• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le sexe des mots

Le sexe des mots

Au Québec, la pression ressentie pour la féminisation des noms communs est bien plus forte qu’ailleurs dans la francophonie. La tendance existait déjà ici (pour cause de société matriarcale ?) avec l’utilisation fréquente du féminin pour les mots empruntés à l’anglais (une job, une gang). Cependant, c’est un tort de vouloir modifier une langue à cause d’un courant idéologique, féministe dans le cas présent.

Les réformes linguistiques, notamment celle de l’orthographe en 1990, ont pour but d’améliorer la langue en supprimant des exceptions, en simplifiant des formes, etc. Le phénomène de féminisation des termes ne vise pas à simplifier mais à rajouter de nouveaux dérivés féminins, formés à partir des mots existants, augmentant le nombre de règles et donc d’erreurs possibles. Cette complexification de la langue est le reflet du militantisme féministe transposant son combat dans le domaine linguistique.

Outre l’augmentation des vocables féminins à apprendre au cas par cas (auteure ou autrice ?), s’y ajoute le ridicule lié à la redondance des termes (« …les professeures et professeurs… »). Dans chaque phrase, le mot s’écrit deux fois de suite, au féminin puis au masculin. Cela vaut aussi pour les sigles.

Cette redondance pose aussi le problème de la préséance, qui bien que conforme à la galanterie français, n’est pas égalitaire. Même si la forme unique était dite auparavant « masculin singulier », cette dénomination, qui était le reflet d’une société où l’homme avait plus de droits que la femme, était erronée. Une forme unique, qu’on le veuille ou non, ne peut pas être considérée comme masculine ou féminine, mais neutre. Que ce soit pour un couteau ou pour une fourchette, il n’y a aucune idée de genre chez le signifié. Quant aux termes désignant des individus, une forme unisexe telle que un professeur ne peut être que neutre si elle fait référence indistinctement à un homme ou à une femme. La forme retenue dans la macrostructure des dictionnaires n’est d’ailleurs pas le masculin ou le singulier au détriment du féminin ou du pluriel : on retient la forme et pas le sens.

La suppression de la dichotomie masculin/féminin dans la langue aurait été préférable au dédoublement lexical actuel. Une forme unique pour un seul genre, le neutre, est le choix de l’égalité entre les sexes.


Moyenne des avis sur cet article :  4.64/5   (11 votes)




Réagissez à l'article

14 réactions à cet article    


  • jymb 6 mars 2010 10:23

    On dit un sage femme ou une sage homme ?

    Je propose l’utilisation large de l’adjectif « stupide », identique au masculin comme au féminin. Son champ d’application semble de plus en plus vaste, hélas.


    • pada pada 6 mars 2010 13:00

      Au Québec c’est dit c’est une sage-femme (http://www.osfq.org/)
      D’après le Robert étymologique sage est pour expert et si un homme pratique on pourrait proposer matron, maïeuticien (académie française) ou parturologue ... mais on a fini par garder sage-femme (ouf)
      À quand les gardes-folles, on en aurait bien besoin smiley


      • Rétif 6 mars 2010 13:30

        En France accoucheur ou obstétricien.


      • Rétif 6 mars 2010 13:01

        Malheureusement, la langue française non seulement n’a pas de neutre pour désigner les objets ou les fonctions, mais de plus l’accord se fait sur le genre grammatical attribué aus objets, et non aux personnes comme en anglais,sans compter les adjectifs.
        Autant dire que le français est très désavantagé à notre époque pour désigner la féminisation
        des professions.
        On savait que la boulangère était la femme du boulanger, l’ambassadrice,celle de l’ambassadeur,la générale,celle du général.Ce qui n’a pas emp^ché Coco Chanel de devenir
        l’ambassadrice de la mode, par exemple.
        Par ailleurs, il y a de nos jours un désir de brièveté verbale qui fait juger ridicule d’anciennes terminaisons jadis courantes. On disait par exemple une doctoresse, sur le mode de poètesse. Le premier est aujourd’hui inaudible, il n’y a pas de raison de changer le second.
        Une dame, dans les années 60, pardon si son nom ne me revient pas à cet instant, a exercé la fonction de Recteur de l’Université de Paris.Elle expliquait qu’il était hors de question de l’appeler Madame la Rectrice, ce mot désignant dans le dictionnaire la plume du derrière des oiseaux servant à l’orientation du vol. Pourtant on a toujours dit, et je crois qu’on dit encore une directrice d’établissement.
        Pas simple !
        On dit toujours une actrice, on ne veut pas dire un autrice, en quoi l’euphonie gêne-t-elle ?
        Jadis la patronne était (souvent,au moins),la femme du patron.Aujourd’hui, on ne rechigne pas à parler de la patronne d’une boite.Il est vrai que la sainte du jour a toujours la sainte patronne des prénommés.
        Un écrivain. Mais les dames ne veulent pas qu’on parle d’une écrivaine, à cause de la rime avec vaine.On veut imposer de dire la ministre, ça passe très bien,sans doute, mieux que l’ancien ministresse, extrêmement solennel.Mais aller jusqu’à Madame Le ministre n’est-il pas un peu exagéré ?
        Et le jour où on aura en France une présidente faudra-t-il dire Madame le Président ?
        Bref le Français a du mal avec la modernité, mais ce sont les femmes qui semblent souvent les plus réticentes à une modernisation d’ailleurs pas facile à partir où l’on refuse de simples euphonies.
         


        • anty 6 mars 2010 13:06

          Le féminisme quebequois a engendré le masculinisme (le pendant du féminisme ) le suicide

          accru chez les jeunes gens, la promotion de l’homosexualité (13 à 14 % dans certaines grandes

          villes)et les avortements à outrance chez les jeunes femmes (10 à 12 avortements par femme

          ne sont pas rare sans battre les record des femmes soviétique jusqu’à 50 avortement pour certaines).

          Et a part çà il paraît que l’idéologie féministe est la seule idéologie qui n’a jamais fait de victimes et n’a jamais tué


          • Reinette Reinette 6 mars 2010 22:10


            et couillon ! je vous rassure c’est masculin ah ah ah !


          • Rétif 6 mars 2010 13:27

            On dit un menteur, une menteuse. Pourquoi pas une professeuse ? Prétexte euphonique sans vraie raison. La construction des langues, en général, ne s’est jamais soucié de prime abord de l’euphonie, mais du sens.
            Quant à moi, j’aime bien savoir d’avance par qui je vais être reçu.ça me parait essentiel.

            Je ne connais pas la féminisation des mots au Québec, mais nous avons en France, un sorte de frénésie des femmes à se masculiniser, et le vocabulaire les concernant avec, ainsi qu’avec une sorte de refus de féminisation des mots qui ressemble assez soit à un refus de la féminité en géneral, soit à un courant volontariste des femmes de détenir tous les pouvoirs,comme par compensation avec un passé où elles exagèrent leur malheur.
            Ca,c’est le côté évolution civilisationnel de la question.

            Mais linguistiquement, je ne vois guère de solution, car on ne change pas si facilement les bases d’une langue.
            Je ne sais pas bien comment on est passé du langage médiéval au Français classique. Il y a eu sans doute un certain volontarisme, mais absolument pas politique et soutenu par une littérature de qualité, de grands auteurs et de grandes autrices.


            • anty 6 mars 2010 15:23

              En ce qui concerne la féminisation des des mots c’est le résultats d’une campagne mondiale des féministes dans tous les pays.

              Il est à signaler que dans certains pays on a du renoncer à la féminisation des mots car
              les mots féminisés devenait ridicules voir orduriers.


              • Rétif 6 mars 2010 15:26

                Il n’y a pas tant féminisation des mots que refus de cette féminisation.


                • anty 6 mars 2010 16:09

                  Faux

                  On féminise les mots en France quand c’est nécessaire mais il est vrai que quelquefois pour des raisons historiques on préfère le masculin (’surtout en se concerne les métiers)


                • Reinette Reinette 7 mars 2010 14:12


                  la France c’est féminin ... arrrgggghhhhh ! c’est affreux !


                • ASINUS 6 mars 2010 17:07

                  la censure c est feminin hein agoravox
                  la connerie c est feminin non comment ça pas de feminin dans le vocabulaire ?


                  • moebius 6 mars 2010 22:46

                    un con c’est féminin, une bite c’est masculin ?.


                    • ASINUS 7 mars 2010 08:39

                      post pas en relation avec le texte , private joke for anasthasie ago


                      sinon good shot moebius good shot arghhhh !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Zercam

Zercam
Voir ses articles







Palmarès