Le massacre continue. Gaza meurtrie, Gaza fuit
... à l’heure qu’il est, Israël est à son programme, fidèle, au nettoyage ethnique comme à ses débuts quand il s’agissait de démontrer que la Palestine n’était pas habitée – pour le bonheur des voleurs et des tueurs.
Gaza meurtrie, Gaza fuit
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MOHAMMED-SALAH ZELICHE
Israël poursuit ses attaques contre Gaza. Voilà la nouvelle du jour, et de toujours. On peut dire une chose et son contraire, dire qu’on peut marcher sur la tête sans tituber. Le mensonge c’est tout un art et on nous a habitués à le prendre pour vérité. Certains pour réalisme. D’autres trouvaient mieux – realpolitik. Dès lors c’est la faillite du sens. Pas de principe. Pas de morale. Ni d’ailleurs d’idéologie autre que celle du gain, des profits, de la convoitise. L’ordre des choses ne serait juste que si cela prônait de renverser les lois et de changer de foi. La presse occidentale parle d’offensives contre Hamas. Tiens donc ! Comme si Hamas venait de quelque contrée du monde coloniser Israël et non le contraire. Non ? Ce n’est pas ainsi qu’on devrait poser le problème ? Il n’y a pas trente-six façons de le poser. En dehors de cette logique, nous sommes dans le mensonge, la spoliation, la déformation, le cynisme, le crime de guerre, le génocide.
Mais je sais, vous allez trouver autre chose qui ressemble à la vérité mais qui n’est pas la vérité – que vous présenterez tout de même comme la seule vérité qui compte : comme si l’on a l’embarras du choix et que la vérité n’était pas unique. Le discours de l’israélien acquis à la cause injuste de son « Etat » copie toujours celui du Palestinien : à ce point qu’on allait presque accorder au premier le statut d’envahi et d’agressé. Non parce qu’il le croyait ou le pensait. Pas du tout ! Il est dans la posture de celui pris en flagrant délit la main dans la poche de sa victime. Et qu’au lieu de reconnaître son tort, il enfonce le clou et dit ne faire que reprendre ce dont on l’a dépossédé un jour. Ce n’est pas beau ? Non, je vois, vous serrez les lèvres, vous êtes mal à l’aise : c’est en effet très moche, voire démoniaque.
Faisons bien attention aux mots. Pesons-les bien. Soyons à l’affût pour dénoncer l’art du glissement du sens chez l’israélien. Mettez-vous au milieu et ne laisser passer rien qui ne soit pesé, clair, évident, imparablement logique. Sortez-le de l’ombre et du flou, c’est là qu’il est le plus dangereux et là qu’il réussit le mieux son tour de passe-passe. Ainsi le mythe d’Israël a-t-il été conçu de faux-semblants, de délire, de leurres et d’illusions. Le premier mythe a été de faire croire que la Palestine était une terre inhabitée et qu’on pouvait s’y installer à sa guise. La réalité, les historiens la découvre avec stupeur : les terres appartiennent à des hommes, des femmes et leurs enfants qu’on a forcés par les armes à « aller voir ailleurs » : le fameux « ôte-toi de là que je m’y mette ! ». Ou si l’on préfère : « J’y suis, j’y reste ! » Le nettoyage ethnique de Gaza passe ainsi comme une lettre à la poste. Dans le silence le plus absolu des larbins d’Israël. Sous la gouverne d’une Amérique si respectée par ces derniers.
Dans l’indignation générale contre une Russie à l’affût des méfaits prévisibles de l’Occident, barrant la route à ceux qui espèrent un jour « lui faire la peau ». Ukraine ma voisine et mon tremplin ! Gaza le dernier de mes soucis ! Que choisir ? Que faire ? Tout est à refaire, mon Dieu… L’humanité a beau se gargariser d’humanisme, tout est à géométrie variable. Le Mal est plutôt mieux servi. Hamas ? Vous avez dit Hamas ? On aura en effet tout fait de diaboliser cette organisation encore debout sur ses jambes – au contraire des tenants d’une Palestine dite modérée, à la sauce indigeste d’un Abbas au garde-à-vous devant Netanyahu. Quand les médias cible Hamas c’est pour lui briser les jambes, à défaut de le mettre à genoux l’amener à vendre la mèche. La traîtrise paye bien dans le monde arabe, a de beaux jours devant elle. Mais ses « jambes » ne sont rien que le peuple lui-même de Gaza.
Alors que faire ? Hamas est un dur à cuire. Et son peuple abandonné par la communauté internationale : à commencer par les Arabes qui tiennent à leur ennemi hier officiel, aujourd’hui devenu ami mais plus officiel que jamais. Comptons encore leurs amis et les amis de de leurs amis. Ça fait beaucoup pour Gaza qui perd ses dernières gouttes de sang. Gaza pleurée jusqu’au sang. Gaza assassinée. Gaza trahie. Gaza déchiquetée. Israël, les coudées franches fait bombance, se targuait même d’être le seul et le meilleur promoteur de la démocratie occidentale au Proche-Orient. Gaza n’en peut plus. Israël le sait, il poursuit les bombardements. Les Gazaouis s’enfuient – pour ne pas laisser leurs peaux. C’est là que se situe le talent d’Achille de Hamas. Il est comme au cinéma, dans le rôle du père dont on a pris la famille en otage. Mis devant le fait accompli et sommé de plier aux exigences des coalisés, ses ennemis jurés. On en veut certes à sa famille pour le » ramener à la raison », mais c’est pour les anéantir tous les deux. Qui n’a pas vu cela au cinéma ? Le justicier, pliant aux malfrats on l’abat. Puis vous l’auriez deviné : a grand tort celui qui traite de paix avec le diable.
Bref, à l’heure qu’il est, Israël est à son programme, fidèle, au nettoyage ethnique comme à ses débuts quand il s’agissait de démontrer que la Palestine n’était pas habitée – pour le bonheur des voleurs et des tueurs. Un autre mensonge pourvoyeur de prestige, je dirais même propre à arranger l’image d’une entité aux mains souillées du sang des innocents, compromise par des exactions abjectes, des liquidations physiques des opposants palestiniens, et des crimes de guerre pour se dédouaner et briller des mesures t En voulez-vous encore miséreux ? Tenez, y en a pour tous. Des bombes. Des privations. La soif. La faim. La maladie. Le massacre annoncé. Le massacre servi par les télés au diner, au déjeuner, au goûter. Bravo l’Humanité ! Ah quel humanisme ! Vous n’aurez pour vos yeux que ce que vos âmes flétries vous recommandent. Que ce que vos doubles discours vous dictent de voir. Et en fait, vous ne voyez pas. Vos cœurs à jamais endurcis ne sautent de joies et ne s’arrêtent presque que quand vos desseins de marchands de la mort et de malheur sont approuvés. Que nous importent les démunis ? Le monde ne se portera que mieux sans eux !
Car enfin, si on regarde bien, le pauvre, le faible, n’est là que pour être méprisé, traité d’animal, écrasé, saigné, désavoué. Gare à ceux qui ne sont pas dans la combine. Oui j’ai bien dit combine. Les grands de ce monde sont dans la combine. Comme les trafiquants de drogue, les mafias… toujours à maquiller leurs crimes, à trouver la formule qui qui détourne le mieux les regards de la planète conditionnée et sous perfusion pour faire passer la pilule à ceux qui soutiennent encore l’Etat juif sionisé à l’excès.
Le 12 juillet 2024
MOHAMMED-SALAH ZELICHE
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