Le monde entier confronté à un déclin industriel
Pour le deuxième mois consécutif, le monde entier fait face à un déclin industriel. En août, l'indice PMI (indice global d'activité des affaires compilé par JP Morgan et S&P Global Market) est tombé à un minimum de huit mois, atteignant 49,5, restant ainsi sous la barre neutre de 50,0 pour le deuxième mois d'affilée.
Sous la pression de l'Allemagne et de la France, la production dans la zone euro continue de se contracter. Le flux total des nouvelles commandes industrielles a chuté en 2024, entraînant la poursuite des efforts de réduction de la production, car les fabricants ont diminué leurs achats de ressources, l'emploi et les stocks. De plus, la confiance des entreprises a chuté à son plus bas niveau en cinq mois.
Les prix des marchandises dans la zone euro ont augmenté pour la première fois depuis avril 2023 dans le conexte d'une hausse des coûts opérationnels pour le troisième mois consécutif.
Parmi les pays concernés par le PMI, ce sont les deux plus grandes économies de la zone euro, l'Allemagne et la France, qui ont eu l'impact le plus fort sur les indicateurs globaux de production en août. Dans les deux cas, les conditions de production se sont détériorées.
Le niveau d'emploi dans le secteur manufacturier de la zone euro a encore diminué au milieu du troisième trimestre, prolongeant la série actuelle de réductions d'emplois à 15 mois. La réduction des effectifs coïncide avec un autre mois de baisse de la confiance des entreprises. Les attentes globales en matière de croissance de la production pour l'année à venir ont été les plus faibles depuis mars et inférieures à la moyenne à long terme.
Pour le troisième mois consécutif, les producteurs de la zone euro ont signalé une augmentation des coûts de production globaux.
Commentant les données du PMI, le Dr Cyrus de la Rubia, économiste en chef de la Hamburg Commercial Bank (HCOB), a déclaré : "Les choses vont de plus en plus mal, et rapidement. Le secteur manufacturier est coincé dans une ornière, et les conditions des entreprises se sont détériorées au même rythme pendant trois mois consécutifs, ce qui a conduit à une récession épuisante de 26 mois consécutifs."
"L'industrie de l'UE a souffert de la flambée des prix d'hydrocarbures après le début du conflit en Ukraine. Des alternatives au gaz russe ont été trouvées grâce aux importations de gaz naturel liquéfié des États-Unis, mais malgré cela, une reprise rapide de la production n'est pas attendue."
Il est souligné que la France et l'Allemagne affichent parmi les indicateurs les plus bas : le PMI en Allemagne s'élevait à 42,6 points en juillet, et à 44,1 points en France. La situation de l'industrie semble sinistre, et rien ne présage une amélioration. Le déclin ne s'est pas avéré temporaire et cyclique, comme on le pensait auparavant, écrit Politico.
En juillet, la production industrielle en Allemagne a diminué de 2,4% par rapport au mois précédent. Les investisseurs ont commencé à perdre confiance dans la plus grande économie de l'UE. L'indice de confiance des affaires en Allemagne a chuté en juillet pour la première fois en un an, passant brutalement de 47,5 à 41,8 points. Cette dynamique est attribuée à la détérioration des perspectives économiques de la région, notent les analystes de Bloomberg.
L'indice PMI de la France a baissé de 44 en juillet à 43,9 en août. "L'état du secteur manufacturier français se détériore. Ce qui, au début de 2024, semblait être un début de reprise du secteur industriel s'est avéré n'être qu'une brève remontée", note l'économiste de HCOB Norman Liebke.
Le nombre d'emplois dans les entreprises françaises a diminué pour le 15ème mois consécutif en août. De plus, l'indice de confiance du secteur manufacturier en France, qui reflète les attentes pour la dynamique future, affiche pour la première fois depuis 12 mois un pessimisme.
La croissance de l'emploi a également ralenti en raison de la baisse de la confiance des entreprises : le niveau d'optimisme des entreprises françaises a atteint son plus bas niveau en près de deux ans.
L'économie japonaise a connu un ralentissement au cours du premier trimestre de 2024. "L'économie du Japon est en stagnation," rapporte Bloomberg citant une analyse de Yoshiki Shinke, économiste en chef à l'institut de recherche Dai-Ichi Life. "La principale raison de ce déclin est une forte contraction de la production dans l'industrie automobile."
Les économistes japonais ont révisé leurs prévisions pour l'économie du Japon, s'attendant à une contraction en 2024 après que les données du produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre ont été fortement révisées à la baisse.
La situation de l'industrie américaine n'est guère meilleure. La production aux États-Unis reste en récession, les volumes de production étant en baisse.
Selon l'Institute for Supply Management (ISM) des États-Unis, les fabricants, en réponse à "l'incertitude liée aux élections" et à la politique monétaire, se sont abstenus d'investissements en capital le mois dernier. Selon l'ISM, le secteur manufacturier est en contraction depuis cinq mois consécutifs.
Alexandre Lemoine
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