Le succès de la mode jetable...
La mode jetable, vous connaissez ? Une industrie particulièrement prospère ! J'avoue que je suis moi-même tentée par cette mode facilement accessible, peu chère, et plutôt jolie.
"Notre planète est submergée par les vêtements : 56 millions de tonnes sont vendues chaque année ! Une industrie qui a quintuplé en quelques années.
Pourquoi cette progression exponentielle ? Les coûts de production ont chuté et, grâce à la mode jetable, on peut renouveler sans arrêt sa garde-robe.
Il n'est pas rare qu'un consommateur ne porte jamais ou ne porte que très peu un vêtement acheté.
De plus, cette surproduction est toxique pour l'environnement.
A l'origine de cette mode jetable, une entreprise : Zara qui appartient au groupe espagnol, Inditex, leader mondial de cette industrie du vêtement.
Inditex possède plusieurs marques : Zara et Zara Home, Pull and Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho et Uterqüe.
Le patron de l'entreprise Amancio Ortega est la 6ème fortune mondiale.
Le secret de son succès : Ortega s'inspire des modèles haut de gamme, mais il vend ses vêtements à bas prix. Ainsi une mode élitiste devient accessible à tous.
La marque possède toute la chaîne de production, depuis les usines jusqu'aux boutiques... Ainsi, pas de perte de temps pour produire et vendre...
Une idée marketing de génie ! Les magasins vendent sans cesse des nouveautés, ce qui incite les consommateurs à revenir, une façon d'attirer la clientèle avec des prix peu élevés, afin d'éviter ce que l'on appelle "le remords du consommateur."
Autre idée de génie : Zara ne fait pratiquement pas de publicité, ce qui génère des économies.
Dans le passé, la mode obéissait à des critères stricts, elle ne concernait que les élites, désormais, la mode touche tout le monde.
On s'habille en fonction de ce qui nous va et nous plaît. Et grâce à des petits prix, la mode permet d'améliorer l'image de soi.
La mode jetable est, en fait, une copie du luxe à bas prix, avec juste quelques différences, pour que les marques ne soient pas traînées devant les tribunaux.
Depuis des décennies, on nous a inoculé le virus de la nouveauté. Pendant des millénaires, les gens vivaient dans la répétition. Désormais, nous sommes des drogués de la nouveauté : la tradition n'est plus légitime.
Pourquoi ? Sans doute, parce que les gens sont tout le temps exposés sur les réseaux sociaux : être bien habillé, c'est être bien accepté.
De plus, les gens ont l'impression de faire des économies en achetant ces produits à bas prix.
Les marques font aussi appel à des "influenceuses" avec des applications de shopping qui créent un effet de drogue. Internet devient un grand centre commercial.
Et cette frénésie d'achats touche aussi les hommes, notamment les plus jeunes.
La demande explose : les livraisons de ces vêtements représentent 10 % des gaz à effet de serre des transports. L'impact écologique est donc important.
De plus, à vêtement jetable, travail jetable : ce business génère légion de travailleur précaires, les livreurs.
Il existe aussi ce que l'on appelle "l'ultra fast fashion" : une industrie qui vend des vêtements encore moins cher et qui s'adresse aux jeunes. Certains vêtements sont vendus à 5 euros, des vêtements tape à l'oeil, vite jetés.
Certains de ces vêtements sont fabriqués au Royaume Uni, à Leicester qui est un centre de production de fast fashion : les conditions de travail y sont dignes du tiers monde.
Dans les ateliers de confection, les fenêtres sont obstruées, les locaux ne sont pas chauffés en plein hiver, le travail est très mal rémunéré.
A Leicester, la moitié de la population est d'origine étrangère : c'est une main d'oeuvre fragile, peu éduquée, facilement exploitable. Les journées de travail sont harassantes, interminables, les ouvriers n'ont pas de contrat de travail.
On peut parler d'un véritable esclavage moderne. Les conditions de travail ont favorisé la propagation de l'épidémie de Covid.
Il faut savoir aussi que l'industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde après le pétrole.
On présente souvent la viscose, cette soie artificielle, comme un produit écologique issu de la fibre de bois.
Mais c'est une illusion : il faut de nombreux produits chimiques pour transformer le bois en tissu, des produits toxiques, très dangereux , acide sulfurique et CS2.
En Inde, dans la région où sont fabriquées ces fibres synthétiques, les gens sont atteints de symptômes neurologiques graves, cécité, atteintes vasculaires, handicaps, des problèmes de santé liés à la pollution de l'eau.
L'entreprise Birla fournit finalement de l'eau potable aux habitants, car les dirigeants savent qu'ils sont responsables de a pollution.
Mais, pour cultiver, les paysans utilisent encore l'eau polluée des puits. Et comme l'usine donne du travail aux gens, les habitants de la région laissent faire...
Avec la mode jetable, la demande mondiale de viscose explose.
De plus, la durée de ces vêtements est souvent limitée : les fibres s'abîment vite. Seulement 10 % peuvent être revalorisés.
Est-il possible de freiner la "fast fashion" ? En fait, si l'on arrête d'acheter ce type de vêtements, ce n'est pas une bonne solution pour l'économie.
On ne verra donc pas la fin de la mode jetable !"
Encore un problème pour lequel nous n'avons pas de solutions...
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2021/03/le-succes-de-la-mode-jetable.html
Source :
https://www.arte.tv/fr/videos/089135-000-A/fast-fashion-les-dessous-de-la-mode-a-bas-prix/
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