Le Printemps de notre Etre

Deux dimensions animent notre être, le halo vertical qui illumine notre conscience, et le souffle du Temps qui nous rend existant au monde. Cela fait deux formes d’être en chacun de nous : l’être-source (l’essence, le Je), et l’être-souche (l’existant, le Moi). Nous allons explorer en premier lieu le Moi.
1 – La description du Moi
Qui dit structure dit aussi dimensions, champs de rapports dont le rapport de la partie au tout.
L’arbre de notre être
Le temps est à l’intérieur de toutes choses. Il circule en nous comme une sève et fait pousser l’arbre de l’être. Dans les racines de notre passé, dans notre vécu le plus enfoui, le plus replié, il puise ce qui nourrit notre confiance et nous donne l’allant. Il use de sa science au fond de notre inconscient. Maître de nos rêves, il enlumine nos souvenirs qu’il pare de nos mythes personnels.
Le temps se durcit dans le tronc de l’être qui fait notre force et notre durée. Robuste réceptacle de notre expérience, de nos savoirs, de nos valeurs, il déploie de part et d’autre de cette colonne massive une arborescence symétriquement équilibrée qui contient notre identité, notre personnalité propre. Cette parure est superbe quand elle se tourne vers la vie, vers le soleil, et vers le ciel à nous relié. La parure de notre paraître est aussi la parure du pare-être, pour embellir notre Soi intérieur, pour lui faire comme un paravent qui protège notre intimité.
On ne bouscule pas l’être. Il bat son rythme végétal. Il faut donner du temps au temps, il faut aussi donner de l’être à l’être et laisser l’arbre préluder la saveur de ses fruits.
Le palais de notre être
L’être respire en son espace habitable, dans la dimension horizontale de ses trésors d’architecture. La nef centrale de ce lieu des plus sacrés est arrangée selon nos désirs. Suffisamment pour nous étonner, pour chaque jour nous émerveiller, assez pour nous estimer mais pas assez pour nous flatter. Rien de trop ; tout est aux justes dimensions. Sur une sorte d’autel repose notre ego empêché de s'exagérer grâce à des cierges érigés, entretenus en ex-voto dédiés à notre humilité.
Les piliers porteurs s’élèvent jusqu’aux voûtes du toit qui délimitent chacun des âges de notre vie. La lumière joue de l’orgue à travers les vitraux. Lumière et musique nous réchauffent le cœur et, pour asseoir la confiance en nous-mêmes, de forts arcs-boutants s’appuient à l’unisson sur les murs extérieurs, qui donnent de l’écho à chacun de nos pas. Le sol est plaisamment paré. L’on y voit les traces familières des gens qui ont notre affection. On peut s’écarter des allées, errer un peu, errer jusqu’aux errements, errer jusqu’aux erreurs et puis revenir aux allées. Elles demeurent inchangées et faites pour nos pieds. Accueillantes comme l’amour d’une mère, elles nous mènent tout droit vers le chœur nourricier.
La clé de voûte de la maison, c’est l‘amour, cela va de soi. La clé de l’être, nous seul l’avons, même s’il nous arrive de la prêter.
2 - Plan de notre être :
L’arbre : racines (mémoire, rêves, inconscient), tronc (savoir, valeurs et expérience), feuillage (sensations, le paraître)
Le palais : nef (le sens du Beau), l’autel (ego, instance freudienne des mécanismes de défense), les piliers (sagesse et expérience, (confiance), les murs (individuation : distinction de dedans et du dehors), allées (liens affectifs), le chœur (l’amour).
Conclusion
Qui a dit que le Moi était haïssable ? Il ne tient qu’à nous d’apprendre à l’éduquer, d’en prendre soin, de le dimensionner, et de faire de notre être un éternel printemps !
Les buts du dimensionnisme sont de creuser l’en-deçà plutôt que l’Au-delà, de favoriser le déploiement de l’être dans toutes ses dimensions. L’étude n’est jamais celle de l’homme en lui-même sous l'angle de son petit point de vue relativiste, mais l’étude des dimensions qu’il habite. Toutes ces dimensions créent des rapports. Le dimensionnisme rejoint ainsi l’idée de Spinoza dans l'idée que la nature contient tous les rapports. Ces dimensions et rapports nous permettront un jour la collecte des métadonnées sur la nature de l’Homme, l'Homme ce grand inconnu !
(A suivre : la seconde partie de notre être : le "Je".)
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