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Accueil du site > Tribune Libre > Le retour de la machine-à-pas-bouger

Le retour de la machine-à-pas-bouger

La stratégie de M. Hollande pour tenir le PS a encore fonctionné, mais que nous promet-elle qu’elle n’ait déjà réalisé ?

Par 302 voix sur 306 (3 contre et une abstention), le conseil national du Parti socialiste a donc décidé de s’administrer une fois de plus la douce potion du Docteur Hollande. Qu’on le veuille ou non, cette adoption en séance plénière du calendrier défendu par le premier secrétaire donne une série de signaux particulièrement malvenus dans cette période charnière. Charnière à plusieurs titres, car les Français vont faire leurs comptes de la séquence printanière avant le repos estival, et ce bilan tiendra sa place dans la multitude d’occasions festives que les courtes nuits favorisent.

Le premier signal, c’est la persistance de la personne même de François Hollande à la tête du parti. Pour aller défendre sur toutes les tables à tréteaux de notre beau pays que c’est le changement, il va falloir attendre que quelques litres de rosé aient singulièrement affecté la capacité de jugement de nos concitoyens. Ce sera au moins aussi facile que d’expliquer que Nicolas Sarkozy, c’est la continuité de Jacques Chirac.

Le deuxième signal est de nature programmatique : on ne change pas une technique qui perd. Car outre la personne, ce sont bien les méthodes de M. Hollande qui sont reconduites, palabres infinies suivies de synthèses alambiquées. Si vous voulez savoir ce qu’il y a au bout du processus, je vous conseille de lire le programme du PS pour la présidentielle. On ne pourra pas faire mieux que ce manifeste bon enfant pour la transformation dans la félicité, alors à quoi bon recommencer ?!

Le troisième signal est de nature démocratique, un vote à main levée pour une majorité soviétique... c’est franchement pas enthousiasmant comme clôture de la séquence. Surtout quand on a chanté sur tous les tons que les majorités trop fortes, ce n’était pas bon ! M. Hollande nous demande de ne pas opposer militants et cadres du parti. Croit-il que 99 % des militants pensent qu’il faille attendre une si longue gestation pour que notre doctrine évolue ?

Nouvel adhérent au Parti socialiste, je fais partie des rares à être vraiment devenu militant et je le resterai de toutes façons car je me suis pris à apprécier le contact direct avec le peuple des rues, des marchés et des tréteaux, ainsi que la personnalité et le dévouement des élus que je côtoie dans ma section. J’espère pour notre parti qu’il retrouve le sens de la conquête et non la simple perpétuation de son bon sens keynésien. Nicolas Sarkozy a proposé la conquête du pouvoir par son image triomphante comme allégorie de la renaissance de la nation, Ségolène Royal proposait la conquête du pouvoir par une femme comme allégorie du changement global qu’impose l’exigence climatique, le MoDem propose la conquête d’une parole libre de tout réflexe partisan. Que propose M. Hollande comme sujet de conquête, l’union des socialistes ?


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19 réactions à cet article    


  • Argo Argo 27 juin 2007 13:16

    C’est la prévisible victoire du « Tout sauf Ségo », Hollande représentant aujourd’hui le seul rempart crédible au PS contre les dérives de la madone et ses velléités d’OPA sur le PS, aux yeux des Fabiusiens, Jospinistes (si si il en reste) et des DSKiens.

    Et cette conviction a été renforcée par la rupture conjugale et son calendrier imposé (une fois de plus) par Mme Royal. Cette rupture place (un peu plus, si c’était nécessaire) Hollande en « ennemi » de Mme Royal. Alors suivant l’adage connu, « les ennemis de mes ennemis sont mes amis » Hollande est... maintenu. Elle est vraiment un peu « limitée » intellectuellement Ségolène, en tout cas elle ne pèse pas lourd devant Hollande. Quel animal politique !

    Le reste, l’intérêt du PS, l’immobilisme roi, c’est un autre sujet, même si je comprends que vu du côté des militants cette décision peut laisser perplexe, voire amer...


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 27 juin 2007 14:37

      @cher camarade,

      Hè oui.... Les causes produisent les mêmes effets. T’es tu interroger de ce que la direction nationale du PS avait fait au lendemain du séisme de 2002 ? Rien il y avait Hollande avant et puis Hollande après, quand je dis Hollande c’est l’équipe dirigeant issue des différentes synthèses.

      Aujourd’hui nous perdons pour la troisième fois de suite l’élection présidentielle, nous échouons aux législatives et permettant (fait rarissime) à une majorité de se reconduire et que se passe-t-il ?

      Il y avait Hollande avant et il y a toujours Hollande, et il y aura encore Hollande au moins jusqu’à fin 2008, après législative ...

      Notre parti est celui de l’immobilisme, de l’autosatisfaction et de comment faire pour que l’alliance des cliques et des claques gardent le pouvoir ...

      Je ne sais pas toi ....mais j’ai un peu de mal à considérer que cela vaille encore le coup de faire un bout de chemin ensemble (je suis adhérent du PS depuis 1974 !!!)

      Bien à toi.


      • tvargentine.com lerma 27 juin 2007 15:42

        Après avoir manipulé chacun de leur coté les élécteurs de gauche,la famille Causcescu (Hollande-Royal) s’accroche au pouvoir.

        Visiblement,c’est pas demain que le PS redeviendra un grand parti avec une dérive personnelle sur ce parti de Hollande d’un coté et sa tribu et de Mr Royal et sa tribu de l’autre.

        Une vrai manipulation


        • DD 27 juin 2007 21:40

          Il y a un problème culturel à gauche dans la conquête du pouvoir : les partis sont de véritables institution, plus fortes que les hommes, qu’il faut à tout prix préserver. Combien de fois a-t-on entendu François Hollande : j’agis dans l’intérêt du Parti Socialiste.

          A droite, la vision est beaucoup plus efficace et pragmatique : le parti est une machine de guerre électorale au service d’un homme : le RPR de Chirac, l’UDF de Giscard, l’UMP de Sarkozy, le MoDem de Bayrou. Ils se fichent pas mal de ce que va devenir le parti après eux, ce qui compte c’est que ce parti les porte au pouvoir.

          Cette vision de droite du parti politique est certes plus cynique, mais elle est efficace !

          La gauche doit accepter d’avoir un leader charismatique si elle veut gagner.


          • stephanemot stephanemot 28 juin 2007 09:50

            Juste. Le PS n’a d’ailleurs gagné que le jour où un prédateur a mis le parti à sa botte.


          • Francis, agnotologue JL 28 juin 2007 10:06

            François Mitterrand un prédateur ? Comme vous y allez !

            Prédateur parce que chef charismatique ? Et d’abord, prédateur de quoi, de qui ?

            « les organisations démocratiques sont faibles, les organisations efficaces sont illégitimes » (Ce n’est pas J. Attali qui me contredira).

            Tout le problème du PS, et par extension de la démocratie, me semble résumé là.


          • ExSam 27 juin 2007 22:01

            Le PS est une vieille poubelle doré à l’or fin qu’il convient de basculer à la benne, pour qu’un voie s’ouvre à la gauche et que les voix de gauche puissent peser dans ce pays qui s’enfonce dans un ultra-libéralisme sanglant.


            • judel.66 27 juin 2007 22:29

              que faire ?? j’espérais beaucoup une ejection d’hollande et l’avènement d’une gauche social democrate autour de Strauss-khann , JM Bockel ,védrine,,Forni ,,c’est fichu !!comme beaucoup je suis désespéré !!!....


              • stephanemot stephanemot 28 juin 2007 09:58

                A mon avis on y verra plus clair cet automne. Certains comptent sur une bonne vieille rentrée sociale et les premiers atermoiements de la bande à Sarko. Heureusement pour le PS, les prochaines élections sont des municipales et non des européennes !

                J’espère comme vous que le courant réformateur s’imposera autour d’un projet crédible et constructif. La gauche de la gauche se prépare déjà à l’implosion du parti et à la composition d’un groupe « anti-alter » (la gauche de la gauche de la gauche poursuivant de son côté sa stratégie de décentrale nucléaire).


              • rem 28 juin 2007 10:19

                Je ne crois pas que ce soit un atout les municipales si tôt après les législatives. 1er le PS se fige jusqu’à l’attente de ses échéances.

                2e les élections seront favorables aux PS dans les grandes villes et le PS sera déclaré vainqueur. Une victoire n’a jamais été bon pour se remettre en cause ; sachant que la défaite de 2002 n’a rien fait bouger, je ne suis pas optimiste.


              • Inquiet 28 juin 2007 08:19

                Hollande est « ce qu’est le bromure au viagra » : un « coupe l’envie ».

                Hollande, ne sera JAMAIS élu à de hautes fonctions nationales.

                Hollande, ne sera JAMAIS celui qui fera des réformes de fond.

                Hollande, c’est celui qu’on choisit plutôt que rien. Mais au niveau où en est le PS, je crains que même « rien » aurait été préférable.

                On s’engueule avec Hollande à force de ne pas pouvoir s’engueuler avec lui : je lisse, je polish, j’arrondi ...

                Le tour de force de Hollande, c’est que finallement tout le monde au PS voudrait sa place, mais tout le monde lui laisse pour éviter qu’un concurrent soit à sa place. Au moins on ne risque pas de s’effacer devant Hollande.


                • stephanemot stephanemot 28 juin 2007 09:47

                  La France a « bénéficié » de la droite la plus bête du monde pendant vingt ans, elle ne s’est découvert une gauche la plus bête d’Europe que depuis dix ans. Prenons donc le temps d’apprécier jusqu’où cette dream team peut descendre. Il ne faut pas désespérer le bilan court.

                  On pouvait penser que les socialistes avaient touché le fond mais il s’en trouve encore à creuser consciencieusement, armés de leurs seuls ongles ou parfois de dents trop longues...

                  Dans ces conditions, je conçois que certains soient tentés de saisir la première baudruche qui passe, l’illusion de pouvoir remonter à l’air libre. Mais en fait d’altitude, ils ne trouveront que de la faussitude.


                  • NPM 28 juin 2007 10:04

                    Le probléme réel du PSF, c’est que n’importe ou ailleur en Europe, il serait classé PCF !

                    Et cette dureté idéologique d’un autre age ne touche pas que les chefs, mais aussi leurs dauphins..

                    Hollande déclaré qu’il fallait « dépasser le capitalisme » encore récemment !!! On est chez les dingues !

                    Aprés il a hurlé sa haine des riches (sans doute qu’il rêve pour la france d’avoir le même nombre de riche que dans un pays africain, c ’est vachement mieux pour sa population bien sur !)

                    Quand à Royale, elle a été déclaré chez les grand breton qu’il fallait « effrayer les capitalistes » !

                    Il faudrait que ces gens comprenne que la France, ce n’est plus grand chose dans le monde, et que ce sont les entreprises qui sont en positions de forces pour ce marché tout petit qu’est la France. Si on leur cassent les couillent, ils partiront : la Chine les USA ou l’Inde, ce sont des centaines de millions de clients potentiels, et qui gagne 8 à 10% de pouvoir d’achat suplémentaire chaque année !

                    Tiens, il y a même une entreprise chinoise, qui voulait ouvrir une usine en France, avec moins de 1000 emplois créer. Et un socialiste à déclaré que les 35 heures, c’était pas encore assez. Les chinois l’on apris : adieu l’usine en France..


                  • rem 28 juin 2007 10:13

                    Hollande a remis le parti sur les rails de 2002.Une défaite d’une courte tête et rien ne se passera au PS.

                    Les élections suivantes seront favorables au PS qui remportera les plus importantes villes ( exception peut être de l’Alsace et de PACA). Le PS est encore capable de gagner des élections pourquoi se remettre en cause ?

                    De plus en cet automne, le gouvernement va faire des mesures impopulaires qui aura comme conséquence d’augmenter les cotes de popularité des éléphants et de la cornac en chef.


                    • rem 29 juin 2007 13:11

                      Je n’attends rien du PS. Je faisais juste un scénario de politique-fiction qui a toute les chances de se produire car il sest déjà produit en 2002.


                    • judel.66 28 juin 2007 22:15

                      juste un mot pour Inquiet ...je vous suggère cette formule de DRH : « ne vaut pas une vacance. »..pour hollande,bien sur .....


                      • jrev jrev 1er juillet 2007 11:23

                        Si j’ai bien compris, de quoi s’agit-il ?


                        • dan 1er juillet 2007 20:42

                          Je comprends pourquoi tous les gens de droite veulent que le PS change pour devenir un parti social-capitalo-démocrate,comme ça si le PS gagne aux élections,c’est en fait eux qui gagnent,pas bête ces capitalos mais un peu trop voraces.-----Si le PS doit changer,et il doit changer, c’est pour devenir un parti socialiste marxiste,sinon à quoi ça sert d’arriver au pouvoir et de faire comme la droite.--------Hollande,cette fois-ci a raison quand il dit qu’il faut dépasser le capitalisme.Le capitalisme est un état primitif naturel de l’organisation sauvage de la société suivant le principe de l’entropie qui tend naturellement vers le désordre,il est dans l’ordre de la pesanteur et il est facile de se laisser aller dans cette pente,alors que le socialisme est un produit de l’intelligence humaine pour s’opposer à cette pente naturelle,c’est plus difficile et demande de l’effort et de la patience pour un jour voir naitre une société plus juste et plus belle,il est de l’ordre de la grâce.Lancer un tas de cailloux et ils retomberont éparpiller dans le désordre,il faut l’intelligence humaine pour les mettre en ligne ou en cercle.


                          • arturh 2 juillet 2007 09:31

                            Le parti socialiste n’est pas un vritable parti politique. Comme tout les partis marxistes, c’est plutôt un syndicat qui représente en l’occurence les intérêts des seuls fonctionnaires. Ce n’est probablement pas inscrit dans les statuts, mais on ne peut pas s’inscrire au PS si on est entrepreneur, individualiste, patron, cadre supérieur payé en fonction de ses résultats économiques, profession libérale etc.

                            Tout va bien, le PS a reconduit un Haut Fonctionnaire énarque à sa tête. Le PS reste bien un parti de fonctionnaires dirigés par des Hauts Fonctionnaires, qui ne prennent aucun risque politiquement, puisqu’en raison des privilèges de la fonction publique, un échec à une élection ne leur pose aucun problème, ils retouvent automatiquement leur poste dans la fonction publique !

                            Le PS est un pur produit de l’URSS, finalement, puisque ENA et Statut de la Fonction Publique furent créés en 1946 par Maurice Thorez, Ministre de la Fonction Publique mais surtout Secrétaire Général de Parti Communiste Français de retour de Moscou où il avait passé la guerre sous la protection de Joseph Staline.

                            Sans Joseph Staline et Maurice Thorez, François Hollande et Ségolène Royal ne seraient pas ce qu’ils sont.

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