Le moment où tout bascule...
Qui ne dit mot consent. Cette règle est parfaitement applicable à toute action ou idée développées par un groupe de personnes. Que ce soit lors d'un vote ou lors d'évènements tels que les manifestations actuelles. Or, je ne consens pas, ou du moins, plus du tout. Zéro, nada, oualou !!
Ancien militaire, j'ai toujours gardé le respect traditionnel de l'uniforme, prenant en considération le fait que celui qui en portait un, représentait une fonction précise dans un organisme quelconque et était donc en charge du bon fonctionnement de cette organisation. A travers cet uniforme, il y a, en toute circonstance, la responsabilité de l'image de ceux qui vous ont confié cette tenue.
Pendant des semaines, je me suis attaché, par respect pour les forces de l'ordre et les règles de la démocratie, à jouer le médiateur et à temporiser les ardeurs des uns et des autres, que ce soit d'un côté ou de l'autre. Cela m'a d'ailleurs été reproché et je me suis, plus qu'à mon tour, fait reprendre ou regarder de travers, un peu par tout le monde. Enfin, comme dirait la télé, c'est l'jeu ma pôv'Lucette !! Et on ne se refait pas comme ça. Je ne deviens agressif que dos au mur, quand la situation ne permet pas d'autre solution. Par contre, dans cette éventualité, j'ai tendance - cela m'est hélas arrivé - à perdre toute notion de mesure dans la réponse... Heureusement, les années et la sagesse aidant, j'ai pris pas mal de recul afin de ne pas me retrouver dans des situations insolubles.
Donc, je me suis un peu fait le "casque bleu" des gilets jaunes, afin d'éviter que la situation dégénère, du moins quand je le pouvais.
Puis, un petit peu comme la goutte de gasoil a déclenché les revendications du 17 Novembre, il y a eu la "goutte d'eau" du pompier blessé à Bordeaux.
Olivier, puisque c'est son prénom, pompier volontaire à Bazas, a rejoint depuis quelque temps le "corps" des gilets jaunes. Quoi de plus compréhensible qu'un soldat du feu, habitué à venir au secours des populations, exprime sa solidarité envers les gens qui ne réclament qu'un peu de mieux vivre dans leur situation de tous les jours. Il y a fort à parier que cet homme avait eu connaissance, à moins d'être aussi autiste que les gens qui nous gouvernent, des actions de répression sanglantes dont se sont fait les auteurs les services de "l'ordre" du bien sinistre de l'intérieur, je veux nommer Christophe Castaner. Il est vrai que son passé relativement douteux et sa carrière politique faite de louvoiements opportunistes, laisse à penser que ce ne sont pas les scrupules qui doivent empêcher ce personnage de dormir la nuit.
La petite histoire raconte que ce monsieur, alors maire de Forcalquier, sous l'étiquette PS, avait lancé un tweet rageur contre la défiscalisation des heures supplémentaires, indiquant - à juste titre pour moi, comme c'est bizarre !! - que cela induisait un nombre de chômeurs encore plus important.
Aujourd'hui, le cas qui nous intéresse concerne les actions disproportionnées d'utilisation de la force contre des manifestants pacifiques - les casseurs n'ont généralement aucune blessure à déplorer (re-comme c'est bizarre !!) - et la liste non exhaustive des nombreux blessés ces derniers temps.
On nous parle d'un millier de policiers blessés ? Ha ? Des exemples s'il vous plaît ? Je pense que le moindre cas ayant entraîné une hospitalisation aurait fait le tour des gazettes télévisées et écrites, en boucle pendant huit jours, j'en veux pour preuve le CRS pris à partie près de l'Arc de Triomphe ou la malheureuse victime de Christophe Dettinger ; seules les images où il frappe le policier ont été diffusées, la séquence précédente où sa compagne à terre se fait molester a été soigneusement "oubliée" par la presse. Hélas, il y a ces impitoyables témoins que sont les caméras des smartphones dont tout manifestant averti se sert avec brio, et heureusement... Sinon !! Déjà qu'avec ces milliers de vidéos, aucune, je dis bien aucune sanction, à ma connaissance, n'a été prise contre les auteurs de ces actes indignes d'une personne portant un uniforme, représentant de son pays. Le top du top avec cette jeune femme qui se fait traîner au sol, tirée par les cheveux. Le retour à l'âge de pierre pour des être humains guère plus voire moins intelligents que les humanoïdes de l'époque. Je me souviens de cette expression militaire qui qualifiait - c'était dit avec le sourire à l'époque - les commandos paras de "casques à boulons"... Là, on a complètement enlevé l'humour et gardé les boulons !! J'ose espérer que leur épouse, s'il en ont une, ne se voit pas traiter de la sorte...
Alors voilà. Le résultat à venir sera à mon avis très simple. En désolidarisant totalement la police des citoyens, le risque est fort important de voir se développer une forme de haine du peuple envers tout ce qui porte une tenue bleue, qui, si elle ne s'exprime pas par de la violence ordinaire, se retrouvera lors des contacts indispensables que ces personnes auront dans la vie de tous les jours avec le citoyen ordinaire. La petite réparation de la voiture que l'on faisait faire à pas cher avec un copain de chasse mécano risque fort de se transformer en une longue épreuve incertaine chez le concessionnaire du coin. Le plombier risque réfléchir à deux fois avant d'intervenir chez un gars représentant ceux qui ont arraché un œil à son neveu alors que celui-ci faisait ses courses comme le gamin de Strasbourg, par exemple. Cet effet pervers du retour de bâton est plus que probable. L'exemple du voisin CRS dont le chien aboie souvent et la haie déborde chez vous ne sera certainement pas perçu de la même façon, qu'on le veuille ou non.
Dans les années 80, j'avais un frère, qui est décédé maintenant, dans la police nationale... A l'époque déjà, les passe-droits et petits arrangements divers avec les règles étaient bien présents. Mais cela restait du domaine de ce que l'on appellerait "l'acceptable". De nos jours, les choses ont bien évoluées et les exemples aidant à très haut niveau, les relations subordonnées de la justice avec le politique, ont radicalement changé la donne.
Que dire d'un pays où la répression se développe sans aucun contrôle réel ? Où les uns ont toujours "tout faux" (les manifestants) et les autres toujours "tout bon" ?
Que dire d'un pays où un représentant politique voit ses propos compréhensifs envers ceux qui ne sont pas contents comme un appel à la haine et la révolte et un autre appelant au tir à balle réelle sur la foule, ancien ministre de surcroît, ne se voit pas reprendre par le gouvernement ?
Oui, que dire ?
Alors, en conséquence, et jusqu'à nouvel ordre, je ne me sentirais absolument plus solidaire des façons de voir et faire des sicaires du gouvernement, puisque pour moi, ils ont quitté le statut de "forces de l'ordre" pour devenir "des hommes de main". Et je pense ne pas être le seul. Naturellement, Samedi, je reviens dans la foule des gilets jaunes, foule que j'avais un peu délaissé pour le clavier..
Pour toi Olivier, avec tout le respect et l'amitié que je porte aux pompiers, corporation dont mon beau-fils et mon petit neveu font partie et que je soutiens sans aucune restriction...
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