Le Rif : l’ancienne république indépendante riche qui vit la pauvreté sous le gouvernement marocain !
Le Rif : l’ancienne république indépendante riche qui vit la pauvreté sous le gouvernement marocain !
Par : Fikri El Azrak
Le Rif est une région plus connue parmi les autres régions du sud de méditerranée, se situe à quelques kilomètres de l’Europe et représentait jusqu’à un passé proche un carrefour des circuits de la migration clandestine, mais aussi une terre de production de cannabis. Toutes ces caractéristiques accordent au Rif une importante place géographique pour la méditerranée dans les relations nord-sud, surtout après la charte du partenariat euro-méditerranéen (Barcelone 1995). Cette région exceptionnelle au niveau historique et géographique gouvernée aujourd’hui par l’Etat marocain, vit une grande pauvreté qui est une conséquence de la mauvaise gestion de la région par l’Etat central marocain depuis 1956. La date de l’indépendance inachevée.
Cette région était entre 1921 et 1927 une république indépendante présidée par Mohamed Abdelkarim Elkhattabi (le chef de la guerre du Rif à l’époque). Après l’indépendance inachevée de 1956, la région est entrée dans une situation plus dure que celle du protectorat espagnol en raison d’une occupation marocain qui a ignoré et marginalisé la région est ses habitants qui ont immigré vers les pays de l’Europe occidental depuis le début des années soixante.
Au lieu de chercher les solutions abordables pour améliorer les conditions de vie, pour laisser un peu d’espoir au peuple, et aux habitants du Rif en particulier, l’Etat marocain a choisi une mauvaise gestion pour forcer la pauvreté. L’Etat dans ce cas a bien appliqué le dicton populaire des marocains qui dit : “Si tu affames ton chien, il te suivra toujours !” et nous pourrons remarquer plusieurs apparences de la politique d’ignorance qu’a choisi l’Etat marocain dans la gestion de l’affaire générale, comme, par exemple, la politique de découpage administratif qui a séparé les régions du Rif. Ce découpage adopté pour l’Agence pour la Promotion et le Développement Economique et Sociale des Préfectures et Provinces du Nord (APDN) est plus large et séparable pour Rif. Il se compose de plusieurs provinces : Al-Hoceima, Taza, Taounate constituent la région de Taza – Al-Hoceima – Taounate. Et le nord-ouest constitué les provinces de Tétouan (Wilaya de Tétouan), Larache, Chaouen et les préfectures de Fahs-Beni Makada et Tanger –Asilah (Wilaya de Tanger), par contre, la province de Nador est exclue et fait partie de l’aire d’intervention de l’Agence de Développement de l’Oriental.
Cette politique de séparation entre les zones du Rif appliquée par les autorités marocaines, a ciblé la solidarité des rifains entre eux comme montré dans l’histoire de la résistance contre la colonisation étrangère durant toutes les époques de confrontation, pour détruire alors cette solidarité entre les habitants du Rif et eux, et alors quitter l’unification dans la confrontation contre l’Etat qui occupe leurs territoire.
Aussi, nous remarquons les autres apparences d’ignorance et marginalisation de cette région par l’Etat, au niveau de plusieurs domaines socio-économique. Par exemple au niveau de l’analphabétisme, nous voyons que le Rif se caractérise par l’importance de l’analphabétisme par rapport à la moyenne nationale. Au niveau provincial Nador – Al-Hoceima enregistrent les taux les plus élevés dans le Rif voire même au niveau national. Ils enregistrent les taux qui dépassent 34%, et ce sont surtout les communes rurales qui enregistrent le taux le plus élevé dans le Rif (respectivement 50% et 51%). Ce qui signifie que le Rif est encore marqué par la faiblesse de la scolarisation et la propagation de l’analphabétisme. La population rifaine scolarisée ayant 10 ans et plus est concentrée dans l’enseignement collégial. Pour l’enseignement préscolaire, on constate qu’à part les provinces fortement rurales, la majorité des provinces rifaines enregistre des taux supérieurs à la moyenne nationale !
D’autre part, nous pourrons remarquer la marginalisation et l’ignorance du Rif par l’Etat au niveau du taux de la pauvreté, la santé, le taux de chômage et autres niveaux qui confirment l’ignorance systématique Mekhzanien contre le Rif et les rifaines. Surtout que cette région est abordable pour réaliser des grands projets économiques. Elle offre les meilleures conditions humaines et naturelles pour réaliser plusieurs projets qui pourront porter le Rif à un développement économique et social plus rapide, surtout les projets agricoles où semi agricoles. Ses caractéristiques climatiques favorables et la diversité du substrat géologique, le Rif abrite une diversité biologique importante. Cette zone forestière par excellence, constitue un massif forestier d’intérêt écologique et biologique majeur tant au niveau national qu’international, et aussi des autres privilèges qui portent le Rif à obtenir une place plus avancée dans le développement social et économique.
Malgré tout ça, toutes ces privilèges et caractéristiques, le Rif vit encore dans une situation très dure sous le gouvernement de Rabat. C’est la question de la volonté politique véritable, et le gouvernement marocain n’a pas cette volonté, alors il ne nous reste aucun solution sauf l’appel à l’autodétermination qui garantit au peuple rifain de construire son propre système de gouvernance qui aura la volonté de développer la région socialement et économiquement.
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