Le sida... ou le délabrement du système de santé libyen (français) ?
Axel Poniatowski – et sans doute avec lui la quasi-totalité des trente membres de la Commission d'enquête – n'a jamais eu le moindre doute. Il nous l'annonce immédiatement :
« Le témoignage de ce médecin d’origine palestinienne et ceux tout aussi douloureux des infirmières bulgares venues travailler en Libye ont jeté la lumière sur un double drame : la détresse des familles libyennes dont les enfants ont été victimes du délabrement du système de santé et l’injustice faite aux soignants étrangers devenus les boucs émissaires de cette crise sanitaire qui a rapidement pris une dimension politique. »
Comme on le voit, le rapporteur met aussitôt le sida dans sa poche. Donc, délabrement du système de santé (s'en prendre au guide Kadhafi) et injustice plus boucs émissaires (s'en prendre au dictateur Kadhafi). Faut-il vraiment entrer dans les détails ? Oui, mais ne perdons pas de vue que nous allons mettre les pieds à la fois dans une dictature, et dans un foutoir pas possible...
Un peu d'histoire - version Poniatowski - pour commencer :
« En 1998, une épidémie de sida apparaît en Libye, dans l’hôpital El-Fateh de Benghazi. Elle touche des enfants contaminés lors de leur hospitalisation. Des transmissions nosocomiales, c’est-à-dire à l’occasion de soins médicaux, ont été décrites pratiquement depuis l’émergence du virus au début des années quatre-vingt. De graves épidémies de sida d’origine nosocomiale avaient été recensées en 1992, à Elista, dans la fédération de Russie, où 300 enfants ont été contaminés et, en 1996, dans les orphelinats roumains, avec plusieurs milliers d’enfants infectés, à cause d’une mauvaise hygiène des soins et de mini-transfusions de sang d’enfant à enfant. »
La contagion aura donc été une affaire strictement interne à la vie de l'hôpital de Benghazi. Elle n'a pu résulter que d'une mauvaise hygiène des soins, puisque nous sommes en Libye...
Il y a bien encore une autre hypothèse à relever dans ce que nous en dit le rapporteur Poniatowski qui évoque "de mini-transfusions de sang d'enfant à enfant". Ce que des enfants seuls ne seront pas en mesure de réaliser... Doit bien y avoir des adultes dans le coup. Mais coupables, bien sûr, de ne pas respecter les mesures minimales d'hygiène. C'est ce que nous savons de toute éternité de cet "Etat-voyou" tout juste sorti de ses turpitudes : la Libye de Kadhafi.
Phénomène qui se retrouve, comme par hasard, en Russie et dans les orphelinats roumains, de tradition bolchevique, sans doute. Décidément, tout concorde, puisque la Libye elle-même n'a pas hésité à avoir, pendant si longtemps, des contacts avec ces sauvages-là.
Or, de même qu'il y a eu les terribles procès de Moscou (1936-1938), ignobles – comme chacun sait -, la Libye se signale à son tour sur ce terrain. Ce qui la rend plus "État-voyou" que jamais. Notre Axel ne manque pas la cible :
« Le cas de la Libye est néanmoins exceptionnel, non seulement en raison de l’ampleur de l’épidémie dans un même établissement, mais surtout de l’organisation d’un procès intenté à des personnels soignants accusés d’avoir volontairement inoculé le VIH. Il existait pourtant des hypothèses bien plus plausibles qu’une origine criminelle pour expliquer ce drame, ce que confirmera la suite des événements. »
Oui, en effet, nous allons bien voir ce que nous allons voir avec le professeur Montagnier qui n'est tout de même pas le dernier des imbéciles... Peut-être.
Mais, de toute façon, en nos éminentes qualités de Françaises et de Français, nous savons bien que nos spécialistes des transfusions de sang ont toujours respecté les mesures d'hygiène, et même la qualité du sang qu'ils transfusaient auprès des hémophiles... Ceux-ci n'ont décidément pas été loupés. Ce qui ne fait pas pour autant, de nos responsables politiques "responsables, mais pas coupables", des "voyous"... Oh que non.
(Référence permanente pour la Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011) :
http://www.francoisepetitdemange.sitew.fr)
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