Le Mexique à l’épreuve des catastrophes naturelles
Mardi 19 septembre 2017, la municipalité de Mexico organise une simulation de tremblement de terre. L’objectif de l’exercice, perfectionner les procédures de secours en cas de crise. Pour l'occasion, une sirène doit retentir à onze heures du matin. La sirène ne retentit pas, mais les Mexicains se souviennent. En 1985, le séisme frappa à 7h19 heure locale. Des batiments s’effondrent et de nombreuses victimes sont à déplorer. Le bilan est lourd, on dénombre 10.000 morts officiellement, mais 30.000 d’après un rapport indépendant publié en 2016 par des géographes français.
A 13h14, heure locale, un nouveau séisme frappe le pays, d'une ampleur moindre, mais à l'épicentre plus rapproché de la capitale mexicaine. Cette fois la sirène retentit mais la confusion règne, chacun connaissant la date de l'anniversaire du séisme de 1985. On pense d'abord à un exercice. Pourtant les bâtiments tremblent. Les habitants évacuent rapidement et se regroupent dans la rue. Les secousses durent presque une minute, des vitres explosent sur le sol, les routes se fissurent, les premiers immeubles s'écroulent.
D'après les témoignages, une odeur de gaz envahit les quartiers de Condesa et Roma. Des canalisations de gaz sont coupées sous l’effet des secousses. La ville est paralysée par les embouteillages, les secours n'arriveront pas avant plusieurs heures.
Dans l'attente, des chaines humaines s'organisent pour fouiller les décombres des bâtiments écroulés malgré les risques de répliques et d’effondrements. Dans la rue, des scènes de panique, les habitants sont choqués, en larmes. On parle d'une école dont le toit se serait effondré, des enfants seraient coincés à l'intérieur. Le Président Mexicain Enrique Peña Nieto confirmera l’information dans la soirée : une trentaine d'enfants et une douzaine d'adultes sont décédés ou portés disparus.
La consternation
Après le choc du séisme, viennent les premières interrogations. Comment des bâtiments récents aux normes antisismiques ont pu s'écrouler aussi rapidement ? Notamment une école publique accueillant des enfants. Dans un pays miné par la corruption, les soupçons se portent sur les entreprises du bâtiment et la municipalité qui accorde les permis.
En 1985, la majorité des bâtiments détruits étaient de construction récente. Une enquête a permis de mettre à jour un système de corruption sur l’attribution des permis de construire et un non-respect récurrent des normes constructions.
Dans le viseur également, le gouvernement, garant des contrôles sur les structures publiques et privés. Une source à la municipalité explique que l’école touchée a été construite dans les années 90 et modernisée quatre ans auparavant. Avant de préciser, dans la consternation générale, que la partie effondrée correspond précisément à celle rénovée récemment.
La solidarité s’organise
Le lendemain du drame, les habitants de Mexico sont redescendus dans la rue pour apporter leur aide. Les restaurateurs proposent gratuitement aux volontaires du café et de l’eau. Chacun console son voisin ou un anonyme. Des habitants en pleurs, choqués, se demandent si tout va bien, si les choses redeviendront comme avant.
Une habitante du quartier de Condesa a préparé des sandwichs pour les volontaires. « C’est touchant de voir cette solidarité prendre forme aussi naturellement ». Elle décrit une aide spontanée de gens de tout horizon mais elle semble résignée « Nous sommes habitués à tout faire par nous même, le gouvernement ne fait rien pour nous ». Après avoir distribué ses derniers sandwichs, elle rejoindra la chaine humaine des volontaires pour aider à dégager les tonnes de gravats qui s’accumulent dans les rues. La ville retrouvera son état dans quelque semaine, mais les habitants resteront marqués.
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