Le TPIY acquitte Haradinaj, l’avenir criminel du Kosovo est assuré
En acquittant Ramush Haradinaj, un ancien chef de l’Armée de libération du Kosovo (l’UCK), que les Américains considérèrent un temps comme terroriste, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie a clos le deuxième et dernier procès d’Albanais du Kosovo impliqués dans les combats s’étant déroulés dans la province serbe de 1997 à 1999. Il en résulte que, sur un total de 6 inculpés, seuls 2 sous-fifres ont écopé de peines de prison pour torture et traitements inhumains alors que leurs chefs aux mains couvertes de sang sont sortis du tribunal blancs comme neige. C’est précisément sur ce genre d’individus, ô combien sinistres, que la dite communauté internationale se base pour tenter de faire aboutir son expérience inédite et scabreuse de Kosovo indépendant.
Bien que ce dernier jugement, que beaucoup ne manqueront pas de qualifier de scandaleux, du TPIY mériterait une diatribe en règle sur le rôle non négligeable que cette institution aura joué en vue de confirmer la thèse officielle sur les origines de l’éclatement de la Yougoslavie, dont la responsabilité est attribuée quasi exclusivement aux Serbes, si ce n’est au seul Slobodan Milosevic, je vais me contenter d’évoquer quelques faits nécessaires à une meilleure compréhension de la portée de cette dernière sentence.
Haradinaj, qui commença à se mêler de politique alors qu’il était videur de boîte de nuit en Suisse, retourna au Kosovo dans le milieu des années 90 pour rejoindre le groupe criminel Dukadjin, une future unité de l’UCK dont il prendra par la suite le commandement. C’est au poste de Premier ministre du Kosovo que l’inculpation du TPIY pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité le trouva, au grand dam du chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (Minuk) du moment, le Danois Søren Jessen-Petersen, qui aimait à se présenter comme étant son ami. Outre l’inculpation onusienne, Haradinaj cumule aussi celle de la justice serbe, qui l’accuse de terrorisme, c’est-à-dire d’attaques contre des policiers, des représentants de l’Etat, et de meurtres de civils dont les corps furent repêchés dans un lac du Kosovo. Cette dernière, cependant, est disqualifiée d’avance parce que serbe donc nécessairement biaisée, même si Haradinaj s’est plu à confesser ses hauts faits « guerriers » à son compatriote Bardh Hamzaj dans « A Narrative about War and Freedom. »
S’étant rendu au TPIY au lendemain de son inculpation, Haradinaj fut ensuite relâché dans l’attente de son procès et, sur l’insistance de la Minuk, fortement appuyée en cela par l’infernal tandem américano-britannique, le tribunal l’autorisa même à poursuivre ses activités politiques, devenant ainsi le seul inculpé du TPIY à jouir de cette dérogation malgré la farouche opposition du procureur Carla del Ponte, qui dénonça régulièrement cette mesure et le soutien manifeste de la Minuk comme étant susceptible de favoriser l’intimidation des témoins au procès, une crainte qui se révéla ô combien fondée. Neuf d’entre eux furent d’ailleurs tués et beaucoup refusèrent de témoigner ou rétractèrent leur témoignage, certains au prix d’une inculpation d’outrage au tribunal, risquant ainsi jusqu’à dix ans de prison, qu’ils estimèrent certes préférables à une mort probable. Un certain Sefket Kabashi expliqua qu’il ne croyait pas en la capacité du tribunal à le protéger car estimant que cette protection ne valait rien au-delà de la salle d’audience. Le TPIY avait déjà été confronté à des problèmes similaires à l’occasion du procès de Fatmir Limaj, un autre ancien commandant de l’UCK et proche du Premier ministre du Kosovo Hashim Thaci, qui ressortit de ses geôles en y laissant son casier judiciaire.
Parmi les autres exploits que l’on peut attribuer à Haradinaj, je rappellerai l’attaque contre un clan rival, celui des Musaj, en juillet 2000, donc une bonne année après la fin des combats au Kosovo, à l’occasion de laquelle il fut blessé par l’explosion d’une grenade et soigné dans un hôpital militaire américain en Allemagne. L’instruction de cette affaire fut d’ailleurs régulièrement bloquée par la Minuk, tel que le dénonça Kamudoni Nyasulu, un procureur international de la même Minuk s’étant penché sur le cas. Il est aussi suspecté d’avoir activement contribué aux troubles ayant secoué la Macédoine, qui échappa de peu à la guerre civile en 2001. Pour finir, il semble avoir été aussi mêlé à un sordide trafic d’organes extraits de quelque 300 victimes serbes préalablement kidnappées au Kosovo et transférées en Albanie où elles subirent ces opérations d’ablation avant d’être tuées, comme le révèle Carla del Ponte dans le livre La Chasse qu’elle vient de publier en Italie.
Je limiterai là la biographie de notre héros, qui est certes déjà bien remplie pour quelqu’un n’ayant pas encore atteint la quarantaine, et ne doute pas que la nouvelle virginité que vient de lui conférer le TPIY ne manquera pas de lui donner des ailes dans ce nouveau Kosovo dont il est désormais le maître avec ses semblables, qui se débrouillèrent, qui sait comment, pour trouver 7 millions de dollars afin de financer sa défense constituée d’avocats provenant du cabinet où travailla l’épouse de Tony Blair. Au-delà du fait que justice n’a manifestement pas été rendue, cet acquittement contribue à blanchir les chefs de l’UCK de leurs crimes et nourrit le sentiment d’impunité régnant au Kosovo. C’est à se demander comment la « mission de droit » Eulex de l’Union européenne, qui, à la différence des pouvoirs exécutifs de la Minuk, n’est qu’une simple mission de conseil, parviendra à inculquer la notion d’Etat de droit à la pieuvre mafieuse albano-kosovare dont les tentacules s’étendent profondément en Europe, et ce, plus particulièrement dans certains pays ayant activement œuvré pour l’indépendance de la province serbe que la Grande-Bretagne et la Suisse. Eulex étant elle-même une mission illégale imposée de force et au mépris du droit international, à tout bon entendeur, salut !
12 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON