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Le plan Obama pour le climat ou le retour du nucléaire sur le devant de la scène

Bien souvent critiqué pour sa politique environnementale et climatique trop timorée, le gouvernement américain entend bien se positionner en leader des négociations climatiques internationales à venir lors de la COP 21 de Paris, et a pour cela dévoilé le lundi 3 août dernier ses nouveaux objectifs en matière de réduction des émissions de CO2. Ce plan présenté par Barack Obama et baptisé "Clean Power plan" prévoit notamment un retrait progressif de la production au charbon et le développement des énergies décarbonées, renouvelables et nucléaire. 

"Nous sommes la première génération touchée par le réchauffement climatique et la dernière à pouvoir encore agir sur le sujet", voilà quelques mots du président américain qui résument bien l'urgence des enjeux climatiques actuels et la nécessité pour l'ensemble des nations d'agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Un combat aujourd'hui prioritaire et pour lequel les Etats-Unis n'ont pas toujours été à la hauteur. En effet, considéré avec la Chine comme un de plus gros émetteurs de CO2 au monde, le gouvernement américain se devait de réagir à seulement quelques mois de la Conférence internationale sur le climat de Paris. 

Le plan national de lutte contre le réchauffement climatique annoncé la semaine dernière par Barack Obama présente donc des objectifs revus à la hausse avec une baisse des émissions envisagée de 32% d'ici à 2030 par rapport au niveau de 2005. Un projet ambitieux qui devra toutefois traverser une tempête de contestations et de critiques menée par les parties de l'opposition et les lobbies de l'industrie du charbon. 

Les centrales fonctionnant au charbon emploient à ce jour plus de 170.000 personnes outre-Atlantique mais contribuent également fortement au bilan carbone désastreux présentés par les Etats-Unis depuis des années. Malgré tout, l'opposition américaine (qui n'hésite pas à remettre en cause la véracité du réchauffement climatique) fustige ce nouveau texte et met en avant la destruction d'emplois et la hausse des prix de l'électricité pour les ménages qu'il engendrera à court terme. 

L'Administration Obama estime quand à elle que les nombreux investissements en énergies renouvelables prévus dans ce nouveau plan permettront de compenser les pertes de recettes et d'emplois de l'industrie thermique américaine. Selon Gina McCarthy, l’administratrice de l’EPA (Environmental Protection Agency), le coût de ce plan s’élèvera à 8,4 milliard de dollars, produira des bénéfices compris entre 34 et 54 milliards de dollars à terme et permettra à terme d’augmenter la proportion des énergies renouvelables à 28% de l’énergie totale. 

Dans les faits, chaque Etat se verra assigner des objectifs de réduction différents et adaptés par le gouvernement fédéral et devra présenter à l'EPA son plan d'action pour y parvenir. Afin d’atteindre leurs objectifs respectifs, les 51 Etats pourront utiliser les énergies renouvelables, les mesures d’efficacité énergétique, le nucléaire et le gaz naturel (deux fois moins polluant que le charbon). 

L'énergie nucléaire (non émettrice de CO2 et assurant une production d'électricité stable et bon marché) est ici fortement encouragée dans le cadre du plan Obama qui proposera un programme de soutien financier au développement ou au maintien des centrales américaines. Le "Clean Power Plan" prévoit en effet l’octroi de crédits aux États qui souhaitent accroître leurs capacités nucléaires. Plusieurs centrales nucléaires actuellement en construction, notamment en Géorgie et en Caroline du Sud, pourraient bénéficier du plan Obama sur le climat.

Fin juillet, le ministère de l’Énergie avait déjà annoncé dans ce cadre, l’allocation de fonds pour supporter la recherche et le développement des réacteurs de nouvelle génération. Les industriels qui veulent présenter des modèles innovants et compétitifs pourront ainsi se voir financer à hauteur de 6 milliards de dollars maximum.

Pour rappel, le mix électrique américain se compose aujourd'hui à 39% de charbon, 30% de gaz naturel, 19% de nucléaire, 7% d'hydroélectrique et 5% d'énergies renouvelables comme l’éolien ou le solaire. 

Crédits photo : Bomazi


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7 réactions à cet article    


  • raymond 11 août 2015 11:55

    11heures, passage de la motocrotte areva


    • jjwaDal jjwaDal 11 août 2015 12:40

      Well well...
      Comme disait Wes Jackson « Someone who comes late to one issue is more susceptible to »happy talk«  ». Le président Obama dit des âneries sur le sujet pour des raisons multiples mais surtout politiques. « Nous sommes la première génération touchée par le réchauffement climatique » est une perle, sachant que nos ancêtres ont connu la dernière glaciation et plus récemment le « petit âge glaciaire ». Pour mémoire nos ancêtres les plus récents ont connu sur un siècle un réchauffement estimé à la louche à 1°C, ce qui ne nous empêche pas de nourrir 7 milliards de personne.
      D’une, 97% des scientifiques étudiant le climat (via leur spécialité) sont d’accord pour dire que l’espèce humaine influence le climat dans le sens d’un réchauffement ( y compris la quasi totalité de ceux que les « écolos à deux balles » nomment des « révisionnistes » ou « négationistes » (deniers).
      De mémoire 0,3% pensent que c’est dans le sens d’un réchauffement catastrophique.
      Toute la question est de savoir dans quelle proportion (significatif ? marginal ?) et si un réchauffement poursuivis sur cette trajectoire, disons un siècle, peux poser des problèmes de « viabilité » de la planète.
      Sachant qu’on a une « pause » dans la hausse des températures moyenne mondiale (une expression probablement vide de sens) depuis 1998 (les modèles prévoyaient + 0,2°C par décennie au 21ième, que les modèles s’écartent de plus en plus des observations, qu’ils ne sont pas prédictifs sauf à la marge, que manifestement la sensibilité du climat aux GES a été surestimée et que l’impact de la variabilité naturelle du climat a été sous-estimée (la planète s’est réchauffée au 18 et 19ième siècles sans que nous en soyons la cause et nous sommes sur cette pente avec des creux et bosses), que la disparition de la planète des USA (témoignage de John Christie) aurait un impact en fin de siècle se chiffrant à un ou deux dixièmes de degré en moins (si on croit aux modèles...), on voit bien que le discours de ce bonimenteur ne protégera nullement les USA des catastrophes climatiques inévitablement à venir que nous en soyons acteurs ou non. Le « Dust bowl » des « raisins de la colère » n’était pas dû à nos GES. C’est arrivé, ça arrivera...
      Même le dernier rapport du GIEC considère extrêmement peu probable le franchissement de « points de basculement climatiques » dans ce siècle. Personne d’ailleurs ne sait où ils sont. De mémoire « cryosat » a montré que la glace arctique pouvait reprendre (en volume) 30% de sa masse en une seule année alors les « tipping points » sont là pour amuser la galerie.
      Une « Ligne Maginot », voilà à quoi se résument les propositions de ce virtuose de la rhétorique.
      Il a un bon public. Tout le monde se fout de ce que dit la science sur le sujet moins epsilon...


      • Marc Chinal Marc Chinal 11 août 2015 13:12

        Aucune solution équitable tant qu’on restera dans un paradigme monétiste (qui oblige à utiliser de la monnaie). Alors, passons à la suite.


        • anomail 11 août 2015 17:06

           « L’énergie nucléaire (non émettrice de CO2 et assurant une production d’électricité stable et bon marché) »

          Houlà, c’est du concentré...

          1 - non émettrice de CO2
          On devrait peut-être considérer la quantité de CO2 entre l’extraction de l’uranium, son enrichissement et le moment ou il est inséré dans un réacteur.

          Ça n’est probablement pas zéro.

          Je vous fais grâce de la consommation de l’armée Française stationnée au Mali pour « sécuriser » le pillage de cette matière première.

          2 - production d’électricité stable et bon marché
          Si on ne prend pas en compte l’avenir, OK.

          Parce que jusqu’à preuve du contraire, l’uranium est aussi une matière première soumise à un pic, qui sera d’autant plus vite atteint qu’on en augmentera la consommation.

          Bon, partons tout de même du postulat que le nucléaire n’émet pas de CO2...

          Une petite règle de 3 révèle un autre problème :

          Électricité = 13,4% de l’énergie mondiale (énergie secondaire produite par charbon, gaz, pétrole, on se mord la queue (si j’ose dire)).

          Électricité nucléaire = 4,4% de l’énergie mondiale.

          Donc même en mettant de coté l’augmentation du risque de désastre, en simple terme de volume, le nucléaire n’est même pas un sujet.

          - Si on ne peut plus brûler de pétrole (parce qu’il y en a de moins en moins).
          - Si on ne veut plus brûler de charbon (parce que ça émet beaucoup de CO2).

          Imaginons que pour ces raisons on veuille satisfaire 50% de la demande d’énergie mondiale par du nucléaire :

          Problème 1 : Il faudra multiplier la capacité actuelle par 50 / 4,4 = 11,3.

          Problème 2 : Au rythme mondial actuel, les réserves sont estimées à 70 ans maximum :
          Divisé par 11 il reste 6 ans. Ça n’a pas de sens.

          Sans tenir compte ce ces basses considérations d’approvisionnement :

          - Sommes nous capables de doubler la capacité actuelle ?
          - Sommes-nous capables ne serait-ce que de maintenir la capacité actuelle ?

          Là je passe en mode troll :
          Sachant qu’une partie du parc est déjà à renouveler et qu’en considérant l’EPR je me demande parfois si nous sommes encore capables de construire des centrales...
          Fin du mode troll.

          Pour toutes ces raisons, le discours de M.Obama sonne à mes oreilles comme la diminution de l’augmentation du chômage au moment du passage du père Noël cher à M.Hollande : une jolie fable au sujet de quelque chose qu’il ne maîtrise pas du tout.

          Et pour finir mon trouble obsessionnel compulsif :

          Il faudrait peut-être arrêter la croissance (induite par la finance) si on veut avoir le temps de s’organiser vers un autre type de société moins énergivore, parce qu’au bout du compte sauf miracle (les croyants comptez-vous par deux) on aura pas le choix.

          Mais pour cela il faut que les 1% (la minorité qui a tout à perdre) lâchent les privilèges qu’il doivent à cette économie mortifère, et c’est pas gagné.

          2% de croissance c’est un doublement de la consommation tous les 35 ans.

          Le politiciens qui vous parlent de croissance en 2015 sont soit des escrocs, soit des idiots.


          • Sozenz 11 août 2015 22:05

            production d’électricité stable et bon marché ?
            démantèlement et autres accessoires 
            https://www.youtube.com/watch?v=th8SIpknVHM
            .
            il est mignon notre OBAMA ; encore un dont la devise est : « après moi le déluge ! »


            • cyril 12 août 2015 15:27

              Encore un article qui prétend que le nucléaire est propre !!! Archi faux !!!!!

              Non, le nucléaire n’est pas propre !!!

              Il faut bien les construire ces centrales ? Il faut bien s’accaparer les réserves d’ uranium (cf AREVA au Niger, pays classé le plus pauvre par ONU !) ; les mines d’uranium sont extrêmement polluantes. Les mineurs sont des esclaves à la solde des transnationales.

              Non le nucléaire n’est pas bon marché !!! Il est hyper subventionné !!!

              On ne compte pas le coût réel en cas d’accidents industriels ; aucun assureur d’envergure mondiale ne veut assurer ce risque !

              AIEA a passé un accord avec l’ OMS pour que celle-ci n’intervienne pas dans le cadre du risque nucléaire !!!

              Non le nucléaire n’est pas pérenne !!! 200 réacteurs sur les 400 en activité ont plus de 30 ans d’âge !!!

              La part d’énergie fournie par le nucléaire est passé en 15 ans de 17% à 10% au niveau mondial !!!

              Même la Chine qui souhaite construire des centrales n’aura qu’environ 5% de son énergie globale fournit par le nucléaire !!!

              Beaucoup de pays ne veulent plus entendre parler de nucléaire notamment la Finlande qui s’est fait bernée par EDF !

              Des réacteurs ont été arrêtées en Angleterre, aux Etats-Unis et bien sûr au Japon (la relance d’un réacteur n’est qu’un effet d’annonce !)

              L"industrie nucléaire est une industrie criminelle faite de propagande, manipulation et mensonges !!!

              Il faut absolument désarmer les Etats possédant l’arme nucléaire et abandonner les recherches dans ce domaine ; de plus, il nous faut arrêter tous les réacteurs civils !!

              On peut se passer facilement du nucléaire encore faut-il que les peuples en soit convaincus !

              La solution pour la pérennité de l’ espèce humaine, de toutes les espèces vivantes et de nos milieux de vie est de passer à la sobriété, frugalité énergétique !

              Oui à l’austérité, à la pauvreté dans le sens d’aller à l’essentiel c’est à dire aux besoins essentiels de l’être humain !

              Ce n’est pas avec le numérique, la voiture électrique que ’lon s’en sortira (je rappelle qu’internet demande de plus en plus de puissance énergétique)


              • anomail 13 août 2015 10:38

                @sarcastelle

                « Pas d’illusion : frugalité = les faibles passent à la trappe. »

                Par frugalité il faut comprendre arrêt de la sur-consommation.

                Le fait d’arrêter de croitre bêtement pour le seul compte des financiers ne nous fera pas perdre les technologies que nous maîtrisons déjà.

                Nous avons à choisir entre une frugalité planifiée et une frugalité subi(t)e (le monde de mad max, où effectivement les faibles passent à la trappe), et ce choix est à faire maintenant.
                 
                Et puis les faibles dont on parle ici habitent des pays riches.

                Dans les pays maintenus éternellement « en voie de développement » c’est déjà comme ça : lorsqu’un organe fait défaut on meurt rapidement.

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