Le numéro trois fantôme (1)

Cet homme, c’est Abu Zubaydah. Et notre pizza-man aurait été son agent au Canada pendant des années, selon les Etats-Unis. Agent d’un terroriste qui ne l’aurait jamais été comme indiqué, cela devient croquignolet comme accusation envers Mohamed Harkat ! Surtout quand on en apprend de belles sur "l’informateur" de la police canadienne ! Ou que les charges contre lui reposant sur un Zubaydah faisant partie intégrante d’Al Qaida s’effondrent ! Bush et Cheney se sont en effet trompés, sur le cas d’Abu Zubaydah. Et même lourdement trompés. Mieux que cela : ils ont fabriqué de toutes pièces un personnage, en mettant plusieurs personnes à contribution et en arrosant la presse de faux documents à son égard. Et cela a commencé très tôt avec lui : dès mars 2000 ! Ce mois-là, en effet , les autorités américaines indiquent dans un rapport qu’Abu Zubaydah serait un "haut responsable de Ben Laden", "l’ancien dirigeant du Jihad islamique égyptien", un "homme de confiance" au "pouvoir grandissant" au sein dAl-Qaida, et qu’il a "joué un rôle clé dans les attaques contre les ambassades US en Afrique". Bref, c’est une personne très haut placée dans la pyramide du pouvoir d’Al Qaida, qui n’a pas encore commis, selon la thèse officielle, les attentats du 11 septembre. Les jordaniens, alliés fidèles des USA y ajouteront leur grain de sel, en accusant eux aussi Abu Zubaydah de fomenter des attentats contre les intérêts israéliens en Jordanie en faisant partie du "premier cercle entourant Ben Laden !" En fait la liste de ce qu’on va accuser notre homme va vite devenir le dépotoir aux idées passablement tordues de Dick Cheney sur le terrorisme : cette liste surréaliste existe, elle a été réunie et est visible sur Wikipedia. La liste des donneurs de coups de pelle du dossier uniquement à charge de Zubaydah est longue en effet. Elle a pour origine toute une flopée de "consultants" proches de la Maison Blanche, et tous estampillés neo-cons notoires, ce que je vais mettre en relief juste après.
Au pays du mensonge, il y a eu des rois en effet : on commence par les anciens des services secrets : selon l’un d’entre eux, ""il est évident qu’il est un planificateur et un gestionnaire. Je pense qu’il est un pion très important, "raconte en premier Michael Sheehan (ancien directeur du département d’Etat contre-le terrorisme) lors de la capture de Zubaydah en 2002 . Sheehan est le fondateur du Lexington Group, une officine privée de consultants sur l’anti-terrorisme, habitué des studios de NBC. On retombe avec lui sur l’éternel conflit d’intérêts : plus il fait peur à l’antenne, plus son entreprise est sollicitée... Mieux encore : Abu Zubaydah a été "extrêmement dangereux", "c’est un planificateur du 9 / 11" déclare également à son propos John B. Bellinger III, l’homme qui a fait le plus pression sur l’administration américaine pour déclencher la guerre en Irak : c’est un conseiller du département d’état qui dira un jour que la "vaste majorité des détenus de Guantanamo est soumise aux lois de la guerre", ce qui est en contradiction complète avec leur sort et le respect des conventions de Genève. Quitte à mentir, autant le faire sur toute la ligne. Mais ce n’est pas fini les pelletées...
"Abu Zubaydah a été un entraîneur, un recruteur, comprenez un fabricant de bombes, un faussaire, un logisticien, et quelqu’un qui a fait les choses se fassent, et qui a fait fonctionner Al-Qaïda" dit aussi Bob Grenier. L’homme qui a été à la tête de la CIA pendant une année à peine, le temps qu’on le débarque pour le remplacer par un faucon aux griffes plus acérées : Peter Goss, ancien organisateur du coup de la Baie des Cochons ! Grenier, viré pour ne pas avoir réussi à attraper Ayman Zawahiri, qui aujourd’hui encore court toujours (et pour cause). Un Bob Grenier récemment ici en flagrant délit de mensonge à la télévision en ne voulant pas reconnaître l’usage de mercenaires au sein de la CIA... alors que c’est désormais chose acquise pour Blackwater au Pakistan et l’armement des drones.
Mais le concert de charges n’est pas fini encore : "Abu Zubaydah a été un "recruteur-clé des terroristes, le planificateur opérationnel et membre du cercle des proches d’Oussama Ben Laden" indique Ari Fleischer (qui a été le porte-parole de la Maison Blanche de de 2001 à 2003). Qui ajoute en 2002 que "la capture d’Abu Zubaydah a été un coup « très grave » à Al-Qaïda dont l’un des"tentacules" a été « coupé »... Ah, le coup de la pieuvre recouvrant le monde, une imagerie qui rappelle d’étranges choses : c’est comme cela qu’on représentait en 1940 le prétendu "lobby juif" s’étendant sur le monde. Or Ari Fleischer fait partie du conseil d’administration de la Republican Jewish Coalition, la coalition juive républicaine, et lui aussi a ouvert depuis son départ de la Maison Blanche une société de communication axée sur la sécurité, qui se charge "d’Image Management" et de "Crisis Management". Son dernier exploit en date : s’être occupé de la communication du cas de....Tiger Woods ! Une "aide" tellement efficace qu’elle a été éreintée dans toute la presse américaine !
Au dessus des beaux parleurs venus prêcher la parole divine gouvernementale, on n’est pas en reste. Le gouvernement lui-même a tressé les mêmes "louanges" à Zubaydah. Donald Rumsfeld, notamment, qui va effectuer un vrai feu d’artifice : "Je ne pense pas qu’il existe le moindre doute qu’ un homme nommé Abou Zubaydah soit un proche associé d’Oussama ben Laden, et si ce n’est pas le numéro deux, il est très proche du numéro deux dans l’organisation. Je pense que c’est bien établi" déclare-t-il, en ajoutant qu’ Abu Zubaydah a été "un très haut responsable d’Al Qaïda qui a été intimement impliqué dans une série d’activités pour Al-Qaïda. ". On remarquera le flou intentionnel de la déclaration, qui permet bien d’autres accusations encore ! Et si ça ne suffit pas, Donald Rumsfeld enfoncera le clou avec un superbe "Abu Zubaydah se situe à un très haut niveau d’Al Qaïda" péremptoire. Ne reste plus que le roi des rois du mensonge, le menteur en chef, qui clame qu’Abu Zubaydah a été "l’un des principaux agents de destabilisation et de planification de la mort et la destruction sur les États-Unis" (ce qui signifie en clair qu’il a été impliqué dans les attentats du WTC !), qu"Abu Zubaydah a été le « chef des opérations d’Al-Qaïda " et même un peu plus tard qu’ "Abu Zubaydah a été l’un des trois leaders » d’ Al- Qaïda". Des déclarations signées ... G.W.Bush, qui rendent donc responsable Zubaydah des attentats du 11 septembre, voilà qui est assez fabuleux en effet ! Car si aujourd’hui le même individu se retrouve sans aucune charge contre lui, qu’en est-il du 11 septembre ? Si aucun des "trois plus haut responsables" d’Al-Qaida n’en est responsable, vers quel lampiste va-t-on se tourner (Ben Laden n’est pas accusé du 11 septembre, ni Ayman al Zaouahri dans la liste des recherchés du FBI) ? Le recordman du waterboarding ? L’homme aux 183 plongeons en moins de deux mois ? Le "top du top" d’Al-Qaida... après Zubaydah ?
Quant à la presse, n’en parlons pas. Je vous mets en post-scriptum la liste des propos tenus dans la presse anglo-saxonne au sujet de notre homme. C’est édifiant, et cela démontre avant tout que celle-ci était aux ordres, ou n’a en aucun cas cherché à mettre en doute les "preuves" du gouvernement américain, à savoir ce que ce dernier a bien voulu laisser filtrer des interrogatoires musclés du bonhomme. Edifiant !
Ah, les leaders, ces fameux "top leaders" de talibans, les "cerveaux" d’Al-Qaida ! Combien n’en a-t-on pas annoncé comme tués par des drones ou arrêtés sans qu’auparavant ils n’aient jamais été présentés comme tels ? Un bloggueur curieux s’est amusé à compter le nombre d’alertes sur les "top leader killed" dans la presse américaine : il en a trouvé 15, de février 2002 à janvier 2008. Joli score. C’est beaucoup plus que ce qui a toujours été indiqué comme étant les "responsables d’Al-Qaida" !!! Les commentateurs s’en donnant à cœur joie : reproduits comme des lapins, clonés, transformés en batteurs de Spinal Tap (qui meurent tous les uns après les autres comme une malédiction de Pharaons), etc. Combien de lampistes, bombardés, au propre comme au figuré, du jour au lendemain, découverts soudainement "proches" de Ben Laden selon la terminologie oiseuse du Pentagone ? A ce stade, l’épisode du chauffeur du fameux fugitif est symptomatique. Arrêté, détenu 7 ans, condamné à 5 , et renvoyé chez lui en 2008 sans plus aucune charge (ni dédommagement !) , il n’y a pas, c’est fou ce qu’on en a trouvé, de pékins ayant un jour croisé Ben Laden sur leur route et déclarés du jour au lendemain "top leaders" d’Al Qaida, aussitôt bons pour l’assassinat dronesque que pour être relâchés sans aucune charge retenue contre eux ! "Drôle de business à Guantanamo" titre la presse à propos de l’embarrassant chauffeur... une presse qui embraye aussitôt sur le Yemen, sentant la piste trop savonneuse sans doute !
Mais dans cet océan de mensonges, un homme va se surpasser et largement surnager : Michael Hayden, le seul militaire (aux ordres du pouvoir) qui ait dirigé un jour la CIA. Selon lui, en effet, Abu Zubaydah a été l’une des trois personnes "les mieux placés pour connaître l’imminence des atrocités terroristes" : on retombe sur la notion martelée de troisième de la hiérarchie, juste derrière Ben Laden en personne et Ayman Zawahiri... Que le chef de la CIA s’embarque dans la galère, c’est aussi logique, car il ne peut faire autrement : ses services ont longuement torturé Zubaydah, pour lui extorquer au bout de 83 waterboardings des "informations fondamentales" selon Hayden."L’interrogatoire d’Abu Zubaydah a conduit à des informations fiables", assène sans sourciller Hayden, alors qu’elles ont été obtenues par la torture, dont on connaît les effets, insistant en ajoutant qu’ "Abu Zubaydah a lâché beaucoup d’information", car selon lui "près de 25 pour cent des informations sur al-Qaïda proviennent de sources humaines telles qu’Abu Zubaydah"... ce qui en dit long, en fait sur la fabrication complète du mythe Al-Qaida ! On pensait que les drones faisaient tout : finalement, dans cette guerre de haute technologie, rien ne vaut un bon vieux seau et une bonne vieille serpillère pour apprendre ce qu’on veut connaître !
Les "explications" d’Hayden s’effondreront un jour en direct à la télévision quand un des tortionnaires, John Kiriakou, viendra révéler les méthodes de torture de la CIA sur "son" prisonnier Zubaydah. On disposera alors de deux photos du prisonnier, ou plutôt d’une de lui, lors de sa capture le 28 mars 2002, semble-t-il alors atteint de trois balles dans le corps, et d’une autre, celle des traces de son corps sur le sol de sa prison... des clichés édifiants eux aussi. Selon Kiriakou, au bout de 35 secondes du premier waterboading, Zubaydah avait déjà tout dit ce qu’il savait, à savoir fort peu. C’est tout le contraire de la déclaration de Michael Hayden, pour qui les séances de torture avaient apporté des "renseignements supplémentaires" de la plus haute importance. Et les séances suivantes n’ajouteront rien à ses "aveux". Ces tortures ont été filmées : celles de Zubaydah et d’autres détenus rempliront 92 cassettes, qui seront toutes broyées par décision gouvernementale, peu de temps avant la défaite électorale de McCain. Au pays des menteurs, les cassettes auraient pu coûter très cher en effet. Alors, on les a tout d’abord effacées, coupées, puis finalement broyées : quand un Inspecteur Général envoyé par le Congrès pour vérifier leur contenu demandera à les visionner en mai 2004, il découvrira que onze d’entre elles étaient vierges de tout enregistrement, excepté l’une d’entre elles qui contenait encore... deux minutes d’enregistrement, et deux autres qui étaient cassées et illisibles. Quand il s’amusera à comparer les tables d’enregistrement papier et les bandes, il constatera que 21 heures sont manquantes, dont deux séances de waterboarding...
Mieux encore : parmi les conseillers de la Maison Blanche, deux vont jouer un rôle crucial dans cette politique du wateboarding dans le vide. Le premier s’appelle John Yoo, le second Jay Bybee. Les deux vont produire "memo" sur "memo" pour justifier auprès du Congrès l’usage de la torture, et tenter de bétonner juridiquement la pratique. Et parmi ces fameux "memos" glisser de fameux mensonges supplémentaires. Tel celui du 4 mai 2009, signé Bybee, pour justifier le maintient en détention de Zbaydah alors que l’on sait qu’il n’a rien de plus à dire depuis longtemps. "Six mois après les attaques du 11 septembre 2001, les États-Unis s’emparent du haut chef d’Al Qaïda, Abou Zubaydah. Parce que Zubaydah avait assumé le rôle de l’organisateur en chef militaire d’Al-Qaïda, il possédait des informations critiques sur des menaces imminentes. En particulier, la Central Intelligence Agency (CIA) avait déterminé que Zubaydah avait des informations sur une deuxième "vague d’attaques dévastatrices visant, entre autres choses, le plus haut bâtiment à Los Angeles (La tour de la Library Tower)". Visiblement, le conseiller de Dick Cheney en rajoute, et maintien toujours sept ans après la théorie d’un Zubaydah responsable d’Al-Qaida, ce qu’il n’a jamais été. "Zubayda est actuellement détenu par les États-Unis. L’équipe d’interrogatoire est certain qu’il a plus d’informations et qu’il refuse de les divulguer. Plus précisément, il retient des informations concernant les réseaux terroristes aux États-Unis ou en Arabie Saoudite et l’information concernant des plans pour conduire des attaques aux États-Unis ou contre nos intérêts à l’étranger".
Bizarrement, Zubaydah, depuis sept années savait donc ce que ne cesse de raconter Dick Cheney sur tous les plateaux télévisés depuis l’élection de Barack Obama, entretenant la seule idée se cachant derrière l’invention d’Al-Qaida : l’entretien de l’idée de la peur d’attentats ! Une peur abusivement entretenue : dès l’annonce du waterboarding de Zubaydah et du Sheik Mohammed censés annoncer cette prétendue "deuxième vague", le soir-même Fox-News chamboulait ses programmes et rediffusait à la surprise générale "Independance Day". Pourquoi à nouveau imposer au public cette farce nationaliste grotesque ? Car dans le film, la tour de Los Angeles est détruite, pardi ! Deux prisonniers torturés avaient réussi une prouesse rare ce jour là : annoncer un complot dont le FBI en personne en 2004 avait dit qu’il s’agissait d’une rumeur infondée ! Dans les dépositions du Sheik, on retrouvera bien mieux encore : l’attaque projetée d’une banque, la Plaza Bank, qui n’existait pas encore le jour de son arrestation ! Elle ne sera créée que trois années après !
PS : La liste ci-dessous, extraite de Wikipedia, de ceux qu’on dit les journaux sur le cas de Zubaydah : c’est assez délirant, et prouve qu’aucun n’a vérifié quoi que ce soit et s’est contenté de recopier ce que lui donnait la Maison Blanche. Le meilleur étant la trajectoire de l’avion d’American Airlines, "estampillé terroriste" grâce à la phrase de Zubaydah. Pourquoi celui-là ? Pour raviver davantage la fibre nationale et la fable des vaillants passagers se battant pour reconquérir l’appareil ?
"Abu Zubaydah vaut une tonne de gars à Gitmo." (Le Seattle Times). Une façon grossière de montrer son importance présumée.
C’est un "haut fonctionnaire de Ben Laden » et il était « l’ancien dirigeant du Jihad islamique en Egypte. "(Le Washington Post). Il n’a jamais mis les pieds en Egypte et est né en Arabie Saoudite d’un père saoudien et d’une mère jordanienne : visiblement, on le confond avec Ayman al-Zawahiri, le second bien connu de Ben Laden !
"Il a joué un rôle clé dans les attaques des ambassades en Afrique orientale." (Le Washington Post). Idem, là c’est Ben Laden et Ayman al-Zawahiri les responsables véritables.
"Il était considéré comme un aide « de confiance » de Ben Laden, qui "montait en puissance." (Le Washington Post). Il ne l’a jamais rencontré personnellement.
"Pour les responsables occidentaux, Al-Qaïda était sous le contrôle d’Abu Zubaydah" (CNN News). Il n’a jamais eu de rôle au sein du mouvement.
"Abu Zubaydah était un collaborateur de Ben Laden qui a dirigé la formation les cellules des camps en Afghanistan et la "terreur coordonnée" en Europe et Amérique du Nord".(CNN News). Il a dirigé un camp, mais qui à l’époque n’était pas sous la direction de Ben Laden. Un camp connu par la CIA, et visité par la CIA.
"Abu Zubaydah était un recruteur-clés de terroristes, le planificateur opérationnel, et un membre du cercle des proches d’Oussama Ben Laden" (BBC News). Il a recruté des djihadistes, mais pas pour Ben Laden mais pour lui-même.
"Abu Zubaydah était responsabe de la direction de Ben Laden" (Orange County Weekley) , "une figure centrale"d’Al-Qaïda", (New-York Times) et le "lieutenant de Ben Laden."(Associated Press). Il n’a jamais eu de rôle au sein du mouvement.
"Abu Zubaydah est planificateur des voyages de Ben Laden". (The Cincinatti Post). Phrase floue qui ne repose sur rien de concret. Celui qui a voyagé c’est au contraire Zubaydah, qui a fait partie des "renditions flights" et a été torturé sur l’USS Baatan.
"Abu Zubaydah est l’un des "confidents" de Ben Laden" .(New-York Times). Difficile, il ne l’a jamais vu.
"Abu Zubaydah est "l’un des membres de la poignée d’hommes chargés du fonctionnement du réseau du terrorisme dans le cas d’Oussama Ben dans le cas de la mort ou la capture de Ben Laden". (New-York Times). Il n’y aucun texte qui le précise, et il n’a jamais eu de rang au sein d’Al-Qaida.
"Abu Zubaydah était un un des lieutenants principaux de Laden qui a mobilisé les ressources d’al-Qaïda pour mener à bien des attaques contre des cibles américaines."(Highbeam News). Même pour l’USS Cole l’accusation ne tient pas !
"Abu Zubaydah était le quatrième membre rang d’al-Qaïda derrière Ben Laden, Ayman al-Zawahiri, et Muhamed Atef." (Highbeam News). Il n’a jamais fait partie de l’organisation !
"Abu Zubaydah était le « successeur comme chef des opérations d’Al-Qaïda, après la mort de Mohamed Atef ."(Highbeam News) (il hérite donc de la troisième place !). Il n’a jamais fait partie de l’organisation ! Or le dénommé Atef est mort tôt, le 16 novembre 2001 lors d’un bombardement américain sur Kaboul : l’information de Highbeam date du 15 février 2002.
"Abu Zubaydah connaît l’identité des « milliers » de terroristes qui sont passés par des camps d’entraînement d’al-Qaïda en Afghanistan." (Highbeam News). Il connaîssait les noms de ceux qui s’étaient entraînés dans son camp... sous la surveillance de la CIA.
"Abu Zubaydah a informé Richard Reid", l’homme à la chaussure piégée." (BBCNews) Accusation purement gratuite, les deux hommes ne se sont jamais croisés : tout ce que l’on sait, c’est une rumeur jamais prouvée sur la présence de Reid au camp de Khalden.
"Abu Zubaydah a été l’un des planificateurs principaux des opérations terroristes de Ben Laden, et connaissait tous les groupes et les cellules d’Al-Qaïda." (Highbeam News). A part le groupe de son camp, il n’en connaissait pas d’autres, sauf ceux recrutés par Internet à Kaboul après 2001.
"Abu Zubaydah a été capturé après avoir fait un appel de téléphone cellulaire aux dirigeants d’Al-Qaïda au Yémen" (Highbeam News). Ce serait aussi la preuve que Ben Laden en 2002 n’est toujours pas en Afghanistan, ou n’y est déjà plus !), et il n’y a aucun compte-rendu d’écoute qui le prouve !
"Abu Zubaydah savait comment faire passer une bombe sale aux États-Unis".(BBC News). Hautement fantaisiste : les propos sur la bombe sale proviennent de la même désinformation d’avant invasion de l’Irak avec l’affaire du Yellow Cake nigérian et de Valérie Palme, révélée comme agent de la CIA !
"Abu Zubaydah a tenté d’acquérir des armes de destruction massive." (BBC News). On sait qu’elles n’ont jamais existé !
"Abu Zubaydah est le "lien entre Ben Laden et de nombreuses cellules opérationnelles d’Al-Qaida." (AP News). A part le groupe de son camp, il ne connaissait aucun autre groupe semble-t-il.
"Abu Zubaydah est liée à des groupes pour faire exploser appartement des bâtiments" (USA Today). On ne précise pas où mais on se doute que c’est aux Etats-Unis : or Zubaydah n’avait aucun contact américain.
"Abu Zubaydah a confirmé que le vol d’ United Airlines 93, était bien destiné à frapper la Maison Blanche". (CNN). C’est très certainement le commentaire le plus inepte du au cas du jour : il ne sert qu’à légitimer le détournement par des terroristes de l’avion. Et indique la personne du chef de l’état était visé. Alors qu’il n’est pas à la Maison Blanche ce jour là mais dans une école en Floride : depuis quand un groupe aussi sophistiqué aurait été incapable de s’acheter un agenda ou de ne pas connaître les déplacements présidentiels ?
"Oussama ben Laden a écrit une note manuscrite à Abu Zubaydah en décembre 2001". (CNN). "La lettre dit Abou invitait Zubaydah à poursuivre la lutte contre les États-Unis si Ben Laden mourrait". (CNN, Travel One Watch News). Là, on insiste lourdement sur la place du personnage dans l’organigramme, à en faire le remplaçant potentiel de Ben Laden qu’il n’a jamais rencontré ! Evidemment, personne n’a jamais vu ce bout de papier, et surtout pas CNN.
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