Les américains et l’ISI ont toujours su où était Ben Laden (I)
C'est un hasard... géographique, qui m'a fait découvrir la chose. En lisant un énième bobard sur Ben Laden, dans le Figaro, où un vieux général de l'ISI était présenté comme celui qui continuait à traquer l'ombre du dirigeant terroriste, avec une théorie en forme d'hoax comme quoi une des épouses jalouses de Ben Laden l'aurait dénoncé, qu'est venue l'évidence. Dans ce texte assez abracadabrantesque, le nom de la cité de Peshawar revenait souvent. La cité pakistanaise située à peine à 18 km de la passe de Khyber, à l'entrée de la route qui descend vers l'Afgnanistan et conduit à Kaboul. Cela faisait longtemps que la ville était citée comme étant le fief de l'homme le plus recherché au monde : au point de figurer en effet depuis des années dans... le Guide du Routard, comme étant supposée héberger Ben Laden ! Elle avait également hébergé son mentor, Abdullah Yusuf Azzam, le fondateur du Lashkar-e-Taiba, venu d'Islamabad, et avec qui il avait créé la Maktab al-Khadimat (ou Afghan Services Bureau) sorte de bureau administratif officiel gérant l'entraînement des Muddjahidines allant se battre contre les soldats russes. Mais une autre information m'est revenue, à lire le texte et à regarder une carte. En février 2010, un bien étrange ballet d'hélicoptères avait eu lieu entre Kaboul et la région, vers une citée appellée Nowshera, où cinq ans auparavant des leaders talibans avaient été arrêtés puis relâchés par l'ISI. Dans les hélicoptères, figuraient les mêmes chefs talibans, cinq ans plus tard, devenus alors respectables. Or Nowshera, sur la carte du Pakistan... est à peine à plus de 30 km de Peshawar, et à un peu plus de 100 km d'Abottabad, là où l'on prétend avoir retrouvé Ben Laden ! Le fugitif le plus recherché au monde aurait donc vécu des années entières entouré de "surveillants" particuliers : les espions de la CIA et ceux de l'ISI, qui n'ont en réalité jamais été très éloignés de lui. Voilà qui demande à être expliqué !
Pour mieux comprendre cette duplicité fondamentale qui a consisté pendant des années à nous faire croire que le fameux terroriste en chef était introuvable, il nous faut revenir en arrière, tout d'abord, pour examiner quels liens il pouvait avoir, il y a une trentaine d'années, avec ceux qu'il était censé combattre avant sa mort. Tout commence avec... les soviétiques, dont l'invasion dans la nuit du 24 au 25 décembre 1979 de l'Afghanistan provoque un séisme politique, alors que l'on avait annoncé la fin de la guerre froide, avec notamment les opérations astronautiques communes voulues par Nixon (le vol Apollo-Soyouz). Le soutien au Pakistan, de la part des USA, devenu trop voyant, face à l'Inde, l'URSS a décidé de frapper fort pour venir soutenir le régime pro-soviétique installé six ans auparavant par la force par Mohammed Daoud Khan. Les soviétiques rejouent le coup de Prague, mais se heurtent aussitôt aux moudjahidines, ces chefs tribaux qui ne supportent aucune mainmise sur leurs terres ancestrales. Parmi eux, un homme se détache assez vite : Gulbuddin Hekmatyar, figure éminente qui se voit confié automatiquement par les américains la difficile tâche de contrecarrer l'armée russe, réputée pourtant solide, par des actes de guérilla à laquelle les soldats russes n'étaient pas du tout préparés. Pour mieux y arriver, une aide militaire discrète lui est proposée, et des milliers de dollars sont déversés pour subvenir à tous ces besoins. Des milliers d'Afghans ont déjà quitté le pays pour se réfugier au Pakistan voisin. Au même moment, un palestinien d'origine, Abdullah Yussuf Azzam arrivé à Peshawar, au Pakistan, en 1984 pour créer l'organisation du Maktab al-Khadamat (MAK), essentiellement financé par les saoudiens, s'active alors beaucoup pour recruter et organiser des volontaires musulmans pour lutter contre les soviétiques en Afghanistan : est déclarée la guerre religieuse ou Djihad, pour bouter dehors du pays les envahisseurs. Yussuf Azzam fait très vite un disciple, un jeune héritier fortuné qui épouse alors ses thèses e sa théorie du djihad : Oussama Ben Laden, qui s'installe s’installe au Soudan entre 1992 avant d'arriver en Afghanistan en 1996. Il est né à Ryad en 1957 fait partie d'une riche famille saoudienne originaire du Yémen, proche de la famille royale saoudienne, qui lui a offert de nombreux et juteux contrats dans le bâtiment. C'est une membre assez particulier de cette dynastie, le prince Turki Al Fayçal, qui l'a approché et convaincu de s'engager politiquement dans une croisade anti-soviétique. Pendant 14 ans, Turki Al Fayçal sera le chef du Al Mukhabarat Al A'amah, les services secrets de l'Arabie saoudite, un homme très proche des américains. Il deviendra l'ambassadeur saoudien dans le pays en 2005.
L'entrée des soviétiques surprend tout le monde. Sauf Zbigniew Brzezinski, le conseiller à la sécurité du président Carter, qui dans ses mémoires va s'adjuger de façon fort prétentieuse leur entrée en affirmant que c'est parce qu'il avait signé la première directive sur l'assistance clandestine aux moudjahidines le 3 juillet 1979, que les russes s'étaient décidés à le faire. Sans aller jusque cette revendication fort présomptueuse, on retiendra du personnage anticommuniste (il est d'origine polonaise et à visiblement des comptes personnels à régler avec les russes : son propre père de Zbigniew était un diplomate au en 1939 au moment du Pacte germano-soviétique qui obligera sa famille à rester en exil au Canada !) une photo, celle où il présente une mitrailleuse lourde à un jeune résistant à l'invasion....qui n'est autre qu'un dénommé Ben Laden ! On possède une vidéo d'une harangue de Brzezinsky à Khyber pass même : elle est visible ici.
Les russes, trop lourdement armés de chars et de véhicules lourds, vont se retrouver confrontés à une guérilla de harcèlement à base d'armes légères et de tirs de lance-roquettes : ils vont découvrir à leurs dépens la guerre assymétrique. Et réagir trop tard. Les premiers BTR russes sautent sur des mines, abondamment fournies par les USA, puis explosent sous les coups des RPG fournis par la CIA via un trafic passant par différents fournisseurs, dont la Chine, qui engrange alors les dollars sans trop se demander qui est l'utilisateur final. Ou plutôt, ils ont signé un deal assez particulier : "trois semaines après que les chars soviétiques entraient dans Kaboul, le secrétaire de Carter de la défense, Harold Brown, était à Pékin pour l'organisation d'un transfert d'armes de la Chine aux troupes afghanes aidées par la CIA et rassemblées au Pakistan. Les Chinois, qui ont été généreusement indemnisés pour la transaction, ont accepté et même consenti d'envoyer des conseillers militaires. Brown a travaillé un arrangement similaire avec l'Egypte pour acheter 15 millions de dollars d'armes. "Les Etats-Unis m'ont contacté,"Anouar el-Sadate a rappelé peu de temps avant son assassinat [en 1981]. « Ils m'ont dit,« s'il vous plaît ouvrez vos magasins pour nous afin que nous puissions donner aux Afghans les armementsdont ils ont besoin pour se battre. "Et je leur ai donné les armements. Les transports d'armes pour les afghans ont commencé à partir du Caire sur les avions américains (Phil Gasper)." Dès le début du conflit, les convois de ravitaillement, notamment d'essence, de la Khyber Pass seront régulièrement attaqués comme le montre cette vidéo, comme le seront vingt ans après les convois US, au même endroit, et avec les mêmes armes ! La guerre, éternel recommencement : les leçons du Viet-Nam n'auront servi à personne ! Au plus fort de la guerre, cette même CIA fera parvenir des missiles Stinger pour s'attaquer aux Hind et aux Sukkhoï russes avec une réussite certaine, puisqu'ils obligeront les russes à interrompre les opérations aériennes. Des armes sophistiquées distribuées en nombre, un procédé coûteux... et risqué.
Pour contrebalancer l'entrée des soviétiques, les USA vont en effet mettre en place une des plus grandes opérations jamais conçue par la CIA. C'est l'Opération Cyclone, le nom de code du programme pour armer, entraîner et financer les fameux moudjahidines afghans de 1979 à 1989. "Le programme s'appuyait lourdement sur le soutien aux groupes de militants islamiques qui étaient aidés également par le Pakistan voisin, plutôt que d'autres groupes de la résistance afghane qui avait également été les combattants la république marxiste depuis avant l'intervention soviétique. L'Opération Cyclone a été l'une des opérations secrètes parmi les plus longues et plus coûteuses jamais entreprises par la CIA. Le financement a commencé avec 20-30 millions de dollars par an en 1980 et a augmenté à 630 millions de dollars par an en 1987". Les USA, qui ont vite perçu sur place le problème de la langue, se sont choisis des intermédiaires en la personne des services secrets pakistanais, dont ils n'ont pas perçu au départ le côté fondamentalement retors, l'ISI exerçant un pouvoir fort au plus haut de l'état (certainement supérieur encore à celui de la CIA aux USA, ce qui n'est pas peu dire). Avant même Carter, c'est Reagan (président de 1981 à 1989) qui a décidé l'intervention, à sa manière : "Pour exécuter cette politique, le président Reagan a déployé via la CIA des agents spéciaux et des paramilitaires pour former et équiper les forces du moudjahidines contre l'Armée Rouge. Bien que ce fut Charlie Wilson qui a reçu le plus d'attention pour son rôle, le principal architecte de la stratégie aura été Michael G. Vickers, un jeune paramilitaire de la CIA, un agent travaillant pour Avrakotos Gust, le responsable régional de la CIA en Afghanistan. C'est un fonctionnaire du Pentagone, Michael Pillsbury, ui a défendu avec succès fournir des missiles Stinger à la résistance afghane, selon les livres récents et des articles universitaires". Un Vickers qui est aujpurd'hui encore toujours conseiller à la Maison Blanche (on le voit ici en train de prêter serment en 2007 à l'ancien directeur de la CIA et secrétaire d'état à la défense du moment, à savoir Robert Gates). Il y a bien continuité directe de la politique à cet endroit du monde ! A l'époque, donc, les fameux talibans, présentés comme adversaires irrésolus des russes (on ne les appelle pas "talibans" mais "freedom fighters"), accèdent en effet à la Maison Blanche, où il sont reçus par Reagan en personne, une réunion immortalisé par un célèbre cliché :
Une commission du Congrès US enquêtera bien sur ces relations ambigües. "La commission sait déjà que l’administration Bush a commencé à négocier avec les talibans peu de temps après la prise du pouvoir en Janvier 2001. Les talibans ont même embauché Laila Helms, une nièce de l’ancien directeur de la C.I.A. Richard Helms, comme relations publiques à Washington. La dernière réunion entre les représentants des États-Unis et les talibans en Afghanistan a eu lieu cinq semaines avant le 11 septembre".
Ben Laden est alors tellement certain de bénéficier d'une totale immunité qu'il décide de s'offrir un jet pour transporter lui-même ces fameux Stingers. Pour ce faire, il va acheter un Sabreliner, petit biréacteur performant facilement trouvable sur le marché de l'occasion aux USA. L'appareil, pourtant de dimensions réduite, peut emporter jusqu'à près de 4,5 tonnes de charge, et un Stinger pèse moins de 25 kg dans son container (le missile et son lanceur nde faisant que 15,2 kg). En prime, l'avion qu'il sélectionne est un ancien appareil militaire de l'Air Force, un T-39 Sabreliner bimoteur d'entraînement, acheté en 1993 sur la base de Davis Monthan AFB (AMARC) située à Tucson, en Arizona. Là où les avions mis au rebut son mis sous cocon plastique en attendant d'être remis à neuf. Dix-huit ans plus tard, on en retrouve encore des exemplaires au même endroit. Dans un dépliant publicitaire du fabricant, Rcokwell, on rappelle que c'est cet appareil qu'a choisi l'organisme de certiification de vol aux USA, la FAA : en choisissant ce modèle, conçu au départ comme un jet militaire arrivé par inadvertance sur le marché civil, Ben Laden espérait bien ne pas faire de vagues.
Il a été acheté pour 210 000 dollars par le pilote personnel de Ben Laden, Essam Al-Ridi, qui se présentera comme étant pilote chez Northwest Airlink, et sera utilisé pour expédier des missiles entre la maison de Ben Laden au Soudan et au celle au Pakistan. La FAA lui accordera une licence de vol sans aucun problème. L’appareil sera aperçu par un "spotter" à Luton en Angleterre le 16 janvier 1993. L’appareil s’était envolé de Fort Worth, bastion des opérations secrètes US, jusque Sault Ste Marie et Frobisher Bay au Canada, puis en Islande, vers l’Angleterre, Rome et le Caire avant d’atterrir à Khartoum. Des documents de renseignement français montrent qu'en 1993, Ben Laden était encore sous « contrôle opérationnel » des services secrets US et britannique. En outre, la vente de l'avion a été faite à Ben Laden malgré le fait que l'agence nationale de sécurité de la mission soudanaise à l'ONU a prouvé que deux diplomates soudanais qui travaillaient avec Ben Laden et avaient posé des bombes au World Trade Center en 1993. En outre encore, pour régler l'achat du T-39A, Ben Laden fera transférer de son compte à la banque soudanaise Al-Shamal Islamic Bank la somme de 250 000 dollars vers une banque américaine, sur le compte de Wadih El-Hage, qui le reversera à Al-Libi, pour acheter l'appareil. Impossible pour la CIA d'ignorer ce versement d'argent.
L'homme qui avait servi d'intermédiaire au pilote de Ben Laden s'appelait en effet Wadih El-Hage, qui était aussi le secrétaire personnel de Ben Laden dans les années 90. Dès le début de l'invasion en Afghanistan, El-Hage, né au Lian et élevé au Koweit, s'était rendu sur place pour se battre, rangé sous la bannière du Cheikh Abdullah Azzam ; En fait de se battre, il fait office avant tout de prosélyte de l'islam et sa femme, arrivée avec lui devient infirmière sur place. De retour aux Etats-Unis, sa femme se fera assassiner dans la cuisine de la mosquée qu'il fréquentait, à Tucson, dans l'Arizona. Ce qui semble le radicaliser : il déménage alors dans la banlieue d'Arlington, au Texas, où il rencontre un imam virulent, Mahmoud Abouhalima lors d'une lors d'une conférence islamique à Oklahoma City. Abouhalima contactera un peu plus tard El Hage pour acheter des armes d'assaut pour être utilisé contre le rabbin radical Meir Kahane qui sera été assassiné en Novembre 1990 à New York. Un assassinat où plane l'ombre d'Ali Mohammed, du cercle des proches de Ben Laden et agent double à la CIA. El-Hage ira rendre visite le 8 mars 1991 à El Sayyid Nosair à Riker's Island, or ce dernier avait été mêlé à l'assassinat. Le sordide semble le poursuivre : le jour où il était arrivé à Brooklyn, une semaine avant, le responsable du Centre Alkifah qu'il souhaitait contacter, Mustafa Shalabi, a disparu. Une semaine plus tard, son corps mutilé sera retrouvé dans l'appartementqu'il partageait avec Mahmoud Abouhalima. Etrangement, El Sayyid Nosair et Mahmud Abouhalima seront découverts après-coup comme ayant joué un rôle important dans le premier attentat de 1993 sur le World Trade Center, et El-Hage sera aperçu en compagnie d'un troisième mis en cause dans l'attentat, Marwan Salama. Au début de l'année 1992, El-Hage et sa famille partent s'installer au Soudan, où il devient l'un des secrétaires de Ben Laden. Il y change de nom et se fait appeler Abd'al Sabur.
En 1997, les services secrets US vont investir sa nouvelle maison, à Nairobi, Kenya, où il est arrivé en 1994 pour créer un centre humanitaire ("Help Africa People") luttant contre la malaria, en compagnie de sa nouvelle épouse, April. Ils y découvriront un carnet d'adresses contenant les noms d'une bonne partie du réseau d'Al-Qaida. Il sera arrêté le 15 septembre 1998 aux USA, à Arlington, Texas : dans les papiers saisis, on a trouvé le nom d'Haroun Fazul, qui a joué un rôle fondamental dans l'attentat contre l'ambassade de Nairobi en août 1998. Un deuxième participant, Mohammed Saddiq Odeh sera arrêté en train de fuir au Palkistan. Les deux déclareront alors que l'organisateur des deux attentats meurtriers était Ben Laden. El-Hage sera déclaré coupable de "parjure et conspiration" par un jury fédéral.
Auparavant, un événement étrange avait démontré qu'il était très proche de la haute hiérarchie d'Al-Qaida. Un ferry ; le MV Bukoba, avait chaviré en effet le 21 mai 1996 sur le lac Victoria en Afrique de l'Est, il y avait eu 800 morts (547 officiellement) dont Abu Ubaidah al-Banshiri, qui est alors un commandant militaire important d'Al-Qaïda. Or Wadih el-Hage et Fazul Abdullah Mohammed (alias Haroun Fazul) s'étaient aussitôt rendus sur place, sur le lieu du sinistre, afin de savoir si Abu Ubaidah al-Banshiri était encore en vie ou non. Très certainement dépêchés par Ben Laden en personne. Manque de chance pour eux, la télévision va montrer leur visage sur les lieux du naufrage, visages qui ne va pas échapper à un enquêteur chargé de la surveillance d'Al-Qaida qui les a reconnus, indique le Washington Post, du 23 novembre1998. Lors de son arrestation, les enquêteurs retrouveront en effet un fichier informatique sur la noyade d'Abu Ubaidah al-Banshiri, envoyé à l'agent double Ali Mohamed, alors résident en Californie. Les américains surveillaient donc déjà tout le réseau... dès mai 1996, et bien avant logiquement !
Trois années avant le 11 septembre, au minimum, les américains détiennent déjà le secrétaire de Ben Laden... qui leur a avoué que ce dernier était derrière les attentats de 1998 et rien ne change pourtant pour son patron ! Et trois ans avant, le FBI comme la CIA ont déjà mis sous surveillance tout le réseau de Ben Laden, dont ils savent reconnaître les visages sur leur téléviseurt ! Ils ont même un agent double au sein du réseau en la personne d'Ali-Mohammed ! Le FBI se contente pourtant d'écrire "wanted" sur une annonce de recherche de criminel. Elle restera 13 ans en vue, puisque ne sera reproché à Ben Laden que ces deux seuls attentats et pas celui de 2001 ; ce qui ne cesse toujours d'intriguer. Dans le réseau découvert, en premier on note le nom... d'Ali Mohamed, comme on vient de le voir, l'agent double qui fait alors des aller-retours entre Fort Bragg et les camps d'entraînements de terroristes afghans (*), Mamoun Darkazanli, un syrien vivant à Hambourg, ami de Mohammed Atta, Ghassan Dahduli, un membre d'une association humanitaire islamique, l"Islamic Association for Palestine", Salah al-Rajhi et son frère Sulaiman Abdul Aziz al-Rajhi, deux millionnaires saoudiens, directeur de la Al-Rajhi Banking & Investment Corp et installé à Herndon en Virginie, Essam Marzouk, vivant au Canada et supposé taupe des services secrets canadiens (ou en tout cas, une fois arrêté, le deviendra), Farid Adlouni, un ingénieur vivant à Lake Oswego, dans l'Oregon, visité deux fois par le FBI en 1997 mais jamais arrêté, Mansour al-Kadi, l'organisateur saoudien d'un service de charité, le Al Haramain Islamic Foundation, réputé très proche du pouvoir saoudien, des contacts étroits avec une autre organisation humanitaire, l'International Islamic Relief Organization, elle aussi liée au gouvernement saoudien, plus un grand nombre d'adresses de diamantaires, qui laisse entrevoir un trafic de diamants africain et le nom d' ... Essam al Ridi.
Essam al Ridi, qui n'est pas qu'un simple pilote de T-39A. Dès 1984, il avait déjà servi d'intermédiaire pour l'achat de matériel militaire, notamment en Angleterre, où il avait acheté des tenues complètes de nageurs de combat ainsi qu'un lot de lunettes de vision nocturne, achetées aux USA. En 1984 toujours il aurait rencontré des "Européens", parlant un angais approximatif, pour d'autres achats certainement, et d'être appelé deux ans plus tard par la CIA pour fournir une preuve de l'efficacité des premiers Stingers envoyés : la photo d'un hélicoptère russe abattu par un tir du missile américain, ce qu'il se serait empressé de faire, marquant une connivence visible avec les services secrets US. En 1989, toujours en cheville avec la CIA, il se verra offrir 25 Dragunov, des fusils de tir de précision et des lunettes de vision nocturnes valant 150 000 dollars qui seront envoyés directement à Abdullah Azzam, le mentor de Ben Laden. Bien entendu, le Congrès ne recevra aucun avis de livraison : depuis 1976, les Etats-Unis avaient banni les assassinats sur territoire étranger, et les Dragunovs fournis étaient les fusils préférés des tireurs d'élite chargés d'éliminer des personnages gênants.
Le Sabreliner de Ben Laden sera, complété et aménagé (notamment en retirant une partie des sièges de cabine pour laisser une zone servant de cargo), à la base de Marana, Arizona, par Evergreen International, une compagnie aérienne qui a toujours eu des liens étroits avec la CIA là où non trouvera l'un des 727 d'Ariana Airlines qui servira à faire circuler toute la famille de Ben Laden en Afghanistan, ce que notera fortuitement (elle y était de son propre gré) Julie Sirrs, une employée de la CIA qui le notera dans un rapport extrêmement documenté qui ne sera jamais pris en compte. L'appareil sera ensuite terminé sur la base de Van Nuys, près de Los Angeles, la base qui accueillait Volpar Aviation au temps des Contras. Là où Oliver North refixait sur des appareils destinés à la casse et remis à neuf des plaques d'identifications volées provenant d'appareils enregistrés par la FAA. Comme autre modification, l'avion reçoit une deuxième antenne sur le dessus du fuselage, logiquement dédiée à des communications satellitaires ou radio. C'est sur la base de Van Nuys que furent préparés les Invaders spéciaux de contre-terrorisme pendant la guerre du Viet-Nam, par la On Mark Engineering Company qui en firent des avions (B-26K) pour le 609th Special Operations Squadron, des opérations spéciales, estampillées "Air America", capables de larguer des parachutistes à très haute ou très basse altitude. Cerains, luxueusement aménagés, porteront parfois le nom de "bombardiers pour VIPs", d'autres seront utlisés par des vendeurs de cocaïne de Miami. et Autrement dit, le traitement qu'a reçu l'appareil n'était pas anodin !
Julie Sirrs, arrivée sur place en novembre 1997, comprend vite ce qu'il en est : "Le régime brutal des talibans était maintenu au pouvoir de manière significative par l’argent de Ben Laden, plus le trafic de stupéfiants, tandis que la résistance de Massoud survivait avec un budget restreint. Avec un peu d’aide à la résistance afghane, nous pourrions avoir poussé les talibans du pouvoir,"affirme-t-elle." Mais il y avait beaucoup de réticence par le Département d’Etat et la CIA d’entreprendre cela". Les USA préféraient les talibans ? Julie Sirrs avait mis le nez là où il ne fallait pas. En accusant Ben Laden de trafic de drogue, ce qui était couru depuis des années, mais surtout en ayant trouvé avec quelle méthode... Ce qu’elle avait découvert était bien trop sulfureux. Car pour faire circuler la drogue, Ben Laden utilisait des avions bleus et blancs bien connus. (...) Bref, Julie Sirrs, en 1997, avait mis le nez où il ne fallait surtout pas le mettre. Elle avait découvert que les avions d’Ariana n’étaient que des couvertures impliquant un vaste trafic de drogue en Afghanistan, mêlant cocaïne colombienne et opium afghan, où Ben Laden avait un rôle majeur... et la CIA également. ". avais-je alors écrit. Effectivement, voici ce qu'elle décrivait : "les avions revenaient des Emirats (de Sharjah) chargés d’armes", a déclaré Julie Sirrs, une spécialiste de l’Afghanistan à la US Defense Intelligence Agency au moment de l’administration Clinton." C’était surtout des armes soviétiques, des armes légères – des Kalachnikovs (fusils) et des RPG-7s (des lance-roquettes antichars tirés à l’épaule)".
Ben Laden prendra le contrôle de la firme d'aviation Afghane, ce que confirmera plus tard un de ses pilotes, qui racontera à quoi servaient les Boeing 727 blancs et bleus. Hier, le pilote en chef du transporteur, Sayed Navi Hashimi, 54, a révélé en détail au journal The Independent comment Ariana a été utilisée pour transporter des armes, du matériel et des militants étrangers du Golfe à des camps d'entraînement en Afghanistan. Son témoigange est édifiant : "Dès son premier jour de travail, quand M. Hashimi a rejoint Ariana, il a volé de Kaboul aux villes à travers l'Europe et l'Asie centrale. "Ariana était la meilleure compagnie aérienne dans la région,'' at-il dit. L'ancien responsable le confirme : la primauté chez Ben Laden consistait bien à effectuer du trafic de marchandises ou d'armes. "Lorsque les talibans ont pris le relais, les services réguliers de passagers ont été réduits - mais les vols de fret dans le Golfe, et en particulier aux Emirats arabes unis (EAU) - l'un des deux seuls Etats à reconnaître le régime taliban - se sont accrus. « Chaque semaine, il y avait 14 ou 15 vols cargo à partir de Sharjah dans les Émirats Arabes Unis'', a déclaré M. Hashimi." La plupart d'entre eux étaient des vols normaux, qui apportaient téléviseurs, radios, d'autres équipements électriques et des cigarettes en provenance des Émirats en Afghanistan.'' Ces objets bénéficiaient d'une franchise de droits en Afghanistan et étaient ensuite passés en contrebande vers le Pakistan pour être revendus à d'énormes marchés illicites".
Ariana va donc se transformer en entreprise d'avions cargo, alors qu'elle était au départ orientée vers le trafic passager : les trois 727 dont elle dispose se voient leurs sièges retirés. "Mais parfois, nous amenions autres chose ... Nous avons eu un directeur de station à Sharjah qui était un mollah et qui avait beaucoup de connexions avec certains cheikhs. Nous avons volé de Sharjah avec comme fret de grandes et lourdes caisses en bois. Ce n'est pas la responsabilité du pilote de savoir ce qui est à l'intérieur de la cargaison qu'il transporte, mais elles ressemblaient à des boîtes dans lesquelles les armes et les munitions étaient transportées. Nous avons également pris sur les pneus pour les hélicoptères, de l'huile et des pièces de moteurs à réaction de rechange". Un trafic qui fonctionnait au jour le jour, à savoir pour répondre à la demande : "Tous nos vols étaient du jour au lendemain. Nous allions nous reposer et quand nous étions revenus, l'avion était déjà chargé. Lorsque nous avons atterri à Kandahar, l'avion a été accueilli sur le côté militaire de l'aéroport pour le déchargement.'' Ceci pour les armes. Pour les soldats-mercenaires, idem : "comme le trafic commercial de passagers d'Ariana étaut en train de s'effondrer court terme sous la pression de convoyage de fret dans la région Ariana a commencé à embarquer des militants d'Al-Qaïda dans et hors de l'Afghanistan "Nous avons apporté toutes les nationalités du Golfe à l'Afghanistan : Tchétchènes, Arabes et autres, '' raconte M. Hashimi, qui effectue un bilan implacable sur ce qu'on peut appeler aussi un hold-up mené sur une entreprise aérienne, détournée de son but premier par Ben Laden.
Ariana, une compagnie fort spéciale, car parfois ses avions volent avec plus de membres d'équipages que de passagers ! "Beaucoup d'enrôlés d'Al-Qaïda se sont également rendus dans la région habillés avec l'uniforme d'Ariana. "C'était très simple,'' raconte Hashimi ." Dans les Emirats tout ce dont vous aviez besoin c'était un uniforme et un formulaire intitulé "Déclaration Générale", qui pouvait facilement être dupliqué. Parfois, ils ne voulaient même pas voir la carte d'identité d'Ariana - une carte très simple, facile à contrefaire. Ariana a donné à beaucoup de personnes ces fausses cartes d'identité. Quand on questionnait à propos des gens qui montaient à bord et qui portaient l'uniforme - du genre "Qui est-il'' on s'entendait dire "Oh, c'est un ami du ministre''. Que pouvions-vous faire ? Sinon mettre leur nom sur la déclaration générale ? Parfois, nous nous sommes envolés avec 10 membres d'équipage, parfois même 27.'' Aujourd'hui... ça n'a pas beaucoup changé semble-t-il, côté pratiques délictueuses (*)
Mais, selon Sayed Hashimi, l'utilisation la plus extravagante de M. Ben Laden au sein d'Ariana a eu lieu avant même que les talibans sont arrivés à Kaboul. "Ce fut au temps de moudjahidines,'' se souvient-il, avant les talibans. Certains hommes soudanais venaient au bureau et montaient et descendaient en disant qu'ils voulaient d'affréter un avion. Ils voulaient voler à destination et en provenance de Khartoum. J'ai été le commandant de bord de ces charters - c'était une nouvelle destination et chaque pilote voulait en faire partie, parce qu'il y avait de l'argent supplémentaire à la clé, et je l'ai eu''. Les vols se transformaient en une épopée parce qu'ils impliquaient de voler au dessus de l'Arabie Saoudite, mais les clients soudanais ne révélaient l'autorisation des Saoudiens qu'à la dernière minute. Une fois, nous sommes allés à Khartoum, au Soudan, où on nous a finalement dit :« la cargaison n'est pas encore prête, attendez ». Ils ont alors ajouté 79 sièges de passagers (à l'avaion cargo), et m'ont annoncé vouloir en embarquer 90. Je leur ai dit, sans sièges je ne pourrai pas les prendre, mais en quelque sorte ils ont trouvé les sièges supplémentaires et les ont fixés. Puis ils ont rempli jusqu'à fond la cale avec tous leurs biens, vêtements, matelas,, rickshaws à trois roues, motos anciennes, tout. Et l'avion s'est rempli avec les hommes en robe, les femmes en burqa, et beaucoup d'enfants. Nous sommes alors restés coincés à Khartoum pendant trois ou quatre jours, dans l'attente à nouveau que Saoudiens nous donnent la permission de survoler leur pays. Enfin nous l'avons eue et j'ai volé jusque Jalalabad dans l'est de l'Afghanistan en arrivant tôt le matin et bien que les passagers et leurs biens paraissaient bien misérables, un grand nombre de personnes de haut rang sont venus de les recevoir à l'aéroport avec sept ou huit grosses voitures : celles des chefs, y compris Haji Abdul Qadir, " précise Sayed Hashimi ."Je pensais que c'était étrange à l'époque, puis quelques jours plus tard, j'ai réalisé : c'étaient les familles et les gardes du corps de M. Ben Laden. Peut-être qu'il se trouvait parmi eux aussi, je ne sais pas''. Quelqu'un d'autre, en tout cas le savait : Omar Khalif Mohammed Abu Baker Mahjoub, emprisonné à Guantanamo sous le numéro 695, qui avait raconté la même histoire trait pour trait à ces géoliers. Il ajoutera même qu'il avait fait partie des passagers, en compagnie de Saad et Umar, deux des fils de Ben Laden. Un texte qui sera corroboré par Stephen Braun et Judy Pasternak, dans le Los Angeles Times du 18 novembre 2001. Nous sommes alors en 1997, et la CIA sait donc déjà que Ben Laden est installé en Afghanistan, à Jalalabad, à 150 km de Kaboul, et non plus à Karthoum, au Soudan. Les américains disposant de photos de sa maison soudanaise, comme indiqué ci-contre à droite.
Dès décembre 1996, la défection de Jamal al-Fadl, rapidement interrogé à plusieurs reprises dans une "safeohouse" (*) par le procureur (prosecutor) tenace Patrick J. Fitzgerald, apporte un nombre considérable de renseignements aux américains sur ce à quoi s'active véritablement leur créature Ben Laden. Fadl va en effet indiquer beaucoup de choses, car il est l'un des membres fondateurs, avec Mohammed Atef, en 1988, du mouvement. Comme il a aussi été le financier de l'organisation, il donne toutes les indications bancaires qui rapportent aux trafics de l'organisation, et amène des éléments prouvant l'action d'Al-Qaida en Bosnie, et indique que Ben Laden trafique toujours autant dans le commerce des armes. Bien entendu, il indique aussi où il est censé se trouver au Soudan comme en Afghanistan. Selon le New-York Times, le témopignage de Jamal al-Fadl tient sur 900 pages ! Plus de trois ans avant les attentats du 11 septembre, sus l'ère de Bill Clinton et non sous G.W.Bush, rappelons-le maintenant que sa femme est au gouvernement, avec la reddition d'Al-Fadl, les Etats-Unis savent tout du mouvement Al-Qaida. Et décident de ne pas intervenir. Ben Laden sert trop leurs intérêts. Celui de destabiliser toute une région, celui d'entretenir une peur qui permet de faire fonctionner tout un système axé sur la vente des armes.
La suite, nous le verrons demain, si vous le voulez bien.
(*) Ali Mohammed, un superbe cas d'espèce, digne de celui de Michael Headley. Ali Mohammed a été arrêté le 10 septembre 1998. Nous sommes en 2012 et il n'a toujours pas été jugé. En 2001, alors qu'il aurait été emprisonné depuis 3 ans, il aurait donné davantage de renseignements sur Ben Laden en vue de réduire sa peine... toujours inconnue. Cinq ans plus tard, sa femme, Linda Sanchez, fait remarquer à la presse américaine que son mari n'a toujours pas été jugé. Mais pas que cela : elle ajoute aussi ce jour-là qu'elle ne l'a pas vu depuis, et que personne ne l'a vu depuis non plus. Selon elle, "c'est comme si il avait disparu dans l'air"... les américains, si procéduriers quand il s'agît du droit, on de beaux trous dans leur système juridique... Ali Mohammed, agent double qui savait tout sur Ben Laden période assistant de la CIA a autant disparu que le corps de celui qu'il couvait... On peut s'attendre dans les années à venir à la même chose pour Michael Headley, à coup sûr !
(*) comme le note ce témoin en 2010 : "après une heure d'attente, nous avons vu ce qui semblait être un terrain pour avions commerciaux et sur lequel il pourrait y en avoir pour nous. Nous avons attendu et attendu, et comme je regardais autour de l'aire du trafic, l'endroit semblant être désert, sauf pour un aéronef de l'Ariana Afghan Airlines qui était garé à côté du bâtiment. Je me suis souvenu qu'Ariana est le genre de compagnie aérienne à perdre de l'argent (elle est subventionnée par le gouvernement afghan) à faire 3 arrêts quotidiens à Dubaï. Coïncidence, c'est dans le même pays que la famille Karzai et ses puissants dirigeants afghans ont des maisons à des millions de dollars, mais qui sont enregistrées sous le nom du gestionnaire de la Banque de Kaboul. L'un des frères de Karzaï est également le principal actionnaire de la Banque de Kaboul. Hmmmmm ....." Ariana avait survécu aux Talibans, mais beaucoup moins au régime de Karzaï : "l' Afghanistan perdrait 50 pour cent de sa capacité de vol international. Ariana est sur la liste noire de voler dans les pays de l'union européenne en raison de problèmes de sécurité ; la compagnie vole la plupart du temps aux Emirats Arabes unis, en Inde et en Turquie. L'ambassade américaine et les employés des Nations Unies sont également interdits de vol sur la compagnie aérienne en raison de problèmes de sécurité. Le directeur de la maintenance de l'ancienne Ariana a déclaré à l'Associated Press que le ministère de la sécurité émet des licences et des certifications à la mécanique des pilotes en échange de 200 $ à 500 $ des pots de vin. Yousuf Sultani, qui a quitté son poste en février et vit maintenant aux États-Unis, a également déclaré qu'Ariana a 500 personnes sur sa liste de paie service d'entretien, mais que seulement 30 travaillent. Le 7 Octobre 2001, lorsque les États-Unis ont attaqué l'Afghanistan, l'aéroport de Kaboul a été plusieurs fois visés par des missiles et les bombardiers et un certain nombre d'avions avaient été détruits. Le ministre des Transports afghans, Ehsan Jawid Niamatullah, a reconnu que la compagnie aérienne est en proie à la corruption qui l'empêche de faire des profits. Ariana emploie quelque 1 800 personnes, mais fonctionne avec seulement sept avions On estime à 14 millions de dollars les dettes immédiates d'Ariana et 1,9 milliard de dollars à Boeing pour deux 757 loués, ce qui doit être payée d'ici samedi. Ariana doit aussi quelques 7 millions de dollars à son fournisseur de carburan tafghan, qui pourrait éteindre les pompes tous les jours "... L'état général des avions est aussi à déplorer : les derniers 727 qui volent aujourd'hui ont été... simplement repeints, et un cliché pris subrepticement dans leur atelier de préparation montre qu'ils sont de véritables épaves volantes :
C'est bien une catastrophe véritable que ce pays et cette compagnie aérienne comme on le racontait ici en mars 2007 encore : "l'aéroport de Kaboul, en difficultés, ne peuvent toujours pas offrir des contrôles de sécurité satisfaisantes, dit Jawid "Vous donner à un agent de police des frontières 50 dollars et vous pouvez transporter ce que vous voulez" sur un vol, précise Jawid. Les horaires des vols sont irréguliers, les agents de bord ne font généralement pas effectuer de contrôle en amont des ceintures de sécurité, et un vol de pèlerinage à La Mecque qu'Ariana affrété dans un Boeing 747 a emporté 640 personnes, soit quelques 25 pour cent au dessus de la capacité maximale, selon une publication de l'entreprise. Ce sont des Boeing 757 loués qu'Ariana n'a jamais été en mesure d'utiliser comme il le souhaitait qui pourrait causer sla ruine financière. Les avions, contractés en 2005, n'ont pas pu être utilisés plus d'un an en raison d'accords de crédit-bail et des exigences de sécurité, a déclaré Abdul Ahad Mansouri, ancien président d'Ariana. Comme les avions tournaient au ralenti Ariana a accumulé 1,1 million de dollars de dette mensuelle pour les équipages, la location, un parking, d'entretien et de vol, a déclaré Sultani, vice-président financier d'Ariana. Boeing ne permettant pas aux avions d'être basé en Afghanistan, Ariana s'est basé en France, chez Eagle Aviation, pour exploiter les avions au départ de Paris, a déclaré Mansouri. Aigle ne permettrait pas que son équipage soit basé à Kaboul, de sorte qu'il sera plutôt basée à Dubaï, où Ariana devra payer cher pour le stationnement des avions et pour les hôtels pour l'équipage, a-t-il dit. Aigle,au début du mois, a cessé de voler au nom d'Ariana, en disant qu'il n'avait pas été payé ds 3 millions de dollars lui étaient dûs, a ajouté Mansouri." Un résultat catastrophique qui a eu une autre conséquence déplorable : "le 25 mai 2009, les autorités françaises ont retiré la licence d'exploitation octroyée à la compagnie Eagle Aviation." Au 1er avril 2009, les saoudiens venaient à son secours. Le 4 février 2010, Noor Airways, nouveau nom de Eagle Aviation, se déclarait en faillite. Entre les deux liquidations, plus de 130 personnes au chômage !
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