LE W.E. du 04 au 05 octobre, actualité politique à surveiller…

De quoi s’agit-il ?

De la rentrée politique de l’ex-ministre du redressement productif, Arnaud MONTEBOURG.

Où en est-il ?

Il a échoué dans la construction d’un réseau et n’a pas d’appareil ni d’ailleurs aucune autre structure pour adosser ses idées.

Il a essuyé ces échecs autant dans la construction d’un courant au sein du P.S. que dans le développement d’une sensibilité (DIDR)* Il s’est, à la différence de B. HAMON, laissé sortir du « jeu » sans réseau véritable et serait plutôt détesté de la classe politique. Il n’est pas vraiment des leurs, il les dérange. Mais hélas « Don Quichotte » a plus fait de la manche que du fond !

Toutefois il a une capacité à séduire dans le moment qui est bien réelle mais trop rarement capitalisée.

Ses relais ?

Ses amis politiques identifiés sont encore nombreux, plus particulièrement les députés P. PRAT, A. LEROY et… le très regrettable THEVENOUD… « Le meilleur … » disait-il à Frangy, une complicité bien mal choisie et malheureuse. Pas d’amalgame avec les deux députés PRAT et LEROY, ce sont des gens sérieux mais leur atonie a singulièrement peu contribué à ce que A. MONTEBOURG place ses idées sur le boulevard ouvert à gauche ! De plus, ils ne seront probablement pas réélus et ne jouent aucun rôle significatif au sein des frondeurs.

Revenons sur ses appuis à l’Assemblée,

Extrait du communiqué de presse de ces deux députés : « Nous avons souhaité notamment un pacte de responsabilité fondé sur la règle des trois tiers : réduire nos déficits publics, rendre nos entreprises plus compétitives, relancer la croissance en soutenant le pouvoir d’achat. C’est ce mix entre l’offre et la demande qui nous semble le mieux à même de redresser efficacement notre pays dans la justice. Nous avons souhaité également que la France puisse faire entendre une voix forte pour demander une inflexion et une réorientation de la politique économique européenne. »

Or sur les derniers chiffres publiés de la répartition par titres, les dépenses de personnel contribuaient à 40%, les dépenses de fonctionnement à 17% et enfin les dépenses d’investissement, à moins de 4% Voilà ou va leur vote de confiance.

Nous voilà désormais très éloignés des espérances de nos députés alors qu’il s’agit des chiffres du gouvernement dans lequel A. MONTEBOURG fut ministre…

Essayons de comprendre, en votant la confiance et au vu de l’exposé de M. SAPIN, ils ont voté pour éviter une crise de régime selon leurs explications mais aussi pour maintenir la destination de nos impôts vers le train de vie confiscatoire de richesse, de l’Etat ! Un exemple ? les rentes de tous ordres à assurer comme par exemple les régimes particuliers de retraite. Et la liste des rentes serait longue…

Crise de régime à éviter c’est noble mais être en phase avec ses convictions c’est essentiel ! Il est temps de se débarrasser de certaines contradictions bien encombrantes, non ?

Poursuivons sur ce que signifie la confiance votée le 16 septembre dernier par les députés socialistes dont les deux montebourgiens, Le poste « dépenses de personnel » est un sujet tabou puisqu’il touche à la pléthore de l’effectif et à l’organisation des pôles de l’administration. Comme il touche à ce que les députés pensent être le centre de gravité de leur électorat, on ne touche pas, on vote ! Ce poste représente 40% des dépenses !

Ce que M. SAPIN envisage et avec beaucoup de chance, c’est la réduction peut-être de l’augmentation de la dette ! Dans le genre, nous avions eu l’inversion de la courbe du chômage. Maintenant messieurs les députés Montebourgiens, il va falloir mettre à exécution vos engagements.

Conclusion du même communiqué de presse : « S’il n’y a pas d’inflexion économique majeure, si le pouvoir d’achat, la croissance et les investissements publics ne sont pas davantage pris en compte, notre vote pourra être différent » Patrice Prat / Arnaud Leroy – communiqué de presse.

Or ce budget d’incantation et d’attente d’un retour providentiel de la croissance repose sur une économie virtuelle de 21 milliards € A condition que les taux restent stables et qu’il y ait un chouia de croissance. Votez en conséquence Messieurs !

Démonstration de l’absence de sincérité : la France emprunte aujourd’hui à 1,25%. Si par malheur les marchés revenaient au taux de janvier 2014 soit à 2,5%, les 21 milliards seraient immédiatement engloutis par l’augmentation des taux et il faudrait à nouveau tondre les œufs, c’est-à-dire relever les impôts. Evidemment les spécialistes vont affirmer que cette situation des bas taux est durable. Faux, car à la moindre embellie américaine ou en Europe, le paradoxe serait qu’une croissance même faible déclencherait une remontée des taux.

Le simple fait que ce budget soit envisagé comme on joue à la roulette, trahit par l’absence de perspective de création de richesses, que M. SAPIN n’y croit pas lui-même.

Le boulevard dégagé à gauche et laissé libre par A. MONTEBOURG et va se déplacer à droite…

L’abstentionnisme des municipales et de l’Europe se redéploiera aux présidentielles. Et là, la profession de foi d’Arnaud MONTEBOURG a une belle caisse de résonnance s’il sait y aller en rangeant sa carte du P.S.

Revenons au budget dont le vote va être déterminant, un piège pour les députés montebourgiens. On va voir comment les députés envisagent de prendre en compte les espérances de leur électorat.

C’est donc un budget sans courage car sans réforme ! Rien là-dedans qui profite aux ménages puisque le cadeau fiscal sera récupéré sur la hausse du gaz oïl qui équipe la majorité des ménages et sera probablement aggravé par la persistance d’absence de croissance ou de remontée des taux. Quant à la politique de la famille, elle consistera à permettre aux riches de faire des enfants de riches et donc des futurs riches, la classe moyenne à ne plus en faire et à en mourir et enfin aux moins nantis d’en faire encore plus pour optimiser ce qu’il reste des charités républicaines afin de palier à leur impossibilité de contribuer à la production de richesse

Voilà la société moderne qui nous est proposée dans ce budget sans vision ! Et là l’avis d’A. MONTEBOURG est important pour retrouver du crédit après le vote de confiance de ses amis députés, pourquoi ? Parce que la dette est toujours d’actualité.

Le piège de la dette ne s'est pas refermé sur le gouvernement mais sur les Français eux-mêmes. Après tout, les ministres et les députés ne risquent pas leur destin. Ils vont perdre leur poste ou leur siège mais c’est tout. Comme Pierre Moscovici, ils se retrouveront le plus souvent sur un fauteuil confortable ! Cependant, en 2017, HOLLANDE, MONTEBOURG, SARKOZY, JUPPE ou LEPEN, la dette sera toujours là. Les seuls à pouvoir la rembourser sont les Français et surtout ceux qui paient l’impôt. Et ce sont probablement les 12000 milliards d'€ d’épargne des français qui rassurent les marchés plus que le budget de M. SAPIN. Pas de croissance, un train de vie qui repose sur les taux d’intérêt du marché ainsi que la copie de M. SAPIN. Une société à trois vitesses avec des riches toujours plus riches et de mieux en mieux protégés, une classe moyenne agonisante et des pauvres dont la pauvreté constituera paradoxalement leur seule sécurité.

Sans oublier les castes intermédiaires de la pantoufle des X au fond réservé du Sénat et les régimes particuliers qui crispent tous ces braves privilégiés sur leur rente et la liste est longue ! Démonstration : le droit inaliénable de la propriété qui encombre la bouche de toutes les gauches et droites, il est aliéné pour les jeunes qui peuvent accéder tout juste à la jouissance d’un toit et inaliénable pour les riches étrangers qui spéculent sur notre patrimoine immobilier et par extension à la propriété de notre économie … contribuant ainsi à transformer le droit de propriété en privilège de rente.

Pour la première fois en France , nous avons vu dans la rue et en grève des privilégiés : des commandants de bords d’Air France ( salaire moyen annuel en cours de carrière : 175000 €) des cheminots (nettement moins privilégiés et les moins favorisés à part l’âge de départ à la retraite) des pharmaciens, des huissiers, des notaires, des dentistes etc., concernant les revenus moyens de certaines professions libérales, les chiffres cités par le quotidien du pharmacien lui-même sont sidérants : « Le revenu net mensuel médian des pharmaciens est ainsi estimé à 7 671 euros ( …) les greffiers (29 177 euros), les mandataires judiciaires (25 723 euros) les administrateurs judiciaires (25 719 euros) ou encore les notaires (13 284 euros).

« …À noter que parmi les professions de santé, les pharmaciens biologistes dirigeant un laboratoire d’analyse ont un salaire évalué à 10 591 euros tandis que les médecins spécialistes sont classés juste derrière les pharmaciens, avec 7 186 euros de revenus estimés et 5 666 pour les généralistes. »

Une observation s’impose au passage : nos généralistes ne sont surement pas des nantis ni des rentiers. Ils sont un des piliers essentiels du maintien du peuple en bonne santé

http://www.lequotidiendupharmacien.fr/actualite/article/2014/07/23/le-revenu-mensuel-des-pharmaciens-

Mais pour avoir fréquenté hélas, les fonts baptismaux du tribunal de commerce, j’y ai vu plus d’actes de décès de petites entreprises que d’actes de naissance et rarement, voire pas du tout deliquidation judiciaire des professions règlementées ! Un effort réparti, oui mais entre tondus !

Voilà ce que signifie la confiance au gouvernement VALLS. Les députés montebourgiens, le 16 septembre ont voté la confiance, que feront-ils à la mi-octobre lors du vote sur la loi de finance ? Il n’y a dans cette attitude aucune fronde, aucun défi mais bien au contraire une allégeance opportuniste bien éloignée du centre de gravité des électeurs dont A. MONTEBOURG aurait besoin.

Et les réseaux ? :

C'est essentiellement DIDR* dont l’audience anecdotique n’a pas dépassé les cages d’escalier de leurs mandataires régionaux qui se sont parfois étripés dans de pathétiques batailles d’influence jusqu’à réduire DIDR à une structure dont la Date Limite de Consommation a été dépassée dans des arrière-salles de bistrots de quartier. Là encore, à l’image de ce qui ce passe dans les instances du P.S. on a pu assister à des luttes intestines entre membres encartés au PS ayant misé sur l’avènement Montebourgien qui tarde à se réaliser. Aucune ouverture sur l’extérieur, pas de vie au sein du mouvement ou si peu… auto congratulations et activités de réflexion entre membres affidés et encartés constituent l’essentiel d’une activité entre initiés. Ouverture extérieure : 0 !

Enfin que reste-t-il de son passage au ministère ? C’est sans doute là qu'il a été entendu par la Nation, c’est-à-dire seul et sans réseau qu’il a fait parler la poudre montebourgienne. Hélas, un Macron brillant et sobre, un anti Montebourg a été choisi avec cynisme par François HOLLANDE pour effacer le Redressement Productif et gommer l’extraction populaire de A. MONTEBOURG si audible, qui lui donne force et authenticité. Il en fait d’ailleurs trop l’économie alors qu’il sait se placer à proximité des classes populaires comme des classes moyennes trop souvent opposées.

Reste sa stratégie de rentrée :

Les 4 et 5 octobre, réunir quelques amateurs d’été indien dans une commune excentrée du Gard ne peut constituer un évènement majeur. Laudun l’Ardoise est une jolie petite bourgade du Gard, desservie par une liaison AVIGNON EXPRESS de 2 allers retours par jour et 1 aller-retour par jour pour rejoindre la gare SNCF de Bollène. Coût probable du « brain storming » : entre le voyage, l’hébergement et la participation aux frais d’organisation, c’est sans doute un budget entre 300 et 500 € ! Quant au rôle qu’y jouerait A. MONTEBOURG, on ne trouve dans le programme que cette information lapidaire, je cite : « diner républicain avec la participation de A. M. » Autrement dit il a prévu de venir au mieux partager un repas et au pire, d’être présent au café pour donner un ultime frisson aux groupies qui ont survécu à l’agonie de son mouvement et qui ont du temps et du budget à libérer pour le suivre sur Facebook et à Laudun ! Voire pour certains, revendiquer une proximité politique, simplement pour lui avoir serré la main ou donné l’heure. Indéniablement, cet homme a un charisme opérationnel… mais là encore, mal capitalisé par un excès d'amateurisme ou un dédicit de moyens. 

Mais le pire est peut-être à venir : Sans relais, sans parti et avec une image dévaluée par l’excès de peopolisation, souvent vu plus dans la forme que sur le fond avec la complicité perverse des médias, il aurait une idée géniale pour les primaires de 2016.

Laquelle ? Sous toute réserve, car ce sont des rumeurs issues de la lecture de la presse d’actualité récente qui inspirent mon propos.

Puisque les français détestent à 90% la classe politique mais auraient tous de la sympathie pour les créateurs d’entreprise, il serait rentré des USA avec un projet de création d’entreprise dans le secteur médical avec une forte charge numérique. Je connais trop la question pour ne pas faire des réserves. On devient entrepreneur par gout immodéré pour la liberté. On ne devient pas entrepreneur par dépit, par repli et encore moins pour devenir Président de la République !

Nous sommes nombreux à aimer A.M. mais il semble parfois influençable, que ce soit sous l’emprise de l’entourage ou des évènements et comme il n’est pas toujours sur le fond, alors qu’il en est capable, il cède à la facilité. Il a besoin (comme la majorité des personnalités politiques) d’être entouré de quelques conseillers. Beaucoup rivalisent d’imagination pour gérer leur avancement. De plus, un politique qui a un message à faire passer devrait s’exprimer sur le budget 2015 et prendre une position forte sur la réforme de l’Etat et la réforme fiscale, les deux réformes de nature à prendre en compte l’égalité sociale et la contrainte économique et rien d’autre ! La rupture ce sont Mrs. VALLS et F. HOLLANDE qui l’ont décidée, il ne peut y avoir de riposte graduée face à un tel délitement de la profession de foi de 2011 comme semblent l’imaginer les députés montebourgiens. Sera élu en 2017 un Politique courageux, cohérent et audible, pas un entrepreneur !

Notre pays est en souffrance, c’est grave !

L’électorat français a besoin d’une représentation pertinente et les entourages politiques de A. MONTEBOURG, très marqués par leur appartenance au P.S. en sont très éloignés. A quel titre pourraient-ils jouer un rôle utile alors que les français se détournent du discours de gauche comme l’a compris Mélenchon ? Pour lui permettre de gagner aux primaires 2016, il faudra beaucoup de français et pas seulement des intellectuels et des militants encartés au P.S. ! Et il faudra aussi faire un sans-faute et avec l’appui des médias jusqu’en 2016 !

En-est-il capable ? Ses appuis sont faibles et les ambitions de son entourage vieillissant au sens de leur idéologie obsolète, affaiblissent le message.

Il est d’extraction populaire et n’est jamais si bon que lorsqu’il se débarrasse de son verbe ampoulé pour se décoder et parler aux français comme… aux primaires de 2011 !

MONTEBOURG ? Oui mais avec du sang neuf issu de la société civile dont ses affidés P.S. l’ont éloigné. Avec Paul ALIES à la barre pour réfléchir à l’avenir de la Constitution, il doit se rapprocher de la société civile, elle viendra à lui s’il l’incarne. Nul besoin de se déguiser en entrepreneur sauf s’il en tire un épanouissement et affranchissement personnel comme tout entrepreneur et cela n’a rien à voir avec les primaires ! Et là c'est d'’entrepreneurs dont il aura besoin et non de conseillers politiques en tous genres.

Donc sans doute faut-il le suivre mais pas seulement,

Sa véritable rentrée ne se fera pas dans le Gard, je n’irai pas à Laudun l’Ardoise. Attendons de savoir quel sera le prochain vote des députés montebourgiens et la capacité de son mouvement DIDR à être une caisse de résonnance.

Attentions à ne pas à faire les frais de la règle des 3 C…

 

 

** *DIDR Sur sa page Facebook, l'association est ainsi définie : "Un réseau de volontaires, membres ou pas d'un parti politique, venant de tous horizons et se reconnaissant dans la candidature et les propositions d'Arnaud Montebourg. Pas de section, de comité local, de cellule, de groupe, de Politburo avec des chefs, des sous-chefs, des mandataires, des commissaires politiques... à l'horizon. Pas de motion, de congrès, de tendance, de courant ou de jeux de pouvoir."

**Règle des Trois « C » 1er « C » celui de Complaisance, le 2ème « C » celui de Conciliant et le 3ème « C » celui de Cocu.