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Le sage et son doigt (suite)

Dans un précédent article, j’expliquais quel astre le doigt du sage Zemmour désigne à la cantonade (son nombril, bien sûr).

PNG A la lecture de mon analyse, un des riverains d’Agoravox a formulé une remarque des plus pertinentes : « Ceux qui ont commencé a « tout psychologiser tout psychanayser » sont ceux de la génération de mai 68 justement et dont cette génération était passée maitre dans l’art du procès d’intention »

Ce faisant, il a mis le doigt sur un problème ô combien plus intéressant que le nombril de Zemmour : la reprise par les tenants de la droite, réactionnaires ou contre-révolutionnaires, appelez les comme vous voulez, des méthodes de leurs adversaires d’hier : les gauchistes. L’évolution est notable. Ceux qui veulent le retour à l’ordre ancien, la « restauration des valeurs », endossent donc désormais les méthodes (ou raisonnements, réflexes, manies…) de ceux qu’ils ont combattu. Ils en endossent jusqu'à l’objectif : le renversement de l’ordre établi. On l’a vu avec la Manif pour tous. Le problème, c’est que, pour reprendre Joseph de Maistre, «  la contre-révolution, ce n’est pas une révolution contraire, c’est le contraire de la révolution ». En d’autres termes : on ne peut revenir en arrière par la fuite en avant. En négligeant cette évidence, les réactionnaires comme Zemmour se vautrent dans la confusion et l’impuissance.

A chaque époque son genre de contestataire. On a eu le révolutionnaire, le résistant, le rebelle… On a aujourd’hui le chieur. Ou plutôt, selon une expression en vogue, le « çavapétiste ». Le çavapétiste est convaincu que tout va mal, et forcément ça va péter. Pas sous forme de révolution, entendez bien, seulement sous celle de cataclysme. Les intellectuels contestataires des décennies précédentes avaient au moins quelque chose à imaginer, ceux d’aujourd’hui pérorent en tentant de nous convaincre que la prochaine étape sera le néant.

Risquons-nous à psychologiser un peu à notre tour : nous vivons une période profondément dépressive : on n’a plus goût à rien, sauf à se complaire dans sa propre vacuité. Chaque époque a les sages qu’elle mérite.


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4 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 27 décembre 2014 09:55

    Notre classe politique toute entière est incompétente et cela depuis le départ de De Gaulle...Ouvrez les yeux le résultat est jute devant vous... !


    • Le p’tit Charles 27 décembre 2014 14:26

      De Gaulle pour la France c’était une nouvelle aventure après cette guerre meurtrière...L’époque d’avant guerre n’à strictement rien à voir..un passé révolu..vous mélangez la merde et la crème fraiche.. ?

      C’est lui qui à su remettre notre pays sur des rails... !

    • mmbbb 27 décembre 2014 11:30

      " nous vivons une période profondément dépressive : on n’a plus goût à rien, sauf à se complaire dans sa propre vacuité. Chaque époque a les sages qu’elle mérite." Il faut trouver des centres d’interets personnels et ne pas se laisser noyer par le marasme ambiant .Et surtout le plus ecouter notre classe politque, ce sont des charlots qui n’ont aucun sens de l’etat et surtout le dernier Hollande la caricature de notre decadence


      • eric 28 décembre 2014 10:13

        Pas faux...
        Il y a toujours un risque de finir par ressembler à son adversaire. C’est même le principe de la rivalité mimétique.
        Dans l’ensemble, je pense que l’immense majorité des droites est quand même protégée par son humanisme, sa tolérance, sa diversité, son refus instinctif de toute « ligne générale » et par son sens de l’humour.

        Une des principales différences entre gauche et droite, c’est qu’au sein de la première, l’engagement politique est de nature existentiel et identitaire. D’où la nécessité de définir des bons et des méchants et la difficulté démocratique. A droite, en général, la politique reste une contingence de la gestion démocratique du vivre ensemble. Il y a donc beaucoup moins de risque de tomber dans le simplisme manichéen. L’électeur de droite conserve en général intact sa capacité à différencier une personne et les idées politique qu’elle affiche. Par exemple, il est très rare qu’il tombe dans des fanatisme du genre, « je ne peux pas diner avec mon voisin parce qu’il vote différemment de moi ».

        Bref, les droites sont protégées des dérives idéologiques, parce qu’être à droite, c’est exclusivement ne pas être à gauche....Cela représente une diversité trop fantastique pour être réduit à quelques idées simplistes. Trop de débats démocratiques, trop de capacités d’adaptation, de changement, d’évolution.

        Pour essayer de vous faire comprendre, je prendrai l’exemple des nationalisations peut être. On peut être pour contre, changer suivant le contexte, l’entreprise, les nécessités de l’heure etc.. et rester à droite. A gauche, on peut ne rien faire du tout ( Ni, ni...) mais on est quand même plus ou moins obligé d’avoir un présupposé éthique sur la question.

        L’homme (e) de droite est plus soucieux qu’on le laisse vivre comme il veut, que d’imposer son mode de vie ou ses valeurs aux autres par l’instrument de l’État.
        Dans les imitations maniéristes des méthodes de gauche, il faut voir plus une volonté de caricature pour les conscientiser à leurs propres excès et leur dire, « vous savez, nous aussi on peut jouer à cela », qu’une réelle volonté de tomber dans les mêmes extrêmes.

        Et puis il y a internet. L’électeur de droite vit avant de militer, contrairement à beaucoup de ses homologues de gauche. Dans le temps, cela laissait beaucoup d’opportunité de raconter impunément n’importe quoi. Aujourd’hui, face aux contes de fées des « réactionnaires progressistes révisionnistes », en deux clics, on peut se rendre compte à quel point on cherche à nous bourrer le crane. Il est clair que cela provoque de franches rigolade, mais aussi un peu d’exaspération.

        Ainsi de Vichy ou on vérifie aisément que les gauches étaient mouillées jusqu’au cou communistes compris pendant que les droites étaient à Londres. , , idem février 34.
        Alors oui, il y a une forte tentation de vous répondre sur vos terrains de prédilection.

        Le risque est réel : nous pourrions descendre au niveau courre de récré qui caractérise les discours de gauche « c’est celui qui le dit qu’y est ».
        Je fais quand même confiance à l’intelligence qui caractérise les pensée de droite pour ne pas en rester à ces niveaux médiocres ou vous cherchez à nous entrainez.

        Ainsi, sur Vichy, partant du constat de l’implication massive de la base sociologique comme des élites des gauches, qui est désormais vérifiable par tous, je suis quand même parvenu à la conclusion que cela interrogeait notre pays au delà des seules gauches collaborationnistes.
        http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/zemmour-vichy-excuses-des-gauches-158538

        Donc, je dirai, oui, vos avez raison, nos avons appris à parler votre langue, mais non,ne vous inquiétez pas trop,je ne pense pas que le risque de devenir aussi sectaire soit réel.
        Oui, nos jeunes, indignés, font aussi des sit in en centre ville, mais il lisent des poèmes et chantent au lieu de s’attaquer aux abris bus.

        Votre inquiétude est prématurée...
        Et puis il ne faut pas oublier que des Zemmour, des Soral, sont des gens qui ont eu une formation intellectuelle à gauche. C’est fondamentalement de là qu’il tirent leur côté çavapétisme. Parce que cela, c’est quand même la vulgate de gauche depuis toujours. La conversion désintoxication, le retour à l’esprit critique, à la tolérance, la justice, l’intelligence, est un processus long et pas toujours simple.

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