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Accueil du site > Tribune Libre > Le sujet de français au Brevet : une stérilisation savante de la réflexion (...)

Le sujet de français au Brevet : une stérilisation savante de la réflexion des élèves

L’inspection pédagogique de l’Éducation nationale s’est encore surpassée cette année pour proposer un sujet de Français au Diplôme national du Brevet. Qu’elle ait cru devoir rendre hommage au récent prix Nobel de littérature, Jean-Marie Gustave Le Clézio, en choisissant une page d’un de ses livres, pourquoi pas ? Mais pourquoi celle-là ? Quelle représentation fataliste et voyeuriste du monde révèlent un tel choix et le sujet de rédaction censé en découler !

 
Un exemple de leurre d’appel humanitaire et de sa stérilité

Extraite du livre « L’enfant de sous le pont  », cette page présente un SDF survivant de récupération dans les poubelles et conforme au stéréotype de l’emploi, hirsute, sale, ivrogne, au moment où il découvre, sur son lit installé sous un pont, une boîte de carton contenant un bébé abandonné, « une petite fille » grelottant de froid.

On ne trouve pas meilleur exemple de leurre d’appel humanitaire poignant qu’un bébé ainsi abandonné entre les mains d’un SDF.

- Pareille exhibition du malheur d’autrui stimule d’abord le réflexe inné d’attirance jusqu’à la fascination du voyeurisme : plaisir et malheur d’autrui, ou leur simulation, ont le don de susciter chez le récepteur une sorte de sidération.

La distribution manichéenne des rôles classe ensuite le bébé et le SDF dans le camp des victimes face aux bourreaux sans doute physiquement absents et non identifiés mais bien présents physiquement par métonymie : on songe aux parents et plus généralement à l’ordre social établi ; l’abandon de l’enfant comme la déchéance du SDF sont les effets de leur barbarie.

- L’accusation est d’autant plus facile à porter que la mise hors-contexte interdit toute compréhension des causes qui ont conduit à cette situation désastreuse. Le bébé est la victime par excellence à qui ne saurait être imputé une quelconque responsabilité du malheur qu’il subit ; mais le SDF bénéficie également, faute de contexte, d’une égale exonération.

- Sans aller jusqu’à l’assistance à personne en danger puisqu’il s’agit d’une fiction, un sentiment confortable de compassion est ainsi provoqué chez le lecteur qui en retire une image humanitaire avantageuse de lui-même.
 
Il ne reste plus qu’à s’en prendre au destin qui frappe les êtres sans discrimination, à crier des injures aux dieux, voire, comme dit Hugo dans son poème « La conscience », à « (lancer le soir) des flèches aux étoiles  ». Du moins chacun peut-il se réjouir d’y avoir échappé, avec peut-être un vague sentiment de culpabilité, puisque le trop perçu des uns est souvent présenté à tort comme la cause mécanique du moins perçu des autres, selon un fonctionnement comparable aux vases communicants.

Un beau sujet écarté : une exploration des causes de ces malheurs

Cette représentation de la réalité qui focalise l’attention sur les effets sans que les causes en soient explorées, incite à se résigner et à se soumettre à une fatalité contre laquelle on ne peut rien. Et pourtant, un abandon d’enfant ne trouve-t-il pas son explication dans la détresse d’une mère ? Elle peut n’avoir pas souhaité du tout cette grossesse pour diverses raisons, comme cette fillette brésilienne de 9 ans violée par son beau-père et dont la mère a été excommuniée par l’archevêque de Recife pour l’avoir aidée à avorter. Elle peut aussi être dans un tel dénuement qu’elle n’a pas les moyens de subvenir à ses besoins. On comprend mal toutefois qu’elle confie son bébé à un clochard qui est bien le dernier à pouvoir le sauver puisqu’il ne peut déjà pas se secourir lui-même. De même, on peut devenir SDF au terme de parcours très divers et inégaux.

On aurait donc pu attendre de l’inspection pédagogique de l’Éducation nationale qu’elle demandât en rédaction que fussent imaginées les causes qui ont conduit à l’un de ces deux malheurs. C’était amener les élèves à tenter de comprendre une situation en émettant des hypothèses plausibles.

Le choix de la science-fiction invraisemblable et inutile

Eh bien non ! L’inspection pédagogique a préféré non pas explorer le passé pour établir des relations vraisemblables de causes à effets, mais lire l’avenir dans le marc de café, en osant demander l’invraisemblable : « Quelques années plus tard…, lit-on. Ali a gardé avec lui « l’enfant de sous le pont » et il a pris soin d’elle. Un journaliste découvre toute l’histoire et la raconte. Il explique aussi en quoi et pourquoi la vie d’Ali a changé. Écrivez cet article.  »

Car comment imaginer qu’un bébé puisse survivre avec un clochard qui vit dans le plus extrême dénuement ? Quand bien même il trouverait dans les poubelles des trésors insoupçonnés jusque-là, est-il raisonnable de penser qu’un bébé puisse ne pas être répéré par l’entourage, qu’il ne soit pas confié à une institution et que le clochard ne soit pas inquiété pour vol d’enfant ? Manifestement la science fiction misérabiliste, façon 19ème siècle, est préférée par l’inspection pédagogique à la compréhension des mécanismes socio-politiques qui peuvent conduire à ces désastres sociaux.
 
Et on devine le journalisme qui a la préférence de cette inspection pédagogique dans une belle "éducation aux médias" : sous couvert de journalisme humanitaire qui, selon la formule d’Albert Londres prisée par certains, prétend « remuer la plume dans la plaie », c’est celui du voyeurisme et du leurre d’appel humanitaire stérile à la manière de Paris Match .
 
Le bébé abandonné, un stéréotype mythologique

Intericonicité aidant, l’inspection pédagogique de l’Éducation nationale a-t-elle été influencée par des relents de mythologie ? Ce bébé abandonné est, en effet, un stéréotype des mythologies. Le Grec Œdipe, fils de Laios, roi de Thèbes, est rejeté à sa naissance par ses parents quand un oracle leur apprend les crimes qu’il est condamné à commettre. Seule la pitié de l’esclave chargé de le mettre à mort lui vaut la vie sauve : abandonné suspendu à un arbre par les pieds pour échapper aux bêtes, il est recueilli par des gens de la cour de Corinthe ; il en sera quitte pour n’avoir que "les pieds enflés", ce qui est l’étymologie d’Œdipe. Moïse, le prophète hébreu, de son côté, est trouvé dans un panier flottant en bordure du Nil. Mais dans les deux cas, les enfants ont la chance d’être sauvés par des princes ou des gens à leur service. C’est la particularité des mythologies que de promettre un grand destin au plus démuni et de faire croire à la bergère qui épouse le prince charmant.
 
 
Dans le cas présent, le SDF qui découvre la petite fille dans son carton, n’a pas grand chose à lui promettre ; c’est la particularité de la dure réalité socio-politique que l’inspection pédagogique de l’Éducation nationale préfère ignorer pour stériliser la réflexion de ses élèves et en faire de futurs lecteurs abrutis de Paris-Match et de médias semblables. Paul Villach


 

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21 réactions à cet article    


  • Internaute Internaute 6 juillet 2009 14:54

    Bien d’accord avec vous. C’est ce qu’on appelle la république compassionaile (mot qui n’existe pas au dictionnaire d’où l’orthographe libre smiley ).

    Je pense qu’il s’agit de l’exploitation d’un vieil atavisme chrétien encore bien ancré au plus profond de nous-même. La victimisation est devenue une bonne affaire.


    • Bobby Bobby 6 juillet 2009 17:36

      Bien d’accord avec vous Paul... c’est un tour de passe-passe et il est loin d’être le seul. Il semble que notre société se voue de plus en plus à un laminage de grande envergure aux fins de permettre aux décideurs d’avoir les coudées encore un peu plus franches... une question d’époque probablement ! La démocratie ne serait plus qu’un leurre dont seraient abreuvés les masses populaires, une oligarchie de fait gardant les rennes et usant de démagogie dans presque tous les registres... Nous sommes bien loin des essais grecs visant à déterminer le meilleur système de gouvernement ! On reste avec la fâcheuse impression que la filière rétréci chaque fois un peu plus vite.


      • Adrian Adrian 6 juillet 2009 18:06

        "Manifestement la science fiction misérabiliste, façon 19ème siècle, est préférée par l’inspection pédagogique à la compréhension des mécanismes socio-politiques qui peuvent conduire à ces désastres sociaux."

        Ce n’est pas le but du cours de français ! Ce n’est pas un cours d’économie ou de politique ! Voyons soyez logique...


        • NICOPOL NICOPOL 6 juillet 2009 18:51

          Mais oui bien sûr, des inspecteurs de l’Education nationale se réunissent secrètement la nuit, tramant de « savantes » machinations pour « stériliser » la pensée de nos chères têtes blondes. J’imagine le dialogue :

          « - OK, on commence sans attendre les retardataires... Objet de la réunion du jour : Comment rendre nos élèves »suffisamment abrutis pour lire Paris-Match. Des idées ? Personne ? ... Oui ? Guy ?

          - Ben moi je pense à utiliser un « leurre d’appel humanitaire », je sais pas moi, une handicapée mentale, un petit enfant africain, j’ai appris ça lors de mon dernier stage « Comment stériliser la pensée de nos enfants » à la Grande Motte, il parait que ça marche à tous les coups ce truc !

          - Bonne idée Guy, ça va provoquer un « réflexe inné d’attirance jusqu’à la fascination du voyeurisme » ! Je note sur le tableau véléda. D’autres idées, les amis ?

          - Oui, j’aime bien le petit enfant noir, c’est voyeurs, c’est porteur, nos élèves seront « sidérés » et auront envie de s’abonner à Télé 7 jours ! Je pense qu’on devrait aussi insister sur la « distribution manichéenne des rôles », genre un méchant curé ou un humanitaire pédophile, ou peut-être un militant de l’UMP qui fait un safari ?

          - OK Marie-Pierre, je note, mais attention, mettons bien le militant UMP « hors-contexte » pour que les enfants éprouve un « sentiment confortable de compassion » qui les rendra bien docile et malléable et les poussera, une fois adulte, à faire du tuning sur leur Fuego au lieu de lire du Karl Marx !

          - Euh ouais moi j’ai une idée trop glucose, plutôt qu’un petit noir on pourrait prendre un enfant abandonné sur la Seine, genre recueilli par un SDF bosniaque, vous savez, genre Moïse et, euh, comment, le mec qui voulait coucher avec sa mère, là, le truc mythologique, quoi...

          - Ah oui, Oeudipe tu veux dire, mais pourquoi la mythologie, c’est un peu stéréotypé tout ça non René ?

          - Ouais, mais, euh, comment, c’est trop « intericonique », ce truc !

          - Euh... Ah bon ? Et l’interconnericité.. euh... ton truc, là, ça fait lire Paris-Match ?

          - Ouais ouais, mon beau-frère il a vu Les 10 Commandements et depuis il joue au PMU !

          - OK, alors va pour l’interconnixité, euh... le SDF et tout ça !

          - Oui, mais « hors contexte », le SDF, « hors contexte », sinon les gosses vont embrayer sur une analyse marxiste critique de l’ultracapitalisme néo-libéral mondialisé qui a conduit le SDF sous ce pont, et ils vont prendre conscience de la dictature rampante que nos Maîtres s’efforcent d’établir en France, et ils vont voter NPA au lieu de s’abonner à Auto Moto !

          - Ah non surtout pas, on aurait l’air fin à l’Education Nationale si on forme des esprits critiques ! Bon, les gars, c’est pas tout ça mais il est minuit moins le quart et y’a le film de cul sur Canal qui commence, on s’arrête là, OK pour le SDF et le petit bébé, nos stagiaires Kevin et Mégane vont nous trouver un extrait d’un auteur à la page et hop, plié c’est emballé, nos Maîtres seront contents de nous et pourrons entrer au capital de Paris Match et VSD !« 

          Merci, M. Villach, pour toutes ces révélations ! Je mettrais mes enfants dans une école privée !

          Mais au fait, l’éducation nationale, c’est pas »de gauche" ?? smiley


          • Paul Villach Paul Villach 6 juillet 2009 20:09

            @ Nicopol

            Vous faites à votre tour de la science-fiction ! Seriez-vous de la même maison ?
            Je vous sers des arguments. Vous préférez les ignorer, tant ils vous embarrassent !

            Vous appartenez à la cellule de veille ministérielle sur Internet ?

            Votre façon d’agir le laisserait penser, sauf erreur ! Du moins, méritez-vous d’en faire partie ! Paul Villach


          • ecophonie ecophonie 6 juillet 2009 20:33

            Merci Nicopol pour ce commentaire bien poilant.

            J’ai bien tenté des réponses avec un argumentaire et tout mais je n’ai jamais su par où commencer tant la tâche était immense (notez l’intericonicité ici) et au vu du peu de commentaire avec pourtant tant de matière à redire, je ne devais pas être le seul.

            Merci encore.

            Mr Villach, prenez des vacances, décompressez.


          • Eric P Eric P 7 juillet 2009 09:59

            Bravo, j’adore. Ou comment montrer la montée paranoïaque de l’auteur dans un délire intello.


          • NICOPOL NICOPOL 7 juillet 2009 10:12

            M. Villach,

            Des arguments ? Et qui m’embarrasseraient ?? La bonne blague !

            Je serai embarrassé, et vous devrais de plates excuses, le jour où vous m’apportez la PREUVE qu’il y a bien une stratégie d’abrutissement consciente et planifiée au sein de l’éducation nationale. Pour l’instant, je n’ai vu dans votre prose que des spéculations de salon, un peu délirante, et à la limite de la théorie du complot.

            Mais soyez cohérent : si vous croyiez vraiment à ce que vous écrivez, ma petite satire aurait du vous sembler très plausible. Sinon, comment pensez-vous REELLEMENT que se trament ce genre de « savantes stérilisation » ?? Il faut bien se réunir, en discuter, proposer, échanger, argumenter pour retenir la meilleure stratégie ! De telles réunions doivent REELLEMENT exister, sous une forme ou sous une autre, si ce que vous dites est vrai !

            Ah mais pardon, j’oubliais que le mot « REEL » ne fait pas partie de votre univers mental...

            A preuve : vous voilà persuadé que je fais partie d’une « cellule de veille ministérielle sur Internet » ! Je passerai mes journée à éplucher les articles d’Agora Vox, et surtout ceux d’un certain Paul V., dangereux subversif particulièrement surveillé par le Maître, pour désamorcer toute tentative séditieuse et insurrectionnelle contre sa Dictature molle !

            Ah ah ah ah ah ! On ne me l’avait jamais faite, celle là ! On m’a cru homophobe, catho intégriste, créationniste, militant UMP, voilà une ligne de plus à ma carte de visite !

            Toujours cette paranoïa, M. Villach, cette dialectique simpliste, j’oserai dire simplête. Réaction pavlovienne bien connue sur AV : « ’vous n’êtes pas dans mon camp, vous êtes donc dans le camp de mes ennemis »...

            Votre lutte est sincère, je n’en doute point ; mais je ne pense pas que ce soit avec ce genre d’articles fantasmatiques et de commentaires caricaturaux que vous allez défendre votre cause.

            Cordialement,


          • Alexeï 7 juillet 2009 11:13

            @ Nicopol

            Évitez d’utiliser l’argument psychiatrique constamment : à vous lire, celui qui ne pense pas comme vous (et ne se soumet pas aveuglément à vos vues) est forcément un malade mental.
            Je suis de moins en moins d’accord avec certaines des anlyses développées par l’auteur mais il convient de vous rappeler que le respect absolu de sa liberté de penser est la agrantie de la vôtre comme elle l’est de la mienne.

            Pour ce qui est du présent article, je partage les analyses de l’auteur. Ayant surveillé les épreuves du brevet 2009, j’ai été effaré par ce que j’ai lu (et je ne suis pas prof de français). Ce SDF qui ne pouvait que s’appeler Ali « volait », « picolait », « battait des gens » mais l’arrivée miraculeuse de l’enfant (je n’ose penser au Messie) l’a ramené sur le droit chemin. Cela vous fera mal de l’admettre mais de semblables sujets sont destinés à suciter non pas la réflexon, ce qui devrait être le but de l’école mais des réflexes dont les élèves n’ont pas forcément conscience. Les concepteurs de ces sujtes le savent.

            Les années précédentes, des sujets tout aussi immodes ont été proposées à la « réflexion » (sic) des élèves :
            - la xénophobie,
            - le racisme,
            - la promotion du caïdat.


          • NICOPOL NICOPOL 7 juillet 2009 12:10

            Bonjour Alexeï,

            Lorsque, en réponse à ce petit chambrage potache, M. Villach me renvoit du « Vous appartenez à la cellule de veille ministérielle sur Internet », désolé, mais j’appelle ça de la paranoïa.

            Par ailleurs il me semble que vous inversez un peu les rôles : c’est parce que je ne pense pas comme M. Villach que je ne peux être qu’un suppôt du système. Moi, je ne reproche en aucun cas à M. Villach de penser des choses que je ne pense pas, je lui reproche en toute courtoisie de se limiter à des spéculations intellectuelles ad hoc sans aucune espèce de preuve.

            Veuillez croire que je n’ai rien, mais alors absolumment rien contre les gens qui ne pensent pas la même chose que moi, bien au contraire. J’attends juste qu’ils me convainquent en toute honnéteté et objectivité, et qu’ils ne me renvoient pas dans le camp du « Mal » lorsqu’ils n’y parviennent pas. Je ne dis pas que ce qu’écrit M. Villach est faux, je dis qu’il n’apporte aucune espèce d’élément d’information concrète, et encore moins de preuve, et que tout repose sur de la spéculation et, je dois bien le dire, une forme de « fantasme » consistant à voir à l’oeuvre derrière notre morne réalité des « puissances occultes » aux intérêts aussi effrayants que machiavéliques.

            J’ai dis en revanche que s’il m’apportait des éléments de preuve qu’il y a bien une machination « savante » (le mot est de lui, et il évoque bien des gens extrêmements intelligents et compétents tramant de complexes opérations de lobotomisations) à l’éducation nationale pour abrutir nos enfants, je me rangerai à ces arguments et lui devrais de plates excuses.

            "Cela vous fera mal de l’admettre mais de semblables sujets sont destinés à suciter non pas la réflexon, ce qui devrait être le but de l’école mais des réflexes dont les élèves n’ont pas forcément conscience. Les concepteurs de ces sujtes le savent.« 

            Rassurez-vous, je n’aurais aucun mal à admettre tout ce que voulez, que la terre est plate, que les américains ne sont jamais allés sur la lune, que Mahomed s’est envolé sur un cheval, que les communistes n’ont jamais colalboré avec les Nazis, qu’Armstrong se dope, du moment que vous m’en apportez la preuve. Comme vous pouvez le lire dans mon petit descriptif, seul compte le »principe de réalité« . Vous écrivez : »les concepteurs de ces sujets le savent". Je vous répondrais la même chose qu’à M. Villach : des preuves ?

            Cordialement,


          • Paul Villach Paul Villach 8 juillet 2009 08:24

            @ Nicopol
            Pour votre réflexion, voici ce qu’un lecteur m’a adressé comme commentaire.

            « Cher Paul Villach
             
             J’étais de surveillance au brevet - ma dernière surveillance - et, à la lecture du sujet de rédaction, j’ai pensé qu’ »ils« avaient atteint des sommets. Ou bien le journaliste découvre, et il n’y a découverte que si personne ne savait rien, ou bien tout le monde savait, et il n’y a aucune découverte. Pour rester un peu juriste, j’ai vérifié : l’article 58 du code civil oblige que »Toute personne qui aura trouvé un enfant nouveau-né est tenue d’en faire la déclaration à l’officier de l’état civil du lieu de la découverte.« Si Ali ne l’a pas fait et que le journaliste le découvre et le publie, malheur à lui : il risque d’être poursuivi au moins pour séquestration d’enfant et il apparaîtra alors que le journaliste a fait un boulot que sa déontologie lui interdit explicitement : celui de flic. Si Ali a fait la déclaration, ne serait-ce que par instinct de précaution, ou sur sage conseil (il ne vit pas dans une totale solitude), la mairie est au courant  : impensable que ses services sociaux n’aient pas Ali à l’˛il. Et si même ils sont négligents, finissent par oublier, autour d’Ali, on sait, surtout sur une durée de quelques années. Bref, absolument impossible de parler de »découverte« par un journaliste.
             
             Il n’en est pas moins arrivé que, sur le même »canevas« , un journaliste découvre vraiment, ou se fasse la caisse de résonance d’une véritable découverte : le cas d’enfants élevés par des animaux. Pas de problème  : auparavant, absolument personne ne savait, la découverte est authentique. Et il y a eu là-dessus des reportages authentiques n’engageant pas la respectabilité professionnelle de leurs auteurs. Il me semble percevoir dans ce sujet le relent de ces articles. Il suggère alors la terrible équation, largement amorcée par le contexte : Ali = bête sauvage. »Ils« sont plus indécents que jamais. Mais innocents ? On ne peut pas publiquement poser la question sans s’exposer à des poursuites.
             Bonne soirée ! »
            Paul Villach


          • Rough 6 juillet 2009 22:10

            @Nicopol....
            Si je pouvais vous plussez mille fois je l’aurais fait....A mourir de rire....PV dénonce les travers de l’EN mais dans la forme il sombre dans ce qu’il combat....intericonicité....c’est d’un ridicule abouti....un mot qui n’existe pas...un peu comme le référentiel galopant !!!


            • Paul Villach Paul Villach 7 juillet 2009 09:43

              @ Rough

              Rappelez-moi ce que signifie « rough » en anglais ! Il vous va comme un gant, ce pseudonyme !

              C’est bien là le joli résultat d’une formation initiale qui désoriente à ce point l’élève qu’il ne sait plus faire la différence entre ce qui est formalisme et ce qui ne l’est pas.

              Désolé de vous surprendre par le mot « intericonicité », qui comme vous dites, n’existe pas... mais seulement dans votre inculture ! Paul Villach


            • Rough 6 juillet 2009 22:11

              et puis quelle outrecuidance ce PV....aucune distanciation....toujours à bondir dès que l’on le chambre un peu....


              • grangeoisi grangeoisi 6 juillet 2009 22:40

                Mais la Bulle était là ! La Bulle veille !


                • grangeoisi grangeoisi 6 juillet 2009 22:57

                  Si stérilisation savante ... pas si savante que ça puisque notre numéro un en théocratie intellectuelle l’aurait vue... faut dire que sa vieille rancune envers le mammouth lui voit des défauts partout... Ha ! L’amour-haine !


                  • chmoll chmoll 7 juillet 2009 10:16

                    y a aussi ceux qui sont propre en apparence et pourris de l’interieur

                    et y en a !!


                    • docdory docdory 7 juillet 2009 10:24

                      Cher Paul Villach


                      Par curiosité morbide, j’aimerais voir quelles histoires vont bien pouvoir inventer les candidats au brevet en réponse à ce consternant sujet !
                      Seront-ils notés en fonction du caractère politiquement correct de leur copie ?
                      Une chose est sûre , c’est qu’ils ne seront pas notés en raison inverse du nombre de leurs fautes d’orthographe ! En effet, j’observe que mes enfants, scolarisés au collège, voient leurs rédactions ( pardon, leurs exercices de « production littéraire » ) notées uniquement sur « le fond » , mais jamais sur l’orthographe ! Ils ont d’ailleurs maintenant deux orthographes : l’une, correcte, pour les dictées, et l’autre, consternante, pour le reste de leur travail, pour lequel l’orthographe n’est pas notée et pas toujours corrigée !

                      • Stalker 7 juillet 2009 12:26

                        Dommage, l’idée de départ de critiquer l’idéologie qu’il y a derrière un tel sujet est bonne, mais je trouve les arguments trop tirés par les cheveux et le postulat d’une sorte de complot me semble faux. L’Education Nationale ne pousse pas toujours à l’intelligence (je dois aussi rendre hommage à plus d’un professeur de vraiment m’avoir appris à réfléchir), mais les volontés individuelles de bien des enseignants et les processus informels y suffisent largement.


                        • monpetitavis 7 juillet 2009 14:04

                          Idem
                          Parfois on aimerait que Paul prenne quelques vacances tant l’argumentaire est tiré par les cheveux. Que le registre compassionnel soit constamment utilisé pour traiter de l’actualité, il ne fait aucun doute. J’ajouterai qu’il ne concerne pas que l’éducation nationale, il est généralisé à l’ensemble de la presse.
                          Que ce sujet n’invite pas à la réflexion, c’est une évidence, qu’il ait été décidé savamment par une cellule secrète de l’éducation nationale dont le but est l’abrutissement de nos chères têtes blondes, il ne faut pas pousser mémé dans les orties.
                          Ce sujet est juste caractéristique de notre époque, c’est-à-dire médiocre.


                        • NICOPOL NICOPOL 7 juillet 2009 14:31

                          @ Monpetitavis

                          "Que ce sujet n’invite pas à la réflexion, c’est une évidence, qu’il ait été décidé savamment par une cellule secrète de l’éducation nationale dont le but est l’abrutissement de nos chères têtes blondes, il ne faut pas pousser mémé dans les orties.
                          Ce sujet est juste caractéristique de notre époque, c’est-à-dire médiocre."

                          C’est parfaitement dit, merci.

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