Le quart d’heure de célébrité de Claire Hedon

L’anonymat devait lui peser, malgré une carrière bien remplie, journaliste à RFI, écrivaine, puis présidente d’ATD Quart Monde de 2015 à 2020 elle a succédé dans l’indifférence générale le 22 juillet 2020 à jacques Toubon, vieux routier de la politique de droite au poste de Défenseur des Droits.

Cette fonction que de mauvais esprits gangrenés par le populisme ambiant comparent aux nombreux fromages attribués généreusement par la République à nos élites méritantes avec l’argent des contribuables est une sinécure richement dotée, garantie six ans.

Si l’on en croit les gazettes, elle aurait bénéficié d’une augmentation par rapport à la rémunération de son prédécesseur dont on peut raisonnablement douter qu’ll ait été toujours à la hauteur de son patronyme flatteur.

Méditant la célèbre phrase popularisée par Andy Warhol sur l’aspiration de tout un chacun à avoir droit à quinze minutes de célébrité, elle se creuse les méninges, et eurêka ! finit par trouver, comme l’aurait dit Coluche « En voilà une idée qu’elle est bonne » !, une sorte de martingale gagnante à coup sur pour secouer et mettre en ébullition le monde médiatico-politique et se faire un nom.

Alors qu’elle présentait sur France Info le 12 février le lancement de la plateforme anti-discriminations elle fait part du fruit de ses élucubrations inspirées par un humanisme bisounoursien de bon aloi « Cela fait un moment que l'on demande que soient menées des expérimentations parce qu'au bout d'un moment, dans certains quartiers, pour certains jeunes, cela devient insupportable. Donc est-ce qu'on ne peut pas expérimenter l'arrêt du contrôle d'identité des zones sans contrôle d'identité ? »

Succès garanti, le quart d’heure de gloire est assuré ,levées de boucliers à droite, volées de bois vert des syndicats de policiers, dont l’un des responsables rebaptise ces zones sans contrôle d'identité de fans zones pour délinquants, quant à la gauche, pour l’instant, elle est d’une remarquable et inhabituelle discrétion.

Castex et Darmanin montent au créneau pour recadrer l’inopportune proposition de Claire Hedon et Macron, champion du ‘’en même temps’’ un coup à droite, un coup à gauche, spécialiste de la gouvernance à la godille qui l’a nommée pour occuper ce poste aurait déclaré selon le Canard Enchainé « La Défenseure des droits a franchi les limites de l'imbécilité en suggérant de suspendre les contrôles d'identité dans certains quartiers. Elle a oublié qu'elle devait aussi défendre le droit »

 Si cette gloire même éphémère est désormais acquise à la défenseure des droits, le timing est malheureux, il vient se heurter 24 heures plus tard au guet-apens tendu par quelques dizaines d’agresseurs qui entre les tirs de mortiers s’encouragent par des « Tuez-les, tuez-les ! ». Il ya quelque temps on incitait les policiers à se suicider, désormais des âmes compatissantes se proposent aimablement de les aider.

Que Madame Claire Hedon qui a tenté un hasardeux rétropédalage le lendemain sur Europe 1 se rassure, il lui reste encore du temps pour pantoufler et se faire oublier, peut-être peut-on lui suggérer de changer l’intitulé de sa brillante fonction comme le propose le maire de Poissy en Défenseur des Devoirs.