Le syndrome 2002 a tué le Modem !
Il était commun de dire au premier tour des élections, on choisit au deuxième on élimine.
De 2002, il reste pour une grande majorité des français un goût amer : las,désemparés, désespérés certains d’entre nous ont éliminé au premier tour Lionel Jospin. Cette bévue a inculqué aux électeurs la notion de vote utile dès le premier tour.
Le Modem en a été victime aux dernières élections régionales. Beaucoup de contributions, articles, éditoriaux examinent, décortiquent les erreurs de François Bayrou. Il ne peut être étranger et exonère de toute responsabilité mais le vote utile a été certainement déterminant.

Les sondages dont il est de bon ton de dire le plus grand mal, ont montré que pour le Modem, ils avaient été pertinents : entre 4 et 6%. Le votant, membre du Modem, sympathisant ou plus simplement voulant mettre en avant une personnalité modémiste pouvait avoir le raisonnement suivant :
en aucun cas (sauf celui de Jean Delasalle) le Modem ne pouvait obtenir plus de 10% donc d’être présent au second tour. Dans les meilleures hypothèses, il pouvait espérer s’associer avec une autre liste en dépassant les 5%.
Mais rejoindre quelle liste ?
Les électeurs ne veulent plus donner un chèque en blanc aux petites listes. Le Modem n’a toujours pas su résoudre ses préférences – le centre oui – une position centrale oui – mais au quotidien qui aurait été choisi ?
Certains adhérents du Modem sont proches de l’UMP même s’ils sont souvent antisarko, d’autres reprochent au PS de maintenir des querelles de personnes, de guerre des chefs et de ne pas toujours avoir un sens aigu des réalités économiques mais ils partagent certaines valeurs.
Le Modem, plus particulièrement aujourd’hui, est coupé en deux, les écologistes et Corinne Lepage ayant déjà de fait pris leur distance.
Je n’ai pas de chiffres à proposer, d’études et d’analyses de sciences politiques à soumettre mais j’ai le net sentiment que les adhérents du Modem ont décidé compte tenu des éléments précités de voter utile dès le premier tour – ainsi ils restent fidèles à leur opinion de base (droite ou gauche).
L’aventure du Modem est une belle aventure - « mourir pour des idées, d’accord mais de mort lente disait Brassens » - se réunir sur un programme, en dehors de tout clivage mais lorsque vous vous retrouvez dans l’isoloir, comment traduire ce concept ?
François Bayrou a peu aidé ses adhérents dans leur choix, son interview chez Aphatie sur RTL était remarquable, mais pour la politique générale de la France, pour les régionales, le Modem a peu guidé ses électeurs.
Le choix de prendre de « nouveaux candidats » était louable mais guère efficace.
Si le Modem veut continuer à exister, il doit, me semble-t-il intégrer la nation de vote utile dès le premier tour et donc d’envisager des alliances, dès le premier tour. Maintenant avec une puissance de feu de 4%, qui sera candidat pour se « marier » avec lui ?
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