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Accueil du site > Tribune Libre > Le musée Louis Vuitton : voilier fantôme ?

Le musée Louis Vuitton : voilier fantôme ?

Le musée de la fondation Louis Vuitton ?

Il fallait garder éteints son téléviseur et son poste de radio pour ne pas être au courant de son inauguration le 22 octobre et de son ouverture gratuite au public le week-end du 25-26 octobre 2014.

A l'orée du Bois de Boulogne, à quelques centaines de mètres du métro Sablon, installé sur une aile du Jardin d'acclimatation, à la place d'un ancien bowling, un énorme bâtiment de béton et de verre dépasse des arbres : c'est l'œuvre originale d'un architecte américano-canadien, Frank Gehry.

Le maire d'alors, Bernard Delanoë, a concédé temporairement à partir du 1er janvier 2007 le terrain de la ville de Paris à la Fondation Louis Vuitton, par une convention d’occupation du domaine public. Dans 55 ans, le bâtiment appartiendra à la ville.

Les médias n'ont émis aucune critique contre l'oeuvre de l'homme le plus riche de France qui possède Louis Vuitton, nommée marque de luxe la plus précieuse au monde 6 ans de suite (2006-2012), valorisée en 2012 à 25,9 milliards de dollars, et classée par le magazine Forbes 10e dans sa liste des marques les plus influentes au monde.

 

La bataille du droit

Pourquoi n'ont-ils pas rappelé la chronologie de sa genèse ?

  • Par peur d'ennuyer les auditeurs par des raisonnements trop intellectuels ?

  • Pour ne pas briser un rêve dans ce monde de cauchemar ?

  • Pour ne pas attrister un mécène ?

  • Mais pas à cause du flux financier qui jaillit de cette source publicitaire et qui les irrigue.

 

Octobre 2006 : Bernard Arnault, le P-DG du groupe LVMH, annonce son projet ...

8 août 2007 : Bertrand Delanoë délivre le permis de construire que veulent faire annuler des associations de riverains, mobilisées via la Coordination pour la sauvegarde du bois de Boulogne. Le jardin d’Acclimatation est un site classé, il est normalement impossible de construire autour de lui.

Fin 2007 : La Ville de Paris modifie son Plan local d’urbanisme (PLU) pour rendre le site constructible.

12 février 2009 : La Coordination fait annuler le PLU par le Tribunal administratif de Paris. Quelques mois plus tard, le Conseil d’Etat validera cette décision.

20 janvier 2011 : Le Tribunal administratif de Paris annule le permis de construire. Le bâtiment de Frank Gehry était placé sur une voie publique (l’allée Alphand). La Coordination est le principal plaignant. Elle dénonce « l’urbanisation rampante » de l’espace vert et compare l’architecture du bâtiment à un « enchâssement de boîtes de conserve ».

14 avril 2011 : Le groupe LVMH obtient un sursis. La construction se poursuit sans permis de construire.

15 février 2011 : L’Assemblée nationale prépare une loi sur le livre numérique. Elle y adjoint un amendement qui s’apparente à un « cavalier législatif  » (amendement sans rapport avec la loi votée) : « Sous réserve des décisions de justice passées en force de chose jugée, sont validés, à la date de leur délivrance, les permis de construire accordés à Paris ». L’assemblée soutient « l’intérêt public » de ce bâtiment qualifié « d’œuvre d’art majeure pour le monde entier » par le maire de Paris, Bertrand Delanoë.

30 décembre 2011 : La Coordination dépose une question prioritaire de constitutionalité (QPC) : « L’article 10 de la loi du 26 mai 2011 est-il conforme aux principes constitutionnels de séparation des pouvoirs et du droit à un recours effectif garantis par l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ? ».

24 février 2012 : Le Conseil Constitutionnel repousse la QPC jugeant que la fondation « répond à un but d’intérêt général suffisant ».

18 juin 2012 : La Cour d’appel administrative valide le permis de construire. Elle dénonce cependant l’interventionnisme politique qui a entouré les différents recours en justice.

2013 : Date de livraison prévue du bâtiment.

Cf http://www.exponaute.com/magazine/2012/06/21/la-fondation-vuitton-retour-sur-un-feuilleton-politico-judiciaire/

 

L'association opposée au musée n'était pas un rassemblement d'énergumènes farfelus. Elle avait pignon sur rue :

Les dons à l’ordre de la « Coordination pour la Sauvegarde du Bois de Boulogne » feront l’objet d’un reçu fiscal donnant droit à une réduction d’impôt de 66% de leur montant.

Cf http://asabb.hautetfort.com/

 

La bataille technique

Après la bataille juridique, la construction mériterait d'être détaillée.

Le chantier a nécessité l’intervention de 80 sous-traitants de premier rang, titulaires des divers lots, et donc la coordination des travaux et des approvisionnements au moyen d'une maquette 3D puis 4D.

Vinci Construction s'est penché sur l'expérience de Gehry & Partners, a décidé d'utiliser son logiciel de conception 3D Digital Project développé à partir du logiciel Catia de Dassault Systems et l'a fait évoluer.

Les échanges entre les entreprises ont été standardisés : fichiers graphiques Digital Project et feuilles de description Excel.

Une 4ème dimension, le temps, a été ajoutée pour gérer les interventions des différents corps d’état.

Mais les serveurs de Vinci ne pouvaient maîtriser les milliards de données et c'est le centre de calcul du CEA à Saclay qui les a traitées pendant 6 semaines.

Le projet a eu un effet secondaire bénéfique qui permet à Vinci Construction d'étendre à 70% de ses projets cette nouvelle gestion de conception-réalisation plus fiable et plus rapide et qui l'aide à remporter de nouveaux marchés.

Le montant des travaux a dépassé les 100 millions d'euros prévus, le bilan financier est secret, mais c'est un investissement qui semble prometteur.

Cf http://www.batirama.com/article/9701-musee-fondation-louis-vuitton

 

La batailles des chiffres

Le bâtiment a une surface de 11 700 m2 et dépasse les 40 mètres de haut.

Les 12 voiles de verre sont réparties sur 13 500 m2 dans des courbures différentes en bordure des 19 hectares du parc de loisirs et d'agrément qu'est le jardin d’acclimatation de Paris.

La prise au vent a été spécialement étudiée et une trentaine de brevets ont été déposés notamment pour les accroches des voiles.

Les 3 600 panneaux de verre sérigraphié viennent de Saint-Gobain.

C'est dans le cadre de la démarche HQE (haute qualité environnementale) que s'est décidé de récupérer les eaux pluviales pour nettoyer les façades et verrières, remplir les toilettes, alimenter ces sortes de douves qu'est le bassin périphérique, et arroser les espaces plantés et les terrasses.

 

La bataille du challenger

Ce musée aurait-il existé sans le titillement de son concurrent, François Pinault, qui est fils d'un marchand de bois d'origine paysanne, qui a quitté l'école à 16 ans avec un mépris durable pour les diplômes et dont la fortune s'élève à 11 milliards d'euros d'après BFM ?

Cf Publié le 18/09/2013 http://rmcsport.bfmtv.com/football/pinault-plus-riche-rybolovlev-al-thani-reunis-521766.htm

François Pinault est un collectionneur d'art et sa proximité avec les hautes sphères de l'Etat (Jacques Chirac, François Hollande, ...) n'était pas suffisante pour battre ce dragon des temps modernes qu'est la bureaucratie. Vaincu, il abandonne l'île Seguin à Boulogne-Billancourt pour installer sa collection à Venise entre la Pointe de la Douane et le Palazzo Grassi qu'il acquiert en mai 2005. En juin 2007, il est choisi par la Ville de Venise pour transformer des entrepôts en centre d'art contemporain et en 2009 il inaugure le Punta della Dogana, un édifice symbole de la ville datant du 17ème siècle.

 

La bataille de la nouvelle cuisine

Que penser de ce bâtiment ?

La forme est originale.

Son emplacement aussi : un vaisseau de verre et de béton échoué dans un bois n'est pas courant, même si la devise de la ville est « fluctuat nec mergitur ».

Le week-end ouvert au public nous a montré un ensemble couleur blanc hôpital, des espaces vides, des toits transparents, des salles quasi désertes d'oeuvres d'art.

La musique était plus proche de Boulez que de l'Opéra classique dont semble être friand Bernard Arnault.

Les expositions clairsemées de peintures et de sculptures m'ont laissé indifférent.

Si nous étions dans un domaine culinaire, je dirais que c'est de la nouvelle cuisine : une énorme assiette avec un minuscule mets.

Cela me rappelle aussi les produits de luxe, avec les magnifiques écrins qui cachent un objet si petit et avec ces flacons aux formes mille fois audacieuses qui renferment quelques gouttes d'une fragrance.

 

La bataille de la culture

Pour Bernard Arnault, c'est la victoire finale.

Il avait le prestige du diplôme d'ingénieur de l'Ecole Polytechnique.

Issu d'une famille d'industrielle, il est passé de l'industrie à la finance et a acquis LA richesse : la 1ère fortune française en 2014 estimée à 35 milliards de dollars et la 10e fortune mondiale en 2013 avec un patrimoine estimé à 37 milliards de dollars selon Forbes.

Il a conquis un empire, et, avec sa famille et sa descendance, il s'apprête à créer une dynastie.

Que lui manquait-il ? La dimension symbolique. La voilà avec ce musée, monument bâti dans l'espace de la ville mais dans le quartier des familles les plus riches, ouvert à tous mais parcouru par une élite intellectuelle, exposant des œuvres d'art incomprises du premier venu mais appréciées des initiés.

Le musée Louis Vuitton n'est pas un voilier fantôme, c'est un objet étrange, venu d'ailleurs, à la fois public par les aides en toutes sortes et privé parce que ses visiteurs appartiennent à un monde restreint et défini.

Ce même monde qu'on retrouvait à la FIAC - la Foire Internationale d’Art Contemporain, manifestation d'art contemporain – du 23 au 26 octobre 2014 au Grand Palais, où quelques vrais collectionneurs s'affichaient comme les hommes politiques Jacques Toubon, Laurent Fabius, Renaud Donnedieu de Vabres ou Jean-Jacques Aillagon. Ils étaient rejoints par d'autres princes politiques, qu'on soupçonnait d'être poussés davantage par des arrières pensées électorales qu'attirés par l'art : le Président, le Premier Ministre, le nouveau ministre de la Culture, le maire de Paris, un prétendant de droite à la future présidentielle, un autre de gauche, une présidente de région.

 

 

 

Coordonnées

Fondation Louis Vuitton

8, Avenue du Mahatma Gandhi

Bois de Boulogne - 75116 - Paris

Tel : +33 1 40 69 96 00

Mail : [email protected]

Presse : [email protected]

 

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Une charpente spéciale avec des attaches brevetées
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De l’autre côté de la seine, La Défense
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Haut de 40 mètres
En bas les visiteurs font la queue pour entrer
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Chaque voile a sa courbure propre

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8 réactions à cet article    


  • SEPH SEPH 29 octobre 2014 13:55

    Combien de gens a affamé Arnault pour édifier cette merde  ??!?!?!


    • bon rappel.


      le plus étonnant est que ce projet ait donc été soutenu par une municipalité socialiste !

      A suivre : le dossier de la Samaritaine !

      • Jean Keim Jean Keim 29 octobre 2014 15:02

        Un bâtiment qui ressemble à un voilier ne risque t-il pas de prendre l’eau ? smiley


        • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 29 octobre 2014 15:26

          Lorsque l’oligarchie peut à ce point corrompre l’Etat, et créer des monuments privés que ce même Etat n’a plus le moyens de se payer, parce que les impôts de ces gens-là sont minimes du fait des lois d’exonérations, de la fraude fiscale et de l’explosion des paradis fiscaux, on n’est pas loin de la chute.
          N’est-ce pas le même Barnard Arnault qui demandait que ses employé des magasins de luxe puissent travailler au-delà de 22 h ?

          Une oligarchie à la cupidité sans limite, qui se paie, aidés par des artistes-valets, une aura culturelle, mais aussi des exonérations d’impôts (puisse qu’il investit dans l« Art ») conséquentes, avec mise à disposition par le public d’un terrain.

          Privatisation du public, publicisation du privé, mélange des genres et des intérêts à tous les étages, et surtout soumission de l’Art à la spéculation capitalistique. Quelle œuvre critique du système aura sa place dans un tel musée ? Aucune. à ces ouvres critiques, ouvertes sur l’imaginaire, sur la distance, sur la réflexion, seront préférées des œuvres provocatrices, qui expliquent combien peu peuvent en accepter le sens, et qui célèbrent en fait le collection qui les a acquises.

          Un privé fait ce qu’il veut, sans rationalité, sans vision rassemblant les contraires, mais avec un choix arbitraire de sa propre subjectivité. C’est son droit.

          Mais lorsque ce droit a pour corolaire l’affaiblissement de l’Etat démocratique, du service public, et finalement du public, et la privation d’un espace auparavant privé, là il y a problème.

          Sous Rome à sa fin, les Grands commis construisaient des temples majestueux alors que tout autour d’eux périclitait. Ce temple de l’ego de BA, alors que l’Etat français est en train de disparaître, est un signe de la fin de notre civilisation.


          • oj 29 octobre 2014 19:50

            Une enorme partie de notre patrimoine provient d’edifices edifiés par des privés ;
            Cela fonctionne depuis des siecles ainsi.

            Dans ce cas, son groupe gagne beaucoup d’argent et surtout a l’etranger et de plus l’image de luxe et de savoir-faire reste attachée en partie au pays FRANCE, ce qui est un enorme plus pour notre pays.

            Je ne vois ou est le probleme !


          • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 1er novembre 2014 11:38

            Oui, les époque féodales et aristocratiques fonctionnaient de la sorte.

            Les privilégiés ne payaient pas d’impôts et les manants mourraient de faim, tandis que de somptueux édifices étaient bâtis sur la mort de ceux qui les construisaient. Ces monuments font partie de notre patrimoine. Des merveilles minérales aux fondations de sueur, de larmes et de sang.

            La République fonctionnait différemment, car c’était l’Etat, qui à travers la collecte équitable (en principe !) des impôts pouvait bâtir des monuments et des musées ouverts au public, et gérés par le public.

            Le centre Beaubourg en est un exemple récent. on y voit les œuvres marquantes de l’Art contemporain, avec un parcours à la fois thématique et historique.

            Le fait qu’un oligarque puisse aujourd’hui se payer ce que l’Etat amoindri par cette oligarchie même ne peut plus, est pour moi la preuve d’une régression, à savoir le retour à l’ordre féodal modernisé via l’hyper-libéralisme.

            Quant à l’architecture, elle est flamboyante, comme Gugenheim-Bilbao, pourquoi pas ? On est à l’ère de l’image. Une belle coquille renfermant le vide, comme suggère Docdory. Ceci dit, de loin, j’avais vu le bâtiment se construire, il m’avait fait penser à l’Opéra de Sydney.


          • docdory docdory 29 octobre 2014 18:28

            @ Saltz


            Il se trouve que j’ai séjourné en famille à Bilbao cet été. 
            Je suis donc aller voir le musée Guggenheim, conçu par le même architecte (Gerhy ), musée qui est maintenant l’emblème de cette cité espagnole. On peut dire que ce musée Vuitton y ressemble comme deux gouttes d’eau, mis à part la couleur, celui de Bilbao étant recouvert de titane, et arborant donc un magnifique reflet métallique que ne possède pas son homologue ( quasi-clone ) parisien, si l’on en juge par les reportages télévisés.

            Ce qu’on peut dire du musée Guggenheim de Bilbao est que le contenant est merveilleux, mais le contenu assez quelconque : il y avait là deux expositions temporaires, l’une consacrée à Yoko Ono, dont les œuvres représentent la quintessence de la baba-coolerie ( juste avant que les babas ne se transforment en bobos, si vous voyez ce que je veux dire ...), l’autre consacrée à Georges Braque, artiste qu’on pourrait qualifier maintenant de totalement surfait ( si l’on en avait masqué la signature, aucun de ses tableaux n’auraient attiré, même un instant, l’attention du chaland dans l’hypothèse ou on les aurait accroché à titre d’expérience facétieuse au sein d’ une exposition d’artistes du dimanche ou dans un salon de peinture provincial ... )

            Quant aux œuvres exposées en permanence, il y avait quelques tableaux intéressants ou amusants, quelques bonnes sculptures en extérieur, mais beaucoup de concepts prétentieux ou dont le caractère artistique paraît sujet à caution. En particulier, une accumulation de ferrailles rouillées gigantesques signées Richard Serra, qui occupent la moitié du rez-de chaussée, et qui amusent plus les enfants qu’elles n’émerveillent les adultes.
            L’architecture du musée Guggenheim de Bilbao est caractérisée par un gaspillage monumental de place : il y a tellement peu de murs intérieurs que l’on ne peut pas finalement y accrocher beaucoup d’œuvres.

            Si vous passez à Bilbao, il y a, non loin d’un merveileux jardin public, un somptueux musée des Beaux-arts dont le contenant est discret, mais malgré tout très beau, mais dont le contenu est infiniment plus intéressant et abondant que celui du musée Guggenheim : lorsque j’y suis passé, il y avait une remarquable exposition temporaire ( Japon et japonisme ) et des collections permanentes de très grande classe (primitifs flamands, Le Greco, peintures du quinzième au vingtième siècle de tous styles, et même les tableaux contemporains y étaient au moins aussi intéressants qu’au Guggenheim voisin ). Ce petit musée réjouira bien plus l’amateur d’art, et pour moins cher !

            Ce que j’ai pu voir à la télé de ce qui est exposé à la nouvelle fondation Vuitton m’a l’air du même genre que ce qui est exposé au Guggenheim : un art au fond assez conformiste et assez ennuyeux, propre à susciter l’extase ( réelle ou simulée ) des bobos. Il y a tant d’autres musées plus intéressants à voir à Paris !

            • berry 29 octobre 2014 21:29

              Ce bâtiment est moche.
               
              Je veux bien reconnaitre la prouesse technique de l’architecte et des ingénieurs, qui ont réussi à faire tenir en l’air ce fatras biscornu sans qu’il ne s’écroule sur la tête des visiteurs, mais c’est moche.
               
              A l’intérieur, de l’art moderne moche et prétentieux, pour pas dépareiller...
               
              Et pour couronner le tout, François Hollande et les bobos qui s’extasient.

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