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Accueil du site > Tribune Libre > Le spectre de Yossef Weiz, architecte de la Nakba, de Ben Gourion à (...)

Le spectre de Yossef Weiz, architecte de la Nakba, de Ben Gourion à Benyamin Netanyahou, « boucher de Gaza » (2/2)

1/2 : Introduction ; 1. Yossef Weiz ; 2. Ben Gourion ; Notes. 

2/2 : 3. Benyamin Netanyahou ; Conclusion ; Notes.  

3. Benyamin Netanyahou 

   À Gaza, les choses ne se produisent pas exactement comme l’aurait voulu le régime extrémiste israélien de Benyamin Netanyahou.
   D’une part, il n’a pas encore réussi, après plus d’un an de guerre (14 mois), à éliminer le Hamas. 
   D’autre part, il n’a pas encore réussi non plus, malgré toutes ses attaques barbares et ses massacres, à expulser les Gazaouis hors de Gaza et de la Palestine.
   Il essaie cependant le plus possible de les faire mourir par des bombardements dont le poids des obus va jusqu’à 900 kilogrammes (une tonne), et qui causent des dizaines de milliers de morts et encore plus de dizaines de milliers de blessés. 
   Ces blessés ne peuvent guère être soignés convenablement parce qu’il a fait détruire presque tous les hôpitaux de Gaza et ne laisse entrer que très peu de médicaments, de matériel médical. Des opérations se font donc dans des conditions misérables (absence de désinfection, manque de médicaments, etc.) ; et des amputations ou d’autres opérations doivent être faites sans anesthésie, même chez des enfants…
   Des travailleurs humanitaires sont même ciblés et tués par l’armée israélienne.
   Non contents de toute cette horreur, Netanyahou et ses ministres extrémistes comme lui que sont Smotrich, Ben-Gvir, etc. ont délibérément provoqué une famine dans la population de Gaza en ne laissant entrer que très peu de nourriture. 
   Ils ont aussi fait détruire très largement les infrastructures civiles de services d’eau et d’assainissement, provoquant un manque d’eau potable et des risques d’épidémie. 
   L’insuffisance alimentaire ou la malnutrition sévère, la déshydratation et les maladies ont déjà tué beaucoup de monde ; et elles affaiblissent rapidement les survivants, bébés, enfants comme adultes, au point que beaucoup d’entre eux ne pourront peut-être même plus être sauvés par des médecins s’ils sont blessés par des bombardements ou des tirs de soldats israéliens, et ce si jamais ils ont accès à des soins médicaux.     
   Les Juifs tués dans la Shoah par les nazis allemands l’ont principalement été par chambres à gaz et balles, mais aussi par travail forcé avec sous-alimentation ainsi que par famine dans des ghettos. Netanyahou massacre les Palestiniens de Gaza à coups de bombes qui vont jusqu’à une tonne de poids et en les affamant et en les privant de soins médicaux et de médicaments. 
   Son inhumanité rivalise avec celle d’Hitler, mais il a quand même le culot de nous dire en plein visage qu’il représente la civilisation contre la barbarie… Mais c’est vrai que le nazisme fait partie intégrante de la « civilisation » occidentale, et Netanyahou a donc raison sous cet angle de dire qu’il représente la « civilisation »…
   Le site Contre Attaque a résumé l’inhumanité complète des bombardements d’Israël sur Gaza dans un court texte intitulé « Les chiffres d’une opération génocidaire », publié le 28 octobre 2024. En voici quelques extraits :

   Israël a largué près de 80.000 tonnes d’explosifs sur Gaza […] en l’espace de six mois d’opération génocidaire, entre le 7 octobre 2023 et le 24 avril 2024, […] sur ce petit territoire palestinien, assiégé et densément peuplé.
   80.000 tonnes d’explosifs, c’est l’équivalent de 5 fois la puissance de la bombe nucléaire larguée sur Hiroshima au Japon […].
   Les USA ont fourni à l’armée israélienne des bombes d’une tonne : les bombes Mark 84 qui pèsent 2000 livres. […]
   […] À Gaza, 90 % des bombes utilisées par l’armée Israélienne pèsent entre 450 kg et 900 kg. Israël bombarde donc l’une des zones les plus densément peuplées au monde avec des armes 2 à 4 fois plus puissantes que les missiles américains [de 230 kg] qui étaient jugés trop dangereux [par les États-Unis pour être utilisés en milieu urbain] dans sa guerre contre Daesh [en Syrie et en Irak]. 
   Une autre comparaison : le 13 octobre 2023, une semaine seulement après le 7 octobre, Israël avait déjà bombardé [6000 bombes] « ce que les États-Unis ont tiré en Afghanistan en un an [7.423] » […]. Gaza est une zone 2.000 fois plus petite que l’Afghanistan. Pendant toute la guerre en Libye, l’alliance de l’OTAN avait déclaré avoir largué 7.600 bombes et missiles. Les ordres de grandeurs par rapport à Gaza sont incommensurables.
   […] tout le territoire a été dévasté, plus que les villes allemandes à la fin de la seconde guerre mondiale. 65 % de tous les bâtiments sont détruits. […] C’est une opération d’anéantissement quasiment sans équivalent dans l’histoire humaine, sur un territoire enfermé par des murs, qui n’a pas de véritable armée ni de moyens de défense.
_____________________________________________
Et tout cela à l’aide d’armes fournies par le camp du bien et de la démocratie : USA, Allemagne, Royaume-Uni ou France, et le soutien des puissances occidentales.
(30)  

   Le sionisme, de Theodor Herzl à Netanyahou, n’a été que barbarie envers les Palestiniens.
   Dès le début du sionisme politique, Herzl, comme le note l’historien états-unien d’origine palestinienne Rashid Khalidi, a :

confié dans son journal l’idée d’expulser la population de n’importe quel pays qui serait choisi pour un futur État juif pour faire place aux Juifs : (49)

Il faut exproprier avec douceur les propriétés privées des domaines qui nous sont attribués. Nous essaierons de faire passer la population sans le sou de l’autre côté de la frontière en lui procurant du travail dans les pays de transit, tout en lui refusant du travail dans notre propre pays. Les propriétaires fonciers viendront à notre côté. Le processus d’expropriation et l’expulsion des pauvres doivent être menés avec discrétion et circonspection. (31)

   Citant ce même passage du journal de Herzl de 1895, le théoricien littéraire et militant palestino-étatsunien Edward Said et le théologien irlandais Michael Prior ont affirmé « que l’idée d’expulser les Palestiniens était une composante précoce du sionisme […] (348) (32) ». 
   Benny Morris et plusieurs autres historiens ont parfaitement expliqué que l’expulsion des Palestiniens a toujours fait partie intégrante du projet sioniste de création d’un État juif depuis ses tout débuts :

Les sionistes voulaient créer un État juif en Palestine avec autant de terres, autant de Juifs et aussi peu d’Arabes palestiniens que possible. (4) […] Morris décrit l’objectif sioniste d’établir un État juif en Palestine comme le déplacement et la dépossession obligatoires de la population arabe. (258) […]
   En fait, l’idée d’un déplacement forcé de la population non juive de Palestine était une idée qui a recueilli le soutien de l’ensemble des groupes sionistes, y compris de ses factions les plus à gauche, (fn 3) dès le début du développement du mouvement. (260) […]
   […] Il [Morris] explique que le « transfert » était « inévitable et inhérent au sionisme » et qu’un pays qui était principalement arabe ne pouvait pas être transformé en État juif sans déplacer la population arabe. (264) (33)    

   Toute l’histoire d’Israël est synonyme de génocide du peuple palestinien ; elle est basée sur ce génocide.
   L’Occident a lui-même provoqué ce génocide de pair avec les sionistes juifs.
   La rhétorique déshumanisante, haineuse et génocidaire du régime israélien de Netanyahou contre les Palestiniens de Gaza (34) s’inscrit ainsi carrément en droite ligne avec le « raisonnement » qui sous-tendait les actes terroristes de l’Irgoun : « Il faut créer une situation où la vie d’un Arabe ne vaudra pas plus que celle d’un rat. Comme ça, tout le monde comprendra que les Arabes sont de la merde, que nous sommes, nous et non eux, les véritables maîtres du pays (28) (19) (2)  ».
   Le parti politique Likoud dont Netanyahou est le chef descend d’ailleurs pratiquement en droite ligne de l’Irgoun terroriste de Menahem Begin… (35) 
   D’autre part, la volonté de Netanyahou d’expulser les Gazaouis par des massacres et la destruction de Gaza s’inspire directement de la démarche de Weiz et de Gourion dans la Nakba de 1948, à savoir des massacres dans des villages palestiniens comme Deir Yassin et la destruction de centaines de villages palestiniens. 
   Le réalisateur américain et australien de documentaires Stefan Moore, qui est un Juif laïc plaidant pour la solution à un État laïc et démocratique, accueillant à la fois les Palestiniens et les Israéliens, a clairement fait ce lien entre Weiz et ce qui se passe aujourd’hui à Gaza :

   Aujourd’hui, alors que la guerre génocidaire à Gaza se déroule, le spectre de Yosef Weitz perdure. Au début de l’invasion israélienne, le ministère israélien des Renseignements a élaboré un projet visant à déplacer de force les 2,3 millions d’habitants de la bande de Gaza, aujourd’hui quotidiennement bombardés et affamés, vers la péninsule du Sinaï, en Égypte, où ils seraient regroupés dans des camps de tentes et privés du droit au retour – un projet qui risque de se concrétiser si rien n’est fait pour y mettre un terme.
   Le projet sioniste de nettoyage ethnique de la Palestine est le péché originel d’Israël. Depuis la Nakba de 1948, les sionistes ont utilisé le souvenir de l’Holocauste pour faire taire leurs critiques et contrecarrer les droits des Palestiniens. Mais malgré les tentatives de justifier, de minimiser ou de nier leur passé, Israël ne pourra jamais effacer l’héritage de Yosef Weitz ni leur histoire sanglante. Il est grand temps de reconnaître la futilité de l’entreprise sioniste. (36)

Conclusion

   L’« humanité » ne tire aucune leçon de l’Histoire… 
   Même si le génocide extrême des Polonais de Volhynie et les massacres de Polonais de Galicie orientale, le génocide extrême des Serbes en Croatie, ainsi que la Shoah et la Nakba se sont produits il y a à peine trois quarts de siècle, et que nombre d’autres génocides et massacres se sont produits depuis, cette « humanité » laisse un autre génocide se perpétrer aujourd’hui même devant ses yeux sans intervenir…
   Se posent ainsi aujourd’hui les mêmes questions à propos du génocide en cours du peuple palestinien que celles qui se sont posées à l’humanité après la Shoah :

   « Comment tout un peuple en voie d’être exterminé a-t-il pu subir pareil destin ? Comment le monde entier a-t-il pu laisser s’accomplir pareille monstruosité sans tenter d’intervenir pour l’arrêter ou au moins pour la freiner ? Comment l’Europe chrétienne a-t-elle pu laisser périr le peuple d’Israël [aujourd’hui le peuple palestinien] quand elle n’a pas contribué elle-même à leur massacre ? ». L’historien et ancien résistant catholique François Bédarida résumait en ces termes les questions angoissantes posées à l’humanité par la Shoah (174). (37)

   Le 24 juillet 2024, Netanyahou, que d’aucuns appellent le « boucher de Gaza », a été reçu en grande pompe par le Congrès des États-Unis… ; et la France de Macron a invité le président de l’État génocidaire d’Israël, Isaac Herzog, à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été à Paris, le 26 juillet 2024… (38)
   L’Histoire maudira l’Occident…
   Heureusement, le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahou et Gallant pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, de même que contre le chef militaire du Hamas, Mohammed Deïf, pour crimes de guerre. 
   La CPI s’en remet à la coopération de ses 124 États membres pour arrêter les suspects s’ils se rendent sur leur territoire, car elle n’a pas de forces policières pour exécuter ses décisions. 
   Cependant, Israël et les États-Unis ne sont pas membres de la CPI et rejettent ces mandats d’arrêt… 
   De plus, malgré ces mandats d’arrêt de la CPI et malgré la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) du 26 janvier 2024, qui jugeait plausible l’accusation portée contre Israël de génocide à l’encontre des Palestiniens de Gaza, les États-Unis (ou l’Occident en général) continuent de fournir des armes à Israël et à être son complice dans le massacre et le génocide du peuple palestinien…

André Lafrenaie
9 décembre 2024

Notes

30. « Les chiffres d’une opération génocidaire », Contre Attaque (Nantes, France), contre-attaque.net, 28 octobre 2024.
https://contre-attaque.net/2024/10/28/les-chiffres-dune-operation-genocidaire/

31. « Theodor Herzl », trad. par Google, Wikipedia, en.wikipedia.org, section « Diplomatic liaison with the Ottomans », note 49 : « Khalidi, Rashid Ismail (2020). The Hundred Years' War on Palestine : A History of Settler Colonialism and Resistance, 1917–2017. New York : Metropolitan Books, Henry Holt and Company. […]. ».

Cette citation de Herzl se retrouve aussi à la section « Writings » avec la note 114, qui donne la référence bibliographique pour le journal de Herzl : « 'The Complete Diaries of Theodor Herzl', vol. 1 (New York : Herzl Press and Thomas Yoseloff, 1960), pp. 88, 90 hereafter Herzl diaries. ».

https://en.wikipedia.org/wiki/Theodor_Herzl&nbsp ;

32. « Zionism », trad. par Google, Wikipedia, en.wikipedia.org, section « Anti-Zionism », sous-section « Characterization as colonialist and racist », note 348 : 
« • Said, Edward, The Edward Said Reader, Random House, Inc., 2000, pp. 128–129 
• Prior, Michael P. Zionism and the State of Israel : A Moral Inquiry, Psychology Press, 1999, pp. 191–192 
• Penslar, Derek, Israel in History : The Jewish State in Comparative Perspective, Taylor & Francis, 2007, p. 56. ».
https://en.wikipedia.org/wiki/Zionism

33. Ibid., section « Role in the Israeli–Palestinian conflict », 
note 4 : 
« Manna 2022, pp. 2 […], 4 […], and 33 […] ;
Khalidi 2020, p. 76 […] ;
Slater 2020, pp. 49 […], 81 […], 87 […], and 92 […] ;
Segev 2019, p. 418 […] ;
Cohen 2017, p. 78 […] ;
Lustick & Berkman 2017, pp. 47–48 […] ;
Stanislawski 2017, p. 65 […]
Rouhana & Sabbagh-Khoury 2014, p. 6 […] ;
Engel 2013, pp. 96 […], 121 […], and 138 […]
Masalha 2012, p. 38 […] ;
Lentin 2010, p. 7 […] ;
Shlaim 2009, p. 56 […] ;
Pappé 2006, p. 250 […] ;
Morris 2004, p. 588 […] »,
note 258 : 
« Morris 2001. » (section « References », sous-section « Works cited » : « Morris, Benny (2001). Righteous Victims : A History of the Zionist-Arab Conflict, 1881-2001. Random House. […]. »),
note fn 3 (« fn » renvoie aux notes qui précèdent les notes régulières au bas de l’article : section « Notes » avant la section « References ») :
« À ce sujet, Ben-Ami écrit : « Voici comment un Brit-Shalom Ihud, membre non sioniste de l’Agence juive, le sénateur Werner, l’a exprimé : « Si je pèse la catastrophe de cinq millions de Juifs contre le transfert d’un million d’Arabes, alors, en toute conscience, je peux affirmer que des actes encore plus drastiques sont permis. » (32) » (note 32 : « Ben-Ami 2007. » [section « References », sous-section « Works cited » : « Ben-Ami, Shlomo (2007). Scars of War, Wounds of Peace. Oxford University Press. […]. »]), 
note 260 : 
« • Ben-Ami 2007, pp. 25–26
• Slater 2020, Transfer 
• Masalha, Nur (1992). Expulsion of the Palestinians : The Concept of "Transfer" in Zionist Political Thought, 1882-1948. Institute for Palestine Studies. p. 2. "Il ne faut pas croire que le concept de transfert était uniquement défendu par les maximalistes ou les extrémistes du mouvement sioniste. Au contraire, il était adopté par presque toutes les tendances de l’opinion, de la droite révisionniste à la gauche travailliste. Pratiquement tous les membres du panthéon sioniste des pères fondateurs et des dirigeants importants l’ont soutenu et l’ont préconisé sous une forme ou une autre, de Chaim Weizmann et Vladimir Jabotinsky à David Ben-Gurion et Menahem Ussishkin. Parmi les partisans du transfert figuraient des modérés tels que le « conciliateur arabe » Moshe Shertok et le socialiste Arthur Ruppin, fondateur de Brit Shalom, un mouvement prônant l’égalité des droits entre les Arabes et les Juifs. Plus important encore, les propositions de transfert ont été avancées par l’Agence juive elle-même, en fait le gouvernement du Yishuv." 
• Morris 2001 [voir note 258 dans la présente note 33], p. 139 : « Pour de nombreux sionistes, à commencer par Herzl, la seule solution réaliste résidait dans le transfert. De 1880 à 1920, certains ont envisagé la perspective d’une coexistence pacifique entre Juifs et Arabes. Mais de plus en plus après 1920, et plus particulièrement après 1929, pour la grande majorité, un dénouement du conflit semblait inéluctable. Après le déclenchement de la guerre de 1936, aucun dirigeant dominant n’était capable de concevoir une future coexistence et une paix sans une séparation physique claire entre les deux peuples – réalisable uniquement par le transfert et l’expulsion. En public, ils ont tous continué à parler de coexistence et à attribuer la violence à une petite minorité de fanatiques et d’agitateurs. Mais ce n’était qu’une attitude publique, destinée à calmer les habitants inquiets et les Britanniques troublés : parler à haute voix d’un bain de sang et d’une expulsion inévitables n’aurait pu que saper à la fois la confiance en soi interne et le soutien extérieur à leur cause. » 
• Segev, Tom (2001). One Palestine, Complete. New York : Picador. pp. 404–405. […].
• Finkelstein 2016, Introduction »,
note 264 : 
« Morris 2004 [section « References », sous-section « Works cited » : « Morris, Benny (2004) [1988]. The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited (2nd ed.). Cambridge University Press. […]. »] : « Le transfert était inévitable et inhérent au sionisme, car il cherchait à transformer une terre qui était « arabe » en un État « juif » et un État juif n’aurait pas pu surgir sans un déplacement majeur de la population arabe ; et parce que cet objectif a automatiquement produit une résistance parmi les Arabes qui, à son tour, a persuadé les dirigeants du Yishuv qu’une majorité arabe hostile ou une large minorité ne pouvait pas rester en place si un État juif devait surgir ou perdurer en toute sécurité. »         

34. Sur ce sujet, on peut voir le texte suivant publié deux fois :

André Lafrenaie, « La guerre à Gaza. Rhétorique israélienne déshumanisante et génocidaire. Itamar Ben-Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale », Vigile (Montréal), vigile.quebec, 24 mars 2024.
https://vigile.quebec/articles/rhetorique-israelienne-deshumanisante-et-genocidaire

André Lafrenaie, « Rhétorique israélienne déshumanisante et génocidaire contre Gaza : le cas Itamar Ben-Gvir », AgoraVox (Bruxelles), www.agoravox.fr, 25 mars 2024.
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/rhetorique-israelienne-253823

35. En juin 1948, peu après la proclamation de l’État d’Israël le 14 mai 1948, le chef de l’Irgoun, Menahem Begin, a fondé un parti politique officiel nommé Hérout (« Liberté »).
   Begin en était le chef et devenait ainsi candidat au poste de Premier ministre.
   En 1965, le Hérout a fusionné avec le Parti libéral israélien pour former le Gahal. 
   En 1973, le Gahal s’est allié avec le La’am (composé de trois petits groupes assez marginaux), pour former le Likoud (« Consolidation »). 
   Menahem Begin, qui avait auparavant dirigé l’Irgoun de 1943 à 1949 puis le Hérout de 1948 à 1973, était le chef de ce nouveau parti Likoud formé en 1973.
   Le Likoud a été porté au pouvoir quelques années plus tard, soit en 1977, et Begin est alors devenu Premier ministre jusqu’en 1983.
   Les chefs suivants du Likoud ont été Yitzhak Shamir (un des trois chefs du Lehi de 1943 à 1948) de 1983 à 1993 (Premier ministre de 1983 à 1984 et de 1986 à 1992) ; Benyamin Netanyahou de 1993 à 1999 (Premier ministre de 1996 à 1999) ; Ariel Sharon de 1999 à 2005 (Premier ministre de 2001 à 2006) ; et de nouveau Benyamin Netanyahou de 2005 à aujourd’hui (Premier ministre de 2009 à aujourd’hui, sauf du 13 juin 2021 au 29 décembre 2022). 
   La filiation de Begin, chef de l’Irgoun terroriste de 1943 à 1949 puis chef du Hérout de 1948 à 1973 puis chef du Likoud de 1973 à 1983 ; à Shamir, un des trois chefs du Lehi terroriste de 1943 à 1948 puis chef du Likoud de 1983 à 1993 ; à Netanyahou, chef du Likoud de 1993 à aujourd’hui sauf de 1999 à 2005 (Ariel Sharon), est on ne peut plus frappante !  

36.  Stefan Moore, « Israel’s original sin : The legacy of Yosef Weitz », trad. par Google, Pearls and Irritations (Kingston, Australian Capital Territory), (« John Menadue’s Public Policy Journal »), johnmenadue.com, 18 février 2024.
https://johnmenadue.com/israels-original-sin-the-legacy-of-yosef-weitz/

37.  « Shoah », Wikipédia, fr.wikipedia.org, section « Attitude du monde extérieur », début de la section, note 174 : « François Bédarida, Le Nazisme et le génocide, introduction. » (section « Bibliographie », sous-section « Ouvrages généraux » : « François Bédarida. Le Nazisme et le Génocide. Histoire et enjeux, éd. Nathan, 1989. »).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Shoah&nbsp ;

38.  L’ignominie du président français Emmanuel Macron, qui a invité à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques le président de l’État génocidaire d’Israël, Isaac Herzog, est parfaitement décrite dans le texte suivant :
Coordination nationale de l’UJFP, « L’horreur à Gaza, Macron et les JO de Paris », Union Juive Française pour la Paix (UJFP) (Paris), ujfp.org, 26 juillet 2024.
https://ujfp.org/lhorreur-a-gaza-macron-et-les-jo-de-paris/


Moyenne des avis sur cet article :  2.23/5   (22 votes)




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3 réactions à cet article    


  • JPCiron JPCiron 14 décembre 2024 21:04

    Excellent Article ! Merci

     L’« humanité » ne tire aucune leçon de l’Histoire… >

    A mon sens, au contraire, il y a une grande continuité dans l’ Histoire, en ce sens qu’il continue à être considéré que le sort du non-Prochain est sans importance.





    • JPCiron JPCiron 14 décembre 2024 22:02

      <  Le 24 juillet 2024, Netanyahou, que d’aucuns appellent le « boucher de Gaza », a été reçu en grande pompe par le Congrès des États-Unis…   ; et la France de Macron a invité le président de l’État génocidaire d’Israël, Isaac Herzog, à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été à Paris, le 26 juillet 2024… >


      Voilà qui semble contradictoire avec tout ce que l’on peut penser. Certains avancent des tentatives d’explications logiques  :


      « Israël donne à Biden ses ordres de marche : Analyse de Philip Giraldi  : « Le lobby, comme on l’appelle communément, contrôle à la fois le Congrès et la Maison Blanche sur des questions clés et gère la narration médiatique... »

      https://israelpalestinenews.org/israel-gives-biden-his-marching-orders/


      • leypanou 14 décembre 2024 22:54

        @JPCiron
        le pressenti républicain pour être président de la Commission des Affaires Étrangères à la Chambre des Représentants est un ancien soldat de l’armée la plus morale du monde. Il est venu au Capitol avec une tenue de cette armée. Mais c’est l’ingérence russe qui est leur obsession.
        De même le pressenti pour être directeur du FBI, Kash Patel avait dit : « la priorité, c’est .... ».
        Bref, c’est open bar pour la seule-démocratie-au-moyen-orient, mieux encore que maintenant.

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