Le sanglant Ubu de Tripoli
Dures, tristes, terribles ces nouvelles qui arrivent de Libye. Impuissance devant les événements. Si les troupes de Kadhafi gagnent, combien de milliers de torturés ? De passés par les armes ? Quelles saletés le fou de Tripoli et ses fils inventeront-ils pour se venger ?

Je comprends le besoin de légitimité d’une intervention. Mais que la légitimité est parfois cynique et insupportable ! Comme je préférerais qu’un gouvernement prenne le risque d’aller clouer au sol l’aviation du sanglant Ubu de Tripoli, quitte à être traité de colonialiste par quelques-uns. Ou alors qu’on leur livre des armes par la mer ou par l’Egypte. Mais qu’on ne les laisse pas crever sans bouger.
Si K-dhafi gagne, que se passera-t-il en Afrique ? Quel ascendant prendra-t-il sur les nazillons noirs corrompus. Sous la botte de Mouammar veut-on laisser l’Afrique devenir le nouveau régiment du Rommel enturbanné ?
Frères libyens, dont la joie touchait nos coeurs par sa ferveur libératrice, je n’ose même plus regarder les infos.
Je ne dis pas que nous sommes coupables d’immobilisme. D’autres peuvent aussi intervenir. La ligue arabe appelle les occidentaux ! Tiens, bien content de savoir que nous ne sommes plus les diables universels. Mais que fait-elle, la Ligue arabe ? Qui, dans les voisins les plus proches géographiquement et culturellement, qui va soutenir le peuple libyen ?
Personne. Mais alors quel jeu se joue sur le dos du peuple libyen ?
La Chine et la Russie ne bougent pas. Et pour cause : ils ne vont pas risquer la contagion. L’ordre doit régner, point barre. Et l’ordre c’est : personne ne bouge ou on tire.
Tatatatatata ! Boum ! Pang ! Pffffiiiiuuuuuuuu baaaammm ! Tatatatatata ! Aaaaaahhhhh !!!!... Les jambes éclatent ! Les bras arrachés volent ! Les tripes coulent du ventre ! Plat du jour ? De la cervelle cuite !
La Syrie, la Jordanie, l’Arabie Saoudite ne bougent pas : trop peur d’encourager des gens qui font des émules chez eux. L’Iran attend de tirer les marrons du feu. Des marrons qui, je l’espère, lui pèteront à la figure.
Frères libyens, vous n'aviez de haine contre personne. Pourtant vous êtes seuls. Si seuls. J’ai le coeur en marmelade de me dire que peut-être, dans quelques années, on élèvera une stèle à la mémoire des martyrs - ces martyrs qu’on aura laissé crever sans bouger.
Pour vous, frères libyens, et pour le Japon qui est comme une plaie ouverte, j’allume un feu dans mon coeur. Dérisoire, sans doute. Oui, dérisoire. Mais comment le dire autrement ? Que faire pour apaiser un peu votre douleur ?
Je me fous de la dérision. Je préfère la dérision au silence.
Au moment où j’écris, des tirs d’obus déchiquettent des enfants. Et des milliers de corps gonflés d’eau sont retrouvé sur les plages de Minamisanriku.
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