Le PC a-t-il accordé à Paris-Match, une interview anti-Mélenchon ?
Le FDG étant la seule véritable force de gauche qui monte, la presse libérale se doit d’attaquer.
Elle l’a fait violemment, dans « Libération » par exemple, au moment où Mélenchon, lors des présidentielles, était donné à 15%.
A présent, quand JLM se propose comme premier ministre, souhaitant prendre un virage à 180° et mener une véritable politique de gauche, quand les résultats du PS sont en berne aux récentes élections partielles, quand Hollande, qui va de bourde en bourde, les deux dernières étant sa lettre au tribunal de Paris pour témoigner en faveur de Treirweiler, et sa plainte, ensuite démentie, mais ayant néanmoins donné lieu à convocation pour « outrage au chef de l’Etat » contre des retraités ayant mis des miettes dans leur courrier en signe de protestation, quand Hollande, donc, serviteur du néo-libéralisme, connaît une chute de popularité dans les sondages, il faut donc se remettre au travail.
Dans une émission de Thomas Hugues sur media 5, Yves Thréard, sans être aucunement repris, déclare que Mélenchon est « plus xénophobe que le Pen ». On connaît Thréard. On n’est pas surpris. Du moins, il vient de s’excuser sur le site de media5.
Là où on l’est davantage, c’est lorsqu’on lit dans « Paris Match » de cette semaine, p.134, un article signé Virginie Le Guay que je vous communique. Là aussi, une mise au point s’impose.
« Pendant que Jean-Luc fait de grands moulinets, nous agissons. » Pas fâchés de voir que tout le monde parle d’eux depuis qu’ils ont fait capoter, au Sénat, le vote du premier budget du quinquennat Hollande, les communistes se lâchent. Et disent enfin tout haut ce qu’ils pensent tout bas du « camarade Mélenchon », jugé tout à la fois « perso », « grande gueule » et « à côté de la plaque ».
« Ses saillies médiatiques ne servent qu’à assurer sa propre promotion. Mais le Front de gauche, ce n’est pas que lui ! » De ce point de vue, la rencontre de la semaine dernière entre Harlem Désir, premier secrétaire du PS, et Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, leur a mis du baume au coeur. « Il était temps que nos relations se normalisent. » Et peu importe si Jean-Luc Mélenchon a été « oublié » dans l’affaire, du moment que Pierre Laurent, trop longtemps réduit à jouer les utilités, revient sur le devant de la scène.
« Entre Harlem et Pierre, ce n’était pas “Embrassons-nous, Folleville !” mais au moins, ils se sont parlé. C’était la première fois »
Et tant pis aussi si l’entretien entre les deux hommes a été plutôt froid – chacun restant sur ses positions : le principal, c’est la photo ! « Entre Harlem et Pierre, ce n’était pas “Embrassons-nous, Folleville !” mais au moins, ils se sont parlé. C’était la première fois », note Olivier Dartigolles, un des porte-parole du PCF qui se réjouit du « succès » de la stratégie de blocage instaurée au Sénat. Une stratégie sans dommage puisque les socialistes disposent de la majorité à l’Assemblée nationale, mais une stratégie qui paie... ou qui paiera à long terme.
« Nous nous opposons de l’intérieur », ajoute Dartigolles, persuadé que « seul le rapport de force compte » en politique. Reste à Jean-Luc Mélenchon, s’il veut à son tour entrer dans le jeu parlementaire, à se faire élire à l’Assemblée nationale. Ce qu’il semble décidé à faire si l’élection législative de Hénin-Beaumont est annulée au Conseil constitutionnel. Un temps hésitant, « Méluche », qui n’avait pas très envie de se « coltiner » une fois encore Marine Le Pen, a pris sa décision. Il sera candidat. « Si je gagne, c’est une bombe politique en France et en Europe ! » vient-il même de déclarer avec sa modestie habituelle.
La première réaction est de penser que « Paris-Match » signe ici un article destiné à semer l’embrouille entre le PC et le PG.
C’est une guerre à mort entre PS et FDG.
Hollande veut récupérer le PC qui se positionne de plus en plus contre lui et Mélenchon appelle à le rejoindre des socialistes qui, de plus, en plus, dans les régions, se révoltent contre la politique d’austérité du gouvernement. Ce sont des maires socialistes et DVG qui sont venus du Soissonnais pour se faire parquer et gazer à la Concorde. Il y a eu l’affaire Moglia.
La seconde est tout de même de demander au PC et à M. Dartigolles, en particulier, car il n’a pas la réputation d’être fan de Mélenchon, si ces propos ont été réellement tenus.
Ce serait d’une maladresse insigne en un temps où le FDG affiche une unité de plus en plus forte, où il est le seul parti à être en hausse dans les élections de dimanche dernier, le FN n’ayant su progresser et le PS cueillant le résultat de sa soumission à la doxa des banques. Main dans la main avec Merkel.
On aimerait donc que le PC et M. Dartigolles expliquent ce qu’il en est de cette interview, sur « un torchon » me dit-on, mais beaucoup lu, et qui leur prête des déclarations qui n’ont rien à voir avec l’engagement du PC dans le FDG.
Est-ce une simple manœuvre de « Paris-Match » pour semer l’embrouille entre PC et PG ?
La réalité sur l’accord PC/ PG nous la trouvons dans la déclaration faite par Gaby Charroux, représentant du groupe GDR à l’Assemblée, au sujet du projet de loi de finances rectificative pour lequel il a voté contre.
Le PC, qui, on le sait, a, dans les assemblées territoriales, de multiples liens avec le PS et des accords électoraux, ne peut, malgré cela, poussé par le social-libéralisme des fauxcialistes, que marquer nettement son opposition. Le mot est employé. « Opposition ». Ici son vote « contre ».
Monsieur le Président,
Monsieur le ministre,
Chers collègues,
Au terme de la discussion de ce projet de loi de finances rectificative, nous ne pouvons qu’exprimer le regret que le crédit d’impôt compétitivité et la hausse de la TVA aient occulté le contenu initial du texte, notamment les mesures de lutte contre la fraude fiscale.
Nous aurions pu en effet approuver ce texte, en dépit de notre désaccord de fond avec la décision d’aider la banque PSA Finances à hauteur de 7 milliards d’euros, alors qu’aucune contrepartie solide n’a été obtenue, concernant en particulier la ré-industrialisation du site d’Aulnay et l’avenir de ses salariés.
Nos débats auront été principalement consacrés à deux amendements, le premier accordant 20 milliards d’euros de baisse d’impôt aux entreprises, le second relevant la TVA à hauteur de 10 milliards d’euros à compter du 1er janvier 2014.
Ces choix ne nous semblent ni justes ni opportuns.
Le crédit d’impôt repose une fois de plus sur l’idée que le coût du travail est un handicap sérieux et un obstacle au retour de la croissance.
Voilà pourtant plus de vingt ans que l’on multiplie les exonérations fiscales et sociales qui sont passées de 1.9 milliard en 1992 à 30,7 milliards d’euros en 2008, pour en transférer la charge sur les ménages. Pour quels résultats ?
Les baisses massives des prélèvements, la compression du pouvoir d’achat n’ont pourtant jamais eu de résultat positif sur la croissance, l’emploi ou la santé de nos entreprises, et l’on constate depuis dix ans la faillite de cette politique d’inspiration libérale.
Si cette politique de baisse de charges n’a jamais produit les effets escomptés, c’est tout simplement que la valeur ajoutée, les richesses produites ont été de plus en plus accaparées par le capital, au détriment des salaires, de l’emploi et de l’investissement productif. Faut-il rappeler en effet qu’en trente ans les dividendes versés ont été multipliés par 20, alors que les salaires ne l’ont été que par 3,6 ?
Nul ne nie que certains secteurs, notamment l’industrie, directement confrontée à la concurrence internationale, connaissent des problèmes spécifiques. Mais, dans ce cas, pourquoi ne pas envisager un dispositif modulé, qui incite à l’emploi et à l’investissement productif, mais pénalise la spéculation et la mainmise des marchés financiers, un dispositif qui n’obligerait pas à trouver vingt milliards d’euros de financement ?
Tous les secteurs concurrentiels n’ont pas besoin de ces baisses massives d’impôt que vous nous proposez. Les entreprises du CAC 40 qui ont réalisé 70 milliards d’euros de bénéfices cette année et versé 40 milliards d’euros de dividendes, bénéficieront demain de votre crédit d’impôt. Celui-ci n’est en effet assorti d’aucune contrepartie et de conditions si peu restrictives que ce dispositif risque fort d’être aussi couteux qu’inefficace.
Nous ne pouvons qu’être hostiles à un tel gaspillage de l’argent public.
En juillet dernier, lors du collectif budgétaire, toute la gauche s’était retrouvée pour repousser le projet de « TVA sociale » mis en place par la précédente majorité. Et l’on nous propose aujourd’hui l’adoption d’un dispositif, qui sans être identique, obéit à la même inspiration.
C’est non seulement un très mauvais signal adressé aux salariés, que l’on place en position difficile dans les négociations, mais encore à nos yeux un véritable contresens économique, car vous faites l’impasse sur la nécessité d’une autre répartition de la valeur ajoutée, plus favorable aux salaires, à l’investissement productif, à la formation ou à l’innovation. C’est là, pour nous, le défi posé à la gauche, qui est de parvenir à changer les règles du jeu économique.
Nous ne comprenons pas davantage la décision de relever les taux de TVA, alors que tout le monde s’accorde à dire qu’une augmentation d’un point de TVA coûte 0,8 à 0,9 point de croissance.
D’autre part, la TVA est l’impôt injuste par excellence. Rappelons qu’elle absorbe 8 % du revenu des 10 % de ménages les plus modestes et moins de 4 % du revenu des 10 % les plus riches.
Ce n’est donc pas un impôt progressif, ni proportionnel. C’est un impôt régressif.
Nous prenons bien entendu acte des propos de Monsieur le Ministre qui s’est dit ouvert à la discussion sur les aménagements non seulement possibles, mais indispensables au dispositif proposé. S’agissant du passage de la TVA de 7 à 10% pour le logement social, les transports publics, l’artisanat du bâtiment est une mesure non seulement injuste, mais là encore économiquement dangereuse. Comment ne pas regretter là encore que le gouvernement n’ait pas pris le temps de la concertation et de la réflexion ?
Pour toutes ces raisons, mes chers collègues, nous voterons contre le présent projet de loi de finances rectificative.
La tâche est immense. Chacun se bat, à tous les niveaux du FDG, dans les manifs, dans les assemblées, dans les meetings ; des conférences sont données, des livres paraissent, un contre-budget est proposé, une journée de l’écosocialisme est organisée, une marche pour soutenir Arcelor-Mittal se prépare. Le FDG, comme le disait passionnément Mélenchon, est un instrument précieux qu’il faut protéger, seule arme anti-libérale pour que naissent un front du peuple et une sixième république.
Les guerres de chef, pas chez nous s’il vous plaît.
A moins que ce ne soit un fake de Paris-Match ?
Nous en attendons des nouvelles.
Merci.
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