Léo, le voleur de nuages...

Regarder les nuages ! En percevoir les nuances, les éclats dorés, les teintes variées, c'était, là, le bonheur de Léo : il passait des heures à observer la voûte céleste pour en capter toutes les formes, tous les embruns...
Des nuages ondoyants, vaporeux, d'autres compacts, aux contours lumineux, des nuages irisés de roses, des nuages traversés de rayons solaires, d'autres rougeoyants ou dorés...
Léo rêvait de capturer les nuages : il commença par les photographier, en faire une collection d'images, et plus il collectionnait des images, plus il voulait les posséder.
Un jour, alors que Léo venait d'avoir 14 ans, il rencontra un magicien doté de pouvoirs extraordinaires... il espérait, ainsi, pouvoir réaliser son rêve : capturer les nuages, toucher du doigt leur douceur, percer leurs mystères...
Il demanda au mage s'il était possible de s'emparer de ce trésor qui paraissait inaccessible au commun des mortels.
Le magicien lui donna le moyen de réaliser son rêve, mais il le mit en garde : "l'être humain doit rester dans son rôle, il ne peut outrepasser ses droits"... capturer trois ou quatre nuages, c'était possible, mais pas plus...
Le mage confia à Léo une formule secrète pour attirer les nuages sur terre.
Une formule remplie d'échos sonores que Léo s'empressa de retenir....
Léo partit, alors, à la conquête des nuages : au soleil couchant, il s'empara d'un nuage doré, un des plus beaux nuages qu'il eût jamais vu, le nuage lui obéit, descendit sur le sol du jardin de Léo, mais aussitôt, il perdit ses couleurs de pourpre et d'or...
Léo était déçu : un nuage sans couleur, un nuage blanc grisé gisait à ses pieds et il avait perdu toute sa magnificence.
Le garçon voulut tenter une autre expérience : au petit matin, il aperçut des petits nuages d'un rose tendre, il décida de les accumuler dans son jardin.
Mais quelle ne fut pas sa déception, quand les nuages atterrirent sur le sol ! Ils étaient devenus gris et maussades, ils avaient perdu toutes leurs teintes adoucies par le soleil levant...
Pourtant, Léo ne se découragea pas : un jour de pluie, il vit un de ces nuages chargés d'averses, lourd, menaçant, il le fit descendre près de lui, mais, aussitôt, le nuage déversa un flot impétueux sur les fleurs du jardin qui périrent sous ce torrent d'eau.
Léo commença à douter : les nuages n'avaient apparemment pas leur place sur la terre, à même le sol... les nuages étaient faits pour régner dans le ciel, pour être caressés par les rayons du soleil, pour susciter la curiosité, le rêve et l'imagination des enfants...
Les nuages étaient merveilleux, justement parce qu'ils étaient inaccessibles et lointains...
Les nuages devaient rester à leur place, et les êtres humains ne devaient pas perturber l'ordre du monde et de la nature.
Léo comprit, alors, que la beauté des nuages leur venait de leur environnement, de leur place dans le ciel, du soleil qui les magnifiait...
Dès lors, Léo se contenta d'observer les nuages, de garder en mémoire leurs formes, leurs couleurs douces ou éclatantes.
Il continua à les admirer de loin, et il commença à les dessiner : il fit de somptueux tableaux, aux couleurs de nuages, il devint peintre des nuées et acquit une renommée si grande que tout le monde se mit à l'appeler : "Léo, le voleur de nuages..."
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2016/05/leo-le-voleur-de-nuages.html
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