Le réchauffement climatique : une convergence d’intérêts
Ces dernières années, le thème du réchauffement climatique (RC) a fait son apparition pour devenir une rhétorique de plus en plus puissante.
Le sujet, d'abord abordés par les écologistes et les médias spécialisés s'est ensuite généralisé à l'enssemble de la sphère médiatique occidentale.
La même théorie sur le sujet est relatée dans tous les médias, ceux-ci s'appuyant sur un organe de l'ONU donc politique : le GIEC (1).
Ce thème s'est ensuite transformé en un pouvoir politique influençant les partis, les discours et parfois les actions des gouvernants.
Le point de vue unique présenté dans les médias a aujourd'hui forgé l'opinion publique de manière forte et durable. La thèse du renforcement de l'effet serre par l'homme (émissions de GES(2)) comme cause principale du RC est aujourd'hui politiquement admise, tout du moins en public.
Au lieu d'entrer dans les détails scientifiques, je vous propose d'analyser les conséquences de ce succès médiatique. A partir de ces conséquences, j'en déduirais qui sont les gagnants et les perdants.
L'homme est jugé coupable de dérégler le climat terrestre, provoquant un réchauffement important jusqu'à plus de 8°C (3) à l'équilibre.
Il est admis que l'arme de ce crime est le C02 rejeté dans l'atmosphère. Ce CO2 est rejeté par la combustion des matières organiques non renouvelables, c'est à dire les matières carbonées d'origine fossiles : le pétrole, le gaz et le charbon.
Pour remédier à ce problème, on nous demande donc de réduire notre consommation de ces ressources fossiles appelées aussi énergies fossiles. Il faut noter que ces ressources constituent aujourd'hui notre principale source d'énergie. A l'échelle de la planète elles représentent 81% de l'énergie primaire(4) consommée. Ainsi, nous sommes dans une situation difficile où il faut soit diminuer drastiquement notre consommation d'énergie soit remplacer la majeure partie de celle-ci par d'autres.
Cette demande formulée par les mouvements écologistes et des instances politiques mondiales comme le GIEC est très écoutée de l'opignion public, des gouvernements et des politiques occidentaux. Aujourd'hui, plusieurs conséquences font suite à ce processus. Tout d'abord, l'opigion publique est maintenant réceptive à une augmentation des coûts des énergies fossiles, que cela se fasse au travers d'une hausse du prix de vente ou de taxes. Un marché de droits d'émissions pour l'industrie a été créé et permet à de nombreux investisseurs de s'enrichir (5) et de créer un nouveau marché virtuel.
Les financements dans la recherche climatique ont très fortement augmentés (6) . Les nouvelles énergies et énergies renouvelables bénéficient de subventions et de nouveaux budgets et investisseurs. L'énergie nucléaire se place comme l'alternative la plus concurrentiel pour la production d'électricité sans C02.
Une pression politique est maintenant appliquée sur les pays en voie de développement (inde et chine surtout) pour limiter leur consommation d'énergies fossiles. Le protocole de kyoto est le symbole politique de la thématique du RCA (7). Le RCA appelle à une modification du système énergétique mondial.
Dans la pratique, aucun des pays de l'OCDE ne va respecter le protocole de kyoto. Le problème du RCA justifie sur le plan moral un prix élevé du pétrole et du gaz. Cette problématique occulte en partie les autres problèmes écologiques (pollution de l'eau, de l'air, pollutions agricoles et industrielles ...). A tout cela il faut aussi ajouter le développement des bio-carburants qui est en partie à l'origine de l'augmentation des produits agricoles sur les marchés internationaux.
Concrètement, en occidents tous le monde sauf le consommateur profite de cette thématique. Tout d'abord les écologistes et autres journalistes profitent du phénomène comme d'un porte-voix pour accélérer leur carrière médiatique et leurs affaires commerciales (ventes de reportages, DVD, livres etc). On peut citer des gens comme Nicolas Hulot, Yan artus bertrand ou Al Gore qui engrangent des bénéfices commerciaux grâce au RCA. Par exemple, Al gore est le co-fondateur avec David Blood de la société Generation investment Management (8) spécialisée dans l'investissement durable et le marché des crédits carbone.
Dans ce type de cas, il y a de manière incontestable un conflit d'intérêts.
Le lobby du nucléaire tire aussi un avantage substantiel à cette nouvelle situation, les centrales nucléaire étant un moyen efficace de produire de l'électricité sans C02. Qui plus est, cette technologie n'est maîtrisée que par des pays de l'OCDE rendant possible un bénéfice commercial pour ces pays en exportant plus de centrales nucléaires. Même si cela peut sembler paradoxale, l'industrie du pétrole et du gaz profite aussi de cette situation. En effet, ils peuvent facilement faire payer plus chère un produit que tout le monde souhaite plus rare. Ils leur suffit pour cela de créer une tension sur les prix due à un manque d'investissement pour maximiser leurs profits. L'opinion et les états étant dorénavant prêts à payer un prix incluant le coût écologique des carburants et du gaz. Par voie de conséquence, cela pourrait permettre aux états de réduire leur dépendance au pétrole.
La situation des pays producteurs est similaire à celle des compagnies pétrolières privées. Les chercheurs bénéficient largement des nouvelles subventions sur le sujet. Pour un chercheur, il est toujours bon de lier ses recherches au RCA pour se voir attribuer le budget qu'il souhaite, et ceci même si l'objectif des dites recherches est très éloigné du sujet.
La situation profite aussi évidemment aux nouvelles industries de l'énergie, via des subventions et un fort regain d'intérêt des consommateurs dû aussi au prix élevé des énergies fossiles. Nous venons de voir rapidement les gagnants, reste à savoir qui est perdant ?
En partie le consommateur qui voit le prix de l'énergie fortement augmenter. La diplomatie des petits états en développement qui souhaitent accéder à une énergie fossile bon marché. Les états importateurs de denrées alimentaires voient cette facture fortement s'alourdir. Les pays concernées sont surtout ceux d'Afrique noire. L'augmentation brutale des prix agricoles créait une situation de crise, même si à plus long terme cela pourrait leur permettre de renforcer leur agriculture celle-ci devenant "rentable". Je ferais remarquer que cela permet à ces producteurs de concurrencer les productions subventionnées des pays de l'OCDE. C'est probablement ce qui explique les attaques virulentes contre les bio-carburants car à moins d'augmenter les subventions agricoles, la concurrence des pays pauvres pourrait menacer les agriculteurs des pays de l'OCDE. Il ne faut pas aussi oublier l'industrie automobile qui peut profiter de cela pour faire payer chère des voitures économes en carburant, rentabilisant ainsi leur recherche et développement.
Nous voyons donc que de nombreux acteurs (états, écologistes, lobby nucléaires et pétrolier, industrie verte et automobile) trouvent dans le thème du RCA divers intérêts qu'ils soient financiers, politiques ou stratégiques.
Certains ferons remarquer que l'industrie pétrolière est menacée par le RCA. Je ne suis pas de cet avis car aujourd'hui le statu quo est maintenu et dès qu'une solution est proposée comme la traction électrique, l'énergie solaire et éolienne, les bio-carburants (2ième et 3ième génération), elle est systématiquement rejetée avec virulence par divers mouvements écologistes et avec des arguments parfois fallacieux. Ces positions radicales n'aboutissent qu'à l'immobilisme qui, finalement laisse le temps à tous les acteurs cités précédemment de tirer avantage du RCA.
D'après certaines mauvaises langues, le lobby écologiste est abondamment financé par l'industrie ... pétrolière en particulier. En effet, quel meilleur moyen pour se protéger que de créer/forger sois même un ennemi que l'on va pouvoir contrôler à son avantage ? Les diatribes anti voiture électrique, anti éolien/solaire etc sembleraient ridicules si celles-ci provenaient directement de l'industrie pétrolière. Alors qu'en provenance des mouvements écologistes, elles pèsent d'un poids suffisant pour aider à maintenir le statu-quo. Les militants écologistes sont-ils les idiots utiles de l'industrie pétrolière ?
(1) Groupe international sur l'évolution du climat
(2) Gaz à effet de serre, dont les principaux sont : l'eau, le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4)
(3) Résumé pour décideur du rapport du GIEC 2007
(4) Sources d'énergie primaire au niveau mondiale
(5) Marché du carbone
(6) Crédits de recherche sur le climat
(7) Réchauffement climatique anthropique. C'est la composante du réchauffement dû à l'homme.
(8) Liste des partners de GIM
(9) Revenus verts
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