Le Parisien vire sa rédaction, Bolloré achève sa mission ?
Vincent Bolloré en Rupert Murdoch Français ?
C’est ce que la blogosphère suggère lorsque elle évoque le PDG Breton du groupe du même nom. Financier redoutable, ayant fait ses écoles chez Rothschild, Vincent Bolloré a acquis ses plus grandes marques de noblesse dans quelques pays de Françafrique, encore son objet privilégié de spéculations après la voiture électrique, ou en tant que transporteur favori du couple Présidentiel et de tout autre corps ou colis diplomatique.
Vincent Bolloré se diversifie et investit, depuis quelques années, dans le domaine de la presse et des médias en général et avait annoncé qu’il comptait, pour se faire, engager 10% de ses actifs dans ce secteur.
Reconnu dans la rue depuis qu’il a prêté un de ses fameux yacht à un de ces fameux amis, et déjà à la tête de plusieurs journaux gratuits, il avait affiché, dès le début, ses ambitions de diriger la presse payante,et avait tenté quelque rapprochement, dans cette optique mais sans succès, avec Libération en 2004...Aujourd’hui, alors que les directeurs de rédaction du Parisien viennent à peine d’être licenciés, on murmure déjà, en coulisse, que le french Murdoch est le seul maître à bord...
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Dominique de Montvalon, à la tête de la rédaction du Parisien depuis à peine 6 mois, et les deux rédacteurs en chef du quotidien, ont été licenciés, ce mercredi, alors que le directeur éditorial, lui, a démissionné, découragé par ces départs impromptus. Ces sanctions décidées aux termes de discussions houleuses, par le directeur général de l’info et la patronne, Marie-Odile Amaury, propriétaire à 75% du quotidien -le reste étant détenu par le groupe Lagardère - ont pour motif, le même prétexte que celui qui a valu l’année dernière à Christophe Chenut, directeur général de l’Equipe, d’être renvoyé par le même groupe. La baisse des chiffres de vente, imputée, cette fois encore à la rédaction sortante, ne serait pourtant pas la véritable raison de ces licenciements.
D’après une information relayée sur le site du Point et par Press News, ces "démissions" n’étaient pas à l’ordre du jour à l’heure de la dite réunion, et le litige porterait plutôt sur un différent, qui dure depuis quelques mois, entre De Montvalon et la patronne, alignée, ce jour là, trop fermement semble-t-il, à une nouvelle ligne éditoriale proposée par un certain actionnaire. Toujours d’après les même sources, ce nettoyage interviendrait alors qu’une rencontre "secrète" entre Madame Amaury et Vincent Bolloré, aurait eu lieu, quelques jours avant que les journalistes ne soient remerciés.
De là à penser que ce nouvel actionnaire à la ligne éditoriale indésirable par la rédac soit Bolloré, il n’y a qu’un pas, que, tout ce que le Web compte d’informateurs, a franchi allègrement, certains allant jusqu’à rappeler, sadiquement, toutes les tribunes offertes jadis, grâcieusement par le Parisien, à son futur nouveau patron pour vanter ses propres mérites...
Alors, Bolloré à la tête du Parisien, comme si c’était fait, même si Arnaud Lagardère a son quart de mot à dire ? Faut croire que oui, au vu des antécédents du bonhomme...
Le site acrimed a publié le palmarès impressionnant des implications financières du groupe Bolloré, depuis qu’il s’ y intéresse, dans le monde de la communication. Détenteur de 40% de la SFP, qu’il partage avec Euromédia, dont il détient aussi 24 % du capital, Bolloré peut se targuer d’être le propriétaire de tout ce que la France possède d’infrastructure "médiatique" et en particulier des studios depuis ceux de Saint-Denis, à ceux, plus célèbres de Boulogne-Billancourt, d’ailleurs très sollicité pour les tournages, même du service public qui représente à lui seul, 25 à 30% de la commande totale. Propriétaire également, d’un bon tiers du groupe publicitaire HAVAS ( Vivendi), et au même rang, de la société d’achat d’espace publicitaire, AEGIS, Vincent Bolloré est aussi détenteur de 60% du capital de la CSA , ce qui explique peut-être des résultats de sondage d’opinion très favorables à la gouvernance actuelle et ses croisières, publiés entr’autre, régulièrement dans le Parisien...
En quelques années, le groupe a lancé les gratuits de la presse ( Direct8, Direct sport, Direct soir, ou Matin plus en collaboration avec Le Monde) et créé la Radio des nouveaux talents, sans oublier ses acquisitions d’une douzaine de licences Wimax ("Wifi longue distance")... La liste de ce nouvel agrégateur de presse, à lui tout seul, n’est pas exhaustive, et n’est que le début de son projet d’expansion. Accusé d’investir habituellement dans des "coups fumants", voire de le faire exprès pour stimuler ses concurrents et provoquer des OPA, cette fois-ci, Vincent Bolloré, 10ème fortune française et 400ème mondiale, rassure et promet d’engager du capital à long terme dans le secteur de la communication et notamment de celui de la presse écrite en crise de liquidité et d’éditos non censurables.
Et il est sûrement sincère, car celui qui rêve, à 55 ans, de lancer son propre quotidien indépendant et payant en 2010, a aussi, pour objectif louable, en tant que père, de construire un beau futur pour ses enfants, Sébastien et Yannick (marié à Chloé Bouygues), qui seront amenés, très prochainement, à s’impliquer davantage dans les affaires du groupe familial, qui semblent vouées, comme la presse écrite, à un avenir radieux...
Sources
-http://www.acrimed.org/article2630.html
-http://www.mediapart.fr/journal/economie/020209/enquete-sur-la-face-cachee-de-l-empire-bollore
-http://www.20minutes.fr/article/156727/France-Qui-est-Vincent-Bollore.php
-http://www.boursier.com/vals/FR/bollore-un-interet-pour-le-parisien-le-point-news-350714.htm
-http://www.bakchich.info/Le-patron-de-l-Equipe-vire,02816.html
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