Le PS doit changer ou il devra mourir
Je crois que l’engagement en politique n’est utile que s’il repose sur la fidélité à ses convictions. Dans ce registre, les valses hésitations des personnalités du PS, notamment dans leurs attachements éphémères à des causes ou des leaders, ne sont pas faites pour susciter des vocations.
Ainsi, je suis littéralement éberlué quand j’entends, celui qui, se présentant lui-même comme « sage parmi les sages », Laurent FABIUS, pour le nommer, apporte son inconditionnel soutien à la candidature de Dominique Strauss Kahn, ou à défaut à Martine Aubry. Entendons-nous bien, je ne fais pas ici de prosélytisme pour un ou une autre candidat(e) et ceux qui tenteront de m’en faire procès se tromperont.
Je m’explique. Voila un homme, brillant s’il en est, qui en 2005 fut le principal artisan de la déliquescence du PS, en défiant l’autorité de son Premier Secrétaire, et pire, en bafouant le vote militant sur le traité constitutionnel, s’érigeant aujourd’hui en suppôt de ce qu’il exécrait alors. De deux choses l’une. Soit il a déjà monnayé son appui auprès des deux candidats cités, contre par exemple le perchoir de l’Assemblée ou le quai d’Orsay, soit, il spéculait en 2005 sur un rejet du traité qu’il n’espérait qu’à des fins personnelles, pour se positionner à la Présidentielle de 2007. Souvenons nous comment FABIUS, dénonçait sans aucune clémence la politique économique que DSK, alors son concurrent, défendait durant les primaires de 2006. Celui qui n’était pas assez à gauche voila 4 ans, préférant le contrat à la loi, lui apparaîtrait soudainement utile voire indispensable à la France ?
Vous avouerez que ce revirement est pour le moins suspect, m’autorisant à supposer que l’opportunisme permet de rapides conversions.
Laurent FABIUS n’est malheureusement pas le seul à être pris ainsi de danse de saint Guy. Les exemples sont nombreux, même s’ils ne sont pas tous aussi spectaculaires. Vincent PEILLON et Gérard COLLOMB, sont de vivantes illustrations de l’inconstance politique. Les deux hommes ont bravé l’hostilité des leurs petits camarades coalisés contre Ségolène ROYAL lors du congrès de REIMS Le Premier, rénovateur dans l’âme, à même subi les sifflets des siens à la tribune. Le second à donné son nom à la motion tant décriée de l’ex candidate. On serait en droit d’attendre que la fidélité à leur engagement sanctionne courageusement l’exposition à ces désagréments. Ce serait mal connaître l’appétit de pouvoir qui les habite.
Je ne vais pas poursuivre ce billet en relatant tous les tristes exemples de vilenies ou de revirements soudains des hommes et des femmes du Parti Socialiste. Simplement, il nous faut faire un douloureux constat. Comment peut-on espérer donner envie à nos concitoyens de s’engager en politique, ou même d’accomplir le simple et si précieux geste d’aller voter, quand on expose un spectacle aussi minable que celui là sur la place publique.
Ce parti doit changer ou il devra mourir
Christian
15 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON