Le retour à l’essentiel ?
Ça n’observe plus… Pis ça ne contemple plus ! Ça pue l’indifférence face à la nature mais ça se réjouit devant des photos de paysages reçues. Ça clique, ça touche du doigt du virtuel tandis que tout autour y’a du concret, y’a du réel. Du béton qui remplace l’herbe, des tours qui s’élèvent symboles de la domination voulue par l’homme face à la planète, qui pourtant par un jour de colère le fera coucher à terre. De la faune, de la flore en péril par des déchets nucléaires… Rien d’étonnant quand on voit que d’un point de vue individuel, ça jette ses propres poubelles par la fenêtre. L’irrespect se trouve sur le terrain, la compassion sur Internet, quand pourtant tout est étalé sur son chemin de façon très nette.
Mais ça préfère rester rivé sur son téléphone : ne rien voir non plus de la misère, de la laideur … ça recherche la splendeur sur ses smartphones quand y’aurait tant à faire dehors.
Ça s’émeut devant un beau coucher de soleil partagé sur les réseaux sociaux quand plus aucun ne lève les yeux au ciel puisque ces derniers sont continuellement baissés devant des écrans de fumée. Y’a plus de réflexion, de méditation : faut de l’instantané. En un clic nous parvient toute beauté… Pourquoi finalement s’emmerder à préserver la Terre puisque bientôt tout sera dans l’imaginaire ? Nous pourrons voyager de notre chaise, comme de gros fainéants à l’aise, mater les animaux disparus derrière nos lunettes, s’enthousiasmer devant la multitude d’insectes quand dans la rue on les trouvait infectes mais de chez soi, à l’intérieur on les caresse.
Ça reste scotché sur son canapé à se goinfrer de télé, à se faire lobotomiser et que même quand faut aller bosser et un peu marcher, ça branche les écouteurs pour s’avaler les dernières horreurs. Ça se stimule à coup d’angoisse, à coup de peur tandis que l’apaisement nous est offert dès le matin par les chants d’oiseaux… Mais faut tendre l’oreille, se concentrer ce qui demande un cerveau. Mais comme ça se complait dans ses propres névroses, ça se satisfait de ses psychoses. Même le corps se déplaçant est au ralenti : l’être humain est devenu un zombie shooté aux nouvelles technologies. Je vous raconte pas le paquet d’abrutis… Faut dire que ça s’abreuve de conneries et qu’en plus ça les fait rire, contents, fiers de leur misère intellectuelle.
Ça se ravit du dernier Iphone. Ça fout sa paie de smicard dedans sans comprendre que ça enrichit les plus grands… futurs fossoyeurs de l’humanité entière puis ça va pleurer demain des différences, des statuts inégalitaires quand ça se soucie à peine de son prochain. Ou que ça se jalouse entre miséreux… Terrible genre humain.
Si encore en lui, demeurait un brin d’humanité… Mais tout sombre avec lui, et là pour sûr à pied d’égalité. A se demander si encore bat un cœur et non artificiel et que l’existence encore a quelque chose de réel…
Je me balade alors les yeux grands ouverts, béants, plonge mon nez dans les bourgeons naissants, effleure les feuilles de printemps, entends les sifflements et savoure ce tendre moment de la mésange venue me saluer tel un ange. C’est ainsi que les hommes peuvent tous jouer à faire les morts… Moi, j’ai choisi que d’être vivant, recherchant le peu d’or que la Terre m’offre, et ce à chaque nouvelle journée, à chaque aurore.
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