Le Président et le Dictateur
Suite au reportage diffusé sur France 3, le 9 avril dernier à 23 heures 35, sur les rapports étranges entre Nicolas Sarkozy et Muhammad Kadhafi, voici une tentative d’explication, en rappelant la genèse d’un « coup de Trafalgar » qui apporte chaque jour son lot de conséquences de plus en plus dangereuses.

En novembre 2000, l’Irak a commencé à vendre son pétrole exclusivement en euros (En usage dès 1999, pour les transactions financières européennes). Il s’agissait d’une attaque directe contre le dollar et contre la domination financière des États-Unis. En réponse, le gouvernement américain, avec l’aide des médias dominants ont commencé à mettre en place une campagne de propagande affirmant que l’Irak possédait des armes de destruction massive et d'entretenir des relations étroites avec des organisations terroristes telles qu'Al-Qaïda, allégations qui s'avéreront totalement infondées. En fait il s’agissait pour les USA, en faisant disparaître le dictateur, d’abandonner l’Irak à une guerre sans merci entre sunnites et chiites, afin de déstabiliser le pays et le transformer en une proie facile ne pouvant que revenir sous la coupe de l’empire du dollar.
Une fois qu’ils prirent le contrôle du pays, les ventes de pétrole ont été de nouveau faites en dollars, tout en entraînant une perte de 15 à 20% pour les Irakiens. » Olivier Demeulenaere, En route pour la 3e guerre mondiale ?
Tous ceux qui ont tenté de vendre leur production de pétrole en euros, ont vu soit les États-Unis leur déclarer la guerre, comme en Irak, soit des mouvements prétendument révolutionnaires et islamistes, en fait, manipulés par la CIA, déstabiliser ces régimes, comme en Lybie et en Syrie. L’Iran devait suivre, mais l’appui de la Russie et de la Chine ont tempéré l’ardeur des États-Unis.
La Libye était en plein processus d’organisation d’un bloc de pays africains, la Fondation des États-Unis d’Afrique regroupant des pays voisins et l’Iran, dont l’un des objectifs était de créer une monnaie basée sur l’or, afin de remplacer le dollar. Les forces américaines et l’OTAN, après avoir armé les rebelles, et avec l’aide de l’armée française, ont renversé le gouvernement libyen en 2011, ont fait exécuter Kadhafi et immédiatement mis en place la Banque Centrale Libyenne (Scène Publique internationale du 23 août 2011 : La zone monétaire de Kadhafi, Elise Moock).
Où est passé l’or de Kadhafi ? (agoravox.fr/tribune-libre/article/pourquoi-nous-risquons-le-pire-152911).
Il n’est sûrement pas perdu pour tout le monde !
« La police tunisienne a trouvé 60 kg d’or, d’une valeur totale de plus de 1,6 million d’euros, alors qu’elle fouillait des véhicules à la recherche d’armes et d’activistes islamistes… » Var-matin du 28 décembre 2013.
Kadhafi a été égorgé sous le prétexte que c’était un dictateur. Cela n’a pourtant pas empêché de nombreux chefs d’État de le courtiser. L’ingérence, ou la non-ingérence, dans les pays étrangers semble suivre des justifications opaques, ou la défense des droits de l’homme cache le plus souvent des enjeux inavoués et plus matériels.
Les dictateurs les plus sanguinaires ne sont pas toujours ceux qui sont montrés du doigt ! De la Corée du Nord à l’Arabie saoudite, en passant par nombre de pays africains, sans compter la Chine, qui ne semblent pas mettre l’OTAN sur le pied de guerre. D’après le Boston Globe du 14 avril 2011, pour Barak Obama, « si nous avions attendu un jour de plus, Benghazi aurait subi un massacre qui aurait eu des répercussions dans toute la région ». Or, la meilleure preuve que Kadhafi ne prévoyait pas de massacre, c’est qu’il n’en a perpétré aucun dans les villes qu’il a reconquises. Cité par Le Monde diplomatique de mai 2011.
Bush et Obama, même méthode, le mensonge éhonté, et même but.
Quel fut le rôle du Président français ? Au début de son quinquennat, ce fut la grande entente avec Muhammad Kadhafi qui fit quelques efforts afin de pouvoir redevenir crédible sur la scène internationale. Il pensait trouver en Nicolas Sarkozy un interlocuteur le confortant dans son projet de Fondation des États-Unis d’Afrique. Mais le président français sembla vouloir lui imposer un autre plan concernant tous les pays méditerranéens. Fut-il vexé du « niet » de Kadhafi, ou bien le projet du dictateur était-il trop dangereux pour les États-Unis, et fit-il alors une volte-face à 180° en aidant l’Amérique à saboter cette Fondation, très périlleuse pour le pétrodollar ?
Pourtant, si Nicolas Sarkozy avait soutenu Kadhafi dans son projet, de nombreux contrats industriels étaient prêts à être signés. Les Américains ont-ils employé des moyens de chantage contre le Président français, pour qu’il aille ainsi contre les intérêts de son pays et même de ceux de l’Europe ? Quand l’on connaît les informations sur les chefs d’État, les élus et les responsables syndicaux, à la disposition de la CIA et la NSA, rien n’est impossible !
Annaba, auteur de « Conspiration malthusienne »
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