Le Venezuela ou le néocolonialisme à l’œuvre
Le Venezuela est aujourd’hui victime d’une prédation internationale qui réclame la tête des responsables politiques vénézuéliens au motif que leur politique n’est pas la bonne. La Cour Pénale Internationale est appelée à la rescousse et l’on explique à qui veut l’entendre que les droits de l’Homme sont bafoués par le président Maduro. Quand le droit international sert la cause du néo-colonialisme.
Les présidents américains se suivent, mais se repassent la liste des pays formant l’Axe du Mal. Lors de l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chávez au Venezuela en 1999, les Etats-Unis ont vu rouge et les tentatives d’assassinats ont précédé une déstabilisation économique dont le point d’orgue a lieu depuis quelques mois. Un long travail de sape qui porte ses fruits depuis des mois avec une crise économique, financière et sociale d’une ampleur difficilement imaginable. 2018 pourrait signer un record avec plus d’un million de pourcent d’inflation (1 000 000 %).
Cette performance cauchemardesque est mise sur le dos du président Maduro. Le successeur d’Hugo Chávez ne serait qu’une pâle copie de son mentor. Un dirigeant socialiste raté qui montre au monde entier que seuls le marché et le libéralisme permettent de se délivrer d’une difficile condition humaine. La méthode pour annihiler un adversaire idéologique n’est pas nouvelle et a fait ses preuves. Après avoir saccagé l’économie chilienne sous le président Allende, ce sont les chars qui ont renversé un pouvoir démocratiquement élu. On connaît la triste suite, mais les Chiliens comme tant d’autres semblent ne pas avoir retenu la leçon.
Ainsi, le 26 septembre dernier, cinq pays d’Amérique latine (Chili, Argentine, Pérou, Paraguay, Colombie) et le Canada ont déposé auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI) une demande d’ouverture d’enquête contre l’Etat du Venezuela pour crimes contre l’humanité et violations des droits de l’Homme. Une première dans l’histoire de la Cour puisque ce sont des Etats qui interpellent la Cour et non pas des individus. Une opération menée d’une main de maître par Washington qui n’apparaît pas dans la liste des signataires. L’instigateur n’aime jamais prendre la lumière et il aurait été savoureux de voir les Etats-Unis faire appel à une Cour dont ils ne reconnaissent pas l’existence et qui ne peut pas juger les citoyens américains.
Pour être bien certain d’arriver à leurs fins, les détracteurs de l’Etat vénézuélien en ont rajouté une couche début novembre avec le dépôt d’une plainte issue d’un groupe d’opposants politiques. Une plainte soutenue par la diplomatie française complètement schizophrène. La France prétend se doter de plus de souveraineté et d’autonomie vis-à-vis des Etats-Unis avec la volonté de mettre en place une politique de Défense européenne autonome et contribue parallèlement à la mise sous tutelle du Venezuela, voulue par Washington.
C’est une farce dangereuse à laquelle se prête la France. Cette même France des élites qui rêve de voir les Britanniques revoter au sujet du Brexit. Cette France qui voit les prix du pétrole flamber et qui met un point d’honneur à ne pas en importer d’un pays comme le Venezuela. Pourquoi s’embêter avec ces gens quand on peut traiter avec de vrais démocrates comme les Saoudiens ?
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