Le professeur Tournesol...
Professeur Tournesol...
Voilà un titre qui, je trouve, lui sied comme un gant.
Pas dans la comparaison avec
le fameux personnage d’Hergé, bien entendu, mais plus dans l’association de ces
deux mots qui collent magnifiquement à l’individu.
Qui d’autre que ce professeur
de droit international, de tous temps obsédé par son exposition à la lumière,
pouvait mieux mériter qu’on lui appose ce surnom ?
Cette prédisposition naturelle de Jack Lang, à l’instar de la "fleur soleil", à s’orienter instinctivement vers la source de lumière bienfaitrice, n’étonne plus personne dans ce pays.
Il y a bien longtemps que les citoyens ont analysé les égarements, pirouettes et turpitudes du sémillant député, et qu’ils l’ont rangé dans la liste de ces "cabotins mondains" dont on guette les malices verbales et les effets de manche uniquement pour passer un bon moment, sans se préoccuper du sérieux qui, depuis belle lurette, a déserté leurs propos.
L’originalité comique, dans cet énième épisode de l’ouverture à gauche, se trouve dans les réactions tragi-grotesques des cadres du PS en réponse à ce coup de "sarko-désherbant", qui cette fois, a atteint une des racines "historiques" de ce qu’il reste de ce parti moribond.
Ils n’ont pas eu de mots assez forts pour s’indigner, menacer, exclure, sanctionner !
Pourtant, s’il était un socialiste susceptible de s’engouffrer dans la première porte entrouverte de l’Elysée sans aucun état d’âme, c’était bien Jack Lang !
Les Moscovici, Hollande,
Ayrault et consorts viendraient-ils de découvrir avec effarement et
consternation les penchants de M. Lang pour la soupe aux fayots ?
Ou bien se sont-ils fait
rouler dans la farine au point d’imaginer naïvement cet éléphant, certes
volubile, incapable de changer de
troupeau...
Leurs cris de pucelles effarouchées, qui résonnent depuis une bonne semaine sur toutes les ondes, tendraient pourtant à nous faire croire qu’ils pensaient tenir par le col (Mao ?) la bestiole gesticulante qui sommeillait sous ce brushing impeccable...
Il n’y a pourtant pas si longtemps, son ralliement tardif à Ségolène Royal alors qu’il venait de passer les semaines précédentes à vider le contenu de ses poubelles sur le couple Hollande, aurait dû leur donner une idée de l’endroit ou l’intéressé range ses principes de loyauté envers son camp.
De plus, bon nombre d’entre eux étaient déjà là quand, à l’automne 94, il avait négocié (et obtenu !) dans le dos de sa famille politique, un ministère sur mesure dans l’éventuel gouvernement... d’Edouard Balladur (que les sondages donnaient archi gagnant).
Je ne tiendrai pas ici la liste des bobards retentissants, reniements et autres volte-face qui jalonnent cette interminable carrière, les cadres du PS les connaissant mieux que quiconque.
Et c’est précisément parce qu’ils connaissent le personnage et ses fantaisies dans ses moindres recoins que leurs jérémiades médiatiques prennent des allures de foutage de gueule en règle.
Celui qu’ils qualifient d’arriviste égocentrique attiré par la lumière, de félon passé à l’ennemi, de défroqué virevoltant, et qu’ils n’ont eu de cesse de dézinguer depuis huit jours, c’est le même qu’ils bombardaient, il y a à peine six mois, conseillé spécial de campagne de la candidate socialiste !
A cette époque, son goût immodéré pour les projecteurs n’avait pas l’air d’incommoder outre mesure l’état major du PS, surtout quand il s’agissait de l’envoyer faire étalage de sa gouaille sur les plateaux télé pour récupérer les bourdes et inepties radiophoniques et télévisuelles à répétition de Mme Royal...
Alors les complaintes sur fond de trahison et les procès d’intention, à l’encontre d’un homme dont ils connaissent depuis toujours la versatilité et l’opportunisme hypertrophié, ne les feront sûrement pas sortir de ce déficit de crédibilité qui leur colle à la peau.
On a les collaborateurs et les partenaires que l’on mérite !...
Et si M. Lang est un
indésirable, entre 1960, date de son adhésion au PSU et sa démission cette
semaine, de l’exécutif du PS, il leur a donné un bon millier d’occasions de trouver une fenêtre de tir et de se
passer de ses services.
Si un minimum de rigueur interne
les avait conduit hier à éliminer ce maillon faible, ils n’auraient pas aujourd’hui,
à pleurnicher sur ses coups d’éclats hasardeux.
Après tout quand on insiste à vouloir à tout prix accrocher sa balançoire sur une branche pourrie, on ne s’étonne pas de la prendre un jour ou l’autre sur le coin de la gueule
Ravalez donc vos larmes et vos hoquets de colère messieurs les éléphants !
Et consolez-vous en vous disant que la mouche a changé d’âne, et qu’elle réserve désormais ses nuisances à M. Sarkozy...
Ce dernier, on se demande d’ailleurs pourquoi, avait visiblement à cœur de s’attacher les services d’un guignol sautillant et bondissant.
Vous êtes les mieux placés pour savoir qu’il a fait le bon choix...
(Egalement publié sur Fauqu’j’ydise)
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