Le Pouvoir, L’Ennemi et la Haine
Le pouvoir, contrairement à la puissance, apporte toujours ses abus parce que le désir de pouvoir est le fruit d'une immaturité de l'être , voire une pathologie, aussi le but n'est-il jamais atteint ; s'il l'est un jour, il n'est jamais définitif donc jamais satisfaisant.
Pour notre chance le pouvoir va toujours trop loin : aucune exception à cette règle !
L'insurrection citoyenne doit donc devenir puissante et non pas prendre le pouvoir.
Il faut lutter contre tous les pouvoirs !
Dans cette lutte, nous avons des ennemis, nombreux : ceux qui le détiennent, ceux qui le courtisent, ceux qui le servent , ceux qui en sont dupes et ceux qui veulent en imposer un autre.
Cela fait du monde !
La haine manifestée par certains de ceux qui s'insurgent, à l'égard d'autres haineux, est une perte très grande d'énergie pour notre lutte.
On combat un ennemi, on ne le hait pas.
La haine, pour un groupe, une ethnie, une couleur de peau, une classe sociale, pour les bons élèves, les électeurs d'ailleurs, … s'appelle le racisme !
C'est en effet curieux comme certains insurgés expriment leur haine à l'égard des électeurs du F N mais nullement contre l'oligarchie, les tenants du pouvoir et de ses abus.
Le pouvoir soi-même serait-il moins haïssable que ceux qui ont besoin d'en dépendre ?
Que ceux qui veulent en imposer un autre ?
Est-ce un paradoxe ? Ou simplement le même type d'expression primaire, donc irréfléchie, que celle employée par cet électorat de droite ?
A en juger par tous les articles ou commentaires des insurgés, cette haine ne se dirige pas contre l'électorat de Sarkozy...et pourtant !
La violence que mettent en nous l'injustice, le déni, l'humiliation, l'exclusion est une violence suicidaire ou assassine : elle trouve une soupape dans le haine de l'autre, le plus facile à situer, celui qui nous ressemble le plus ; le plus pauvre, le plus exclu mais en réalité, un autre nous-même. Cependant cette haine est sans chair tant qu'elle n'est pas autorisée.
Les rois, les dieux, les princesses, les idoles, les patrons, anonymes et lointains, jamais ne sont haïs : ils deviennent ennemis à certains tournants de l'Histoire.
Nous luttons contre un pouvoir, nous avons des ennemis à abattre ou à bâillonner, nous nous devons d'être puissants et convaincants : nous n'avons pas de temps à perdre avec la haine, cette forme d'impuissance stérile.
Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon explique bien ( dans un entretien avec Emmanuel Todd) comment la sociale démocratie a anesthésié jusqu'à l'idée même de combat, par un refus et un aveuglement sournois. ( on peut lire si on en a le courage « Éloge du conflit » de Miguel Benasayag et Angélique del Rey).
Christian Salmon explique comment les classes moyennes supérieures sont les proies les plus faciles du « Storytelling ». Je pourrais le dire autrement en trois mots : Quand on se sent flattés d'être achetés, la fidélité semble indéfectible.
Faut-il avoir l'étoffe d'un héros pour ne pas se prendre à ce piège ?
C'est terrible mais nous sommes en guerre : les classes moyennes alanguies doivent se réveiller, les insurgés doivent s'armer de courage, de patience, de connaissances, d'aplomb, de non-violence et de beaucoup d'humilité : toutes qualités estourbies par la haine !
Nous ne voulons pas voir couler de sang.
Combattons le pouvoir, combattons les ennemis et boudons la haine.
Pourquoi personne ne veut entendre cela ?
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