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Accueil du site > Tribune Libre > Le multiculturalisme n’est pas un échec !

Le multiculturalisme n’est pas un échec !


Invité à débattre avec un panel de français sur le plateau de TF1 jeudi, Nicolas Sarkozy a eu l'occasion d'aborder la question du multi-culturalisme, quelques jours après les propos controversés de David Cameron et Angela Merkel. Le multiculturalisme est un échec. Nous ne voulons pas, en tout cas ce n'est pas le projet de la France, d'une société où les communautés coexistent les unes à côté des autres a déclaré le président de la république, dans la lignée donc de ses homologues britanniques et allemands. Ces propos renvoient au malaise lié à l'intégration des troisièmes ou quatrièmes générations des vagues migratoires de l'après guerre en provenance d'Afrique du Nord. Peut-on pour autant dire que la multiculturalisme est un échec ? Mieux vaut s'interroger sur la mauvaise application du multiculturalisme dans notre pays, du fait d'un certain nombre d'incohérences...

Le deuil de l'assimilation 

Nous avons hérité de notre période coloniale une culture de l'assimilation qui soutenait que toute personne vivant sur un territoire français était française à part entière. D'où l'entêtement dogmatique de l'Algérie française pendant que l'Angleterre cédait l'Inde sans broncher.

Aujourd'hui, nous prônons l'osmose culturelle mais n'avons pas tout à fait abandonné l'assimilation. Si il n'est plus question d'exiger une homogénisation autour de la culture française de référence, le dogme bien-pensant soutient que toute la population est "française" à part entière en dépit d'un multi-culturalisme assumé. C'est un vestige de l'assimilation dont nous n'avons pas fait le deuil : toute personne vivant sur notre territoire est considérée comme française...bien qu'aujourd'hui, elle n'adopte plus notre culture et notre mode de vie. 

Nous comprenons donc mal que notre voisin musulman qui parle arabe avec ses amis et déjeune au kebab soit considéré comme un français à part entière. Nous sommes exaspérés qu'il ne se soit pas intégré à la culture et au mode de vie franco-français après trois ou quatre générations. Sans doute car nous ne nous reconnaissons pas en ce voisin pourtant "français à part entière". 

Un multiculturalisme qui n'en est pas un 

C'est tout le paradoxe français d'où découle un malaise légitime : d'un côté nous prônons la cohabitation des cultures, le multiculturalisme et de l'autre nous défendons l'universalité de l'adjectif "français". Or, si chacun, considéré comme français, apporte sa pierre à une société multiculturelle, il n'y a pas de multiculturalisme ! Il n'y a qu'un bouillon de cultures qui n'en forme qu'une seule de référence. C'est dans cette voie périlleuse et terriblement angoissante que nous nous sommes engagés, qui n'est pas celle du multiculturalisme mais celle d'une perte de notre identité. 

Cette contradiction est appuyée par certains tabous : toute personne, comme je le fais actuellement, qui avancera qu'un individu n'ayant pas adopté la culture française n'est pas un vrai français sera considérée comme raciste. C'est faux ! Je ne fais que mettre en avant une contradiction propre à notre pays : nous défendons le multi-culturalisme mais ne faisons aucune différence parmi nos citoyens qui sont tous considérés comme "français".

Le refus de caser des gens dans des groupes culturels au nom de la sacro-sainte universalité française est le terreau de l'extrême droite, et genère les fantasmes sur la délinquance des populations d'origine maghrébine : Eric Zemmour en est le premier exemple. Outre atlantique, aux Etats-Unis, la population est recensée en fonction de son groupe culturel, ce qui permet de réaliser des statistiques en fonction des catégories de population et ainsi éviter des fantasmes racistes, ou des idées pré-conçues qui déservent la tolérance. 

Nationalité/citoyenneté : synonymie trompeuse 

La base de notre problème est d'ailleurs peut-être une question de vocabulaire. Contrairement aux pays des Balkans occidentaux, nous ne faisons pas de différence entre les mots "citoyenneté" et "nationalité". Toute personne disposant d'une carte d'identité française fait d'après le dogme bien pensant, partie à part entière de la nation française. C'est une erreur. Notre assimilation a conduit à une perte de l'identité de notre nation.

Nous avons refusé d'accepter, sous peine d'être accusé de racisme, qu'une personne citoyenne de France pouvait appartenir à une autre nation. Or, tel est le vrai multiculturalisme ! La carte d'identité française n'est pas un gage d'appartenance à la nation française. Une fois cela accepté, nous pourrons enfin parler de multiculturalisme. Et M.Sarkozy pourra alors juger de son échec ou de son succès...

Retrouvez ce billet dans son contexte original sur mon blog, l'Offensif

 


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21 réactions à cet article    


  • Strawman Strawman 14 février 2011 10:49

    Comme tous les thuriféraires du multiculturalisme, vous ramenez une culture à ses périphériques : la langue, la nourriture, les vêtements, la musique... qui n’ont pas grand chose à voir avec le multiculturalisme, mais avec le mondialisme. Le Japon est une société profondément monoculturelle, pourtant on peut y trouver des McDonalds, des CDs de musique africaine, des cours d’italien...

    Or une culture, c’est avant tout des codes sociaux et moraux, et c’est là que les dissensions apparaissent. La culture française est basée sur les Droits de l’Homme, l’égalité homme-femme, l’interdiction du meurtre en toutes circonstances, le respect de la sexualité et de l’orientation sexuelle d’autrui... Et soudain débarquent en masse des individus dont la culture rejette toutes ces notions. Nul besoin d’être Einstein pour comprendre qu’il y a incompatibilité totale et irréversible, sauf grignotage et à terme, destruction de l’une des deux cultures.

    Les exemples historiques le confirment tous : il n’y a pas un seul pays multiculturel qui ait réussi. Yougoslavie, Liban, Brésil, Soudan... tous ont subi ou frôlé la guerre civile, l’apartheid et la séparation. A l’inverse les pays mono-culturels (Russie, Japon, Corée du Sud) sont d’une grande prospérité.


    • impertinent3 impertinent3 14 février 2011 13:37

      À Strawman qui dit :
      ----
      Les exemples historiques le confirment tous : il n’y a pas un seul pays multiculturel qui ait réussi. Yougoslavie, Liban, Brésil, Soudan... tous ont subi ou frôlé la guerre civile, l’apartheid et la séparation. A l’inverse les pays mono-culturels (Russie, Japon, Corée du Sud) sont d’une grande prospérité.
      -----

      Que pensez-vous de la Suisse ?

      Pays multi-culturel s’il en est : quatre langues, deux religions principales, les frontière des langues ne recouvrant pas celle des religions.

      Alors, la Suisse n’est pas prospère ?


    • impertinent3 impertinent3 14 février 2011 13:40

      Je rajoute, ma remarque concernant la Suisse n’est en rien une défense de l’article qui est un tissu d’inepties, c’est simplement pour relativiser la remarque de Strawman.


    • jullien 14 février 2011 17:11

      Il se trouve que la Suisse a quelque chose que la Yougoslavie n’avait pas : la démocratie.


    • ffi ffi 15 février 2011 05:50

      Tout-à-fait d’accord Strawman.

      On a deux mots liés en grec ethos / ethnos : toute ethnie a une étique. Et c’est à cela que ses membres se reconnaissent en premier. La « race » ou la langue sont assez secondaires si la religion et les moeurs sont communes.

      Le mot ethos a donné en latin sue (le soi), d’où consuétude (par la langue savante : les habitudes entre soi) et coutume (par la langue parlée : idem).

      Pour participer d’une ethnie, il faut donc en accepter l’éthique.
      Celui qui ne la reconnaît pas est banni du groupe et mis à part.


    • rouldug 18 février 2011 12:07

      Je trouve que vous avez une vision bien réductrice de la culture française. Il y a plus de culture française dans Boileau, Pascal, Molière que dans les principes politiques « petit bourgeois » que vous énoncez ... Car c’est toute une culture d’ancien régime (ni Montesquieu, ni Rousseau, ni Voltaire ni Beaumarchais n’étaient républicains, rappelons-le) qui a accouché de la révolution française et de la DDH de 1789. Le propre d’une culture est de revitaliser à l’aulne d’influences extérieures. La culture baroque hispanisante n’a-t-elle pas une influence arabe ? Le jazz et la musique brésilienne n’ont-ils pas influencés par les grands compositeurs classiques du début du XXème ? Le folkore irlandais n’at-il pas influé sur l’histoire du rock n roll ? Ne pensez vous pas que l’architecture néo américaine de Peï, d’origine chinoise, s’intègre très bien sur le Parvis du grand Louvre ? Ce débat sur le multiculturalisme est en réalité d’une bêtise affligeante. La culture est faite d’interactions. Il existe une culture française ? Certainement mais elle n’existe que si elle s’enrichit à l’aulne des autres cultures.


    • jullien 14 février 2011 11:39

      J’évolue actuellement dans l’idée de devenir journaliste à l’avenir.
      Vu les inepties que vous écrivez, vous êtes bien parti...


      • bakounine 14 février 2011 12:56

        Bah quoi depuis qu’il à 12 ans il ecrit et pense comme un ptit vieux.
        Sinon et bien il fera un journaliste comme il faut ; digne du pouvoir, à la botte des puissants.
        Un bon toutou quoi !!


      • jullien 14 février 2011 11:54

        bien qu’il soit un fan inconditionnel des USA.
        L’ennui étant qu’il est fan de l’image qu’il se fait des États-Unis et non des États-Unis réels
        Outre atlantique, aux États-Unis, la population est recensée en fonction de son groupe culturel,
        Non : en fonction de sa race (les Américains ne remettent pas en cause cette notion), ce qui n’est pas la même chose. Il y a six catégories : Caucasian, Afro-american, Asian, Native, Hispanic, Others.
        Mais ce n’est pas la première fois que je constate l’inculture géographique et l’incurable tendance des journalistes (futur pour ce monsieur) à se contenter de stéréotypes et d’idées creuses.
        Nous comprenons donc mal que notre voisin musulman qui parle arabe avec ses amis et déjeune au kebab soit considéré comme un français à part entière.
        Justement si : la France d’en bas se montre xénophobe d’une manière très particulière qui consiste à exiger que les nouveaux venus deviennent Français tout de suite par un coup de baguette magique. Mais c’est un soutien à l’assimilation de ceux-ci et non du véritable racisme. A moins que ce « nous » ne désigne l’auteur et son incompréhension de son propre pays (et l’orgueil qui le pousse à utiliser le pluriel de majesté).


        • Cocasse cocasse 14 février 2011 11:55

          Le « multiculturalisme » :
          règle n°1 - les Français doivent s’adapter à toute communauté sur le territoire, et accepter les règles de toutes ces communautés. Les minorités doivent dicter leur loi à la majorité, et ont vocation à devenir majoritaires.
          règle n°2 - les communautés n’ont aucun effort particulier à fournir pour s’adapter à la communauté française, et sont encouragées à poursuivre en justice pour « racisme », tout français qui ne se plierait pas à la règle n°1.


          • rouldug 18 février 2011 12:13

            @ cocasse : vous faites en fait le procès du communautarisme, qui consiste à considérer que certains communautés ont vocation à avoir plus de droits que d’autres et à s’imposer sur la communauté nationale. Je vous approuve. Reconnaitre les communautés n’implique pas pour autant à porter atteinte à l’égalité des droits pour tous nons concitoyens.


          • ffi ffi 15 février 2011 05:39

            Ben, surtout que l’Islam semble assez mal tolérer le multiculturalisme à domicile, même si à l’extérieur il le promeut.


          • Cocasse cocasse 14 février 2011 12:05

            C’est tout le paradoxe français d’où découle un malaise légitime : d’un côté nous prônons la cohabitation des cultures, le multiculturalisme et de l’autre nous défendons l’universalité de l’adjectif « français »

            Je n’ai jamais voulu que tout ces millions d’immigrés viennent squatter notre pays. La majorité des français ne l’ont pas voulu non plus, mais chacun a été invité à faire preuve de « tolérance » devant le fait accompli. De toutes manières, les « associations » se chargent de ceux à qui cela ne plait pas, du genre Zemmour, en procès.

            J’ai été personnellement tolérant pendant longtemps, mais l’invasion de mon pays m’a été imposée. Par qui ? pourquoi ? comment ?
            Pourquoi devrait-on se poser la question de la cohabitation culturelle avec des personnes que nous n’avons pas invité ?


            Nous comprenons donc mal que notre voisin musulman qui parle arabe avec ses amis et déjeune au kebab soit considéré comme un français à part entière. Nous sommes exaspérés qu’il ne se soit pas intégré à la culture et au mode de vie franco-français après trois ou quatre générations. Sans doute car nous ne nous reconnaissons pas en ce voisin pourtant « français à part entière ».

            Il ne l’est tout simplement pas.
            Pas la peine de couper les cheveux en quatre.


            • bluerage 14 février 2011 12:51

              ah ben, je préfère voir cette merde sur internet plutôt que de savoir que l’on a rasé une forêt pour imprimer ce tissus d’inepties et de non sens issus d’un cerveau mal informé...

              a l’auteur, si tu veux faire du journalisme avec ces idées là t’as plus que Libé, et encore...


              • pingveno 14 février 2011 14:19

                La France n’est même pas capable de remarquer qu’elle a des cultures régionales (bretons, basques, ...), c’est le seul pays européen à nier cette évidence.
                En fait vous êtes soit parigot soit rien du tout.
                Aucune raison donc de s’étonner que le nabot prétende ne pas être hongrois.


                • diego149 diego149 14 février 2011 18:43

                  Cet article c’est du n’importe quoi !!!!!! De la bien pensance et du politiquement correct à l’état pur ...


                  • wesson wesson 14 février 2011 19:00

                    Bonsoir l’auteur,

                    « Invité à débattre avec un panel de français sur le plateau de TF1 jeudi, Nicolas Sarkozy[...] »

                    et fin de la lecture. Ne pas confondre débat avec monologue.


                    • beo111 beo111 14 février 2011 21:50

                      Je suis bien d’accord avec l’article.

                      Sarkozy est incompétent, alors il met ses échecs sur le compte du multiculturalisme.


                      • Tetsuko Yorimasa Tetsuko Yorimasa 15 février 2011 03:18

                        Que quelqu’un m’explique pourquoi le multiculturalisme serait bien mais pas le monoculturalisme ?


                        • beo111 beo111 15 février 2011 17:52

                          C’est pas une histoire de bien ou de pas bien. C’est une histoire de fait. Soit un pays est monoculturel, soit il est mutliculturel. C’est le fruit de l’histoire, on y peut rien.

                          Par contre dans un pays multiculturel la culture dominante aura toujours tendence à détruire les cultures minoritaires.

                          Et personellement je suis presque toujours du côté de ceux qui défendent leur culture, en particulier leur langue.

                          Je suis pour la démocratie linguistique.


                          • rouldug 18 février 2011 12:21

                            Je suis consterné par vos appréciations sur l’islam. Vous écrivez sur ce que nous ne connaissez pas. L’islam ne se résoud pas aux divagations wahhabites ou du gouvernement iranien.

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AJ


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