Le Suffrage universel en question

Le spectacle assez lamentable que nous offre cette campagne, laisse à penser que cette forme d'élection présidentielle au suffrage universel n'est peut-être pas la solution la plus démocratique et laisse la place au plus démagogique comportement des candidats en présence. Et éviter cette chasse aux signatures ridicules.
Ensuite, combien d'électeurs potentiels y compris moi-même, bien que je m'y efforce, connaissent par exemple exactement le fonctionnement du FMI, son rôle et sa mission, de la BCE. Ce que veut dire l'excédent ou le déficit du commerce extérieur, comment fonctionne la commission européenne et son parlement et plus terre-à-terre, le mécanisme des tranches d'imposition.
Parmi les abstentionnistes, on compte les « j'men foutistes » et d'autres qui baissent les bras devant ces problèmes et des solutions avancées qu'ils ne maîtrisent pas. Soit, mais combien d'électeurs dans ce même cas vont faire confiance donc à l'aveugle à un candidat, lui laissant le soin de tout régler seul et tout comprendre à leur place, quitte à proférer n'importe quoi pour simplement désarçonner son concurrent ?
N'est pas une dérive de la démocratie qu'une élection prenne la forme d'un référendum qui n'ose pas dire son nom ? Et ce régime semi-présidentiel où le chef de l'Etat peut s'arroger tous les droits, y compris de jouir d'une immunité présidentielle préalable, n'en est-il pas la démonstration ?.
On en arrive à un vote anti-sous-marin et quelquefois à un choix qui ne vient pas de la raison mais du fleur de peau. Exemple François Bayrou est l'homme qui plaît aux Français, le plus sympathique et dont le programme et discours semblent plaire au plus grand nombre, mais n'obtiens que 10 % des suffrages.
Ne serait-ce pas plus judicieux de remettre les choses dans l'ordre en commençant par intervertir les deux scrutins dépendants l'un de l'autre d'abord par les législatives. De son suffrage se constitue l'Assemblée Nationale chère à nos constituants, constituée par les représentant du peuple qui lui donne mandat de maîtriser justement tous les rouages de l'économie et des finances, de la position de la France dans le monde et sa contribution à aux affaires étrangères, en bref de « gérer la Cité » selon l'heureuse formule. Et c'est au parlement de choisir le plus apte à le faire. Un Président « normal » dont les pouvoirs seront épurés, dont le rôle serait redéfini, lequel nommerait un chef de gouvernement issu de la majorité qui fera enfin ce que la constitution l'oblige, ce qui éviterait alors ce paradoxe d'une cohabitation.
Retour au passé, propos réactionnaires ? Nostalgie ? Certainement pas. Retour à une présidence pot-de-fleur, non plus. Plutôt un pas vers une autre République peu importe son nom ? La question peut se poser tout en laissant la place à un champ de réflexions qui pourraient au contraire donner plus de démocratie directe pour les affaires locales et pourquoi pas aux référendums populaires ?.
Ceci nous épargnerait la vision des dernières outrances d'un candidat aux abois. Ou d'un Chef d'Etat (ou d'une) encore plus nuisible qui serait issu des urnes d'une France tombée dans les bras de sirènes populistes, un régime qui ferait fi d'une république parlementaire pour installer un autre : autoritaire. D'ailleurs l’antiparlementarisme est l'un des fonds de commerce maladif de la droite avec la xénophobie ou la haine du fonctionnaire.
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