Le recul du chômage sera lent et développera la précarité
En rapprochant la synthèse économique de l'OCDE avec les travaux du CNRS, les tendances 2011 s'annoncent difficiles pour les plus de 4 millions de personnes inscrites au Pôle emploi.
Pour l'OCDE : (Extrait)
Une reprise modérée est enclenchée, même si la grande récession va laisser des traces durables sur les finances publiques et l’emploi. Dans le contexte de turbulence sur certains marchés obligataires de la zone euro, les priorités doivent porter sur l’assainissement budgétaire, l’accroissement des taux d’emploi et la stimulation de l’offre productive. |
De meilleures performances en termes d’emploi soulageraient grandement les finances publiques, renforceraient la cohésion sociale et le niveau de vie. L’effort doit être prolongé afin de surmonter les principales faiblesses sur le marché du travail : un haut niveau de fiscalité pesant sur le travail s’ajoutant à un salaire minimum élevé ; une forte segmentation des contrats de travail ; la faible qualité du dialogue social ; et des mesures actives en faveur de l’emploi qui pourraient être encore davantage développées. |
La France doit rompre définitivement avec la dérive des comptes publics afin d’éviter que la stabilité macroéconomique ne soit menacée. La réforme des retraites 2010 atteste de la détermination des autorités dans ce domaine. Le rythme d’assainissement prévu par le gouvernement jusqu’en 2014 est approprié, mais les mesures permettant d’y parvenir doivent être rapidement précisées. A moyen terme, l’équilibre budgétaire devrait être visé. |
En mars 2010, 38% des chômeurs sans emploi l'étaient depuis plus d'un an ce qui augmente leur inemployabilité et place la France dans les pays au taux de chômage de longue durée les plus élevés.
Le recours au chômage partiel ou technique qui a joué un rôle d'amortisseur pour 200 000 personnes en mars 2010 permet à Laurent Wauquiez et à Christine Lagarde de fanfaronner mais ne fait que prolonger artificiellement la durée de vie d'emplois non viables et lors de la reprise, il faudra qu'ils se mettent au travail pour mettre en place des mesures efficaces.
Le dispositif "Zero charges" qui a été retiré fin juin avait permi un million d'embauches depuis 2008 pour des emplois smicards dans les TPE. Il aurait été préférable de continuer ce dispositif en le mettant uniquement au profit des chômeurs les plus éloignés de l'emploi.
Pour les jeunes, la formation en alternance est l'une des mesures les plus efficaces surtout pour les populations les moins qualifiés mais comme vous le savez maintenant depuis 3 ans, le gouvernement français ne s'intéressera aux pauvres et aux démunis que lors des prochaines élections présidentielles en étant comme à son habitude aux limites du populisme et de la politique du mensonge. Demandez aux handicapés qui ont voté pour Sarkozy en pensant s'élever au dessus du seuil de pauvreté (910 euros par mois) ce qu'ils pensent aujourd'hui des restrictions budgétaires qui les touchent.
Pour le CNRS : Extrait
On sait qu’existe en France une sorte de partage entre les diverses formes particulières d'emploi, les unes et les autres ne paraissant pas « consacrées » aux mêmes usages, utilisées dans les mêmes secteurs, destinées aux mêmes postes de travail ou aux mêmes catégories de main-d'oeuvre11. Ainsi l’intérimaire type est un jeune homme ouvrier sans qualification, utilisé par quelques branches industrielles, l’automobile, le Bâtiment, les industries agricoles et alimentaires (cf. ci-après). Les contrats à durée déterminée sont eux nettement plus orientés sur les femmes employées peu qualifiées, au sein des activités tertiaires, les services aux particuliers par exemple. Enfin le temps partiel est plus encore un emploi tertiaire et quasi exclusivement féminin. Cette sorte de division du travail entre formes particulières d'emploi est ancienne en France, elle perdure toujours même si quelques évolutions récentes peuvent atténuer le phénomène.
Les raisons de la croissance apparemment irrésistible sur le long terme du poids des formes particulières d'emploi sont bien connues. Tout le monde s’accorde à juger qu’aujourd’hui, dans un contexte de compétition internationale très vive, la flexibilité de l’emploi est devenue incontournable. On admet aussi que ses conséquences peuvent être très destructrices de la protection de la main-d'oeuvre et cela est presqu’unanimement dénoncé. Alors pourquoi et comment développer la flexicurité tant prônée par les responsables européens et nationaux, c’est à dire comment concilier flexibilité et protection de la main-d'oeuvre ? Le développement des formes particulières d'emploi est-il capable d’assurer cette conciliation entre deux objectifs apparemment opposés, flexibilité et sécurité ? Ces questions en débat
depuis les années 1990 encadrent l’analyse des raisons de la croissance des formes particulières d'emploi.
On entre dans une très longue période de forts excédents de main-d'oeuvre difficiles à résorber et de croissance du chômage.
Les thèmes de la campagne électorale du président Sarkozy en 2007 sont révélateurs. La France serait une société figée dont il faudrait réformer les règles, en particulier, pour ce qui nous concerne ici, parce que les règles du marché du travail entravent l’initiative et jouent contre l’emploi.
Au bout du compte l’effet de ces politiques d’emplois a été de maintenir les protections des insiders et de favoriser la diffusion de nouvelles formes particulières d'emploi.
En France en effet, non seulement le statut de l’intérim impose une parité de rémunération (à poste de travail équivalent) et la distribution aux intérimaires d’une prime spécifique dite de « précarité » équivalent à 10% de la rémunération (l’intérim suppose donc un surcoût).
On peut donc croire que les entreprises de travail temporaire développeront tout leur savoir faire pour compenser l’atonie des marchés traditionnels en accentuant leur pression sur les nouveaux marchés où elles restent encore peu présentes. Même si le taux de pénétration de l’intérim sur les secteurs utilisateurs traditionnels stagne, la diffusion sur de nouveaux marchés ne peut à terme qu’alimenter la croissance de l’intérim.
Etre intérimaire : un choix de vie ?
Lorsque la parité n’est pas respectée, l’employeur encourt des sanctions pénales (amendes et ou emprisonnement). La réalité n’est pas aussi idyllique. Non que la loi soit violée. Les pratiques illégales existent sans aucun doute, en particulier là où les syndicats sont absentset ne peuvent donc veiller au respect de la protection sociale des personnes sur formes particulières d'emploi. Ce peut être le cas principalement dans les petites entreprises. Mais la question essentielle est d’abord un effet de structure : la présence des formes particulières d'emploi est particulièrement importante là où les rémunérations sont les plus faibles et les conditions de travail et d’emploi les plus dures.
Ils (les intérimaires) subissent des conditions de travail dégradées : des rythmes de travail sans doute moins intenses (en tout cas pour les personnes sur contrats à durée déterminée), mais des horaires beaucoup moins stables, plus imprévisibles d’une semaine à l’autre, beaucoup moins d’autonomie dans le travail et plus de contraintes de rythmes que les personnels permanents.
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