Le Tibet à nouveau fermé aux étrangers à l’approche du 10 mars 2016, anniversaire du soulèvement de 1959
Suite aux manifestations de 2008 au Tibet lourdement réprimées par l’Etat chinois (plus de 200 morts, 5 000 prisonniers, condamnations à de lourdes peines de prisons et des exécutions), la situation au Tibet ne cesse d’empirer : au moins 2081 prisonniers politiques tibétains, des morts sous la torture, des disparitions forcées, des violences des forces de polices contre des rassemblements pacifiques entraînant des morts. Depuis 2009 au Tibet, 144 Tibétains se sont immolés par le feu pour protester contre cette répression. La plupart sont morts. A l'approche d’anniversaires sensibles, les autorités chinoises ont fermé le Tibet aux observateurs étrangers, tandis que la présence policière et militaire s’est renforcée. En exil, les Tibétains et leurs représentants élus démocratiquement continuent de proposer aux autorités chinoises de dialoguer sur un statut d’autonomie réelle du Tibet, pour sauvegarder la culture tibétaine, en association avec la Chine, lui laissant les Affaires étrangères et la défense.
A l’approche du 10 mars, date commémorative du soulèvement tibétain de 1959, la Région autonome du Tibet est fermée aux observateurs depuis le 25 février 2016 jusqu’à la fin mars, les étrangers devant quitter la région « autonome » avant le 25 février. La FIDH et l’association International Campaign for Tibet condamnent conjointement cet isolement annuel du Tibet du monde extérieur, qui vise à masquer les violations des droits humains au Tibet.
On dénombre au moins 2081 prisonniers politiques tibétains, selon le rapport de 2015 du Centre Tibétain pour les Droits de l’Homme et la Démocratie (TCHRD). Parmi ceux-ci, 967 sont des moines et des nonnes. Selon ce rapport, la Chine se base sur des accusations de « mise en danger de la sécurité nationale » et de « lutte contre le terrorisme » pour justifier son oppression et les violations des droits humains au Tibet.
Pourtant, depuis sa fuite du Tibet lors du soulèvement de 1959, le Dalaï lama a toujours insister pour que le mouvement tibétain demeure non-violent et a mis en place un régime démocratique en exil, le menant en 2011 à se retirer de la vie politique en faveur d’un Premier ministre élu démocratiquement par les Tibétains en exil, le Dr. Lobsang Sangay. Depuis les années 1970, il ne demande plus l’indépendance, mais une autonomie réelle pour l’ensemble des territoires tibétains, au sein de la Chine. Son but est la préservation de la culture tibétaine, proposant de laisser à la Chine la défense et les Affaires étrangères. Malgré ces concessions, les autorités chinoises refusent de rencontrer le Dalaï lama ou le Premier ministre tibétain. Il visitera la l’Europe et la France en septembre prochain, à Bruxelles et à Strasbourg.
Partout dans le monde, le 10 mars 2016, les Tibétains en exil manifesteront pour commémorer le 57ème anniversaire du soulèvement tibétain de 1959. Nous pouvons aussi démontrer notre solidarité en participant à la manifestation de la Communauté tibétaine en France à Paris le jeudi 10 mars 2016 à partir de 14h, au Trocadéro, Parvis des droits de l’homme. Une marche se dirigera vers l’ambassade de la République populaire de Chine, avenue George V à Paris. La manifestation se terminera vers 19 heures. Parce que la paix et la non-violence dans le monde nous concerne tous, soyons à leur côté pour la liberté au Tibet comme en Chine.
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