Le Nouveau Monde
Un homme dont les compétences pour son savoir faire - question monnaie uniquement- étaient appréciées, disait-on en Europe et aux Etats Unis, aurait trébuché sur « des fesses et une poitrine plantureuses » dixit New-York. Le point d’orgue en quelque sorte d’informations qui sentaient déjà le souffre question patrimoine et gros sous depuis quelques jours de ce côté ci de l’Atlantique au sujet de Dominique Strauss Khan, dit DSK, homme qui se savait « fragilisé » selon ses dires par « son amour de l‘argent, des femmes et par sa judéité ». A ce sexagénaire de gauche que la France semblait devoir choisir comme chef, à en croire les sempiternels sondages, on reprochait ses somptueux appartements parisiens acquis, tous, rubis sur l’ongle, ses costumes hors de prix et le fait de se véhiculer, toujours à Paname, dans une voiture à 100.000 euros, voiture de son conseiller en communication qui était en outre porte parole… du groupe Lagardère, l’un des fleurons du capitalisme français. Et voilà que le FMI fait tête basse, que l’Ancien Continent n’est pas trop excessif, dans sa presse comme dans son microcosme politique et que les « yankees » puritains dans l’âme (ou la culotte), crient haro sur le baudet. Les marchés financiers attendent, le cœur serré. L’Euro tremble un peu. Les Bourses commencent à toussoter et la France, fidèle à son habitude, pleurniche tout en évoquant « mezza voce » le complot et craint surtout de perdre la face devant la sulfureuse inculpation de son grand argentier. En somme, rien de nouveau sous les cieux de la Planète Terre.
La plupart des nations, démocratiques ou pas, carburent aux coups bas politiques donc aux scandales, vus de préférence en dessous de la ceinture (comme en Israël, France, Etats Unis ou Italie), mais aussi ceux cachés ou dévoilés, propres ou délictueux du fric dont se gavent avec aplomb bien des prédateurs. D’autant qu’à longueur de journée « cette marchandise » est souvent encensée dans tous les torchons, ordinateurs et antennes du globe. Dédaignons, ici, les frasques nauséabondes actuelles, l’italienne comme la française, qui sont désormais entre les mains de la justice, pour n’évoquer que le fric, matériau qui a fabriqué en quelques décennies un Nouveau Monde, ma foi assez sordide. . Quelques exemples récents : Au lendemain de la mort d’Oussama Ben Laden, certains médias n’ont pu se retenir. Ils se sont lancés dans des comptes d’apothicaires afin de savoir combien de milliards de dollars avaient coûté aux Etats Unis la chasse, la guerre et enfin l’élimination de leur ennemi préféré. Plus de 400 milliards de dollars écrivent-ils. Une douzaine de milliards de dollars par ci, au sein d’une pitoyable famille tunisienne, quarante à… soixante-dix milliards - de dollars « of course » - par là, chez une autre smala, égyptienne celle-là. Rien qu’en Suisse la première aurait engrangé soixante millions de francs (helvètes cela va de soi), quatre cent dix millions la seconde et trois cent soixante millions leur voisine, la libyenne. La Terre vaudrait, tenez-vous bien, cinq millions de milliards de dollars, et Vénus quelques centimes d’euros, selon des physiciens stupides qui ont du temps à perdre. Des avions à cent-quatre vingt millions d’euros pour faire quelques bonds au dessus de douce France jusqu’en… Belgique, ou à peine un peu plus loin, jusqu’à Rome. Un peu partout, et surtout parmi les plus riches, les Nations se vendent aux uns ou aux autres sous la forme d’endettements abyssaux sur lesquels plongent avec un délice sirupeux les intérêts juteux des banques et fonds souverains. Dès lors va savoir à qui appartiennent les Etats Unis, la France, Allemagne, le Royaume Uni et consorts, champions du surendettement.
Il y en a même qui ont inventé une nouvelle forme de colonialisme. Elles achètent purement et simplement les champs fertiles et leurs moissons qu’elles ont repérés loin de leurs frontières. Huit cents millions d’euros pour rechercher (avec succès) une épave d’avion et ses cadavres, désintégrés depuis belle lurette dans le fond des océans mais aussi des fameuses « boites » destinées à expliquer pourquoi les défunts ne peuvent ressusciter. A moins qu’elles soient utilisées pour permettre aux aigrefins de demander des « tonnes de biftons » à la compagnie « responsable » de l’ultime voyage de leurs proches. Les colères de Dame Nature qui, sacrebleu, dont on déplore quelques centaines de millions d’euros, de dollars, d’écus ou de toute autre espèce « trébuchante » de dégâts, avant d’évoquer les pertes humaines. Forbes, un magazine – américain bien entendu – qui est devenu pour la planète (d’un bleu qui vire au vert du dollar ou de la peur) un agrégat des Bibles, la juive et la chrétienne, Evangiles et Coran confondus et dont les inventeurs de crises, Wall Street, ses consœurs et leurs familles, à savoir les ahurissantes agences de notation, les banques, les traders et les fonds souverains ou de pensions sont les « Livres », les épîtres, versets ou prières à coups de placements, dividendes, titres, investissements, rentabilité, portefeuilles et… portemonnaies .
Même les comédiens du cinoche (du moins une bonne poignée d’entre eux), les idoles du vinyle, les indéracinables bateleurs du petit écran ainsi que les gladiateurs des stades et surtout les hommes politiques qui deviennent à présent de véritables caisses enregistreuses, des coffres-forts de luxe, abondamment vantés par tous les « gratte-papier » de la planète. Le Fric est assis à la droite de Dieu. Malheur pour l’Homme !!! L’information, mieux la vie, respire sur ce globe à gorgées de « flous » (argent en arabe dialectal). Gloutonnes ou mesquines mais, encore et uniquement de fric. Non pas celui qui fait presque mourir de faim des millions de bipèdes en guenilles, grâce à de mesquines s poignées d’euros ou si vous préférez de dollars, pesos, dirhams, yens, couronnes, roubles, livres, roupies, yuans ou dinars et shekels, non l’autre, celui justement qui est là pour faire crever d’envie à défaut de colère, les affamés de tous bords, les gueux, les décharnés du XXI° siècle qui n’ont plus que le feu pour hurler leur désespoir.
Le fric ? Celui de la honte, volé par brassées entières pendant plusieurs décennies à leurs peuples miséreux, par les veules dictateurs du Moyen ou Proche Orient (ils y pullulent) ou d’ailleurs (ils sont foule aussi), ou surtout par des vautours « démocratiques », en catimini, au cœur de nations soi-disant modernes, honnêtes, éduquées, exemplaires de justice, charitables et au-dessus de tout soupçon. Ceux là abondent tout autant, sinon plus, que les sultans, émirs, généraux félons ou Guides qu’ils aiment tant critiquer ou tuer. La même espèce de prédateurs, mais soigneusement cachée dans l’ombre de tout un arsenal de lois et règles qu’elle s’est elle-même fabriqué au cours des siècles et dont se régalent les armadas de courtisans ou petits escrocs. Et là, d’un seul coup, me voilà devenu soudain honteux d’être un pauvre français !!! En effet, la lecture du dossier intitulé « Ceux qui ruinent la France » publié récemment par « Le Point » a fini de conforter en moi ce que je redoutais depuis tant d’années déjà. Un bonne majorité de mes compatriotes, citoyens justement dénués de toute attitude citoyenne, n’étaient, ne sont et ne seront que de vils profiteurs, surnageant sur la crête de l’escroquerie, du bas (et oui !) jusqu’en haut de l’échelle républicaine en nous prenant pour des benêts. Du syndicat jusqu’au Sénat, Assemblée et…CAC 40. Du bleu de chauffe au col blanc. Petit inventaire à la Prévert : Les dockers de Marseille et surtout les grutiers (4000 euros par mois pour 12 heures de travail par semaine), postes que l’on occupe de père en fils, qui mettent à genoux le port de Marseille lorsqu’il est question de remodeler leur statut.
Les aiguilleurs du ciel (5200 euros par mois pour moins de cent jours de travail par an) qui paralysent le ciel français pour les mêmes raisons que leurs « collègues phocéens ». Les intermittents du spectacle (pas loin de 110.000 chez nous dont quelquefois des vedettes richissimes) qui en déclarant 500 heures de travail par an (l’équivalent d’un peu plus de 4 mois « légaux ») pompent les allocations chômage le reste de l’année … tout en travaillant (nombre d’entre eux sont concernés) au noir pour 5.000 à 8.000 euros mensuels. Un sénateur qui émarge à 13.500 euros par mois pour une unique présence annuelle sur les bancs dorés du palais du Luxembourg où roupillent, en étant grassement payés, bon nombre de vieillards, abreuvés en outre par les confortables retraites d’ancien ministre ou d’ancien député.
Les militaires qui depuis Louis Philippe, au 19°siècle, voyagent quasiment à l’œil (75% de réduction) sur les trains et coûtent ainsi plus de 185 millions d’euros par an à l’Etat. Les employés d’EDF qui paient l’électricité à un tarif figé depuis un demi-siècle, soit 10% de ce qu’acquittent actuellement les particuliers et qui profitent d’un Comité d’Entreprise archi millionnaire. EDF qui en outre doit régler cette année près de 2 milliards 500 mille euros de taxes dont sont exonérés ses 300.000 employés et…retraités.
Les 233 membres du Conseil Economique Social et Environnemental, assemblée qui depuis 1960 ne sert strictement à rien (budget de fonctionnement de 40 millions d’euros par an faites le compte pour 11 ans) qui reçoivent une indemnité mensuelle de 3800 euros et bénéficient d’une retraite royale. Une flopée (trente environ) d’élus UMP, une adepte des traversées des mers à la … rame, un richissime conseiller spécial du Président, et bien d’autres copains du cercle politique en font partie.
Les multiples fraudes (elles abondent dans les établissements de soins) qui plombent la Sécu, bon an mal an, de quelques 2 milliards d’euros et qui sont à peine combattues, les fonds des Comités d’Entreprise (85 millions à la RATP, énormément plus à EDF) dont se servent à des fins personnelles certains des syndicalistes qui ont à les gérer. Les patrons du CAC 40 qui tout en étant les mieux payés d’Europe, sont les seuls du continent a ne pas respecter les conseils d’une directive de Bruxelles. Ils émargent à plus, beaucoup plus, que 1.400.000 d’euros par an sans compter les indispensables stocks options et des retraites princières. La myriade des Associations « à but non lucratif » et fondations qui, souvent crées pour des « utilités publiques farfelues », fleurissent depuis toujours dans le pays. Elles reçoivent des subsides quelquefois assez importants de l’Etat . La plus emblématique a été la Fondation du Bénévolat, créée par Michèle Alliot Marie et dont la présidence a été assurée par elle-même puis son père, le beau frère de la Ministre en étant le Trésorier. Le but de la Fondation : « .. affirmer le bénévolat comme une activité libre, non rétribuée, utile et solidaire… ». Le sien de bénévolat lui a valu en une quinzaine d’années quelques 20 millions d’euros de subventions dont prés des 2/3 à la charge de l’Etat. A l’image de Mme l’Oréal qui pour 300.000.000 millions de revenus annuels ne paie que 10% de cette somme en impôts, les salaires et revenus en tous genres les plus élevés qui échappent en grande partie au fisc grâce au savoir faire des avocats fiscalistes ou aux dégrèvements accordés « aux investissements « en Outre Mer, là où les planteurs de bananes reçoivent chaque année 15.000 euros de subvention à l’hectare. Tenez-vous bien. Les arbitres et juges du sport, recevant souvent de bien belles rétributions qui n’ont pas à figurer sur leurs déclarations de revenus, échappent ainsi à un surcoût d’imposition et, toujours dans le domaine du sport, les footeux français, aussi richissimes qu’ils aient été à l’étranger, sont soulagés d’une grande partie de leurs impôts s’ils viennent rejouer au pays et cela pendant cinq ans. Et Tapie copain de Christine Lagarde et Domenech l’ancien coach ayant croulé sous les millions pour entrainer l’équipe de France (foot) a la faillite qui a eu le culot de s’inscrire au chômage et d’être ainsi très bien « secouru » depuis son licenciement.
Les scandales, les abus, les escroqueries, la vénération du fric qui ne cesse de s’afficher partout, les élus qui laissent faire, les PS, UMP et Nouveau Centre, les gloutons, les malfrats qui s’installent dans la politique à longueur de vie pour dépecer la Nation plutôt qu’écouter le peuple et le faire rêver en l’aidant, les experts de la monnaie et de l’économie qui ergotent et mentent à longueur de journée sur les ondes, les images et dans les hebdos, les manipulateurs de chiffres, les traders qui gagnent des millions sur du vent…. Voilà le Nouveau Monde. Un Monde sur lequel nul ne se penche et qui, par la misère qu’il a engendré, explosera un jour prochain. Voisin d’un couple de retraités octogénaires qui habitent au neuvième étage d’un HLM où l’unique ascenseur est toujours en panne, et qui n’a pas 900 euros par mois pour ne pas mourir, je ne pourrai pas, hélas, participer au cataclysme. Je prie le ciel pour qu’il soit grandiose.
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