Le masculin et la féminin
Puisque certaines femelles de l’espèce humaine ne supportent guère n’avoir pas d’e à chaque mot qui la concerne, je viens, en tant qu’antispéciste soutenir la cause de tous ceux dont le sexe est banni du mot qui les désigne.
Je pense, bien sûr au buse, au vipère, au souris, au libellule, au grenouille, au chauve-souris, au puce, au baleine, au truite, au chouette, mais tout autant à la circaète, à la goéland, à la vautour, la corbeau, à la marsouin, à la brochet, la lézard, la choucas, la crapaud, et à la, faucon.
Pourquoi ne dit-on pas la petite, la moyenne ou la grande duchesse et pourquoi le tortue a-t-il droit à un e ? la une albatros n’a pas droit au chapitre et ne parlons pas du alouette.
Vous me direz que les mammifères ont droit à leur féminin s’ils ne vivent pas dans l’eau. l’Homme qui a fait la langue, je dirais, sans le faire exprès, a fait œuvre là bien discriminatoire. L’homme, non content d’être le générique de l’espèce humaine se prend une majuscule pour inclure sa femelle. Et c’est vrai que la bible nous dit que la femme est née de l’homme, mais, attention, de sa côte, donc de son cœur ; pas de ses viscères. Quoique à y regarder de plus près, le cœur aussi est un viscère !
Les petits parfois attendrissent, nous avons le vipéreau, le baleineau, le têtard, et bien sûr la tortue d’eau.
Quand on regarde le sort de la gente masculine dans la nature, on comprend qu’à leur heure, plus précoce, les mecs aient eu envie d’y mettre le holà. Je ne parle même pas des abeilles toutes femelles et qui éjectent les mâles, c’est-à dire leur identique moins la fécondation, aux premières brumes mais bien de tous ces pauvres types qui n’ont pas l’heur d’être dominants, dans quelle communauté mammifère que ce soit, et qui erre leur vie sans coït, tandis que dans celles que l’humain a domestiquées, ils sont littéralement sacrifiés à l’autel du commerce à peine la puberté abordée. Du reste le progrès est tel que même le dominant répertorié a juste droit à quelques branlettes aseptisées et ne connaîtra jamais la joie d’aimer tandis que sa femelle n’y verra que du feu.
J’ai étudié les langues pourtant, mais n’ai jamais eu l’idée de m’enquérir du sort fait aux femmes dans les autres, sans doute trop soumise aux us et pas à la coutume pour voir dans la chienlit et dans le bonheur des offenses qui m’auraient été faites. L’eussé-je vu, aurais-je été vouée aux enfers, au paradis ou à la félicité éternelle ?
Je n’ai jamais eu l’idée, pour tout vous dire, de m’intéresser au pourquoi du masculin ici et du féminin là. Ni non plus celle de mettre un e au masculin pour qu’il m’aille. L’enfère des femmes n’est pas la pararadise des hommes surtout si l’on doit, ça et là y mettre quelques accents.
Est-ce ma faute si l’on dit un homme bon mais guère une femme bonne, qui serait pléonasme ? Tandis que si le bonhomme et la bonne femme peuvent partir bras dessus bras dessous il n’est pas sûr que le gentilhomme puisse le faire avec la gentille dame, cela ne se fait pas.
J’ai connu deux hommes prostitués, mais ce n’était pas auprès des dames qu’ils allaient.
Si la gentille fille n’a rien à envier au gentil garçon ni la belle fille au beau garçon, sûre que la femme forte l’a mauvaise en face d’un homme fort. Mais que voulez-vous, l’homme a pris les devants ; quand on pense que la cheffesse n’a pas pris dans les mœurs à la fin du dix neuvième, aujourd’hui où elle ne sait plus bien si elle doit s’offusquer qu’on regarde ou qu’on ne regarde pas les siennes, pourquoi voudriez-vous que la cheftaine, tout droite sortie du capitaine ait quelque chose à envier au chef, qu’il soit lieu ou qu’il couvre ?
La plupart des femmes sont des éminences mais grises, quoique les plus illustres soient hommes, mais aujourd’hui la grisaille les déprime et elles préfèrent les ors, mêmes durs. Quitte à s’en repentir sous les feux des projos .
La bécane est au vélo ce que la mob est au scooter et c’est bien vrai qu’ils abusent les gars car même la bicyclette, reine mais petite, même la voiture DS, volent moins haut que l’avion et s’enfoncent moins profond que le sous-marin. Mais si on va par là, la Marine les englobe tous, les marins. N’y voyez pas malice.
Il nous faudrait un neutre, un neutre qui neutralise tout ; c’est ce qu’on apprend aux minots à l’école, non ? Homme ou femme tout ça c’est des conneries, on est ce que l’on veut c’est pourquoi la professeure du genre tient tant à son e.
Un neutre pour répondre intelligemment à l’égalité de la devise, qui est femme du devis comme chacun sait.
L’éminence, a bien compris que la lumière était faite sur l’éminent et la lumière elle veut, sur elle plutôt qu’en elle. C’est l’époque qui veut ça, oui.
Quant aux mots, finissons-en, le concepteur a bien sa trice comme le libérateur ou le calculateur, faisons-là autrice ainsi nous pourrons dire sans ambiguïté : c’est vous l’autrice de cette bouse ? C’est plus ardu avec professeur et nous voyons bien que professesse, sur le mode prophétesse, ça fait beaucoup de fesses. Qu’elles assument puisqu’elles ne veulent pas être en déréliction. Car il est vrai, du moins on nous l’a dit, que Dieu s’est fait homme ; alors attendons qu’une déesse se fasse femme et nous nous poserons alors la question de savoir quel masculin nous lui donnerons.
En attendant, à vos amours les hommes, à vos atours les femmes, de aimantés en thèmes nous ne creuserons pas la question.
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