispe, ça divise et ça nous éloigne de la réconciliation, gare à la montée des « fémi-nazgule »
              et pendant ce temps là, c’est toujours les mêmes qui trinquent le plus : mères célibataires, sans papier ou sans voix, trop occupés à survivre dans ce putain de chacun pour soi :s


              • sukhr sukhr 17 novembre 2017 13:17

                @Pr gunther-schroebel
                exactement. C’est pour cela que l’idéalisme est réactionnaire : les valeurs, on n’en à rien à faire. Ce qui compte, c’est le progrès matériel. 


              • Ciriaco Ciriaco 18 novembre 2017 13:27

                @Pr gunther-schroebel
                Les attitudes des hommes sur ce sujet sont globalement tristes, alors que certaines femmes restent dans une position classique. C’est le même phénomène qui se passe quand on parle de classe sociale aux prolos qui ont viré de bord : « connerie » disent-ils, en désignant le bouc-émissaire de leur même catégorie.


                Ces gens, qui obéissent aux pouvoir sociaux qui les animent, les refondent aveuglément, parce qu’ils ne savent pas les identifier pour s’en libérer. Quand les féministes parlent de structure de pouvoir, qu’elles désexualisent pour ce faire la question, c’est le sexe qui revient en opposition. Quand elles luttent pour la naissance de sujets sociaux, c’est l’essentialisme qui resurgit. En somme, la prison idéologique a ses fervents défenseurs et tant que les idiots utiles feront le boulot, la liberté sociale sera dure à faire valoir.

                Bien sûr que la question de l’écriture inclusive est une ânerie. Je pense que c’est plus une manifestation mêlant opposition à la violence généralisée, libéralisation de la sphère publique, individualisation forte des sujets et nécessité de redéfinir ce qui a été attaqué par la société de consommation : les groupes sociaux. Encore une fois il ne s’agit pas bêtement de faire le « malin » à ce sujet mais de comprendre quelque chose.

                Et pour être honnête, ce n’est pas le problème de la langue qu’ont soulevé récemment les femmes : c’est une forme de domination primaire !

                Plus je lis les débats plus je suis convaincu par la pertinence du féminisme dans ses grandes lignes, tant ce sont précisément les formes de pouvoir que ce mouvement décrit qui resurgissent. Si les positions sociales sont aussi figées, avec toute leur inégalité, leur lot d’injustice permanent, leur misère, c’est parce que du pouvoir s’y exerce : si nous ne reconnaissons pas ses structures, nous aurons pour toute arme de libération des mouvements réactionnaires stupides et violents.

              • alinea alinea 19 novembre 2017 20:53

                @Ciriaco
                Je ne pense pas comme vous ; je pense que la condition de la femme se transforme dans une société qui évolue, mais ne se conquiert pas comme les droits des travailleurs. Parce que c’est plus complexe, parce que cela ne touche pas aux mêmes choses.
                Mais il y a une chose dont je suis sûre, c’est qu’on ne prend pas le chemin de l’émancipation de cette façon !


              • Ciriaco Ciriaco 19 novembre 2017 21:54

                @alinea

                Ce qui m’a beaucoup intéressé est la visibilité soudaine de certaines structures de pouvoir (on a eu droit à à peu près tout : jusqu’à l’islamisation). C’est plus difficile à faire entendre sans visibilité, et moi-même je m’interrogeais de manière incomplète sur cette question, bien qu’en voyant depuis toujours des manifestations très concrètes. C’est très intéressant parce qu’effectivement, alors que la société anime des valeurs très individualistes, hommes et femmes confondues, cela rappelle que les structures de pouvoir sont au fond toujours très actives, et sûrement même plus violentes dans leur dynamique sélective. C’est l’invisibilité qui ôte aux sujets sociaux le rôle politique qu’ils doivent jouer pour exercer pleinement la défense de leurs droits collectifs (un droit n’est jamais que collectif), et c’est cette invisibilité qui coûte dans le temps très chère aux groupes sociaux qui subissent.

                Cependant. Le « non » aux agressions sexuelles est un élément à la fois très simple et très tardif dans la majorité. Il faut le reconnaître pour ce qu’il est dans sa simplicité : on ne glisse un doigt sur la chatte de sa voisine dans le métro. On ne fait pas les malins en groupe en voyant passer des gamines de 20 ans. Et ce n’est pas parce qu’on porte un costume qu’on est autorisé à considérer sa secrétaire comme intimement subordonnée. Point barre.

              • alinea alinea 19 novembre 2017 22:26

                @Ciriaco
                Je croyais que c’était déjà le cas !!! et je me disais que, comme cela ne change pas le comportement des uns ou des autres, pour que ça change, lentement(!), il faut une véritable éducation -qui ne soit pas répression parce que l’éducation a manqué- mais bien épanouissement pour que ces pulsions n’aient plus cours ! Il y en a quand même beaucoup, des gens, qui ne sont pas dans ce schéma ! Pourquoi pas tous ?


              • Ciriaco Ciriaco 19 novembre 2017 23:10

                @alinea
                L’éducation ? D’un côté la libéralisation de la sphère publique au nom du profit 24/24 des plateformes d’expression et de l’autre une information 24/24 qui ne se comporte pas mieux, et dont j’aimerais connaître le nombre de troubles qu’elle génère... Comment voulez-vous.


                A côté de ça toute la science de la com (qui emploie les institutions de statistiques sociologiques les plus outillées) est mise à profit pour l’hyper-consommation de l’excessif, de manière sexualisée et fétichisée, comme autant de symboles du pouvoir archétypal. Croyez-vous que dans les institutions réelles du pouvoir on ignore les structures qui animent la société, avec le culot et la honte qui devrait leur revenir ?

                La majorité des hommes qui se sont sentis agressés par le « non » des femmes aux agressions sexuelles ne sont pas réellement en cause dans ce qu’elles dénoncent. C’est leur réaction qui montre l’existence de structures anthropologiques. Le terrain est sensible vue l’objet de la sexualisation - de l’intime ! Et les armes inefficaces quand les structures restent immergées. C’est les marchés qui se démocratisent, pas la société.

              • alinea alinea 19 novembre 2017 23:21

                @Ciriaco
                Oui, bien sûr ! alors à quoi sert ces expressions velléitaires d’un monde harmonieux ? À quoi servent toutes ces questions posées sur le tapis, ces semblants de solutions, ces récriminations alors que tout, tout ce qui est accepté par tous ou presque va dans le sens contraire ?
                À quoi cela sert-il de pointer un truc qui ne va pas alors que rien ne va ? Plus, alors que tout est fait, et que tout est accepté, pour que rien n’aille ?
                C’est soit de l’hypocrisie, soit un double-jeu,soit de la connerie crasse, enfin, quelque chose qui me dérange au plus haut point.
                En tout cas je maintiens, il est encore des lieux et des gens qui vont ! et tant qu’on ne se pose pas les bonnes questions, tant que l’on n’est pas prêt à y répondre, non seulement rien ne changera, mais tout empirera.


              • Ciriaco Ciriaco 19 novembre 2017 23:46

                @alinea
                Socialement il n’y a pas de question, il y a des rapports de force. Dans l’arène ce qui est difficile d’éclairer est ce qui est subi et pourquoi cela est subi. La vie politiserait un ange. Les questions se posent sur un plan plus individuel et sur le temps longs, celui de toute la vie, du moins quand elle est respectée, du moins quand elle n’est pas ontologiquement évaluée selon les critères des marchés.


                Tout en bas je chéri mon vieux Deleuze quand il disait, « alors là, il y a un problème », comme une promesse d’un éclairage nouveau et dans le même temps un vieux copain, devenu alcoolo, quand il me contait l’histoire pas si ancienne de ces prolos tenant fermement un livre dans leurs mains pendant la pause syndicale.

              • alinea alinea 20 novembre 2017 00:00

                @Ciriaco
                je veux bien vous croire, elle m’a bien politisée !!
                Sinon je chéris volontiers les mêmes choses comme la nostalgie qui m’étreint, mais aujourd’hui, ce que je chéris n’est pas humain ; plus possible !


              • Ciriaco Ciriaco 22 novembre 2017 23:38

                @alinea

                Je vois qu’on en est souvent au même point, et je comprends bien votre sentiment.

              • Olivier Perriet Olivier Perriet 17 novembre 2017 13:35

                Bonjour,
                c’est joliment tourné, merci alinéa


                • alinea alinea 17 novembre 2017 14:07

                  @Olivier Perriet
                  Merci à vous, metoo !! smiley


                • François Vesin François Vesin 17 novembre 2017 14:03

                  Merci beaucoup, quelle plume !

                  Oserais-je un compliment tout particulier
                  pour ce moment de poésie que vous nous offrez :

                  «  Mais que voulez-vous, l’homme a pris les devants ; quand on pense
                   que la cheffesse n’a pas pris dans les mœurs à la fin du dix neuvième, aujourd’hui où elle ne sait plus bien si elle doit s’offusquer qu’on regarde 
                  ou qu’on ne regarde pas les siennes, pourquoi voudriez-vous que 
                  la cheftaine, tout droite sortie du capitaine 
                  ait quelque chose à envier au chef, 
                  qu’il soit lieu ou qu’il couvre ? »  Alinea 17.11.2017

                  • alinea alinea 17 novembre 2017 14:06


                    Merci François Vesin ! smiley


                  • popov 17 novembre 2017 16:41

                    Pourquoi les Français ne font-ils pas tout simplement un grand bras d’honneur à toutes ces idées débiles ???


                    Ne voient-ils pas qu’on cherche à les monter les uns contre les unes pour les affaiblir ?

                    • alinea alinea 17 novembre 2017 17:08

                      @popov
                      On est un certain nombre à le faire, à le prendre à la rigolade ! mais il ne faut pas oublier qu’il y a une certaine volonté à vouloir appliquer ces idées débiles dans la langue ! Il y a des petits malins avec une once de pouvoir assez débiles pour ça ! hélas.


                    • pallas 17 novembre 2017 18:11
                      alinea

                      Bonsoir,

                      L’écriture incluse j’adore ça, ne touche que les individues de la classe moyenne bureaucrate, une dictature de la pensée, c’est vraiment génial.

                      Pendant ce temps là, les humains deviennent stérile, totalement incapable de se reproduire, la génétique sa ne pardonne pas smiley

                      Les nouvelles générations ont perdues la quasi totalité de leurs facteurs de reproduction.

                      Alors faisons dans l’écriture incluse, le monde va être beau et tout jolie, paix et amour.

                      Sa ne change rien que l’espèce humaine est devenu infertile et n’a pas d’avenir, mais pourquoi pas après tout, n’est ce pas ? smiley

                      Cette pièce de théâtre est burlesque smiley

                      Salut


                      • Panoramix Panoramix 17 novembre 2017 22:08

                        un acteur, une actrice
                        un docteur, une doctoresse
                        un faucheur, une faucheuse
                        un auteur, une auteure
                        ...souvent le féminin varie, bien fol qui s’y fie


                        • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 18 novembre 2017 05:27

                          Merci Alinéa... un réjouissens pour gourgandin


                          • alinea alinea 18 novembre 2017 09:45

                            @Jean-François Dedieu
                            Merci et bien le bonjour à vous Jean-François


                          • Panoramix Panoramix 22 novembre 2017 12:55

                            Le gouvernement a décidé de proscrire l’écriture dite « inclusive » des textes et formulaires officiels, c’est heureux, car cette tocade de bobos est absolument illisible pour le tout un chacun ...et la toute une chacune smiley
                            Comme si la parité concrète gagnait quoique ce soit de ce genre d’artifice laborieux, qui au contraire entraine davantage de sarcasme que d’adhésion dans le « pays vrai ».


                            • alinea alinea 22 novembre 2017 13:03

                              @Panoramix
                              C’est déjà bien ! mais tant que le « gouvernement » ne la rend pas obligatoire, cette tocade mourra de sa belle mort ! J’aimerais bien connaître le nombre de gens que cette fumeuse idée excite !


                            • Panoramix Panoramix 22 novembre 2017 13:59

                              @alinea
                              Le gouvernement a décidé de ne pas l’employer dans les documents officiels, j’espère qu’il en sera de même pour les manuels scolaires, car on a déjà assez de complexité orthographique et grammaticale pour ne pas embrouiller encore davantage les élèves, le taux d’analphabétisme est déjà catastrophique. Par contre si des partis politiques ou des mouvements féministes veulent l’employer, la loi ne peut l’interdire, mais cela risque en effet de tomber à l’eau par lassitude. C’est l’exemple même des « fausses bonnes idées », dont l’intention est louable (en l’occurrence la parité), mais dont la réalisation est affligeante. ça vaut bien la journée de la jupe ou les garçons ont été incités à en porter une, comme si une bouffonnerie pouvait faire prendre une juste cause au sérieux !


                            • alinea alinea 22 novembre 2017 17:35

                              @Panoramix
                              Oui, les manuels scolaires !!! comment fait-on pour l’exemple que j’ai donné plus haut : belliqueux ?!
                              On oublie aujourd’hui que l’évolution des mœurs se fait lentement et de l’intérieur ; on s’imagine qu’en un décret le tour est joué ; même la parité est con, un artifice, avec bien des effets pervers.
                              Je ne dis pas qu’il ne faille pas y prendre garde, mais, par exemple, j’ai failli être parachutée comme candidate député, face à Collard (pas du tout chez moi !) parce qu’il n’y avait pas de nana là-bas qui voulait s’y coller ; finalement c’est une autre qui s’est dévouée !


                            • Panoramix Panoramix 22 novembre 2017 19:15

                               @alinea
                              disons que la parité dans les candidatures est sans doute une approche trop comptable (il aurait pu y avoir une obligation plus souple que la stricte égalité numérique, un peu puérile quant on voit le jonglage de composition gouvernementale par exemple) mais cela a permis de faire bouger les lignes d’un système auparavant très bloqué. Donc il y a une avancée concrète, alors que changer des conventions d’écriture ou de grammaire est sans aucun effet tangible.


                            • alinea alinea 22 novembre 2017 20:49

                              @Panoramix
                              Il est vrai que l’on peut faire mûrir les choses parce qu’on sait qu’elles sont justes mais qu’il faut se booster un peu pour changer ses habitudes, braver ses peurs,etc ; mais pour moi l’avancée réelle c’est qu’il y ait des politiques intelligents, anticipateurs, probes ; qu’ils soient hommes ou femmes je m’en fiche ! Parce que dans les deux sexes il y a des ordures et aussi des gens de qualité.
                              Pour faire de la politique il faut être extraverti, ce n’est pas toujours une caractéristique qui englobe ces qualités.
                              Il y a de part le monde des femmes extraordinaires, formidables ; je ne crois pas que dans ces pays il y ait des lois de parité ; pour moi c’est un artifice, qui fera peut-être ses preuves dans quelques temps, mais pour l’instant, notre ministre de la santé, celle du travail, par exemple, franchement ! Ça ne change pas grand chose, l’essentiel est d’être capable de choisir les meilleurs pour gérer les affaires publiques ; si c’est une femme, tant mieux, mais c’est quand même en profondeur que les choses deviendront vraies, et ceci ne se change pas en une décennie !
                              Vous remarquerez que j’ai fait exprès d’utiliser le neutre à forme masculine, ce qui, si on y réfléchit, n’est pas très flatteur !! smiley

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