Le seul accusé : le violeur
Je rappelle le mystère des accents circonflexes sur mon clavier italien.
Des étudiants de l'Université du Kansas, KU, ont mis sur pied une exposition, intitulée "What Were You Wearing ?", en septembre 2017, dont on parle toujours.
L'idée en a été promue par Jen Brockman, directrice de l'Institut universitaire pour la prévention et l'éducation sexuelle, et par Mary Wyandt-Hiebert. L'initiative s'appuie sur le poème "What I Was Wearing ?" du dr Mary Simmerling, dont le texte figure en bas d'article.
Ces vetements ont été choisis par les étudiants, après qu'ils ont écouté les victimes de violences sexuelles, de viols. Ce sont des pantalons, des t-shirts. des robes, des polos.
Que veut démontrer cette suite d'habits ? Que ce n'est pas la manière de se vetir qui induit le comportement d'un violeur, qui y est décidé nonobstant le contexte.
On ne le sait pas assez, une des questions posées aux victimes de viols est : comment étiez-vous habillée ? Pourquoi ? Mes habits sont susceptibles de me faire porter la faute ?
Une femme qui a subi un viol est victime d'un crime, elle se sent indiciblement salie, elle éprouve honte et culpabilité. Et il en est pour soutenir que des femmes désirent secrétement le viol.
En pratique, l'exposition en question tente de mettre un hola à cette conviction encore ancrée dans la société, qui veut que s'habiller de manière un peu sexy justifierait le viol. Cela revient à une banalisation de l'acte. En anglais, on parle de "slut-shaming", tourner la honte sur la femme qui, par ses vetements, son comportement, ... aurait, elle, presque elle seule, provoqué le comportement criminel du violeur. En quelques mots simples, la femme porte une jupe courte, montre un certain charme, quoi de plus normal que la violer ?
Il est connu que le violeur ne s'attarde pas sur le physique de sa future victime, pas plus que sur son choix vestimentaire.
Les problèmes des victimes de viols viennent suite au crime, ceux des violeurs existent avant l'acte. Le psychologue clinicien Jean-Pierre Vouche considère que les violeurs ont, en commun, une pathologie de la relation humaine, un égocentrisme exacerbé, une incompréhension totale de ce que l'autre pense, le besoin de dominer l'autre. En revanche, Amnesty International affirme que les violeurs n'ont aucune pathologie mentale. Ils commettent l'acte en toute conscience.
Quelques chiffres révélateurs. 75000 femmes violées par an en France. 2 à 4% des viols sont condamnés aux Assises. 5 à 10% des victimes portent plainte.
Sans doute puis-je revenir à ma sempiternelle rengaine : le besoin d'éducation. Mais, il me plait aussi de conclure sur l'affirmation : "La responsabilité incombe toujours entièrement à l'agresseur et jamais à la victime". www.violencessexuelles.be
What I was Wearing
was this :
from the top
a white t-shirt
cotton
short-sleeved
and round at the neck
this was tucked into
a jean skirt
(also cotton)
ending just above the knees
and belted at the top
underneath all this
was a white cotton bra
and white underpants
(though probably not a set)
on my feet
white tennis shoes
the kind one plays tennis in
and then finally
silver earrings, and lip gloss.
this is what i was wearing
that day
that night
that fourth of july
in 1987.
you may be wondering
why this matters
or even how i remember
every item
in such detail
you see
i have been asked this question
many times
it has been called to my mind
many times
this question
this answer
these details.
but my answer
much awaited
much anticipated
seems flat somehow
given the rest of the details
of that night
during which
at some point
i was raped.
and i wonder
what answer
what details
would give comfort
could give comfort
to you
my questioners
seeking comfort where
there is
alas
no comfort
to be found.
if only it were so simple
if only we could
end rape
by simply changing clothes.
i remember also
what he was wearing
that night
even though
it’s true
that no one
has ever asked.
Sources : www.humansforwomen.org www.medium.com/legendaty-women www.huffigtonpost.fr/marlè ;ne-schiappa-bruguiè ;re
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