Le système Admission post-bac est-il injuste ?
"Droits des lycéens", une association étudiante, dénonce les modalités de sélection de la procédure Admission post-bac. Que réclament ces étudiants et quelle est la réaction du gouvernement ?
Un fonctionnement flou
Des méthodes « extrêmement opaques » et « illégales » seraient actuellement utilisées par la plateforme APB (Admission post-bac), un site sur lequel chaque année les lycéens ont l’obligation de se rendre afin d’y entrer leurs vœux d’orientation dans l’enseignement supérieur.

Dans un communiqué diffusé le 30 mars dernier, Droits des lycéens réclame la diffusion de l’algorithme utilisé pour répartir les bacheliers, comme l’explique le site Diplomeo. En effet pour Clément Baillon, président de l’association, « les textes qui encadrent cet algorithme » ne sont pas connus et doivent être publiés.
Tous les élèves de terminale se rendent sur la plateforme afin d’y entrer leurs vœux concernant la poursuite de leurs études dans l’enseignement supérieur. L’algorithme se charge ensuite de répartir les futurs bacheliers en se basant sur divers critères comme le lieu de résidence ou la situation sociale. C’est justement ce procédé que dénonce l’association qui souhaiterait que le gouvernement fournisse des explications quant à l’impartialité de la méthode.
Plus de transparence
Dans ce communiqué de presse, Droits des lycéens veut que « soient rendus publics » les critères « tenus secret » utilisés par l’algorithme et le « tirage au hasard » qui permet de répartir les élèves sur les différentes formations. D’après l’association, toutes les académies ne se baseraient pas sur les mêmes caractéristiques ce qui rendrait le choix final injuste. Clément Baillon poursuit : « si l’on se fie à ce que dit le ministère, l’algorithme ne prend pas en compte la situation familiale du candidat, et prend en compte, dans certains cas, l’académie dans laquelle le candidat a passé le bac, et non l’académie de résidence. C’est illégal puisque le Code de l’éducation précise bien que les inscriptions doivent être prononcées “en fonction du domicile”. […] Des personnes qui habitent Nanterre peuvent être plus proches d’une université parisienne que d’une fac située dans les Yvelines. Pourtant, ils ne seront pas prioritaires pour Paris »
Le gouvernement souhaite faire taire les polémiques
De son côté, le ministère de l’Éducation nationale a assuré que l’algorithme serait « publié courant mai », une annonce qui interviendrait alors juste avant la date limite fixée pour les lycéens qui devront confirmer la hiérarchie de leurs vœux d’orientation sur le site.
Le gouvernement a par ailleurs assuré qu’il fournirait des explications permettant de comprendre comment sont prises les décisions qui créent parfois un sentiment d’iniquité chez les lycéens.
Reste à savoir si les éclaircissements fournis permettront d’apaiser les tensions. Le dévoilement du fonctionnement de la plateforme pourrait en effet relancer le débat s’il s’avère que les critères sont réellement discutables. Le ministère assure qu’il « n’est pas en train de cacher un scandale panaméen » et qu’il tiendra son engagement de faire la lumière sur cette affaire dès qu’il aura trouvé « la bonne manière de communiquer ».
Cependant, aucun changement dans la procédure n’est envisagé.
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