Le SGEN-CFDT, un syndicat qui se paie la tête des enseignants
Toute dictature a ses despotes et des serviteurs. En république, les choses sont plus subtiles et sournoises. Nos gouvernants ne sont pas des dictateurs, et pour cause puisqu'ils ne détiennent plus le pouvoir réel exercé par les banques d'affaires et les rentiers du CAC 40 ; on appelle cela la "démocratie libérale". Une minorité s'enrichit sur le dos de ceux qui travaillent en attendant une retraite bien méritée.
Parfois, le travailleur se rebiffe et s'énerve. Pour l'encadrer, dès le XIXème siècle, le patronat a autorisé les syndicats. De nos jours, le mouvement syndical français, autrefois virulent avec la CGT notamment, s'est essouflé, et seules les grandes causes permettent encore de fédérer les salariés.
La retraite, c'est une juste récompense après des années de travail. C'est aussi permettre aux jeunes de prendre la place, de faire autre chose pour des travailleurs usés, de se soigner quand on a enduré le stress et la fatigue liés à des conditions d'exercice de plus en plus rudes. Il est donc légitime de contester la réforme des retraites à la sauce Macron, à coups de "points" pour se moquer de la face des salariés à qui on reproche de vivre trop longtemps et de moins consommer quand il vieillit.
Pour faire passer une "réforme", il faut la vendre avec des conseillers en communication, mentir et dresser les gens les uns contre les autres en laissant pourrir les mouvements de grève. Et comme cela ne suffisait pas, on peut aussi monter de pseudo-syndicats, les infiltrer, pour mieux vendre ses mensonges.
Bienvenue donc, au monde de l'écoute et de la collaboration du SGEN-CFDT. Ce "syndicat" de profs, issu de 1968 (!), nous explique sur son site que les grévistes sont des crétins manipulés par des hypocrites qui n'ont rien compris. Que la retraite par points, c'est juste et sympa, que les profs seront bientôt revalorisés etc.
On ignore qui est le délégué général du SGEN : le clown Bozo, un cousin d'Alexandre Benalla ou le père Noel ? Ces gens sont autant effrayants que navrants. Combien sont-ils payés pour accompagner les réformes ultra-libérales ? Sont-ils seulement naifs ou sont-ils liés au parti de Macron ?
Moi-même enseignant, je vous confesse que je n'aime pas les gens du SGEN-CFDT. C'est le seul syndicat qui argumente contre les gens qu'il est censé défendre. Pédagogiste, pro-Meirieu histoire de ridiculiser les collègues de banlieue qui souffrent devant des classes de voyous, les délégués permanents de ce "syndicat" les qualifieront de fainéants et d'incapables. Ils sont pires que les inspecteurs. Des exemples ? Ils ont soutenu la réforme des rythmes scolaires qui allongeaient le temps de présence des institutrices, sans compensation. Il y a quatre ans, je faisais un signalement au lycée où j'exerçais pour un meuble et des étagères prêts à s'écrouler. Un prof de maths SGEN-CFDT qui siègeait au conseil d'administration est venu me voir pour me demander de quel droit je me plaignais et quel était "l'intérêt pédagogique de ma démarche"(!)... Impossible de dialoguer avec ce militant de la discussion... Même le proviseur était plus compréhensif que ce guignol.
Heureusement, le SGEN-CFDT est très minoritaire. Ses scores aux élections professionnelles sont très faibles. Ce n'est donc pas cette officine qui influencera l'opinion des enseignants (espérons-le !). De plus, ses mises en cause et combats culturels laissent perplexe. Ainsi le dessin d'illustration de l'article (ci-dessus) nous montrent que les vrais syndicalistes seraient des brutes mal rasées, alcooliques et adeptes de la casse : toute cette peur de la violence populaire décrite en leur temps par Bakounine (Dieu et l'état) ou Georges Sorel. Sauf que ces auteurs n'imaginaient pas un syndicat s'attaquer au petit peuple.
D'ailleurs, pour le SGEN-CFDT, la violence c'est du "fascisme". Or, ce syndicat se comporte comme les corporations du régime de Vichy ou la CESNAL, syndicat officiel du régime de Mussolini : collaborer avec les patrons par le dialogue. Donneurs de leçons et faux militants, il faut bien comprendre que les gens de cette organisation ne jouent en faveur des salariés. Puisque le peuple des manifestants (gauchos/fachos/anarchos...) est sale et brutal, que le SGEN-CFDT s'entraine à la course à pied : Si on touche à nos retraites, la discussion se fera à coups de gourdins au derrière. Qu'ils fusionnent avec leurs amis du MEDEF, où au moins ils trouveront des individus présentables, encravatés et lecteurs des pages saumons du figaro. Puisque le peuple les révulsent, qu'ils cessent de toucher des subventions payées par nos impôts !
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