Le ridicule meeting de Nicolas Sarkozy !
Marseille, le meeting écoeurant de NS aux militants pathétiques, ridiculement manipulés...

Marseille, 11h45. Rond-point du Prado tout à côté du Palais des évènements. Il fait beau. Tout est calme. Pas de policiers visibles, pas d'effervescence extérieure. Un vide-grenier a installé ses frusques sur le parking du stade vélodrome qui est voisin du lieu où le meeting interplanétaire du candidat Sarkozy est attendu. Devant l'entrée du palais, pas celle du Salon annuel de l'érotisme qui avait lieu en même temps, une centaine de personnes est déjà là. Les médias arrivent et s'engouffrent à l'intérieur.
Les bus affrétés d'une grande partie des régions du Sud commencent à déferler et libèrent leurs excités, "Sar-ko pré-si-dent !" "Ni-co-las ! Ni-co-las !". Les fédérations passent les cordons pendant que le peuple s'amasse contre les barrières. L'ouverture des portes est prévue à 14h mais les gens en ont marre et bousculent le service d'ordre complètement dépassé et très mal organisé qui ne sait plus où donner de la tête. Coordination inopérante, certains répètent que les portes ouvriront dans une heure. D'autres laissent entrer un grand nombre de personnes sans passer par les six sas de contrôles magnétiques. Cinq cents kamikazes éventuels, cinq cents Lee Harvey Oswald potentiels.
Dans la salle, vers 14h, l'aïoli commence à prendre. Copé démarre déjà sa campagne 2017 et fait des allers-retours dans la salle en demi-transe, "Co-pé ! Co-pé !". Il me semble bien avoir entendu d'ailleurs des "Co-pé, pré-si-dent !". Il se pavane entouré de caméras en traîne et serre toutes les mains possibles avec un sourire jouissif. La fameuse béatitude politique. Au-delà du ridicule, qu'existe-t-il ? Copé. Au troisième passage et certainement à contrecœur, il regagne enfin sa place toujours attribuée pour le moment au premier rang.
Pas de porn-porn girls, pas de mise en bouche. Jean-Claude Gaudin monte sur la scène, déclame dans un mauvais Raimu deux trois phrases sur Marseille si "chè-reu à mon cœur !", s'adresse aux Marseillais alors que la plupart des militants n'en sont pas mais bon, glissons. Trois mandats à la mairie de Marseille l'ont complètement fossilisé. Il faut vraiment faire intervenir un taxidermiste.
Copé prend le relais, trucide Hollande histoire de préparer le terrain au patron qui vient juste après et n'en finit pas de rester sur scène. Pendant ce temps, la salle s'est remplie de façon dangereuse. Aucune consigne de sécurité n'est respectée et les rampes d'escaliers sont toutes prises d'assaut. Impossible de s'extirper en cas de mouvements de foule. On va compter sur la "Bonne mère"...
15h15, le candidat Sarkozy arrive. Les militants voient enfin en chair et en os l'idole des fausses promesses. Carla est déjà assise et a du tirer de ses seins du lait pour nourrir pendant son absence la petite Giulia. Sage précaution si elle l'allaite toujours. Son époux sur scène n'est pas aussi cinglant que prévu. Je m'attendais à un tribun démoniaque habité par la rage de vaincre. Pas du tout. Blasé le petit Nicolas, ou bien, pressé d'en finir.
Pas un mot de soutien à Marseille qui l'accueille, pas un mot sur les énormes problèmes économiques que la ville subit depuis des lustres. Je ne commenterai pas son discours de 50mn, raccourci par lui paraît-il, et, surtout, après l'avoir entendu et oser dire qu'il ne veut pas "être le président d'une petite élite contre le peuple", là, ma limite est dépassée.
Devant mon rang, trois personnes qui venaient d'Avignon parlaient entre elles.
"Nous, dans notre cité, on a des bandes de maghrébins pourris qui dealent et qui nous crachent à la gueule quand on passe dans les couloirs de notre immeuble". "Il n'y a que Nicolas qui peut nous en débarrasser !"
Tragique certitude. Et à la question, "mais pourquoi ne votez-vous pas Marine Le Pen ?" L'évidente réponse du beauf trépané, "parce qu'elle arrivera jamais au pouvoir ! Il n'y a pas de temps à perdre. Nicolas, lui, il peut. Il faut tous les renvoyer chez eux et quand ils font leurs prières dans les rues, une bonne grenade ! Je te dis pas !"
Comme quoi les 'dérapages', sans compter les messages subliminaux de Guéant et d'Hortefeux ont porté leurs fruits…
Et puis, au beau milieu de cette fête intellectuelle, une petite bonne femme en rouge que quelques journalistes ont d'ailleurs repérée, un ersatz de Zézette du Père Noël est une ordure. Elle tient contre elle une peluche, un petit chien peut-être, où "Je t'aime" est brodé. Loin de la politique et de ses chienneries, sa seule idée, approcher "Carlita" pour lui donner son précieux cadeau pour la petite Giulia. Je ne pense pas qu'elle ait pu l'approcher.
Après un bain de foule sans risque car tout près de la scène et canalisé par les barrières parquant les VIP, le candidat Sarkozy s'en est allé, son épouse à ses côtés toute frétillante d'avoir été acclamée. Sur la scène abandonnée, Renaud Muselier répétait aux micros que Hollande était complice de Guérini pendant que l'équipe du Petit journal ricanait en douce.
J'aurais mieux fait d'aller au Salon de l'érotisme.
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