Le vote utile est un vote libre
Il vous reste à peine quelques jours, quelques jours durant lesquels, si vous n’êtes pas encore le détenteur de la petite carte à l’effigie de Marianne, vous pouvez aller en Mairie vous inscrire sur les listes électorales. Le 29 décembre, peut-être le 30 dans certains cas, il sera trop tard, les listes électorales n’accepteront pas de nouveaux arrivants.
Mardi j’y suis allé, voyant le temps défiler, je me suis dépêché, l’inscription ne déménage pas toute seule. Je ne suis pas resté longtemps, mais suffisamment pour comprendre que 2007 n’a pas qu’une composante passionnée. Un drôle de ressenti, la chose est (re)devenue sérieuse, ceux qui viennent sont déterminés, ils ne veulent pas céder leur place.
Aucun jeu de pronostic ici. Le diagnostic est partagé, la France est malade, toute une partie de son anatomie n’arrive plus à bouger quand une autre galope et qu’encore une autre se défile.
Cette maladie touche l’essence même de notre démocratie. Elle touche et atteint profondément les valeurs de la République. Elle touche et atteint la base de nos valeurs morales. Elle touche et atteint l’intégrité du message universel que doit porter notre pays.
Les valeurs de la République en crise, quand Le Pen est au second tour. Quand la représentation nationale n’est pas juste. Quand la matraque publicitaire et marketing ne s’arrête plus. Quand le détail masque l’essentiel. Quand l’habillage masque le corps et l’âme.
Certains d’entre vous décideront dans l’isoloir, quelques secondes seulement avant de laisser tomber l’enveloppe contenant le petit bulletin dans la jolie boîte en plexiglas. Certains seront dès les premières secondes de l’ouverture du vote devant leur bureau de vote. Certains d’entre vous décideront de ne pas y aller, certains d’entre vous voteront comme on tranche, avec le professionnalisme et la détermination du militant.
Je serai de cette dernière catégorie, j’aurai étudié tous les programmes, tous les sondages, toutes les courbes, comme en 2002, comme en 2005.
Je ne veux pas attendre de savoir pour me décider, le choix est simple. Mes convictions sont, elles aussi, simples. La France est une petite puissance à l’échelle du monde. Petite par sa taille et par sa population. Puissante par son poids économique et par la maîtrise de technologies clés (nucléaire, automobiles, nanotechnologie, agro-alimentaire, etc.)
Elle peut conserver son leadership au sein des petites puissances. Pour cela, la France doit être mieux gouvernée. Elle doit être plus européenne dans les faits et elle doit s’appuyer d’avantage sur les régions et les régions s’appuieront davantage sur leurs forces vives. Ces forces vives, ce sont les hommes qui créent la richesse par le travail. Ce sont les hommes qui créent des entreprises et qui embauchent. Ce sont les hommes qui font la société. Ce sont eux qui font les nations, les Etats, qui composent des peuples. Ce sont les hommes qui voyagent, ce sont les hommes qui montent dans les voitures, qui laissent couler l’eau, qui coupent du bois. Ce sont les hommes qui organisent la société, ce sont eux qui la préservent ou la détruisent. Tout dépend des valeurs que l’on donne à la l’écologie, à la vie.
Seuls les hommes sont responsables. C’est pour cela que la notion de valeur est indispensable. Nos valeurs sont judéo-chrétiennes, elles ne sont pas fondées sur une éducation laïque mais sur une histoire religieuse fondamentale : les dix commandements. Le savoir, la culture, la science nous ont permis de nous affranchir de l’obscurantisme religieux pour laisser la place à la foi sans prosélytisme. Qui prêche aujourd’hui les valeurs de la société auprès de nos enfants ? La télévision, l’école, les clubs de sports ? Les parents ? La Bible et le Coran ?
Et comment ? Comment croire aux valeurs de l’engagement quand le plus célèbre de nos chanteurs soutient, par amitié et parce qu’il croit en lui, le plus célèbre politicien du moment avant de tourner casaque pour la Suisse ? Est-ce à dire qu’il ne croit plus en son ami ? Est-ce là l’engagement que l’on attend ?
Après 2002, il vous est impossible de voter sans savoir. Mais il est impossible de voter en se disant que le vote utile, c’est de voter Sarko ou Ségo ou Jim, parce que leaders des sondages.
Voter, c’est s’engager. Voter, c’est choisir. Voter, c’est croire.
C’est pour cela que suis engagé, l’engagement me permet d’apporter une contribution, même modeste, aux valeurs dans lesquelles je crois.
C’est pour cela que je choisis la voix de la liberté. Toutes les options qui conduisent à réduire les choix futurs sont des restrictions de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité.
A gauche, le choix des 35 heures fut une faute, je l’ai combattu autant que j’ai pu. Que la gauche se trompe n’est pas, en soi, une faute, qu’elle persiste dans son erreur, cela en devient une.
Je l’ai dit, Sarko ne me convainc pas, sa sincérité est douteuse, son programme trop chiraquien pour être une rupture, ses convictions trop sécuritaires pour rassembler notre pays. Il combat Chirac sans rompre, l’UMP se targue d’une démocratie illusoire dont personne n’est dupe, elle est une écurie présidentielle.
Extrêmes droite et gauche, même combat, faire tomber la fourmilière, mais au bout du compte aucun espoir à avoir, comme en 1981, l’illusion du Grand Soir précèdera la rigueur budgétaire.
Je préfère vous dire alors que la rigueur est nécessaire, rigueur morale dans la vie politique, rigueur budgétaire, rigueur dans l’assistance envers ceux qui en ont besoin. Nous ne pouvons pas laisser les banlieues plonger, l’école s’effrondrer, la recherche s’en aller. Il y faut de la rigueur pour réussir. La rigueur, c’est d’abord le respect de soi-même et de sa valeur. C’est le respect des autres et de leur travail. La rigueur, c’est de l’exigence, de l’effort. L’illusion de la réussite en cochant six numéros ne concerne qu’un petit millier de personnes par an.
Mon choix est d’accompagner l’UDF dans la campagne présidentielle. Mon choix est de soutenir François Bayrou. Je n’interviendrai donc sur AgoraVox que dans des tribunes libres, c’est là un engagement moral essentiel. Je n’ai jamais écrit sous un pseudonyme, c’est ma foi dans la liberté et mon combat pour elle.
Réduire la dette (retraites, Sécurité sociale) pour pouvoir investir demain, changer de république pour être représenté, développer l’Europe comme idéal de paix et de social-démocratie, améliorer la justice, encourager l’éducation, développer les entreprises dans les règles du droit, réduire les émissions de CO2 pour préserver la Terre... telles sont les préoccupations essentielles pour notre pays face à la mondialisation au néo-libéralisme et au capitalo-communisme (si je vous fais pas peur avec ça !).
Seul le vote libre est utile. Plus le nombre de votants sera important, plus la signification du vote sera importante. Pourtant je n’ai aucune confiance dans la raison des mouvements de masse dans une période de doute et de défiance. L’irrationnel peut l’emporter pour le meilleur ou le pire, voilà un écueil qu’il sera difficile d’éviter, c’est le prix peut être de la liberté.
2007, c’est demain, inscrivez-vous, vos libertés en dépendent !
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